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Les Pères de mes Pères

25 juillet 2017

Jacques Turgeon (1823-1891)-Portrait généalogique par Christian Martin



[moi - ma mère - Germaine Turgeon - Joseph Turgeon - Jacques Turgeon - Jacques Turgeon]

L'enfance:
1823

St-Etienne de Beaumont-Eglise-beaumontMon arrière-arrière-arrière grand-père, Jacques Turgeon, l'arrière grand-père de ma grand-mère Labbé, est né le 10 mars 1823 dans la paroisse de Saint-Étienne de Beaumont, dans le comté de Bellechasse. Il est le fils d'Antoine Turgeon, pilote de bateau sur le Saint-Laurent, et d'Adélaïde Miot-Girard. Avant lui, sont nés quatre garçons: Anselme, en 1816, Charles, en 1818, Antoine, en 1819, et Louis Barthélémy, en 1821. Ce dernier n'a vécu que quelques mois pour s'éteindre en 1822. Le petit Jacques est baptisé le jour même de sa naissance dans l'église paroissiale. Il a pour parrain son oncle Jacques Turgeon, et pour marraine l'épouse de celui-ci, Madeleine Miot-Girard.

1823-b Jacques Turgeon

1825
Jacques a deux ans lorsque naît sa soeur Henriette, le 3 juillet 1825, à Saint-Étienne de Beaumont.

1827
Deux ans plus tard, la famille voit arriver un autre garçon, que l'on baptise Louis Barthélémy, le 12 octobre 1827, toujours à Saint-Étienne.

1828
Le 27 octobre 1828, vient au monde un autre petit frère, Hubert Honoré.

1829

St-Etienne de Beaumont-cimetière Jacques n'a que six ans lorsque décède son père, le 18 novembre 1829, à l'âge de 41 ans. L'acte de sépulture ne mentionne rien quant à la cause de son décès. Mais se rappelant qu'il pilote des bateaux sur le fleuve, peut-on supposer qu'il peut avoir eu un accident quelconque?
Né en 1788 à Saint-Étienne de Beaumont, Antoine épouse Adélaïde Miot-Girard à 27 ans. Lors de son décès, le cadet de ses enfants a à peine un an. Il est enseveli à Saint-Étienne de Beaumont.

1831
Toujours à Saint-Étienne, la mère de Jacques, Adélaïde Miot-Girard, épouse Hubert Guay, le 18 janvier 1831. Il a presque dix ans de moins que Adélaïde. Fils de Pierre Guay et de défunte Josephte Couture, il est cultivateur à Saint-Étienne de Beaumont.
Le 13 décembre suivant, Hubert Florent, un premier demi-frère pour Jacques, voit le jour. Il a pour parrain son grand-père paternel.

L'adolescence
1833
Le demi-frère de Jacques, Bénoni Guay, vient au monde le 4 avril 1833.

1835
Toujours à Saint-Étienne, le 30 avril 1835, c'est au tour de la demi-soeur de Jacques, Délima, de venir au monde.

1837
Narcisse, demi-frère de Jacques, naît le 28 mars 1837.

1838
Jacques a 15 ans lorsque décède sa grand-mère paternelle, Marie Madeleine Audet dite Lapointe, le 15 août 1838, à Saint-Étienne de Beaumont, âgée de 86 ans. Née en 1752 sur l'Île d'Orléans, elle épouse Antoine Turgeon à 21 ans. Ensemble, ils auront 16 enfants. Elle est ensevelie deux jours plus tard dans le cimetière de Saint-Étienne de Beaumont.

1839
Le grand-père paternel de Jacques, Antoine, ne survit guère que quelques mois au décès de son épouse. En effet, il s'éteint le 27 janvier 1839, âgé de 90 ans. Né en 1748 à Saint-Étienne de Beaumont, il a 25 ans lorsqu'il épouse Marie Madeleine Audet dite Lapointe. Son service est célébré le 29 janvier, dans l'église de Saint-Étienne.
Le 16 mars suivant naît Olive, la demi-soeur de Jacques.

1841
Le demi-frère de Jacques, Michel Guay, naît le 7 mai 1841. Jacques a alors 18 ans.
Puis, le 25 août suivant, son frère Charles, 23 ans, décède subitement. Il était apprenti-pilote... Il suivait les traces de son père...

1841-s Charles Turgeon

1842
Le parrain de Jacques, l'oncle de qui il tient son prénom, Jacques Turgeon, s'éteint à Saint-Étienne de Beaumont le 6 avril 1842. Il n'a que 49 ans. Né en 1793, il épouse Madeleine Miot-Girard à l'âge de 29 ans.

La vingtaine:
1844

charretierÀ la basilique Notre-Dame de Québec, le 17 avril 1844, Jaques, alors charretier à Québec, épouse Ursule Bilodeau. Il a 21 ans, elle en a 19. Elle est la fille d'Antoine Bilodeau et de Marie Gonthier-Bernard.

1844-m Jacques Turgeon et Ursule Bilodeau

Le 28 mai suivant, Henriette, soeur de Jacques, épouse Simon Plante, également à la basique Notre-Dame de Québec. Elle a 18 ans et Simon en a 23. Il est charretier, tout comme Jacques.

1845
La soeur d'Ursule, et donc la belle-soeur de Jacques, Flavie, 22 ans, se marie, le 13 mai 1845, à la Basilique Notre-Dame de Québec, avec Mathias Lacroix, 27 ans. Mathias est charretier.
Le 24 juin suivant, toujours à la Basilique Notre-Dame de Québec, c'est autour de Marie Madeleine Bilodeau, autre soeur d'Ursule et belle-soeur de Jacques, de convoler en justes noces. Elle épouse en effet André Rousseau, un journalier. Marie Madeleine a 18 ans.

1846

Que_bec_e_glise_St_RochJacques et Ursule voient arriver leur premier enfant, un garçon, le 21 juillet 1846. Il est baptisé Jacques, dans l'église de la paroisse Saint-Roch de Québec, où Jacques père est charretier. L'enfant a pour marraine sa tante maternelle, Flavie Bilodeau, et pour parrain le mari de celle-ci, Mathias Lacroix.
À Saint-Étienne de Beaumont, le 4 août suivant, Antoine, le frère de Jacques, épouse Henriette Turgeon, fille de François Turgeon et de Marie Louise Provost. Henriette a 19 ans, alors qu'Antoine en a 26. Antoine est alors forgeron de la paroisse.
Puis, le 15 novembre suivant, Jacques se présente à la basilique Notre-Dame de Québec, car il est parrain de son neveu, Simon Plante, fils de sa soeur Henriette et de Simon Plante.

1847

St-Évariste-de-Forsyth-en arrivant au village En 1847, Jacques est cultivateur à Saint-Évariste de Forsyth, comté de Frontenac, lorsque naît son fils Pierre, le premier octobre. Le petit a pour parrain François Turgeon et pour marraine Archange Pépin Lachance.

1847-b Pierre Trugeon

 

 

1849:
À Québec, le 22 juillet 1849, décède Antoine Bilodeau, âgé de 51 ans, père d'Ursule et beau-père de Jacques. Né à Saint-Michel de Bellechasse en 1798, Antoine épouse Marie Gonthier-Bernard à l'âge de 22 ans. Au moins jusqu'à l'âge de 39 ans, il est cultivateur à Saint-Charles de Bellechasse, où Marie et lui élèvent leurs enfants. En 1844, la famille habite Québec. Antoine est enterré dans le "cimetière des cholériques" de Québec le 24 juillet 1849. On  peut donc conclure qu'il est mort du choléra. Il fait partie des 1185 personnes mortes du choléra à Québec, lors de l'épidémie de 1849.
 
1850
Il semble que ce soit en 1850 que soit né Elzéar, un autre fils pour Ursule et Jacques.
Le 3 septembre, à l'église de la paroisse Saint-Roch de Québec, la mère d'Ursule épouse Joseph Méthot en seconde noce. Le marié a 6 ans de plus que son épouse et est cultivateur.

1851

Saint-Évariste-de-Forsyth - Google Maps
À Saint-Évariste de Forsyth, le 19 octobre 1851, vient au monde Alfred. Il est baptisé le 2 novembre suivant à Lambton devant Joseph Godbout, son parrain, et Adèle Fortier, sa marraine.

1851-b Alfred Turgeon

1852
La petite Marie Anne (Anna), fille d'Ursule et de Jacques, serait née en 1852. Je n'ai pu jusqu'ici retrouver les documents le confirmant.
Le 14 janvier, à l'hôpital de l'Hôtel-Dieu-du-Précieux-Sang de Québec, décède Agnès Bilodeau, soeur d'Ursule et belle-soeur de Jacques. Elle n'a que 16 ans. Elle est enterrée dans le cimetière de l'hôpital. De là à supposer qu'elle est morte d'une maladie contagieuse, il n'y a qu'un pas. Du choléra? C'est possible, car il y a une autre épidémie de la maladie à Québec en 1852.
Le 21 septembre suivant, à l'église Saint-Roch de Québec, Louis Antoine, frère d'Ursule et beau-frère de Jacques, épouse Célina Bolduc. Louis Antoine est alors battelier à Québec. Célina est mineure.
Le 12 novembre, à Saint-Étienne de Beaumont, la grand-mère maternelle de Jacques, Marie Josephte Boilard, s'éteint à l'âge de 78 ans. Veuve depuis une trentaine d'années, elle semble avoir habité la paroisse de Saint-Étienne de Beaumont toute sa vie.

La trentaine:
1853

cultivateurLe 10 janvier 1853 est la date des lettres patentes pour une terre de 50 acres obtenue par Jacques Turgeon,  à Forsyth en Beauce.
Dans la paroisse de Saint-Évariste de Forsyth, le 16 avril, naît Caroline, fille d'Ursule et de Jacques. La petite est baptisée le premier mai suivant à Lambton devant Jean Breton, son parrain, et Philomène Beaudoin, sa marraine. Jacques se dit alors cultivateur.

1853-b Caroline Turgeon

1854
Louis Barthélémy, le frère de Jacques, épouse Marie Gariépy, le 30 mai 1854, dans l'église de la paroisse Notre-Dame de Québec. Louis a 26 ans alors que Marie en a 22. Louis est charretier à Québec.
Quelques jours plus tard, soit le 6 juin, dans la même église, Angèle, la soeur d'Ursule et belle-soeur de Jacques, épouse Alexis Gariépy. Angèle a 20 ans.
À l'automne, le 10 octobre, c'est au tour du frère d'Ursule, Antoine, de se marier. Il épouse Marie Léonce Léa Méthot dans l'église de la paroisse Saint-Roch de Québec. Il a 23 ans et est journalier.
Le 14 novembre, Ursule met au monde une petite fille, Odile. Elle est baptisé dix jours plus tard à Lambton. Sa tante Henriette Turgeon est sa marraine. Simon Plante, le mari d'Henriette, est le parrain.

1854-b Odile Turgeon

1855
Le 3 juillet 1855, le demi-frère de Jacques, Hubert Guay, épouse Marie Verret à la basilique Notre-Dame de Québec.

1856
Ernestine, fille de Jacques et d'Ursule, voit le jour le 15 mars 1856 à Saint-Évariste-de-Forsyth. Elle y est baptisée le 21 devant Gervais Pouliot, son parrain, et Clarice Goupil, sa marraine.

1856-b Ernestine Turgeon

1857
Selon le recensement de 1871, la petite Agnès Turgeon, fille de Jacques et d'Ursule, serait née en 1857.

1858
À l'église de la paroisse Notre-Dame de Québec, le 25 mai 1858, Bénoni Guay, 25 ans, demi-frère de Jacques, épouse Sophie Verret.
19 octobre: Ce jour-là, Jacques, devant 53 Louis, 7 chelins et 5 deniers à Pierre Célestin Dumontier, marchand de Lévis, hypothèque sa propriété de Saint-Évariste de Forsyth. Il semble qu'il s'agisse du lot #15 dans le rang ?. Elle fait 3 arpents de front sur 28 arpents de profondeur. Devant, le chemin public, derrière, les terres du gouvernement, du côté Nord, le terrain de Gervais Pouliot, au Sud, celui de Simon Fr. Lésoult (?).

1859
Selon l'acte du 17 octobre 1870, le 18 février 1859, devant le notaire C. Blanchet, Jacques vend sa terre de Saint-Évariste à Pierre Poirier.
Le 13 août suivant, Hubert Honoré, le frère de Jacques, qu'on appelle simplement Honoré, épouse Célina Côté à l'église de Saint-Étienne de Beaumont. Hubert Honoré a alors 30 ans. Son épouse en a 25.

1860
À l'église de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec, François Xavier Bilodeau, frère d'Ursule et beau-frère de Jacques, épouse Adélaïde Gariépy le 9 janvier 1860. François Xavier est charretier.

Sherbrooke-Ancienne_Cathédrale_Saint-Michel_SherbrookeLe 31 mars suivant, Jacques et Ursule voient arriver un autre fils, baptisé Joseph, le 2 avril, à la cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke devant Jean Jacques, le parrain, et Aurélie Bernard, la marraine.

1860-b Joseph Turgeon

1861
À Québec, le 21 mai 1861, Siméon Bilodeau, frère d'Ursule et beau-frère de Jacques, prend pour épouse Adélaïde Leclerc. Siméon, 23 ans, est alors cordonnier dans le quartier Saint-Roch de Québec.
Mathias Lacroix, mari de Flavie, la soeur d'Ursule, décède à Québec le 20 octobre suivant. Il a 43 ans. Charretier, ses funérailles sont célébrées dans l'église de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec, deux jours plus tard.

1862
À Québec, le 21 janvier 1862, décède Joseph Méthot, le deuxième mari de la mère d'Ursule. Cultivateur, il a environ 70 ans.
Lors de la naissance de Louis, le 18 février 1862, la famille de Jacques est rendue dans le canton de Hereford, près de Saint-Herménégilde, car c'est là que le petit est baptisé, le 26 février suivant. Il a pour parrain Étienne Daigneault. Le prénom de la marraine est illisible, mais son patronyme semble être Frappier.

1862-b Louis Turgeon

La quarantaine:
1863
À l'église de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec, Flavie, la soeur d'Ursule, épouse Georges Méthot, en seconde noce, le 20 juillet 1863. Rappelons que Flavie était veuve depuis le 20 octobre 1861. Elle a alors 40 ans.

1864
Le 7 janvier 1864, à Saint-Étienne de Beaumont, décède Charles Turgeon, âgé de 73 ans. Il est l'oncle paternel de Jacques. Il a passé sa vie à Saint-Étienne.
Marie, fille d'Ursule et de Jacques, voit le jour le 17 mai suivant. Elle est baptisée à Saint-Venant de Paquette le 21, devant Joachim Reid, son parrain, et Rosalie Allard, sa marraine.

1864_b_Marie_Rosalie_Turgeon

1865
Siméon Bilodeau, frère d'Ursule et beau-frère de Jacques, décède à Québec, le 21 mai 1865. Il est le cadet des frères et soeurs d'Ursule. Il n'a que 27 ans au moment de sa mort. Cordonnier de son état, il laisse dans le deuil une jeune épouse et deux petites filles. Son fils naîtra moins d'un mois plus tard. Siméon est inhumé le 23 mai dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Québec.
Le 28 octobre suivant, Jacques se présente devant le notaire Archambault de Sherbrooke, en compagnie d'Olivier Camirand, hôtelier de Sherbrooke.
À ce moment, il occupe du terrain, dans le canton de Hereford, appartenant à Camirand. Soit la moitié Ouest du lot #26 et la moitié Est du lot #27, dans le 6e rang, contenant environ 200 acres, que Camirand avait acquis du Sherrif du district de Saint-François le 20 juin 1849.
Bref, les deux hommes se trouvent devant le notaire pour dresser une promesse de vente en faveur de Jacques. Celui-ci aura les terrains s'il parvient à payer les 650$ qu'en demande Camirand, en 7 versements annuels (6 de 100$ et 1 de 50$). Jacques ne doit rater aucun paiement, sinon non seulement les terrains ne lui appartiendront pas, mais il aura aussi perdu l'argent qu'il y aura investi.

1867
Une autre petite fille voit le jour chez Jacques et Ursule, le 26 août 1867. On la baptise Rose de Lima, le 29, à Saint-Herménégilde. Son grand frère Jacques est son parrain et Anne Turgeon est sa marraine. Le recensement de 1881 fait mention d'une fille de 13 ans nommée Délia, chez Jacques et Ursule. De là à supposer qu'il s'agit de Rose de Lima - d'autant que celle-ci n'est pas mentionnée dans le recensement -, il n'y a qu'un pas. Il est, en effet, fort possible que, bien que baptisée Rose de Lima, on ait appelé la petite, dans la vie de tous les jours, simplement Délia. Selon ce que j'ai pu trouver, Rose de Lima/Délia est le dernier enfant de Jacques et Ursule, le bébé de la famille.

1867_b_Rose_de_Lima_Turgeon

1869
La mère de Jacques, Adélaïde Miot-Girard, s'éteint à Saint-Étienne de Beaumont, le 9 mai 1869, à l'âge de 73 ans. Toute sa vie semble s'être déroulée à Saint-Étienne. Elle y est née en 1796; y a été baptisée; y a marié le père de Jacques, en 1816; y a eu ses enfants; y a enterré son fils Louis Barthélémy en 1822; y a enterré son mari en 1829; y a marié Hubert Gay en 1831; y a eu d'autres enfants; y a enterré son fils Charles, en 1841; y a été marraine de son petit-fils Louis Turgeon, en 1847; y habitait sur une ferme lors du recensement de 1851-52; y a enterré sa mère, en 1852; y a été marraine de son petit-fils George Honoré Turgeon, en 1860; y habitait avec la famille de son fils Hubert Gay, lors du recensement de 1861. Le service d'Adélaïde est célébré dans l'église de Saint-Étienne de Beaumont le 11 mai 1869.

1869_s_Ade_lai_de_Miot_Girard

1870
Jacques a 47 ans lorsque son fils Jacques épouse Mathilde Gagner, à Saint-Herménégilde, le 3 juin 1870. Pour plus de détails sur Jacques Turgeon fils, voir le portrait généalogique de Jacques Turgeon (1848-1923).

Coaticook_rue_Main_1900 Le 17 octobre 1870, Jacques, cultivateur du canton de Hereford, se présente au cabinet du notaire Chagnon de Coaticook. Il "reconnaît avoir reçu de Pierre Poirier, cultivateur et marchand de la paroisse de Saint-Évariste de Forsyth, dans le comté de Beauce, la somme de 43 livres courant et les intérêts sur icelle somme, balance de prix de vente mentionnée dans un acte de vente par le dit Jacques Turgeon au dit Pierre Poirier, passé devant Maître C. Blanchet, Notaire, en date du 18 février 1859, dont quittance finale et générale."
Il semble que tout le processus fut très compliqué. Trois actes notariés sont mentionnés dans le texte, dont une hypothèque sur le terrain qu'a dû prendre Jacques auprès d'un marchand de Lévis.

1871

1871_recensement
Lors du recensement de 1871, la famille de Jacques habite la maisonnée 73 du canton d'Hereford dans le comté de Compton. On y trouve Jacques, désigné ici comme "Jacob", 48 ans, fermier; sa femme Ursule, 46 ans, et plusieurs de leurs enfants. Le "recenseux" étant de toute évidence anglophone, il n'est pas simple de deviner le nom des enfants. On reconnaît Pierre, 23 ans; Elzéar, 21 ans; Anne (inscrite Hannah), 19 ans; Caroline, 17 ans; Alfred, 16 ans; Adèle, 15 ans; Agnès, 14 ans; Joseph, 11 ans; Louis, 9 ans; Marie, 7 ans.
À Lauzon, le 23 juillet 1871, décède la tante de Jacques, Angélique Turgeon, âgée de 79 ans. Née en 1791, elle a épousé Benjamin Miot Girard à l'âge de 23 ans.
Quelques jours plus tard, soit le 2 août, à Saint-Étienne de Beaumont, meurt Geneviève Miot Girard, l'épouse de Charles Turgeon, oncle de Jacques. Geneviève et Charles se sont mariés en 1817.
Le 14 août, Pierre, le fils d'Ursule et de Jacques, épouse Lucie Bergeron à Saint-Herménégilde. Pierre, cultivateur, a 23 ans, alors que Lucie en a 21.
Deux mois plus tard exactement, Jacques, cultivateur du canton de Hereford, est dans le cabinet du notaire Archambault de Sherbrooke en compagnie de Joachim Reid, cultivateur et contracteur du canton de Banford. Reid lui vend, pour 20$, plus les sommes dues à la British American Land Company, la moitié Est de la moitié Nord du lot #27, dans le 5e rang du canton de Hereford.
En même temps, Reid vend à Henriette Morin, épouse de Philippe Dierse dit Beaulieu, la moitié Ouest du lot #27 dans le 6e rang de Hereford et la moitié Ouest de la moitié Nord du lot #27 dans le 5e rang, tous deux contenant environ 150 acres. Prix de la vente: 600$ payés comptant. Rappelons que le moulin à scie dont Jacques et Beaulieu sont propriétaires, se trouve sur le quart Nord-Ouest du lot #27 dans le 5e rang.

1872
Le 6 avril 1872, avec son épouse, Jacques se présente au cabinet du notaire Chagnon de Coaticook pour dicter son testament. Il laisse tout à sa femme, Ursule Bilodeau.
Ursule fait de même, laissant tout à son mari, Jacques Turgeon.
À Saint-Herménégilde, Marie Anne (Anna), fille d'Ursule et de Jacques, épouse Alexandre Galarneau, le 9 juin suivant. Elle a 20 ans.
Jacques est parrain du petit Philéas Turgeon, son petit-fils, fils de Pierre et de Lucie, le 14 juillet 1872, à Saint-Herménégilde.

moulin_a__scie Le 6 novembre, devant le notaire Chagnon de Coaticook, Jacques Turgeon rejoint dame Philippe Dierse alias Beaulieu. Elle vend à Jacques tous ses droits sur la moitié d'un moulin à scie et "tous les agrès dudit moulin et tous ses droits par rapport à l'usage en commun de deux acres de terre avoisinant le dit moulin situé sur le quart Nord-Ouest du lot #27 du rang 5 dudit Township d'Hereford".
La vendeuse avait acquis cette moitié de moulin le 20 août 1870 auprès du Révérend J.B. Chartier, devant le notaire Chagnon.
Jacques devra payer les taxes sur sa partie de propriété, ainsi que 50$, sur lesquels il en donne 12$ dès lors. La balance sera payable en 2 versements: 13$ avant le mois de juillet prochain, et 25$ avant le mois de mars suivant.
À ce que je comprends par un acte du 11 septembre 1874, Jacques devient ainsi l'unique propriétaire du moulin à scie. Il semble être co-propriétaire depuis au moins 1870. Son nom est mentionné dans l'acte de vente du 20 août 1870, entre l'abbé Chartier et Dame Philippe Dierse dit Beaulieu.

La cinquantaine
1873
À Saint-Herménégilde, le 13 avril 1873, Jacques est parrain de la petite Rose Anna Galarneau, sa petite-fille, fille d'Alexandre et de Marie Anne (Anna).
Le 6 mai suivant, Jacques Turgeon, du canton de Hereford, se présente devant le notaire Chagnon de Coaticook en compagnie de Louis Bernard, de Saint-François de Beauce, pour lui vendre le quart Nord-Est du lot #27 dans le rang 5 du canton de Hereford. Il contient environ 50 acres et des bâtiments y sont érigés.
Prix de vente: 669$ si l'acheteur paie ce qui reste à payer à la British Land Cie. Si Jacques doit payer la British Land Cie, alors le prix de vente est de 700$.
Pour s'assurer d'être payé, Jacques ne prend pas de risque. Il fait hypothéquer le terrain en sa faveur.
La fille de Jacques et d'Ursule, baptisée Odile, mais qu'on appelle Adèle, épouse Joseph Fortier, à Saint-Herménégilde, le 9 juin 1873. Jacques en est témoin.
Le 9 septembre, Jacques se présente chez le notaire Chagnon avec son fils Alfred, auquel il vend la moitié Est de la moitié Est du lot #27 du rang 6 du canton de Hereford, d'une superficie d'envirion 50 acres.
Jacques l'avait acheté par acte, devant le notaire A. Archambault, d'un certain Hercule Camirand, il y a 7 ou 8 ans.
Jacques vend le terrain pour la somme de 600$, payable en versements de 150$, débutant le 1er mai 1874.
Le 12 septembre, Jacques est de retour devant le notaire Chagnon de Coaticook en compagnie de Louis Bernard. Ce dernier ayant payé tout l'argent dû pour le terrain que lui a vendu Jacques en mai 1873, une quittance lui est remise.
Le 17 octobre, Jacques a reçu de Sylvain Côté les 50$ qui lui étaient dus plus les intérêts, tel que mentionné dans un acte de cession entre Calixte Hamel et Sylvain Côté.

1874
Le 26 mars 1874, Jacques Turgeon père et fils se présentent au cabinet du notaire Archambault de Sherbrooke. Jacques père vend à son fils le quart Nord-Ouest du lot #26 dans le 6e rang du canton de Hereford, étant du quart de la largeur sur toute la profondeur et faisant environ 50 acres. Ce terrain est borné au Nord par le quart du lot 27 et au Sud par le vendeur.
Prix de la vente: 150$
En acompte, Jacques père a reçu tous les intérêts à ce jour plus 37$. La balance sera payable en 2 versements annuels égaux plus intérêts.
Le 5 mai suivant, Devant le notaire Archambault de Sherbrooke, Jacques Turgeon, cultivateur du canton de Hereford et Olivier Camirand, bourgeois de Sherbrooke, renégocient.
Jacques obtient finalement son acte de vente, pour lequel il avait une promesse de vente depuis 1865, pour la moitié Ouest du lot #26 et la moitié Est du lot #27 dans le 6e rang du canton de Hereford. Toutefois, pour ce faire, il doit prendre une obligation envers Camirand pour la somme de 397,50$.
Il faut tout de même avouer que Camirand s'est montré tolérant. Plutôt que de respecter les clauses édictées dans la promesse de vente de 1865 (qui énonçaient que Camirand reprenait entière possession des propriétés si Jacques ne parvenait pas à régler sa dette dans les 7 ans), il renégocie avec Jacques.
Dix jours plus tard, Jacques se retrouve une fois de plus devant le notaire Archambault. Cette fois, en compagne de dame William White, de qui il emprunte 200$, hypothéquant à nouveau la moitié Est du lot #27 du rang 6 de Hereford, faisant environ 100 acres et le quart Sud-Ouest du lot #26 du même rang (de 50 acres environ), déjà hypothéqué en faveur d'Olivier Camirand.
Le 23 mai, devant le notaire Archambault de Sherbrooke, nouvelle obligation pour Jacques envers Olivier Camirand, de 132,50$.
On peut supposer qu'il a remis à Camirand les 200$ qu'il a empruntés à Mme White , plus une soixantaine de dollars qu'il a réussi à ramasser ailleurs. Il remet en garantie les deux même propriétés que précédemment.
Le 31 juillet 1874, devant le notaire Chagnon de Coaticook, Pierre Turgeon vend à Jacques Turgeon la moitié Nord du lot #24, du rang 3 du canton de Hereford, contenant environ 100 acres, avec améliorations et bâtisses dessus construites, une paire de boeufs âgés de 7 ans, une charrue, avec herse, un harnais de travail & cinq bob-sleighs.
Sont exclus les minéraux sur le dit lot et le droit de les exploiter.
Pierre avait acquis ce terrain des héritiers Agilvie, par leur procureur, Mme Hackwell, le 19 décembre 1873, par acte devant le notaire Chagnon. Cette vente est enregistrée au bureau d'enregistrement de Cookshire.
Prix de la vente: 1200$, que Jacques paie content, d'où quittance finale et générale.
NOTE: il n'est pas précisé si l'acheteur est Jacques Turgeon-père ou Jacques Turgeon-fils.  Pierre peut donc avoir vendu ce terrain aussi bien à son père qu'à son frère.
À Saint-Herménégilde, le 6 septembre suivant, Jacques est le parrain de la petite Délia Turgeon, sa petite-fille, fille de Jacques et de Mathilde.
Le 11 septembre, devant le notaire Chagnon, Jacques revend la moitié du moulin à scie acquise de dame Philippe Beaulieu, en 1872, à John Beaulieu, pour 50$. Il reste propriétaire de l'autre partie.

1876
Le 12 mai 1876, devant le notaire Chagnon de Coaticook, Jacques vend à Alfred Turgeon (son frère s'il s'agit de Jacques Turgeon-fils ou son fils s'il s'agit de Jacques Turgeon-père; ce qui n'est pas précisé), le terrain acheté de Pierre Turgeon en 1874, soit la moitié Nord du lot #24, dans le 3e rang de Hereford, avec les amélioration et les bâtisses.
Prix: 1000$, dont Jacques a déjà reçu 600$.
Ernestine, fille d'Ursule et de Jacques, épouse Cyrille Beaulieu, à Saint-Herménégilde, le 26 juin suivant.
Le 5 juillet suivant, Alfred ayant payé les 600$ dus sur le terrain acheté de Jacques Turgeon, en mai 1876, quittance lui est remise devant le notaire Chagnon.
Le 29 septembre 1876, ayant reçu les 700$ manquant de la vente d'une terre à Louis Bernard, en mai 1873, une quittance est remise à ce dernier. Le notaire semble dire qu'il s'agit d'une deuxième quittance "pour le même effet".
Puis, aussitôt après, Jacques rachète de Bernard ledit terrain, soit le quart Nord-Est du lot #27 dans le rang 5 du canton de Hereford, contenant environ 50 acres. Ce faisant, il s'engage à payer ce qui reste à la British American Land Company, ce que Bernard s'était engagé à faire en achetant le terrain en 1873, mais ce qu'il n'a vraisemblablement pas fait.
Pour ce faire, Jacques emprunte 175$ à Paquette & Cloutier, des marchands de Coaticook. Emprunt qu'il remboursera au cours des trois prochaines années.
Le 23 octobre, Jacques remet les 7,30$ à dame Philippe Beaulieu, qui restait encore à payer sur la moitié du moulin à scie qu'il lui avait achetée en 1872, pour lesquels il reçoit une quittance finale.
En même temps, John Beaulieu lui donne les 15,14$ qu'il lui devait encore sur la même propriété, que Jacques lui avait vendue en septembre 1874. John reçoit donc aussi une quittance finale.
Le premier décembre 1876, Jacques et Alfred Turgeon se retrouvent devant le notaire Archambault de Sherbrooke pour lui céder, à titre de responsable de la succession Agilvie, la moitié Nord du lot #24 du rang 3 du canton de Hereford, pour 1$. J'imagine que ni un ni l'autre n'est en mesure de rencontrer les paiements.

1877
Le deuxième époux de la mère de Jacques, Hubert Guay, s'éteint à Saint-Étienne de Beaumont, le premier janvier 1877.
Le 27 avril, à Sherbrooke, s'élève un protêt contre Jacques Turgeon.
"À deux mois de cette date pour valeur reçue je promets payer à JA Camirand ou ordre(?) à la Banque Nationale ici la somme de cent dix 110 piastres Signé Jacques x Turgeon; endossé JA Camirand."
Bref, à la date prévue, le notaire se présente à la Banque pour récupérer ses 110$ pour se faire dire par le caissier qu'il n'y a pas de fonds dans le compte. Le notaire n'est pas content. "C'est pourquoi, moi, le Notaire Public susdit, à la réquisition susdite, j'ai protesté et je proteste, par ces présentes, contre le prometteur et l'endosseur du dit billet…"
Il n'est pas précisé s'il est question de Jacques Turgeon père ou de Jacques Turgeon fils.
À Saint-Herménégilde, le 31 mai, Jacques est parrain de la petite Marie Adéla Fortier, sa petite-fille, enfant de Joseph et Odile (Adèle).
Le 24 août, devant le notaire Chagnon, Jacques revend le fameux terrain désigné comme le quart Nord-Est du lot #27 du rang 5 du canton de Hereford, à son gendre, Alexandre Galarneau. Pour l'acquérir, ce dernier devra payer ce qui reste à payer à la British American Land Company ainsi que la somme que Jacques a emprunté à Paquette & Cloutier en septembre 1876.

1879
Marie Magdeleine Bilodeau, soeur d'Ursule et belle-soeur de Jacques, s'éteint à Québec le 13 janvier 1879. Elle n'a que 52 ans.

1881
Lors du recencement de 1881, la famille habite la 90e maison visitée et la 97e famille visitée par les "recenseux" dans le canton d'Orford. On y trouve Jacques, qui dit avoir 60 ans et être fermier; sa femme Ursule, qui dit avoir 58 ans; leur fils Joseph, qui dit être fermier et avoir 20 ans; et Delia, 13 ans, qui fréquente l'école.

1881_Recensement_Jacques_Turgeon

La soixantaine
1885
La soeur de Jacques, Henriette, décède à Québec le 23 avril 1885, à l'âge de 59 ans. Elle laisse dans le deuil son mari, Simon Plante et ses enfants et petits-enfants. Son service est célébré dans l'église de la paroisse Saint-Sauveur de Québec.

1886
Antoine, le frère de Jacques, s'éteint le 10 mars 1886, à Québec, âgé de 66 ans. Il laisse derrière lui son épouse, Henriette Turgeon, ses enfants et petits-enfants. Son service est célébré le 13 mars dans l'église de la paroisse Notre-Dame de Québec.
Le 5 juillet suivant, Jacques est témoin au mariage de son fils Joseph, à la cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke. À 26 ans, Joseph épouse Mary Ann Simpson, fille de James Simpson et d'Elizabeth O'Connor.

1887
Lors du mariage de son fils Louis avec Demerise Rousseau, le 10 janvier 1887, Jacques se dit toujours cultivateur. Louis, qui se dit aussi cultivateur, a alors 24 ans, alors que son épouse en a 23. Le mariage est célébré à la cathédrale Saint-Michel de Sherbrooke.
Le 9 mai suivant, au même endroit, Jacques est parrain de sa petite-fille, Marie Anne, fille de son fils Joseph et de Mary Ann Simpson.

1889
Jacques a 65 ans lorsque décède son beau-frère, le frère d'Ursule, Louis Antoine Bilodeau, le 25 février 1889, âgé de 60 ans. Les funérailles sont célébrées dans l'église de la paroisse Saint-Roch de Québec.
Jacques Turgeon, cultivateur du canton d'Ascot, se présente au cabinet du notaire Archambault, le 2 avril 1889, en compagnie de Joseph Garant, du même endroit, pour lui vendre une partie du lot #7, dans le 12e rang du canton d'Ascot, formant 40 arpents de superficie. La balance appartient à Louis Turgeon, fils de Jacques. Cette terre se situe "à l'est du chemin et suffisamment à l'ouest du chemin actuel de-la-Rivière vers le Ch.(?) Ry"…
L'acte mentionne que Jacques a reçu le lot du gouvernement.
Il se réserve le droit de prendre sur cette terre du bois de chauffage pour lui et les siens. Prix de la vente: 500$. Jacques dit qu'il en a déjà reçu 65$.
Pour la balance du montant, ça se complique. L'acte semble dire que Garand devra payer le vendeur, Alfred Holson (Ecu. cessionnaire de Louis Turgeon) et le notaire Archambault. Premier paiement dans 4 mois:  "l'intérêt sur le tout + ensus 100 piastres". Le reste par versements de 100$ par année plus les intérêts (6% par an).
Le 4 décembre suivant, à la basilique Saint-Michel de Sherbrooke, Jacques est le parrain de son petit-fils, Lucien, fils de son fils Louis et de Demerise Rousseau.

1891
À l'âge de 68 ans, le 17 septembre 1891, Jacques décède. Il en a parcouru des kilomètres au cours de sa vie! La débutant à Saint-Étienne de Beaumont pour la terminer dans le canton d'Orford, en passant par Québec, la Beauce et le canton de Hereford. De toute évidence, il aimait faire des affaires. Et il en a brassé, des affaires! Ont-elles jamais été florissantes? On est en droit de se poser la question. Car il semble avoir tout perdu, en 1877, avec cette histoire de protêt.
Les funérailles de Jacques sont célébrées à la basilique Saint-Michel de Sherbrooke, le 21 septembre 1891.

1891_s_Jacques_Turgeon

Qu'est devenue sa famille?
Ursule, son épouse:
Veuve depuis peu, Ursule vend un résidu de terrain à Joseph Garaud (Garant?), le 24 septembre 1891, dans le cabinet du notaire Archambault, à Sherbrooke. Prix: 700$. Acte plein de ratures, difficile à lire.
Lors du recensement de 1901, elle vit avec la famille de sa fille Ernestine et de son gendre, Cyrille Beaulieu, dans le canton d'Ascot.
Ursule s'éteint le 22 janvier 1902, âgée de 77 ans. Ses obsèques sont célébrées dans l'église de Rock Forest. Témoins: son fils Jacques et Albert Beaubien.

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Ses enfants:
Jacques: voir le portrait généalogique qui lui est consacré (Jacques Turgeon 1846-1923).

Pierre: on se souviendra que Pierre épouse Lucie Bergeron, à Saint-Herménégilde, le 14 août 1871, où il est cultivateur. Il semble avoir hérité de son père le goût de faire des affaires. Ainsi, dès le 8 novembre suivant: Au cabinent du notaire Chagnon de Coaticook, promesse de vente par Pierre Turgeon, cultivateur du canton de Hereford, et son épouse à Charles Beaulieu, cultivateur de Lawrence, Massachusetts, et résidant désormais dans le canton de Hereford.
Le terrain semble appartenir à Lucie. Il s'agit de la moitié Ouest de la moitié Ouest du lot #5 du rang 5 du canton de Hereford. Il fait plus ou moins 50 acres.
"Tel qu'aquis par le dit Pierre Turgeon par acte sous seing privé vers le printemps 1867, avec une plus grande étendue de terrain - lequel titre sera remis au dit Charles Beaulieu."
On promet de vendre à Beaulieu si celui-ci paie dorénavant les taxes scolaires et municipales sur ledit terrain. Aussi pour la somme de 125$, dont 25$ ont été payés ce jour. La balance sera payée en 4 versements annuels de 25$ + intérêts.
En 1872 et 1873 naissent deux de ses enfants: Philéas et Arthémise.
Le 21 août 1873, devant le notaire Chagnon, Pierre vend à Georges Dubé, cultivateur de Sorham, New Hampshire, le lot #27 du rang 4 du canton de Hereford faisant environ 200 acres.
"En outre, le dit acquéreur aura le droit d'occuper une maison située sur le lot - maison occupée par le dit vendeur - durant cinq ans de ce jour - sans rien payer au dit vendeur pour cette occupation…"
De plus, Pierre devra préparer 4 arpents sur le terrain pour le rendre prêt à ensemencer au printemps prochain.
Pierre avait acquis le terrain d'Aaron Wilkinan, par seing-privé, le 5 novembre 1872.
Prix de vente: 1000$, dont Pierre a reçu 500$. La balance devra être payé au plus tard en janvier prochain (1874). Sans intérêt.
Le 4 octobre 1873, devant le notaire Chagnon, Pierre vend à Georges Dubé, cultivateur de Sorham, New Hampshire, le lot #27 du rang 4 du canton de Hereford faisant environ 200 acres.
"En outre, le dit acquéreur aura le droit d'occuper une maison située sur le lot - maison occupée par le dit vendeur - durant cinq ans de ce jour - sans rien payer au dit vendeur pour cette occupation…"
De plus, Pierre devra préparer 4 arpents sur le terrain pour le rendre prêt à ensemancer au printemps prochain.
Pierre avait acquis le terrain d'Aaron Wilkinan, par seing-privé, le 5 novembre 1872.
Prix de vente: 1000$, dont Pierre a reçu 500$. La balance devra être payé au plus tard en janvier prochain (1874). Sans intérêt.
Le 23 octobre: Georges Dubé, par l'entremise du curé Chartier de Coaticook, ayant remboursé 25$ à Pierre, Dubé reçoit quittance pour ce montant, devant le notaire Chagnon.
Le 19 décembre: Devant le notaire Chagnon, Pierre achète des héritiers Ogilivie la moitié Nord du lot #24 du rang 3 du canton de Hereford pour 200$.
Le 31 juillet 1874: Devant le notaire Chagnon de Coaticook, Pierre vend à Jacques Turgeon la moitié Nord du lot #24, du rang 3 du canton de Hereford, contenant environ 100 acres, avec améliorations et bâtisses dessus construites, une paire de boeufs âgés de 7 ans, une charrue, avec herse, un harnais de travail & cinq bob-sleighs.
Sont exclus les minéraux sur le dit lot et le droit de les exploiter.
Pierre avait acquis ce terrain des héritiers Agilvie, par leur procureur, Mme Hackwell, le 19 décembre 1873, par acte devant le notaire Chagnon. Cette vente est enregistrée au bureau d'enregistrement de Cookshire.
Prix de la vente: 1200$, que Jacques paie content, d'où quittance finale et générale.
La vie se poursuit dans le canton de Hereford, pour la famille de Pierre. Ainsi, le 9 mars 1875, naît la petite Georgina. Le 5 juin suivant, décède le petit Philéas. Adéline voit le jour le 6 février 1877. Albert, pour sa part, vient au monde le 18 avril 1880. Delphine naît en 1882, Jean Pierre le premier janvier 1884 et Adélard Eugène le 5 novembre 1885.
7 décembre 1885: Pierre, cultivateur de Hereford, achète de Joseph Saint-Pierre une parcelle de terre d'un acre et demi de large par toute la longueur de la moitié Nord du lot #25 du rang 4, borné à l'Ouest par le terrain d'Évangiliste Bourassa et à l'Est par celui de Ferdinand Fortin, pour 200$ comptant.
Puis, il se tourne de bord et vend à Ferdinand Fortin la même parcelle de terre pour le même prix, payable en 4 paiements annuels de 50$.
La famille déménage dans le canton d'Ascot où naît Philippe Arthur, le 7 avril 1887, ainsi que Vitaline Odéline, le 9 février 1889. Celle-ci décède un peu plus d'un mois plus tard.
Lors du recensement de 1891, la famille habite le Canton d'Ascot, comté de Sherbrooke. Elle est inscrite comme "Tourjon".
La maisonnée se compose de: Pierre (inscrit comme Peter), 42 ans, "farmer" (fermier); son épouse Lucie, 40 ans; leurs enfants: Freddie, 12 ans; Albere, 10 ans; Jonnie, 6 ans; Delore, 5 ans; Philippe, 4 ans; Arthémise, 17 ans; Georginie, 16 ans; Deline, 14 ans; Delphine, 9 ans.
Voisin, il y a la famille du frère de Pierre, Jacques. Aussi autour d'eaux, les familles de Prosper Proulx, William Scott; William Dunsmore; Charles Drummond, Martin Collins, Octave Gauthier.
Angélina voit le jour le 30 avril 1891.
2 mai 1893: Pierre se présente devant le notaire Archambault de Sherbrooke. L'intitulé de l'acte est "Transport par Pierre Turgeon à Alfred Holson par J. Azarie Archambault.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre l'acte en question.  Il semblerait que, le 2 décembre 1891, Pierre ait vendu le coin Nord-Ouest du lot #8 du rang 11 d'Ascot à Alfred Bergeron. Il semble qu'il reste encore 175$ + intérêts à payer sur ladite vente. J'imagine qu'Alfred est incapable de payer car Alfred Holson, cessionnaire, Esquire d'Orford, est arrivé dans le portrait. Il semble avoir mis la patte sur le terrain de Bergeron.
À noter la phrasologie de cette phrase, tirée de l'acte:
"Nous ledit cessionnaire, en autant que faire se peut, savoir une somme & balance de 175$ & intérêts…" C'est le "autant que faire se peut" que je trouve intéressant… Pierre ne semble pas prêt d'avoir son argent rapidement...
En 1896, Pierre est camionneur à Rumford Falls, au Maine, États-Unis. C'est vraisemblablement l'endroit où décède son épouse Lucie, cette année-là, ou au début de 1897.
Le 2 mars 1897, Pierre semble être journalier à Sawyeric River, New Hampshire.
Je le perds de vue pendant presque 30 ans, pour le retrouver lors de son décès, le 15 décembre 1926, à Rumsford, Maine, âgé de 79 ans.

Elzéar: je perds rapidement la trace d'Elzar. Il apparaît au recensement de 1871. Il a alors 21 ans et habite le canton de Hereford avec sa famille. Il est témoin au mariage de sa soeur Ernestine, le 26 juin 1876, à Saint-Herménégilde. Puis, plus rien. Je ne serais pas particulièrement surpris qu'il soit passé aux États-Unis et qu'il ait changé son nom.

Alfred: il n'a que 21 ans lorsqu'il achète de son père la moitié Est de la moitié Est du lot #27 du rang 6 du canton de Hereford. Jacques l'avait acheté par acte, devant le notaire A. Archambault, d'un certain Hercule Camirand, il y a 7 ou 8 ans. Jacques vend le terrain pour la somme de 600$, payable en versements de 150$, débutant le 1er mai 1874.
12 mai 1876: Devant le notaire Chagnon de Coaticook, Jacques Turgeon vent à Alfred Turgeon le terrain acheté de Pierre Turgeon en 1874, soit la moitié Nord du lot #24, dans le 3e rang de Hereford, avec les amélioration et les bâtisses. Prix: 1000$, dont Jacques a déjà reçu 600$.
5 juillet 1876: Alfred ayant payé les 600$ dus sur le terrain acheté de Jacques Turgeon, en mai 1876, quittance lui est remise devant le notaire Chagnon.
1 décembre 1876: Jacques et Alfred se retrouvent devant le notaire Archambault de Sherbrooke pour lui céder, à titre de responsable de la succession Agilvie, la moitié Nord du lot #24 du rang 3 du canton de Hereford, pour 1$. J'imagine que ni un ni l'autre n'est en mesure de rencontrer les paiements.
19 mars 1889: Quittance de Joseph Turgeon à Alfred Turgeon. C'est là la dernière trace que j'ai trouvée d'Alfred.

Marie Anne (Anna): on se souviendra que Marie Anne (Anna) épouse Alexandre Galarneau, le 9 juin 1872, à Saint-Herménégilde. En mars 1873 et janvier 1875 naissent leurs filles Rose Anna et Malvina. Le 29 mars 1875, Marie Anne (Anna) est marraine de sa nièce, Georgina Turgeon, fille de Pierre et Lucie, et le 19 juillet 1875, elle est marraine de Marie Louise Fortier, fille de Joseph Fortier et de sa soeur Odile (Adèle) Turgeon. Alexis, Georgianna, Malvina et Louis viennent s'ajouter à la famille entre 1876 et 1880. Je perds la famille de vue pendant treize ans. Puis, le 31 juillet 1893, Alex Napoléon voit le jour à Baraga, au Michigan, aux États-Unis. L'année suivante, vient au monde Grace Loretta, au même endroit. Selon l'arbre généalogique des Fortier, Marie Anne (Anna), serait décédée en 1937, à l'âge de 85 ans, à L'Anse, Baraga, Michigan, USA.

Caroline: elle a 18 ans lors du recensement de 1871, et habite le canton de Hereford, avec sa famille. Le 14 août de la même année, elle est témoin au mariage de son frère Pierre, à Saint-Herménégilde. Je soupçonne qu'elle passe aussitôt après aux États-Unis où elle est allée travailler dans les manufactures. C'est sans doute là qu'elle épouse Marthélémie Marotte. Leur fils Fred (Freddie) Hazen voit le jour en 1878.
Lors du recensement de 1880, la famille de Barthélémie habite Bloomfield, au Vermont. La maisonnée se compose de: Barthélémie, 37 ans, qui travaille dans un moulin à scie; son épouse Caroline, 25 ans; leurs enfants: Freddie, 2 ans; Adeline, 2 mois. En fait, la petite Adeline naît le 5 mars 1880 à Bloomfield, Vermont.
Puis naissent Alphonse (1884), Pierre (Peter) (1887), Bethlema (26 septembre 1888).
Lors du recensement de 1900, la famille de Barthélémie habite Rumford, au Maine. La maisonnée se compose de: Barthélémie, 56 ans (août 1843), né au Canada, ? Keeper, aux USA depuis 1868; son épouse Caroline, 45 ans (mai 1855), née au Canada, qui a eu 8 enfants dont 4 sont en vie, aux USA depuis 1870; leurs enfants: Hazen, 20 ans (juillet 1879), né au New Hampshire, marié depuis 4 ans; Alphonse, 16 ans (mars 1884), né au New Hampshire, "teamster"; Peter, 12 ans (avril 1887), né au New Hampshire, écolier; Adeline (inscrite comme Adeline Stewart), 19 ans (mars 1881), née au New Hampshire, mariée depuis 2 ans, a eu 2 enfants dont 1 est en vie, "Clerk"; Daniel Stewart, l'époux de Adeline, 30 ans (août 1869), né au Canada anglais, "Journalier dans un moulin à papier"; Harold, fils de Daniel et Adeline, 5 mois (janvier 1900), né au Maine; Adeline (inscrite comme Adeline Marotte), brue de Barthélémie et Caroline (épouse de Hazen), 21 ans (février 1879), mariée depuis 2 ans, a un 1 enfant et il est vivant, née au Canada Français, aux USA depuis 1893; Lilliane Marotte, sa fille, 1 an (mai 1899), née au New Hampshire; Elmer Buckford, logeur, 31 ans, né au Canada, aux USA depuis 1894, journalier. Plusieurs autres logeurs s'ajoutent à la liste. Barthélémie et Caroline tiennent un maison de chambres. La famille de la soeur de Caroline, Odile et de son mari, Joseph Fortier, vit tout près.
Lors du recensement de 1910, la famille de Barthélémie habite le village de Rumford, au Maine. La maisonnée est composée de: Barthélémie (inscrit comme Barthelomiew Merrott), 67 ans, marié depuis 38 ans, aux USA depuis 1878; gardien de logeurs dans une maison de chambre; son épouse Caroline, 55 ans, a eu 8 enfants dont 4 sont vivants; cuisinière dans une maison de chambres; leurs enfants: Adeline (inscrite comme Adeline Stewart), 29 ans, mariée depuis 12 ans, a eu 6 enfants dont 4 sont vivants; née au Vermont; Alphonse, marié depuis 6 ans, né au Vermont, journalier dans un moulin à papier; Peter, 23 ans, marié depuis 3 ans, né au Vermont, journalier dans un moulin à papier; Annie, l'épouse de Peter, 20 ans, a eu 2 enfants qui sont en vie, née au Massachusetts; enfants de Peter et Annie: Raymond, 2 ans, né au Maine; Glendon, 8 mois, né au Maine; Eva, épouse d'Alphonse, 30 ans, qui n'a pas eu d'enfant, née au Québec, aux USA depuis 1899; Daniel Stewart, époux de Adeline, 40 ans, né au Canada anglais, aux USA depuis 1887, charpentier dans un moulin à papier; enfants de Daniel et Adeline: Harold, 10 ans, né au Maine; Clinton, 8 ans, né au Maine; Irene, 3 ans, née au Maine; Hazel, 1 an et 8 mois, née au Maine; Henry A., 1 mois, né au Maine; Maggie Toupin, 38 ans, a eu 2 enfants qui sont en vie, aux USA depuis 1890, serveuse dans la maison de chambre. On retrouve aussi dans la maisonnée plusieurs logeurs. Autour d'eux on trouve des Veilleux, des Siddall, des Johnson, des Palmer, des Duham, des Butterfield.
Le 31 mars 1914, à Rumford, décède Barthélémie.
Lors du recensement américain de 1920, Caroline habite dans la maison de chambres tenue par sa fille Adeline et le marie de celle-ci, Daniel Stewart, qui travaille dans une "Pool Room". Pierre Marotte, fils de Caroline et frère d'Adeline, habite aussi la maison avec ses deux fils. Il est veuf et débardeur pour le chemin de fer.
Lors du recensement de 1930, Caroline habite avec son fils Pierre, à Rumford, au Maine. Aussi avec eux, Glendon, fils de Pierre.
Caroline s'éteint le 8 janvier 1940, à Rumford, Maine, âgée de 86 ans.

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Odile (Adèle): à l'âge de 18 ans, Odile épouse Joseph Fortier, à Saint-Herménégilde. Nous sommes alors le 9 juin 1873. En 1874, naît et meurt un fils anonyme. Puis, Marie Louise voit le jour le 18 juillet 1875. En 1876, Odile est marraine d'Alexis Galarneau, fils de sa soeur Marie Anne et d'Alexandre Galarneau. Elle répète la chose l'année suivante, en devenant marraine d'Alphonse Turgeon, fils de son frère Jacques et de Mathilde Gagné. Entre 1877 et 1889, voient le jour: Marie Adéla, Victoria, Elzéar (Henri); Victorine (Ida), Odile Anne, Laura Alice. À Sherbrooke, le 17 novembre 1889, Odile est marraine d'Elphège Beaulieu, fils de sa soeur Ernestine et de Cyrille Beaulieu. Sa fille fille Laura Alice décède le 11 août 1890. Les obsèques sont célébrées à Sherbrooke.
Lors du recensement de 1891, la famille de Joseph Fortier, cultivateur de 38 ans, et d'Odile Turgeon (35 ans) habite le canton d'Ascot, 14e famille du district no. 188, sous-district E Division No. 1 visitée par les "recenceux". Avec Joseph et Odile vivent leurs enfants: Marie (16 ans); M. adelina (13 ans); Victoria (11 ans); Joseph (9 ans) et Emma(?) (7 ans).
Naît ensuite Alice Victorine, le 26 avril 1891. La famille est encore dans le canton d'Ascot l'année suivante, car leur deux fillettes, Marie Louise et Alice Victorine sont enterrée à Rock Forest.
Lors de la naissance de Laura Alice, le 4 mai 1894, la famille est alors à Rumford, Maine, aux USA. C'est sans doute là que naît également Hector.
Lors du recensement de 1900, la famille de Joseph habite Rumford, au Maine. La maisonnée se compose de: Joseph, 46 ans (août 1853), marié depuis 27 ans, aux USA depuis 8 ans (1892), journalier du chemin de fer (R.R. Laborer); son épouse Odile, 44 ans (octobre 1858), qui a eu 11 enfants dont 6 sont vivants; leurs enfants: Victoria, 21 ans (septembre 1878); Henry, 18 ans (mars 1882), journalier; Ida, 15 ans (avril 1885); Alice, 6 ans (mai 1894); Hector, 3 ans (octobre 1896); ainsi que 9 chambreurs (boarders). Voisins d'eux, les membres de la famille de Barhélémie Marotte et Caroline Turgeon (la soeur d'Odile); aussi la famille de Joseph Couture, qui tient également une maison de chambres.
Le 3 novembre 1909, à Rumford, Maine, décède Joseph Fortier, le mari d'Odile.
Lors du recensement de 1910, la famille d'Odile habite Rumford, au Maine. La maisonnée se compose de: Odile (inscrite comme Oddila Fortier), 58 ans, qui a eu 11 enfants dont 6 sont vivants, "keeper boarders" dans une "Boarding house" (gardienne de chambreurs dans une maison se chambres); ses enfants: Alice, 16 ans; Hector, 13 ans; son gendre Peter Perry, 35 ans, marié au cours de l'année, "pool room keeper" (gardien de salle de billard); sa fille Ida, épouse de Peter Perry, 25 ans.
Lors du recensement de 1920, la famille d'Odile habite Rumford, au Maine. La maisonnée se compose de: Odile (inscrite comme Mrs Joseph Fortier), 62 ans; son fils Hector, 23 ans, marié depuis 1918, "repairman" dans un moulin à papier; sa brue Germaine (épouse de Hector), 22 ans; son petit-fils, Alton, 2 mois. Autour d'eux il y a des Leblanc, des Merrit, des Mercier, des Guerette.

1920_recensement_Odile_Turgeon
Selon l'arbre généalogique de la famille Bentley, sur Ancestry, Odile s'éteint le 19 juin 1928, âgée de 73 ans, à Rumford, Maine.

Ernestine: en 1876, Ernestine épouse Cyrille Beaulieu à Saint-Herménégilde. Elle a alors 20 ans. Le 11 février 1877, elle est marraine d'Adéline Turgon, fille de son frère Pierre et de Lucie Bergeron. Puis, son fils Arthur voit le jour le 6 mai 1878. Un peu plus d'un an plus tard, elle est marraine de Joséphine Turgeon, fille de son frère Jacques et de Mathilde Gagné. Son fils Albert vient au monde le 3 mars 1880.
Lors du recensement de 1881, la famille de Cyrille et Ernestine habite le district 54 (Compton), sous-district No.1 de Hereford West. Lui dit être un fermier de 27 ans et elle affirme avoir 23 ans. Avec eux vivent deux de leurs enfants: Arthur (3 ans) et Albert (1 ans).
Leur fils Jean serait né en 1882. Leur fille Malvina vient au monde dans le canton d'Ascot le 17 juin 1887. Ernestine est marraine de Laura Alice Fortier, fille de sa soeur Odile et de Joseph Fortier, en 1889. Entre 1889 et 1899, à Rock Forest (canton d'Ascot), voient le jour: Elphège, Wilfrid Omer, Aurore, Ovila et Dorothée Alice.
Lors du recensement de 1901, la famille de Cyrille et Ernestine est dans le canton d'Ascot. 8 de leurs enfants vivent avec Cyrille et Ernestine: Albert (21 ans); Jean (19 ans); Malvina (14 ans); Alphège(?) (11 ans); Omer (9 ans); Aurore (5 ans); Ovila (4 ans) et Dorothé (2 ans). Vivent également avec eux la mère d'Ernestine, Ursule Bilodeau (76 ans). Ils ont pour voisin la famille de Louis Turgeon et celle de John Athinson.
Leur fils Henri naît le 22 janvier 1903 et est baptisé à Rock Forest.
Lors du recensement de 1911, la famille de Cyrille et Ernestine habite le canton d'Ascot. Parmi leurs voisins on voit les familles de Wilfrid Turgeon, Louis Turgeon, Lionel Laundry…
Avec Cyrille et Ernestine vivent 6 de leurs enfants: Aldina (Malvina?) (24 ans); Omer (19 ans); Ovila (14 ans); Aurore (13 ans); Alice (12 ans); Henry (8 ans).
Le 30 mai 1915, Ernestine est marraine de René Alphonse Turgeon, fils d'Émile et de Virginie Deschênes.
Elle s'éteint le 10 décembre 1920, à Rock Forest, âgée de 64 ans.

1920_s_Ernestine_Turgeon

Agnès: je n'ai aucune idée de ce qu'est devenue Agnès. Elle a 14 ans lors du recensement de 1871, et habite le canton de Hereford avec sa famille. Par la suite, mystère.

Joseph: il habite sans doute le canton d'Ascot lors de son mariage avec Mary Ann Simpson, en 1886. Il se dit alors cultivateur. Il a 27 ans lorsque naît sa fille, Marie Anne (Annie), en mai 1887. En mars 1888, il est parrain d'Edouard Turgeon, fils de son frère Jacques et de Mathilde Gagné.
Joseph Turgeon, un cultivateur du canton d'Ascot, se rend au cabinet du notaire Archambault, à Sherbrooke, le 23 juillet 1888. Il y rencontre Alfred Holson, du canton d'Orford. But de la rencontre: Joseph vend à Holson son lopin de terre de 50 acres, situé dans la partie Sud du lot #10, dans le 11e rang du canton d'Ascot. L'acte de vente mentionne que le reste du lot appartient à Jacques Turgeon. Il n'est pas précisé, toutefois, s'il s'agit du père ou du frère de Joseph. Cette précédente transaction fut enregistrée par le notaire A.W. Lippé dans le Registre B de Sherbrooke, volume 43, #329, le 26 octobre 1885. Joseph vend sa parcelle pour 425$, qu'il confirme avoir déjà reçus. Sitôt l'acte de vente conclu, Joseph loue pour un an ladite parcelle à Holson pour 70$.
19 mars 1889: Quittance de Joseph Turgeon à Alfred Turgeon.
Selon le recensement de 1901, Ed. J., fils de Joseph et Mary Ann, serait né le premier octobre 1890.
Lors du recensement de 1901, la famille de Joseph est à Nelson City, en Colombie Britannique. La maisonnée se compose de: Joseph (inscrit comme Joseph Sturgeon), 41 ans (31 mars 1860), "Hotel Keeper"; son épouse Mary Ann (inscrite comme Mary A.), 38 ans (6 octobre 1866); leurs enfants: Annie, 13 ans (8 mai 1887); Ed(?) J., 10 ans (1 octobre 1890). Aussi, avec eux, 2 cuisiniers, deux serveuses, 2 bartenders, et plusieurs "Lodgers". La petite-fille de Joseph et Mary Ann, Rose Sturgeon, m'a contacté pour me dire que son père se prénommait William James, et non "Ed?" et qu'il était né le 1 octobre 1889, et non 1890, comme le mentionne le recensement de 1901. Merci pour la précision, cousine lointaine. :)

Voilà où se termine la piste pour la famille de Joseph.

1901_recensement_Joseph_Turgeon

Louis: nous avons vu que Louis, cultivateur, épouse Demerise Rousseu, en janvier 1887, à Sherbrooke. Il a alors 24 ans. Le 19 juin de la même année, toujours à Sherbrooke, il est parrain de Malvina Beaulieu, fille de sa soeur Ernestine et de Cyrille Beaulieu.
6 novembre 1888: Dans le cabinet du notaire Archambault de Sherbrooke, Louis Turgeon dit qu'il a reçu de Cyrille Beaulieu, son beau-frère), toutes les sommes dues suite à la vente du 8 février 1888 devant le notaire Noel. Ladite vente est enregistrée dans le Registre B de Sherbrooke, volume 43, #470, p. 684.
Louis et Demerise voient arriver leur fils Lucien, le 3 décembre 1889.
12 août 1892: Au caminet du notaire Archambault, Louis loue à Joseph Garaud (Garant?) sa parcelle de terre du lot #7 dans le 12e rang du canton d'Ascot pour 5 ans. Il est mentionné que cette parcelle, il l'a eu de son père, Jacques Turgeon, le 3 avril 1883. Ledit fut divisé en 3, ce jour-là. Louis en a eu une partie, les deux autres sont allées à Joseph Fortier (époux de sa soeur Odile) et à Joseph Turgeon (son frère). Louis recevra 50$ par année pour cette location.
Rosario Louis aurait vu le jour en 1893. Suit Antoinette en 1895. Puis naissance et mort d'un enfant anonyme en 1898. À Rock Forest, le 18 décembre 1900, vient au monde Alice Rosa (Gracia).
Lors du recensement de 1901, la famille de Louis (cultivateur) et Démerise habite le canton d'Ascot, voisin de la famille de Cyrille Beaulieu et Ernestine Turgeon - la soeur de Louis -, où vit sa mère, Ursule Bilodeau. Avec Louis et Démerise vivent 5 de leurs enfants: Oliva (12 ans); Lucien (11 ans); Rosario (8 ans); Antoinette (5 ans) et Rosy (4 mois). Ils ont aussi pour voisins, la famille de Ludger Boisvert.
Une petite fille, peut-être nommée Edna, aurait vu le jour en 1902. 1904 voit la naissance et la mort d'une enfant baptisée Odéline Rosanna.
Lors du recensement de 1911, la famille de Louis et Démerise habite le canton d'Ascot. Ils ont pour voisins les familles de Cyrille Beaulieu, Wilfrid Turgeon, Joseph Dumont, Fred Landry. Six de leurs enfants habitent avec le couple: Oliva (22 ans); Lucien (21 ans); Louis (18 ans); Antoinette (16 ans); Gracia (10 ans); Edna? (9 ans).
Le 11 novembre 1917, à Rock Forest, Louis est parrain de Roméo Roger Turgeon, fils d'Émile et de Virginie Deschênes.
Lors du recensement de 1921, la famille de Louis et Démerise semble habiter au même endroit qu'en 1911, si on se fie aux voisins qui sont à peu près les mêmes: Cyrille Beaulieut et Wilfrid Turgeon. Plusieurs enfants sont encore avec eux: Oliva (32 ans); Lucien (30 ans); Louis (28 ans); Antoinette (24 ans) et Gracia (20 ans).
Louis est parrain de sa petite-fille, Georgette Turgeon, fille de son fils Lucien et de Lucienne Verville, le 5 juillet 1923, à Rock Forest. Louis s'éteint le 26 mars 1937, à Rock Forest, âgé de 75 ans. Il est inhumé à Rock Forest trois jours plus tard.

1937_s_Louis_Turgeon

Marie: je ne sais que très peu de choses de Marie. Lors du recensement de 1871, elle n'a que 7 ans et vit, bien sûr, dans le canton de Hereford avec sa famille. La seule autre donnée que j'ai trouvée à son sujet est qu'en 1884, à Sherbrooke, elle est marraine de Victorine (Ida) Fortier, fille de sa soeur Odile et de Joseph Fortier.

Rose de Lima (Delia): Delia a 13 ans lors du recensement de 1881. Elle habite alors le canton d'Orford avec ses parents, ses frères et soeurs. Le 31 janvier 1892, à Rock Forest, elle est marraine d'Omer Beaulieu, fils de sa soeur Ernestine et de Cyrille Beaulieu. Par la suite, plus de trace de Delia.

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23 décembre 2016

Amable Martin (1832-1906?): Portrait généalogique par Christian Martin

 

[moi - mon père - Fernand Martin - François Martin - Amable Martin]

  

Les premières années:

1832:

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Amable Martin est mon arrière arrière grand-père. Il est le fils de Toussaint Martin et de Rose Perron. Au moment de venir au monde, sept frères et soeurs l'ont précédé: Rose (1816), Perpétue (1819), Toussaint (1821), Flavie (1823), Narcisse (1825), Jean Baptiste (1828) et Salomée (1829). Amable voit le jour le 30 janvier 1832 à La Prairie, où il est baptisé le jour même devant Amable Goulet, son parrain, et Marie Anne Brosseau, sa marraine. Toussaint, son père, est alors journalier à La Prairie.

1832_b_Amable_Martin_1

1832_b_Amable_Martin_2

 

1833:

Rose, la soeur d'Amable, épouse Charles Sauvé dit Laplante, à St-Timothée de Beauharnois, où Toussaint a une terre, le 3 septembre 1833. La mariée n'a que 16 ans, alors que Charles en a 33. Il est cultivateur à St-Timothée et veuf de Félicité Paré.

 

1834:

À La Prairie, le 25 mars 1834, décède Toussaint Martin, le grand-père paternel d'Amable, à l'âge de 72 ans. Né en 1761, il épouse Archange Forgues à La Prairie, à l'âge de 33 ans. Archange en a alors 29. Ensemble, ils n'ont que peu d'enfants. Bien sûr, il y a leur aîné, Toussaint, le père d'Amable, et aussi Hyppolite (Paul), sourd et muet, ainsi que Joseph, qui ne vit que quatre jours. Archange décède en 1806. En 1809, Toussaint se remarie avec Marie Louise Foucrault, à St-Philippe de Laprairie. Toussaint est alors cultivateur à St-Constant. En 1812, naît André. La petite famille est à Plattsburg, état de New York, en 1815. Puis elle est de retour à La Prairie en 1818, où naît et meurt le petit Jean Baptiste. Au moment de sa mort, Toussaint travaillait toujours comme journalier à La Prairie.

Le 29 août suivant, la petite Esther, soeur d'Amable, voit le jour à St-Timothée. Elle est baptisée le même jour devant son parrain, Louis Daoust, son oncle maternel par alliance, et sa marraine, Claire Leduc.

 

1836:

St_Timoth_e_de_Beauharnois__glise

Amable a 4 ans lorsque sa soeur Catherine, la petite dernière, voit le jour, le 23 décembre 1836, à St-Timothée. Elle est baptisée le lendemain, la veille de Noël. Étienne Héneault est son parrain. Sa grande soeur Perpétue joue le rôle de sa marraine.

 

1841:

Jean Baptiste Mailloux, époux de Hélène Perron, tante maternelle d'Amable, quitte cette Terre le 23 juin 1841, à St-Timothée. Il n'a que 39 ans. Il était cultivateur. Il laisse derrière lui son épouse et au moins cinq enfants.

Le 7 septembre suivant, Perpétue, soeur d'Amable, épouse Louis Lalonde, à St-Timothée de Beauharnois. Perpétue a 22 ans, alors que Louis n'en a que 19. Orphelin de mère, il est le fils de Pierre Lalonde, un cultivateur de l'endroit.

 

L'adolescence:

1842:

À St-Timothée, la tante Hélène Perron se remarie, le 10 août 1842, avec Eustache Viau, cultivateur de l'endroit et veuf de Marguerite Pitre.

Le 22 novembre suivant, toujours à St-Timothée, le grand-père maternel d'Amable se marie pour une troisième fois. Cette fois, avec une veuve de l'endroit, Brigitte Raymond.

 

1844:

Le 19 février 1844, Flavie, soeur d'Amable, épouse Joseph Lefebvre, à St-Timothée. Flavie a 20 ans, alors que Joseph en a 30. Joseph, cultivateur, est le fils de Pierre Lefebvre et de Marguerite Bourcié, de St-Timothée. Hyacinthe Leduc, Joseph Poirier, Pierre Poirier et Toussaint Martin sont présents comme témoins.

 

1851:

À l'âge de 19 ans, dans l'église de St-Timothée, Amable devient le parrain du petit Louis Lalonde, fils de sa soeur Perpétue et de Louis Lalonde.

Lors du recensement de 1851, la famille de Toussaint Martin habite St-Timothée, Beauharnois. Toussaint se dit cultivateur et dit qu'il aura 60 ans à son prochain anniversaire. Son épouse, Rose Perron, dit qu'elle aura 62 ans à son prochain anniversaire. Quatre de leurs enfants vivent avec eux: Aline (Céline?) (sans doute Salomée), qui dit qu'elle aura 22 ans à son prochain anniversaire; Amable, 20 ans, qu'on semble avoir inscrit comme "André"; Esther, 17 ans; et Catherine, 14 ans. Autour d'eux, on trouve des Daoust, des Legros, des Leboeuf, des Mercier, des Laframboise, des Sauvage, des Montreuil, et des Boyer.

1851_recensement

 

La vingtaine:

1852:

À l'église de St-Timothée:

«Aujourd'hui ce 17 février 1852, après la publication de trois bans de mariage faite consécutivement au prône de la messe paroissiale entre Amable Martin cultivateur fils mineure de Toussaint Martin et de Rose Perron de cette paroisse d'une part et de Marie Rachel Lemai dite Delorme fille mineure de feu Louis Lemai dit Delorme cultivateur et de Josephte Léger demeurant à Ste-Martine d'autre part, ne s'étant découvert aucun empêchement quelconque, nous prêtre soussigné, Curé, avons reçu leur mutuel consentement et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Louis Labonté, de Toussaint Martin, de Hyacinthe Boyez, et Pierre Poirier parens et témoins des époux qui ont ainsi que les contractan déclaré ne savoir signer.

A(?). Archambault, ptre.» (cf. registre de St-Timothée)

1852_m_Amable_et_Rachel

Toujours à St-Timothée, le 23 mars suivant, Amable est le parrain de la petite Elisabeth Lefebvre, fille de sa soeur Flavie et de Joseph Lefebvre.

Le 10 avril, décède Jean Baptiste Perron, grand-père maternel d'Amable, âgé de 80 ans. Né en 1771 à Baie St-Paul, Jean Baptiste épouse Rosalie Brosseau à La Prairie à l'âge de 21 ans. Ils ont ensemble onze enfants. La famille est à St-Luc, comté de St-Jean, lorsque meurt Rosalie, en 1824. Jean Baptiste est alors journalier. Deux ans plus tard, à l'âge de 55 ans, il épouse Marguerite Leclair à St-Timothée, où il finira ses jours. Ils sont ensemble une quinzaine d'années. Marguerite quitte pour un monde meilleur et Jean Baptiste, désormais âgé de 71 ans, épouse Brigitte Raymond. Il est inhumé le 12 avril dans le cimetière de St-Timothée.

Le 5 décembre, naît un premier enfant pour Amable et Rachel, baptisé Amable le même jour, à St-Timothée. Il a pour marraine Domitilde Lemay, la soeur de sa mère; et pour parrain Hyacinthe Boyer, l'époux de la marraine.

 

1853:

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À Wotton, dans les Cantons de l'Est, Salomée, soeur d'Amable, épouse Louis Ménard, le 26 octobre 1853. Louis est un cultivateur de Wotton de 39 ans. Salomée a 24 ans.

 

1854:

Louis Daoust, époux d'Agnès Perron, tante d'Amable, décède le 23 juillet 1854, à St-Timothée, à l'âge de 55 ans. Il était cultivateur.

Toujours à St-Timothée, le 24 septembre suivant, Marcelline Lemay, belle-soeur d'Amable, quitte ce monde âgée de 24 seulement. Se fiant à l'âge de décès inscrit dans l'acte de sépulture et faisant le calcul, ça nous amène à 1830 pour l'année de naissance de Marcelline. Sachant qu'elle s'est mariée en 1842, cela signifie qu'elle n'avait que 12 ans lorsqu'elle a épousé Pierre Poirier, à St-Clément de Beauharnois, et que 13 ans lorsqu'est né son premier enfant... Marcelline est inhumée dans le cimetière de St-Timothée le 25 septembre.

Le petit Toussaint, deuxième enfant d'Amable et de Rachel, voit le jour le 4 novembre 1854. Où? Difficile à dire, puisque l'acte de baptême que je lui ai trouvé, à Wotton, date du 22 décembre suivant. Soit 18 jours plus tard. Même à l'époque, on pouvait faire pas mal de chemin en 18 jours. L'acte de baptême indique que Amable est alors cultivateur à Wotton. La famille était vraisemblablement sur le territoire de St-Camille, mais comme ces événements se déroulent avant la fondation de St-Camille, on se trouvait alors dans Wotton. Le petit a pour parrain Benjamin Lachance, et pour marraine Esther Lemay.

 

1855:

Dans l'église de Wotton, à la fin février de 1855 (le curé a oublié d'écrire le jour dans l'acte de mariage), Esther, la soeur d'Amable, épouse Ignace Bonhomme, fils de feu Ignace Bonhomme et de feue Josephte Leduc, et frère de Damase Bonhomme. Damase est mon arrière arrière grand-père. (voir le Portrait généalogique rédigé pour Damase). C'est d'ailleurs lui, Damase, qui sert de témoin pour son frère, alors que Toussaint, père d'Amable et d'Esther, sert de témoin pour cette dernière. 

 

1856:

Le petit François, troisième enfant et troisième fils pour Amable et Rachel, vient au monde le 19 septembre 1856. Deux jours plus tard, on le baptise dans l'église de Wotton devant ses parrain et marraine: Charles Hauley et Amable Tessier. François est mon arrière grand-père. (voir le Portrait généalogique rédigé sur François pour en connaître davantage) Une fois de plus, l'acte de baptême mentionne que Amable est alors un cultivateur de Wotton.

 

1857:

Devant le notaire Picard de Wotton, le 17 mars 1857, Amable vend à Louis Leclair les lots 9 et 10 du rang 14 pour 100 livres. Amable a alors 25 ans.

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1858:

Un peu plus d'un an plus tard, soit le 10 avril 1858, devant le notaire Picard de Wotton, Toussaint et Rose font don à Amable des lots 15 et 16 du rang 13. En échange, Amable s'engage à loger, nourrir, etc. ses parents jusqu'à leur mort. Il s'engage également à loger, nourrir, etc. sa soeur Catherine jusqu'à ce qu'elle se marie et à payer les dettes de ses parents envers Emery Savage (6$), et divers marchands: Picard & Raymond, Ducharme, St-Jean...

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Le 16 mai suivant, Amable et Rachel sont à Ste-Cécile de Valleyfield, où naît leur fille, Noémie, mais baptisée le même jour sous le nom de Rachel, sous condition, devant Pierre Poirier dit Lafleur, son parrain, et Josephte Léger, sa marraine et grand-mère maternelle.

Le 22 juin, le répertoire du notaire Louis Gervais, de Beauharnois, indique une quittance de Louis Lalonde (le beau-frère d'Amable) à Amable Martin (acte 2935); suivie par une vente par Amable Martin à Louis Lalonde (acte 2936). Plus de détails lorsque les actes seront disponibles.  

Arsène Delorme-Lemay, frère de Rachel et beau-frère d'Amable, épouse Cécile Leboeuf, à St-Timothée, le 9 novembre 1858. Arsène, 26 ans, est voyageur, tout comme le père de Cécile, Pierre Leboeuf. Il est à noter qu'Arsène se marie sous le nom d'Arsène Delorme.

 

1859:

Le 26 mars 1859, Amable, ayant reçu 400$, donne transfert à Louis Leclair, pour les lots vendus en 1857.

Devant le notaire Picard de Wotton, le 29 septembre suivant, Amable, cultivateur de St-Camille, cède à William Trenholm, marchand de Ham Sud, les parties 1 et 2 du lot 5 du rang 2 de Ham Sud (qu'il avait acquis d'un certain Rouleau) pour 250$.

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Le 10 novembre suivant, Louis Leclair, lui devant encore pour 150$, Amable se fera payer en récoltes au cours des quatre prochaines années. Notons que le même jour, Louis Leclair revend à Olivier Marchand un des deux lots qu'il a acquis d'Amable en 1857: le lot 9, rang 14.

 

1860:

Une fois de plus devant le notaire Picard de Wotton, le 16 janvier 1860... Voilà une curieuse manigance!... Toussaint, le père d'Amable, vend à Mathias Auger son lot 16 du rang 13 pour $200. Aussitôt, celui-ci se tourne de bord et vend le même lot à Amable pour $150 sous la forme d'un cheval et de billots. Je rappelle que Amable avait déjà reçu ce lot no 16 en donation, deux ans plus tôt. De toute évidence, notre homme n'a pas respecté les conditions de cette donation et celle-ci fut annulée.

Le 8 septembre suivant, à St-Camille, naît le petit Louis, cinquième enfant d'Amable et de Rachel. Il est baptisé dans l'église de Wotton, deux jours plus tard, devant son grand-père, Toussaint Martin, son parrain; et sa tante Salomée, sa marraine.

Le 12 décembre 1860, Amable obtient une concession de 50 acres à Ham Sud. [Livre des Lettres patentes : JJ Grants, Page 5. (County Index Volume 1, page 1085.)]

 

1861:

Lors de ce recensement de 1861, la famille d'Amable habite St-Camille, comté de Wolfe, dans une maison en bois à un étage. Il dit qu'il aura 29 ans à son prochain anniversaire. Rachel, sa femme, dit qu'elle en aura 26. On trouve leurs quatre garçons avec eux: Amable (8 ans), Toussaint (6 ans), François (4 ans) et Louis (qui est né au cours de la dernière année).

Leurs voisins immédiats sont: la famille de François Robitaille d'une part; et celle de Toussaint Martin - le père d'Amable - d'autre part.

Amable possède un lot de 50 acres dans le rang 13 de St-Camille; le lot no 16. De ces 50 acres, 9 étaient en culture en 1860, 6 en pâturage et 35 en bois. La ferme est évaluée à 200$. La valeur de l'équipement et de la machinerie agricole est fixée à 12$.

Il a semé deux acres de blé du printemps, a récolté 25 minots; a semé un acre d'orge, a récolté 20 minots; a semé un demi acre de seigle, a récolté 14 minots; a semé un demi acre de pois, a récolté 10 minots; a semé 2 acres d'avoine, a récolté 40 minots; a semé un acre de blé de sarrasin, a récolté 11 minots; a semé un acre et trois-quarts de pomme de terre, a récolté (pas lisible); a semé un demi acre de navet, a récolté 50 minots. Il a également récolté du foin et du trèfle. Également, il a récolté 100 livres de sucre d'érable.

Il possède 2 boeufs ou vaches de plus de 3 ans; 4 bouvillons ou génisses au-dessus de 3 ans; une vache laitière; 2 moutons; 2 cochons. L'ensemble du bétail est évalué à 146$. 

Il a fait 50 livres de beurre, 330 barils de 200 livres de boeuf et 500 barils de 200 livres de lard.

Zoël Miquelon, le recenseur, ajoute en note: "Le nombre de minots de grains a été beaucoup diminué cette année par le mauvais temps qui en a fait beaucoup perdre et principalement dans ce township parce que les terrains sont ensemencés trop tard et par conséquent est récolté trop tard".

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Le 12 août, à Ste-Cécile de Valleyfield, Philomène Lemay, soeur de Rachel et belle-soeur d'Amable, épouse Alphonse Poirier dit Lafleur. Philomène a alors 23 ans. Alphonse est le fils mineur d'Antoine Poirier dit Lafleur et d'Angélique Leduc.

Amable, en ce 26 novembre 1861, vend à Moïse Quenneville, de Wotton, le lot no 16 du rang 13 pour 400$. Cela dit, Amable se réserve l'usage de la maison et de la grange jusqu'au mois de mars suivant. Par ailleurs, Amable a réservé, au profit de son père, une grange et une étable, appartenant à Toussaint, mais bâties sur le lot qu'il vient de vendre, ainsi que trois pieds de terre autour desdits bâtiments, le temps que ces bâtiments seront debouts. Une fois démolis, ce droit des 3 pieds de terre disparaît. Aussi, il est mentionné que toute la clôture divisant les lots appartient à Toussaint, même si elle  se trouve sur le lot vendu, après que "les lignes seront tirées".

Apparemment, Moïse Quenneville n'a pas d'argent, car il hypothèque le lot qu'il vient d'acheter d'Amable pour $400 et promet de commencer à le payer, par tranches de 50$ par année, à partir de mars 1863.

 

La trentaine:

1862:

Louis Lemay, frère de Rachel et beau-frère d'Amable, épouse Eulalie Petite, le 14 janvier 1862, à Ste-Hélène de Bagot. Louis, 33 ans, est un cultivateur de l'endroit. Eulalie, 22 ans, est la fille de Pierre Petit, aussi cultivateur du lieu, et de Françoise Hénault.

Le 7 avril 1862, devant le notaire Picard de Wotton, Amable achète de Georges Paquin le lot 5 du 12e rang du Township de Wotton. Il s'agit d'un lot de plus ou moins 50 acres, bordé au Sud de la propriété d'un certain Gauthier et de l'autre de celle de Thomas Robidas. En échange, Amable doit payer le fonds de l'immeuble(?) ainsi que les frais qui y sont liés, et se conformer au règlement du gouvernement "de qui relève ledit terrain". 

Le passage suivant de l'acte notarié me paraît étrange. À ce qu'il est écrit, l'acquéreur - donc Amable - aurait également reçu 175$ en argent et en billets provisoires... Amable aurait ainsi acquis ET le terrain ET de l'argent???

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Le 7 avril, à Montréal, Flavie, la soeur d'Amable, épouse François Xavier Terrien, veuf d'Elizabeth Provost et forgeron de la paroisse Notre-Dame de Montréal. À ce moment-là, Flavie est veuve de Joseph Lefebvre, qui était charpentier de la même paroisse.

À Wotton, devant le notaire Picard, Amable achète de Zoël Miquelon et son épouse, le 21 juin 1862, le lot 5 du rang 11 de St-Camille pour 500$. Il donne 100$ d'acompte. Il doit donc encore 400$. Il prend donc hypothèque sur ladite propriété pour ladite somme de 400$. En même temps, il se tourne vers Moïse Quenneville, qui lui doit 400$ pour le lot 16 du rang 13, vendu en novembre dernier, et dit à Zoël Miquelon que c'est Moïse Quenneville qui le paiera directement pour la somme que Amable lui doit. Moïse accepte le marché. 

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À Ste-Cécile de Valleyfield, le 30 juin, Damase Lemay, frère de Rachel et beau-frère d'Amable, épouse Clémence Bergevin, fille majeure de Bazile Bergevin et d'Angélique Pitre. Ils sont tous deux de Ste-Cécile de Valleyfield.

Le petit Zoël, sixième enfant d'Amable et de Rachel, vient au monde le 15 août 1862, à St-Camille. Baptisé deux jours plus tard à Wotton, il a pour parrain Zoël Miquelon, et pour marraine l'épouse de celui-ci, Nancy Dawning.

 

1863:

Augustin Mailloux, époux de Catherine Perron, tante maternelle d'Amable, décède le 21 mars 1863, à St-Timothée. Il a 78 ans. Deux jours plus tard, on l'inhume dans l'église paroissiale, sous l'allée de la chaise, près du Choeur.

Alphonse Lemay, frère de Rachel et beau-frère d'Amable, prend Rose Poirier pour épouse, le 17 août 1863, à Ste-Cécile de Valleyfield. Alphonse a 22 ans. Rose, pour sa part, fille de Jean Baptiste Poirier et de feue Rose Fortin, est mineure.

Le 24 octobre suivant, devant le notaire Picard de Wotton, Amable vend à Fabien Milette, pour 300$, le lot 5 du rang 11 de St-Camille, qu'il a acheté de Zoël Miquelon, en juin 1862. On se souviendra de l'entente passée également avec Moïse Quenneville. Celui-ci a-t-il été incapable de payer?

 

1864:

Le Courrier de Canada (Québec)
20 avril 1864
page 2 - colonne 5

Les Canadiens aux États-Unis.

    On lit dans le Courrier de St-Hyacinthe:
Monsieur le Rédacteur,
    Il se passe maintenant des faits assez importants aux États-Unis vis-à-vis des Canadiens et qui méritent d'être mis à jour afin d'en donner connaissance aux autorités.
    Trois hommes de cette localité se trouvent, maintenant, aux États-Unis, dans l'armée fédérale, dans une triste situation.
    Dans le mois de février dernier, un nomme Alexandre Beaudoin s'est présenté ici pour engager des hommes pour bûcher du bois de corde, et il est parvenu à emmener avec lui deux jeunes gens, Thomas Haudy et Octave Forgons.
    Les premières lettres de ces jeunes gens apprenaient à leurs parents qu'ils étaient soldats et qu'ils avaient été enrôlés de la manière suivante:
    Il paraîtrait qu'ils ont bûché quelques jours pour le dit Beaudoin et un nommé Lavigne, et qu'ils sont convenus ensemble de passer un contrat pour un certain nombre de cordes de bois après quoi ils signèrent le marché et se remirent à l'ouvrage. Mais le lendemain, à leur grande surprise, ils étaient saisis par des hommes qui les ont changés d'habits en leur mettant quelques billets de Banque dans leurs goussets, et ils étaient soldats.
    Comme ils refusaient de faire le service, ils ont été mis sous garde en compagnie d'un homme de leur connaissance, aussi de cette localité, du nom de Amable Martin, qui les avait devancés, et qui était, comme eux, dupe d'un escroc.
    Des offres leur furent faites pour marcher volontairement, mais toutes tentatives ont été inutiles. On leur a offert jusqu'à la somme de $800 chacun, mais leur réponse était que le Gouvernement de M. Lincoln n'avait pas assez d'argent pour les faire marcher sans être volontairement engagés.
    Voilà, M. le Rédacteur, les détails qui ont été fournis par des lettres adressées aux parents de ces malheureux. Haudy et Forgons mandent de plus qu'ils ont beaucoup souffert de manque de nourriture.
    Pour vous donner une idée de leur position, je vais vous donner l'extrait d'une lettre que je viens de recevoir d'un inconnu, dont je m'abstiendrai de donner le nom, vu que je le crois soldat et que les détails qu'il me fournit peuvent le compromettre vis-à-vis de ses supérieurs.
    "Portland de Camp Berry, 30 mars 1864.
    "Pardonnez-moi la liberté que je prends de vous écrire ces quelques lignes. Je vous écris au sujet d'une affaire qui ne me regarde en rien; mais la triste position où se trouvent quelques malheureux compatriotes et amis du pays me force de rompre le silence que je devrais peut-être garder.
    "Je vois près de moi des hommes qui sont renfermés comme des animaux, engagés par fraude, quelques-uns pour bûcher du bois de corde et d'autres pour travailler aux manufactures, par des voleurs d'hommes (recruteurs), ils gémissent aujourd'hui, dans une abjecte captivité, parce qu'ils ne veulent pas servir les armées du nord. Les voleurs d'hommes à qui ils eurent affaire en premier lieu, surent profiter de la franchise proverbiale qui caractérise nos compatriotes et surent exploiter leur ignorance de la langue anglaise pour leur faire signer des papiers qu'ils ne comprenaient pas et qui les engageait soldats de Lincoln.
    "J'avais toujours refusé d'ajouter foi aux faits que l'on me rapportait depuis longtemps, mais hier, j'ai dû me convaincre de la vérité des faits qu'on m'avait racontés. Un homme de votre paroisse, du nom de Amable Martin, fut entrainé sous mes yeux chargé de chaînes comme un malheureux qu'on conduit à la potence. On ne lui donna seulement pas le temps de serrer la main de ses compagnons de malheur ni d'écrire à sa famille.
    "Daignez, monsieur, recevoir ces quelques détails sur la triste situation des malheureux compatriotes qui sont avec moi. Ils m'ont donné votre nom espérant que vous feriez quelque chose pour eux auprès des autorités."
    Ce malheureux Martin, dont parle mon correspondant, était, il n'y a encore que quelques mois, mon voisin et vivait heureux, quoique peu riche, auprès d'une femme chérie et six enfants en bas âge. Sa famille est maintenant à la charge de son père, âgé de 74 ans; ce vieillard n'a d'autre ressource pour faire vivre la famille qui vient de lui tomber sur les bras que lui procure un travail quotidien, aussi dur que pénible pour ses 74 années. Je serais heureux de faire connaître ces faits dans votre feuille, M. le rédacteur, ils sont de nature à guérir ceux qui sont épris du mal des États-Unis.
Votre abonné.
J. Z. C. Miquelon.
    St-Camille de Wotton, 11 avril, 1864. (Comté de Wolfe.)

 

Marie Oséline, septième enfant d'Amable et Rachel, voit le jour le 23 juin 1864, à St-Camille. Elle est baptisée le 26 à Wotton, devant son parrain Pierre Baugis?, et sa marraine, sa tante Catherine Martin.

 

1865:

Philomène Lemay, soeur de Rachel et belle-soeur d'Amable, décède le 8 mai 1865 à Ste-Cécile de Valleyfield. Elle n'a que 27 ans. Elle n'était mariée que depuis cinq ans.

Le bébé, Marie Oséline, décède à St-Camille le 16 juillet. Elle a un peu plus d'un an.

Le 6 novembre suivant, Catherine, la soeur d'Amable, épouse dans l'église de Wotton, Narcisse Marchand. Elle a 28 ans, alors que le marié n'en a que 19. Fils mineur d'Olivier Marchand et de Cécile Robicheau, il est cultivateur à St-Camille. 

Huit jours plus tard, soit le 14 novembre, à St-Louis-de-Gonzague, Beauharnois, décède Perpétue, soeur d'Amable, âgée de 46 ans. Née en 1819, elle épouse Louis Lalonde à l'âge de 22 ans. Ensemble, ils ont onze enfants. Lors du recensement de 1861, la famille habite Beauharnois, où Louis est cultivateur. Perpétue est inhumée le 16 novembre devant Moïse et Pierre Lalonde.

 

1868:

Hélène Perron, tante maternelle d'Amable, trépasse le 22 janvier 1868, à St-Timothée de Beauharnois, âgée de 61 ans. Née en 1806 à La Prairie, elle a 20 ans lorsqu'elle épouse Jean Baptiste Mailloux. Ils ont ensemble huit enfants, baptisés pour la plupart à St-Timothée, Elle n'a que 34 ans lorsque décède son mari. Deux ans plus tard, elle épouse Eustache Viau, avec qui elle termine ses jours.

 

1869:

À Ste-Cécile de Valleyfield, Alphonse Lemay, jeune frère de Rachel et beau-frère d'Amable, s'éteint le 13 février 1869. Il n'a que 28 ans.

 

1870:

Selon le recensement de 1881, c'est en 1870 que serait né, aux États-Unis, Cyprien, autre fils d'Amable et de Rachel. 

Le 29 mars 1870, décède, à Ste-Cécile de Valleyfield, Damase Lemay, frère de Rachel et beau-frère d'Amable, à l'âge de 41 ans. Il était aubergiste à Ste-Cécile.

Coup dur pour la famille le 16 avril suivant. En effet, en ce jour décède Rose Perron, la mère d'Amable, à St-Camille, âgée de 76 ans. Elle sentait sa fin venir car, sept jours plus tôt, elle dictait son testament au notaire Picard, qui s'était présenté chez eux. L'aînée de la famille, Rose vit le jour en 1793 à La Prairie. Elle épouse Toussaint Martin à l'âge de 22 ans, avec qui elle a dix enfants. Elle est inhumée à St-Camille, le 18 avril, devant Joseph Couture et Octave Geofrroy.

Autre décès le 26 septembre, à St-Timothée de Beauharnois, cette fois. Celui de Charles Sauvé dit Laplante, époux de Rose, la soeur aînée d'Amable. Né vers 1800, il est veuf de Félicité Paré au moment d'épouser Rose, en 1833. Ils ont ensemble 15 enfants.  Il était cultivateur.

À St-Stanislas de Kostka, comté de Beauharnois, le 3 octobre 1870, Israël Lemay, frère cadet de Rachel et beau-frère d'Amable, épouse Délima Daoust. Israël, domicilié à Ste-Cécile de Valleyfield, a 27 ans et Délima, fille de Damase Daoust et de Marie Bergevin, en a 19. Pour une raison de consanguinité et de dispense de bancs, l'Église déclare peu après ce mariage comme illégitime car, le 20 janvier suivant, on le réhabilitera dans un acte passé à Ste-Cécile de Valleyfield.

Le 25 novembre 1870, Amable achète de la terre dans le premier rang de Ham Sud.

« Antoine Pinard, cultivateur du Township de St Camille (...) a confessé avoir vendu, cédé, acquitté et transporté à Monsieur Amable Martin, cultivateur du Township de Ham Sud (...) ici présent (...) sur les morceaux de terre dont désignation suit: 1e Le résidu de la section 2e du lot #1 du premier Rang du Township de Ham Sud le dit résidu se trouvant pris à l'ouest du lot susdit après que 50 ancres auront été pris à l'est de la dite section, le dit résidu supposé contenir 50 acres de terre plus ou moins. 2e Le résidu des sections 3e et 4e du lot #1 du susdit Rang le dit résidu se trouvant pris à l'ouest, des dites sections de lot après que 100 acres auront été prises à l'est des dites sections. (...) Cette vente est faite pour et en considération de la somme de 250$ (...) en 7 paiements annuels consécutifs et égaux de trente-cinq dollars et soixante-et-onze et demi chaque payable le premier de mars de chaque année à commencer le premier mars prochain (...) En sûreté du paiement la susdite somme de 250$ ledit vendeur conserve son droit de bailleur de fonds sur le terrain vendu. (...) passé à Ham Sud (...) le 25 novembre 1870.

Antoine X (sa marque) Pinard, Amable Martin signé scellé et délivré en présence de E.L. Darche  Sam L. Porter.»

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1871:

Toussaint, le père d'Amable, ne tolère pas le veuvage. En effet, le 24 janvier 1871, il épouse Clothilde Durand, à St-Camille. Il a 75 ans. Clothilde en a 29. Elle est la fille de Joseph Durand, cultivateur de l'endroit, et de défunte Marie Laroche.

Le 8 avril 1871, au moment où passent les "recenseux", Amable et sa famille habitent Ham Sud, dans une maison en construction. Il dit être fermier et avoir 39 ans. Rachel, sa femme, dit en avoir 30. Avec eux vivent sept de leurs enfants: Amable (18 ans), Toussaint (16 ans), François (14 ans), Noémie (13 ans), Louis (10 ans), Zoël (8 ans), Cyprien (1 ans; il est né aux États-Unis). 

Ils ont pour voisins immédiats la famille d'André Forgues et Marie Devin. NOTE: Leur fille, Léa, épousera Toussaint, le deuxième fils d'Amable et Rachel.

1871_recensement

Le petit Joseph, autre fils pour Amable et Rachel, vient au monde à Ham Sud, le 31 juillet 1871. Il est leur neuvième enfant. Il est baptisé le 4 août suivant devant Antoine Pinard, son parrain, un cultivateur de l'endroit, et Joséphine Robitaille, sa marraine. Amable est présent à la cérémonie.

 

La quarantaine:

1872:

Amable a 40 ans lorsque naît sa demi-soeur Audélie, le 10 février 1872, à St-Camille. Baptisée deux jours plus tard, elle a pour parrain son neveu Toussaint Martin (le fils d'Amable) et pour marraine Marie Durand.

Le 8 mars suivant, Amable achète un lot dans le canton de Ham Nord.

« (...) entre Louis Leclaire père cultivateur au Township de Ham Nord (...) Et sieur Amable Martin cultivateur du Township de Ham Sud (...) attesté que pour (...) la somme de 150$ payable comme suit savoir 50$ à Messieurs Darche et frère à leur demande, 26$ en coupes payables à Mm Darche et frère et à l'acquit dudit sieur Louis Leclaire dans le cours du mois de mars 1873 et la balance payable audit vendeur (...) la moitié dans le cours de mars 1875 le tout sans intérêt (...) à Amable Martin le lot #1 du 11e rang au susdit Township de Ham Nord (...) signé à Ham Sud (...) en présence de Waren Ga(?)  Edmond Délorme.

À Clarence, en Ontario, le 23 avril 1872, décède Agnès Perron, tante maternelle d'Amable, âgée de 73 ans. Née à La Prairie, elle épouse Louis Daoust à l'âge de 21 ans, à l'Île Perrot. Elle a passé la plus grande partie de sa vie à St-Timothée. Au moment de son décès, elle est veuve depuis 18 ans.

 

1873:

Naît à St-Camille, le 10 septembre 1873, Ida Rosalie, autre demi-soeur d'Amable. Amable et Rachel en sont les parrain et marraine, le lendemain, à l'église de St-Camille.

 

1874:

Victor, dixième enfant d'Amable et de Rachel, vient au monde à Ham Sud le 25 janvier 1874.

«Le 28 janvier 1874, nous prêtre soussigné avons baptisé Victor né le 25 du présent mois du légitime mariage de Amable Martin cultivateur, et de Rachel Lemay, de cette paroisse. Parrain François Martin, marraine Olivine Devin aussi de cette paroisse lesquels ainsi que le père n'ont su signer.

F. Venant Charest, ptre»

François est le frère de Victor. Il aussi mon arrière grand-père.

Le 14 février, Rose, la soeur aînée d'Amble, veuve depuis quatre ans, épouse Martin Fortier, cultivateur de St-Timothée et veuf de Marie Lina Vinet, à St-Timothée. Rose a 57 ans et Martin en a 59.

À la mi-avril, décède à St-Camille le père d'Amable, Toussaint. Bien que l'acte de sépulture indique qu'il a alors 83 ans, il n'en a, en fait, que 78. Né en 1795 à La Prairie, Toussaint a 20 ans lorsqu'il épouse Rose Perron, à St-Luc, comté de St-Jean, où naît leur fille aînée en 1816. La famille s'installe ensuite à La Prairie jusqu'en 1825, au moins. Puis on la retrouve à St-Timothée en 1828 et 1829. De retour à La Prairie les deux années suivantes. De nouveau à St-Timothée de 1833 à 1853. Finalement, à St-Camille pour le reste de ses jours où, après la mort de Rose, il épouse Clothilde Durand, à l'âge de 75 ans, avec qui il a deux enfants. Toussaint a été laboureur, colon, cultivateur. Il est inhumé le 17 avril 1874, à St-Camille. Pour plus de détails, voir le Portrait généalogique rédigé pour "Toussaint Martin (1795-1874)".

Registres Fonciers du comté de Wolfe - Enregistrement #182, vol. B-5, page 264:

Amable Martin, cultivateur du Township de St-Camille, vend un sixième de la succession de "Rose Perreault" (en fait Rose Perron), sa mère, décédée dans le Township de St-Camille, il y a six ans, à Clothilde Durand, 2e femme de feu Toussaint Martin, son père, demeurant dans le Township de St-Camille, pour la somme de 5$. Passé à Ham Sud, le 5 mai 1874.

 

1875:

À St-Timothée de Beauharnois, le 14 novembre 1875, s'éteint Françoise Moquin, épouse de François Perron, oncle maternel d'Amable. Elle a 75 ans.

Onze jours plus tard, soit le 25, à St-Camille, Clothilde Durand, la veuve du père d'Amable, épouse Alfred Huard, un journalier de Ham Sud, fils d'Isaïe Huard, de Québec, et de défunte Apolline Gagné.

 

1876:

29 février 1876, entre Amable Martin, cultivateur du Canton de Ham Nord, et Toussaint et François Martin, ses fils majeurs du Canton de Ham Nord, cultivateurs. Toussaint et François promettent de payer à leur père 500$ en 10 versements de 50$ chacun dont le premier est dû le 29 février 1877. Ils auront le droit de payer la somme en ouvrage; i.e. en défrichage de terrain à raison de 10$ de l'arpent sur le terrain que leur désignera ledit Amable Martin, pour le lot 1 du Rang 11 de Ham Nord et le résidu des sections 2, 3, 4 du lot 1 du Rang 1 du Canton de Ham Sud supposé contenir 150 acres. Les améliorations appartiennent au vendeur pour les avoir acquis sur le 1e terrain de Louis Leclerc et sur le 2e d'Antoine Pinard. Joint à la vente des terrains à Toussaint et à François: 500 baquets de sucrerie, une barouche convertie, une paire de roues, une charrue, une paire de boeufs d'un an, un moulin à coudre, 3 chaudrons à sucre, et une jument de couleur brune d'environ 12 mois. Les terrains restent hypothéqués en faveur d'Amable "En sûreté des paiements de la dite somme de 500$".

Le 13 mars, Rachel donne naissance à des jumeaux. L'un est mort né et demeurera anonyme. L'autre survit. Le 15 mars, dans la petite église desservant à la fois Ham Sud et St-Camille, on inhume l'enfant mort né, et on baptise le survivant du nom d'Alphonse, devant André Forgues, son parrain, et Marie Devin, sa marraine. André et Marie sont des voisins de la famille d'Amable.

 

1878:

L'année 1878 est marquée par le mariage de Toussaint, fils d'Amable, alors cultivateur à Ham Sud, et de Rachel, à Léa Forgues, le 4 mars, à St-Camille/Ham Sud. Toussaint a alors 23 ans et Léa en a 15. Léa est la fille d'André Forgues, aussi cultivateur à Ham Sud, et de Marie Devin. André sert de témoin à sa fille, mais c'est Joseph Lefebvre, cousin de Toussaint, qui sert de témoin à celui-ci.

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1879:

À La Prairie, 10 février 1879, s'éteint Marie Louise Bisaillon, l'épouse de Jean Baptiste Perron, oncle maternel d'Amable. Elle a 76 ans.

 

1880:

André Martin, le seul oncle paternel d'Amable jusque-là encore survivant, quitte cette terre le 25 avril 1880, à Montréal, âgé de 68 ans. Né du deuxième lit du grand-père d'Amable en 1812, André a 27 ans lorsqu'il épouse Tharsile Surprenant, 25 ans, à La Prairie. C'est là que naissent la plupart de leurs enfants. Le recensement de 1851 le retrouve à Sherrington, comté de Napierville, où il se dit journalier. Puis au recensement suivant, il est de retour à La Prairie. Il est inhumé le 27 avril dans le cimetière de la Basilique Notre-Dame de Montréal.

Le 20 septembre, à St-Camille/Ham Sud, Noémie, fille d'Amable et de Rachel, épouse Georges Leclair. Georges, fils de Louis Leclair et de Marie Marchand, est un cultivateur de l'endroit. Quant à Noémie, l'acte de mariage précise qu'elle demeure alors à Ste-Cécile de Valleyfield. Il est aussi précisé que Amable est un cultivateur de la place. Bien que le prêtre mentionne que les parents sont consentants au mariage, nulle trace d'Amable ou de tout autre Martin parmi les témoins. C'est Antoine Pinard, un ami de l'épouse, qui lui sert de témoin. 

 

1881:

Lors du recensement de 1881, c'est François, le plus vieux des fils d'Amable encore à la maison, qui est inscrit comme chef de famille. Il est d'ailleurs inscrit comme "Francis". C'est probablement ainsi qu'on le désigne, désormais, dans la vie de tous les jours. Il déclare avoir 24 ans et être Cultivateur. Amable apparaît ensuite à l'inscription. Il dit avoir 49 ans et être cultivateur. Vient ensuite Rachel, 46 ans, inscrite comme "Rochel". Puis les autres enfants d'Amable et de Rachel:  Louis, 20 ans (1861), travaillant à la ferme; "Zoel", 18 ans (1863), travaillant à la ferme; "Sifrgen" (Cyprien), 11 ans (1870), qui est né aux États-Unis et qui fréquente l'école; Joseph, 9 ans (1872), qui fréquente l'école; Victor, 7 ans (1874); et Alphonse 5 ans (1876). La famille habite alors St-Camille, selon le recensement. Ils ont pour voisins les familles d'Etienne Pinard et de Louis Leclair. 

1881_recensement

La mort frappe à St-Camille, le 8 juin. En effet, Zoël, 18 ans, fils d'Amable et de Rachal, décède. Comme souvent, l'acte de sépulture ne donne aucun détail quant à la cause de la mort. Le jeune homme est inhumé le 10 juin, devant Michel Brebant et Jean Baptiste Beauchemin.

1881_s_Zoel_Martin

Jean Baptiste Perron, oncle maternel d'Amable, décède le 11 juillet 1881 à La Prairie, à l'âge de 84 ans. Né à La Prairie en 1796, il y a passé sa vie, s'y mariant à 22 ans. Au moment de sa mort, Jean Baptiste est veuf depuis plus de deux ans.

Le 29 novembre, c'est au tour de Catherine Perron, tante maternelle d'Amable, de quitter ce monde, âgée de 79 ans. Née à La Prairie, elle a passé la plus grande partie de sa vie à St-Timothée, où elle est inhumée, le premier décembre.

 

La cinquantaine:

1882:

Les décès se poursuivent en 1882. D'abord, le 10 février, où l'oncle d'Amable, François Perron, s'éteint à St-Chrysostome, comté de Châteauguay, à l'âge de 81 ans. En 1871, il était "lockman" à Beauharnois et en 1881, charpentier à St-Jean-Chrysostome.

Le 7 juillet, à Valleyfield, la mère de Rachel et la belle-mère d'Amable, Josette (Josephte) Léger, décède, âgée de 72 ans. L'âge de décès est basé sur l'âge qu'on lui donne lors du recensement de 1851-52. Si on s'y fit, elle aurait eu 10 ou 11 ans lors de son mariage avec Louis Lemay dit Delorme, en 1821. Celui-ci décède en 1844, à Beauharnois. Six ans plus tard, Josette épouse Michel Laberge, un veuf de 53 ans. Lors du recensement de 1851, la famille recomposée semble habiter Ste-Martine de Beauharnois. 

 

1883:

François, fils d'Amable et de Rachel, épouse Eliose Bonhomme, le 18 juin 1883, à St-Camille, comté de Wolfe. François est mon arrière grand-père. Pour plus de détails, voir le Portrait généalogique rédigé à son sujet.

1883_m_Fran_ois_et_Eliose

 

1884:

Gazette Officielle du Québec (Québec)
22 mars 1884
page 3, colone 1

Province de Québec
Département des Terres de la Couronne.
AVIS PUBLIC
    Est par le présent donné, en conformité de l'acte 45 Vict., ch. 10, que, 60 jour après la date de la dernière publication du présent avis, laquelle se fera deux fois dans la Gazette Officielle de Québec, le Commissaire des Terres de la Couronne annulera les ventes et permis d'occupation des terres publiques dont suit une liste:

page 10, colonne 1

Canton de St-Camille.
Nom de l'acheteur:    Amable Martin                Lot. 54 Rang 12  +  Lot. 24 Rang 13

À St-Camille, le 16 juillet 1884, s'éteint Noémie, fille d'Amable et de Rachel. Elle n'a que 26 ans. Mariée depuis quatre ans seulement, son troisième enfant est né le 2 mai dernier. Elle est inhumée le 18 juillet devant Joseph Geoffroy et Pierre Miquelon.

 

1885:

Louis, autre fils d'Amable et de Rachel, qui est installé dans " la mission de St-Louis de Westbury" - qui deviendra East Angus -, épouse Aurélie Lessard, à Cookshire, le 23 novembre 1885. Louis a 25 ans et Aurélie en a 21. Il est journalier à "St-Louis de Westbury". Aurélie, pour sa part, est la fille de Richard Lessard, aussi journalier à "St-Louis de Westbury", et d'Aurélie Provençal. Ils ont pour témoins: Adolphe Giroux, un ami de Louis, et Richard Lessard, le père de la mariée. Aucun Martin, sauf le marié, n'apparaît dans l'acte de mariage...

 

1886:

«Le 2 avril 1886, nous prêtre curé de cette paroisse avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Victor décédé ce jour de la diphterie âgé de douze ans, fils légitime de Amable Martin cultivateur et de Rachel Lemay. Témoins Joseph Geoffroy et Raoul Miquelon qui n'ont pu signer.

J. A. Lefebvre ptre»

Le Canadien (Québec)
27 mai 1886
page 1, colonne 5
Nouvelles des Cantons de l'Est

COOKSHIRE
    M. Amable Martin a acheté douze arpents de terre, à prendre sur la ferme Cook, en face de la demeure de M. le notaire Mackie, au prix de $50 l'acre. Un jour ou deux après, il lui a été offert à peu près le double de ce prix pour trois acres de ce terrain, paraît-il. Il est en voie de se bâtir une maisonnette et ses dépendances.

Registres Fonciers du comté de Wolfe - Enregistrement #1813, vol. B-10, page 450:

Dans la Cour de Circuit du Comté de Wolfe. No 251. 4 juin 1886. Devant E.T. Brooks J.C.S. Amable Martin, cultivateur du Canton de Dudswell dans le Comté de Wolfe (...) Demandeur vs Joseph Cunnigham, cultivateur du même lieu, défendeur. La cour après avoir entendu les parties par leurs procureurs + voir la preuve, renvoie l'action avec frais (trois mots rayés) sont nuls.

24 juin 1886: En avril 2013, je découvre un peu par hasard un contrat d'achat de propriété d'Amable parmi les actes du notaire Jean-Azarie Archambault de Sherbrooke. Il est indiqué qu'alors Amable, cultivateur, habite le canton de Westbury.

Il achète, d'Arthur Labrie, un lopin de terre à Westbury, de 60 pieds de front par 110 pieds, une partie du 14e lot du rang 3 du Canton de Westbury, se trouvant au sud du chemin de fer du Quebec Central. Il paie 100$ pour le terrain.

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Il y a sans doute deux notaires Archambault dans le même cabinet de Sherbrooke. L'un rédige et signe l'acte d'achat d'Amable du lopin de terre dans le canton de Westbury (East Angus?). L'autre rédige le suivant:

En effet, au même moment où Amable achète le terrain à Westbury, il vend au même Arthur Labrie sa terre de Dudswell. Il semble que Amable, après avoir perdu en cour le 4 juin précédent, soit dans le "trouble".

On précise qu'Amable habite alors East Angus.

On précise également que sa terre de Dudswell est constituée de la partie ouest du lot 22 du rang 4 de Dudswell, contenant plus ou moins 100 acres et que des bâtiments y sont bâtis. Pour 600$, Amable vend TOUT - bois, meubles - sauf une marmite et une partie des chaises.

Il semble qu'Amable ait acheté cette terre le 29 mai 1883 devant témoins. Il semble également qu'il doive de l'argent à Richard D. Morkill de Sherbrooke et à la personne qui lui a vendu la propriété en 1883, Louis F. Bade??.

Ainsi, si je comprends bien, en échange de la terre de Dudswell, Amable fait éponger ses dettes par Arthur Labrie et obtient un petit lopin de terre dans le canton de Westbury (East Angus).

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27 juillet 1886: Parmi les actes des notaires Archambault de Sherbrooke, je suis tombé sur une procuration d'Amable à Rachel, sa femme, lui donnant le droit, en bref, de gérer ses affaires, et surtout, le droit de vendre le lopin de terre qu'il a acheté le mois précédent.

Étrangement, il y a en marge de l'acte une note concernant P.W. Bishop et la somme de 100$... L'écriture est difficile à lire et la note est en anglais. Voici ce que j'arrive à lire:

"Mr. P.W. Bishop for a ??? of $100.00 ??? try to settle."

 

1891:

À Bonfield, Nipissing, Ontario, les "recenseux" passent le 16 mars 1891.

De retrouver la famille d'Amable en Ontario en 1891, voilà qui représente une surprise. Je ne m'y attendais pas du tout. En regardant les voisins, on constate que cette communauté est francophone. Il y a des Racicot, des Charon, des Gauthier, des Ouellette.

Amable dit avoir 59 ans, être un cultivateur sachant lire et écrire, et employer une personne.

Vivent avec lui sa femme Rachel (57 ans), et Alphonse (sans doute leur fils cadet).

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La soixantaine:

1894:

À St-Clément de Beauharnois, le 7 janvier 1894, décède Eustache Viau, veuf de Hélène Perron, tante maternelle d'Amable.

Autre décès, le 20 juin suivant, à Montréal. Celui de Tharsile Surprenant, veuve d'André Martin, l'oncle d'Amable, à l'âge de 80 ans.

Le 3 novembre, c'est au tour de Catherine, soeur d'Amable, de quitter ce monde, âgée de 57 ans. Elle laisse derrière elle son mari, Narcisse Marchand, cultivateur à St-Camille, et au moins sept enfants. Née à St-Timothée en 1836, elle a épousé Narcisse Marchand à Wotton, en 1865. Le reste de sa vie, elle semble l'avoir passé majoritairement à St-Camille. Où elle est inhumée, le 6 novembre, devant Narcisse Marchand (son mari ou son fils) et François Martin (son neveu).

 

1895:

Rose, soeur aînée d'Amable, s'éteint le 12 février 1895, à Valleyfield, à l'âge de 78 ans. Née à St-Luc en 1816, elle n'a que 16 ans lorsqu'elle épouse Charles Sauvé, à St-Timothée. Avec lui, elle a plusieurs enfants. Veuve à 53 ans, elle le restera jusqu'à l'âge de 57 ans, alors qu'elle épouse Martin Fortier, également à St-Timothée. Rose est inhumée à St-Timothée, le 14 février, devant Joseph Tessier et François Sauvé, son fils.

À St-Faustin, comté de Terrebonne, le 16 novembre 1895, décède Louis, fils d'Amable et de Rachel, à l'âge de 35 ans. Né à St-Camille en 1860, on se souvient qu'il épouse Aurélie Lessard à Cookshire, en 1885. Il a alors 25 ans. Ses deux enfants naissent à East Angus. En 1891, on retrouve la famille à Barford, comté de Stanstead. Louis est inhumé à St-Faustin le 18 novembre.

 

1896:

Clothilde Durand, la 2e épouse du père d'Amable, et sa famille, habitent aux États-Unis depuis quelques années. Ainsi, le 30 septembre 1896, à Sanford, dans l'état du Maine, Ida Rosalie, qu'on appelle simplement Ida, demi-soeur d'Amable, épouse Siméon Brouillard. Les époux ont tous deux 22 ans. Siméon est natif de Roxton Falls, Québec. Il travaille pour le chemin de fer. Ida, pour sa part, travaille alors comme "mill operative".

 

1897:

À Sanford, Maine, aux États-Unis, le 30 septembre 1897, Clothilde Durand, la 2e épouse du père d'Amable, est emportée par une pneumonie, à l'âge de 55 ans.

 

1899:

Le beau-frère d'Amable, époux de sa soeur Salomée, Louis Ménard, s'éteint à St-Camille le 5 avril 1899, âgé de 85 ans. Il était cultivateur.

Quelques jours plus tard, soit le 22 avril, toujours à St-Camille, décède Alphonse, fils d'Amable et de Rachel, à l'âge de 23 ans.

«Le 24 avril 1899, nous prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Alphonse Martin décédé l'avant veille à l'âge de 21 ans fils de Amable Martin journalier et de Rachel Lemay de cette paroisse. Furent présents, François Martin son frère et François Arpin qui n'ont su signer. Lecture faite. L.A. Levêque, ptre» (cf registre de St-Camille)

C'est le bébé de la famille qui s'en va, comme ça, à 23 ans. Comme la plupart du temps, l'acte de sépulture ne donne aucune indication de la cause de la mort. C'est regrettable. Un indice me permettrait de comprendre comment un jeune homme, dans la fleur de l'âge, peut ainsi être frappé par la mort. 

 

1901:

Deux ans se sont écoulés depuis le décès de son mari, Louis Ménard, lorsque le 11 mai 1901, à St-Camille, Salomée, la soeur d'Amable, épouse Georges Grenier, chez qui elle travaillait. Selon le recensement de 1901, Georges est vingt ans le cadet de Salomée.

Domithilde Lemay, soeur aînée de Rachel et belle-soeur d'Amable, s'éteint à Ste-Cécile de Valleyfield le 15 juillet 1901, âgée de 79 ans. Elle a épousé Hyacinthe Boyer à St-Clément de Beauharnois en 1844.

 

Les dernières années:

1902:

Le 12 août 1902, à l'âge de 30 ans, Audélie, demi-soeur d'Amable, épouse August Peus, un veuf de 45 ans de Sanford, Maine. Il travaille comme "black cutter", alors qu'Audélie travaille au poste de "mill operative".

 

1906:

Décès possible d'Amable. C'est une supposition, puisque je n'ai pu trouvé son acte de sépulture. L'index du notaire M. Joseph Émile Romual Dumesnil contient une déclaration de décès, datée du 24 avril 1906, au nom d'Amable Martin… pour lequel je suis incapable de trouver un acte de sépulture. Peut-il s'agir de lui? Plus de détails lorsque l'acte sera disponible. (#6019)

Il y a quelque chose d'étrange avec arrière arrière grand-papa Amable. Alors que tous les pères semblent être fiers de "servir de père" à leurs enfants lors de leur mariage, lui, pas une fois, le voit-on cité comme témoin. Je trouvé étrange également qu'on ne semble pas le retrouver une seule fois comme parrain d'un de ses petits-enfants.  Il a 41 ans la dernière fois que je le vois parrain. Et c'est pour sa demi-soeur Ida Rosalie. Enfin, très étrange cette absence d'acte de sépulture le concernant... Il y a des années que je cherche à connaître le moment de la mort d'Amable, sans avoir pu le dénicher. Peut-être que la déclaration de décès du 24 avril 1906 me le révèlera enfin...

 

Rachel, son épouse, s'éteindra à Valleyfield le 3 octobre 1920.

De leur fils Amable, l'aîné, je perds la trace après le recensement de 1871. Il a alors 18 ans.

Toussaint

Leur fils Toussaint, après avoir épousé Léa Forgues, en 1878, s'installe à Ham Sud où il cultive la terre jusqu'en février 1889, alors qu'il vend le tout à son frère François. La famille serait au Nouveau-Brunswick, le 8 mars 1890, lors de la naissance de la petite Alice Imelda. Elle est de retour dans le comté de Wolfe lors du recensement de 1891, à Dudswell, où Toussaint est journalier. L'année suivante, à East Angus, Toussaint est de nouveau cultivateur. Puis, en 1896, la famille est aux États-Unis, au Maine. Plus précisément à Brunswick, où Toussaint est épicier, avec son beau-frère. Étrangement, le 31 décembre 1897, il rachète un lopin de terre à Ham Sud de plus ou moins 75 acres. Il se dit alors cultivateur de Ham Sud. De 1899 à 1902, on le sait à Brunswick, au Maine. D'ailleurs, lors du recensement américain de 1900, Toussaint tient une épicerie à Brunswick Village, au Maine, aux États-Unis. Il est inscrit comme To(illisible) Marlin. On apprend des choses intéressantes dans ce recensement. Entre autre, que la famille a immigré aux États-Unis en 1893 et qu'elle y réside depuis 7 ans. Toussaint dit qu'il est marié depuis 22 ans. Léa ajoute qu'à ce jour elle a eu 13 enfants et que sur ces 13, 9 sont vivants. Leur fille Ozéline, 17 ans (janvier 1883), vit avec eux. Elle travaille comme "frame spinner" (usine de tissage?). Margarette a 13 ans (juillet 1886). Alice, 10 ans (mars 1890), fréquente l'école. Pierre a 8 ans. C'est le dernier à être né au Canada. Délia, 4 ans (août 1895), est née aux États. Orpha, inscrite comme "Orphor", a 3 ans (août 1896). La petite dernière du moment s'appelle Léonie et est née en mai 1899. Puis, le 14 ou 15 juillet, Toussaint, inscrit comme « Samuel », apparaît au recensement des provinces de l'Ouest canadien avec sa famille, à Eye Hill, dans le district de Battleford, en Saskatchewan (rang 28 du canton numéro 38). Il se dit fermier et avoir 62 ans. La seule raison qui m'incite à croire qu'il s'agit bien du fils d'Amable est que sa famille vit avec lui et que je reconnais les prénoms. D'abord, sa femme, Léa, qui dit avoir 54 ans. Puis, vient Délia (19 ans), Orpha (17 ans), Léo (15 ans – il doit s'agir de Léonie, née en 1899, mais elle est inscrite ici comme un garçon), Wilmena (13 ans - il s'agit de Whilelmine, le bébé de la famille), Peter (23 ans – né sous le nom de Pierre et connu plus tard comme Jack) et Alice (22 ans). On apprend par ailleurs que la famille est de retour au pays depuis 1912. Toussaint demeure apparemment dans l'Ouest, alors que sa famille, au moins une partie de celle-ci, revient dans le Maine, aux États-Unis. C'est là, en effet, qu'on retrouve Léa, Délia, Orpha et Whilhelmine, lors du recensement américain de 1920. C'est là, également, que décède Wilhelmine, en 1921. Selon Judith Patterson, une descendante de Toussaint, celui-ci serait mort vers 1940 à Provost en Alberta.

Fran_ois

On peut trouver tous les détails concernant François, troisième fils d'Amable et de Rachel, dans le Portrait généalogique rédigé à son nom.

De Cyprien, né aux États-Unis en 1870, je perds la trace après le recensement de 1881. Même chose pour Joseph, né en 1871.

Tous les autres enfants d'Amable et de Rachel sont décédés avant leurs parents.

25 novembre 2016

Zéphirin Lemelin (1838-1920): Portrait généalogique, par Christian Martin

 

[moi - ma mère - Émile Labbé - Rose-Alma Lemelin - Zéphirin Lemelin]

 

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L'enfance:

1838:

Zéphirin Lemelin est mon arrière arrière grand-père. Il voit le jour le 18 novembre 1838, dans la paroisse de St-Charles, comté de Bellechasse. Son père, Flavien, est instituteur. Sa mère, Marie Geneviève Lemieux, a déjà donné naissance à cinq enfants avant son arrivée: Flavien Cyprien, né le 19 février 1829 et décédé le 8 mars 1830; Marie Geneviève, née le 14 mai 1830; Louis Toussaint, né le premier novembre 1832; Pierre Flavien Bernardin, né le 17 juin 1834 et décédé le 2 mars 1836; et Nazaire, né le 28 juillet 1836 et décédé le 13 février 1837. Ainsi, au moment de sa naissance, Zéphirin n'a qu'un frère et une soeur qui ont survécu. Le petit est baptisé le même jour dans l'église de St-Charles. Il a pour parrain un monsieur Daigle et pour marraine Marie Chabot.

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1840:

Zéphirin ne s'en souviendra pas, mais le 13 octobre 1840, à Lauzon, comté de Lévis, son oncle maternel, Magloire Lemieux, épouse Elisa Carrier. Magloire, alors meunier de l'endroit, a 26 ans. Elisa, fille de Jean Baptiste Carrier et Josephte Nault dite Labri, est mineure.

 

1841:

Le 17 août 1841, c'est au tour de Vital Lemieux, autre oncle maternel de Zéphirin, de prendre épouse. Il a choisi Adélaïde Drapeau, fille mineure de Charles Drapeau, cultivateur, et de feue Véronique Couture. Vital, 25 ans, est alors cardeur.

1841 est aussi l'année où naît Cyprien, le frère de Zéphirin. Il voit le jour le 25 septembre, à St-Charles. Il est baptisé le même jour dans l'église paroissiale. Son père lui sert de parrain alors que Justine Labrecque est sa marraine.

 

1842:

À St-Gervais, comté de Bellechasse, le 9 février 1842, décède Archange Aubé, veuve d'Ambroise Lemieux, oncle maternel de Zéphirin. Ambroise est mort depuis 1825. Après le décès d'Ambroise, Archange s'est remariée deux fois. D'abord avec Pierre Boissonault en 1827 et ensuite avec Abraham Hinse en 1833. Au moment de quitter ce monde, Archange a 41 ans. Elle est inhumée dans le cimetière de St-Gervais le 11 février.

 

1844:

Zéphirin a 5 ans lorsque sa tante Emérence Lemieux épouse Prudent Lacroix, le 7 avril 1844, à St-Gervais. Emérence est la petite dernière des dix enfants de la famille Lemieux. Au moment de son mariage, elle a 25 ans. Prudent est aussi majeur. Il est le fils de Pierre Lacroix et de Marguerite Labrecque, aussi de St-Gervais.

Le premier octobre suivant, le sort frappe cruellement la petite famille Lemelin. En effet, ce jour-là, décède le père de Zéphirin, Flavien, à l'âge de 44 ans. Né le 30 octobre 1798 à St-Charles, Flavien épousa Marie Geneviève Lemieux le 22 janvier 1828 à St-Gervais. Sa signature apparaît au bas de l'acte de mariage. Bien sûr, puisqu'il est instituteur de profession, il sait lire et écrire. Ensemble, ils ont eut sept enfants dont quatre sont en vie au moment de son décès. Flavien est inhumé le 3 octobre, à St-Charles, devant Joseph Terrien et Etienne Leclerc. 

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1845:

Le 6 août 1845, à St-Charles, comté de Bellechasse, André Lemelin, grand-père paternel de Zéphirin, quitte ce monde. Il a 87 ans. Né en 1758 à l'Île d'Orléans, il épouse Catherine Gonthier à l'âge de 25 ans. Très rapidement arrive le premier des dix enfants qu'auront le couple. Le père de Zéphirin sera le huitième. André fut cultivateur à St-Charles. Il est inhumé le 8 août dans le cimetière de St-Charles.

 

L'adolescence:

1849:

St_Charles__glise

Quatre ans se sont écoulés depuis le décès d'André Lemelin, le grand-père paternel de Zéphirin. Le 25 avril 1849, à St-Charles, Catherine Gonthier, la grand-mère de Zéphirin, va rejoindre son mari outre-tombe. Elle a 88 ans. Elle avait 22 ans au moment d'épouser André Lemelin, à St-Charles. Son inhumation se déroule le 27 avril.

 

1851:

Lors du recensement de 1851, la famille Lemelin semble habiter avec Joseph Montmanie (Montminy?), cultivateur de St-Charles, Emélie Lefrançois, son épouse, et trois rentières Terrien: Pélagie (45 ans), Martine (34 ans) et Angelle (40 ans). Marie dit être veuve et avoir 35 ans. En fait, elle en a 10 ans de plus. Avec elle, ses enfants: Marie, 22 ans, Louis, 19 ans, Zéphirin, 13 ans et Cyprien, 11 ans.

 

1852:

À St-Gervais, le 17 mai 1852, décède Ambroise Lemieux, le grand-père maternel de Zéphirin, à l'âge de 87 ans. Né le 10 novembre 1764 à St-François-de-la-Rivière-du-Sud, comté de Montmagny, il épousa Thérèse Proux à l'âge de 21 ans. Celle-ci décède et Ambroise, 32 ans, se remarie avec Marie Josephte Couture, douze ans sa cadette. Il est alors cultivateur à St-Charles, comté de Bellechasse. Il le sera toute sa vie. Comme mentionné plus tôt, ils auront dix enfants, dont la mère de Zéphirin est la sixième. Ambroise est enseveli le 19 mai à St-Gervais.

 

1854:

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Adélaïde Drapeau, épouse de Vital Lemieux, oncle maternel de Zéphirin, s'éteint le 9 mars 1854 à St-Raphaël, comté de Bellechasse. Elle n'a que 33 ans. Elle est ensevelie le 11 mars à St-Raphaël, qui est alors une mission. Son beau-frère, Prudent Lacroix, est témoin de la cérémonie. Zéphirin a alors 15 ans.

 

1855:

L'oncle Vital Lemieux ne perd pas beaucoup de temps. Il se remarie à St-Charles, le 15 octobre 1855, avec Tharsile Anastasie Audet dite Lapointe. Celle-ci est la fille de Louis Audet dit Lapointe et de feue Louise Pelchas. Tharsile est majeure. Vital, quant à lui, est un cultivateur de 39 ans de St-Raphaël. Il a pour témoins son ami Abraham Hinse et son neveu Louis Lemelin, le frère de Zéphirin.

 

1858:

Jean Baptiste Lemieux, autre oncle maternel de Zéphirin, décède à St-Gervais, le 8 mars 1858. Il a 58 ans. Né en 1800, il épousa Marguerite Brisson à l'âge de 28 ans. Cultivateur de l'endroit, il est inhumé de 10 mars devant son fils Jean Baptiste et Marcel Aubé, écuyer.

 

La vingtaine:

1859:

St_Charles_village

À St-Charles, le 20 février 1859, décède François Lemelin, oncle paternel de Zéphirin. Il a 70 ans. Né en 1788, il épousa Geneviève Simoneau à l'âge de 26 ans. Il était cultivateur.

Le 11 octobre suivant, Raymond Aubé, époux de Marie Josephte Lemieux, tante maternelle de Zéphirin, passe de vie à trépas, à St-Gervais, à l'âge de 63 ans.

 

1860:

À Buckland, comté de Bellechasse, Marie Geneviève, la soeur de Zéphirin, épouse Ignace Dion, fils majeur d'Ignace Dion, cultivateur du canton de Buckland, et de Théotiste Desrosiers, le 31 janvier 1860. Marie Geneviève a 39 ans. Parmi ceux présents à la cérémonie, l'acte de mariage nomme Ignace et Thomas Dion, respectivement le père et le frère de l'époux, et Louis Lemelin, le frère de l'épouse.

 

1861:

Lors du recensement de 1861, Zéphirin semble habiter avec la famille de Charles Carrier, agriculteur, à Buckland, Bellechasse. Je le suppose homme engagé.

1861_Z_phirin_Lemelin

Aussi en 1861, le 23 janvier, décède à St-Gervais Marie Josephte Lemieux, tante maternelle de Zéphirin. L'aînée de la famille Lemieux, elle s'éteint à l'âge de 63 ans. Elle en avait 40 de moins lorsqu'elle épousa Raymond Aubé, à St-Gervais, en 1821. Son service funéraire se déroule le 25 janvier devant Marcel et Ferdinand Aubé.

Le 4 mars suivant, Michel Henry (Henri) quitte cette terre à son tour. Il est l'époux de la tante maternelle de Zéphirin, Basiliste Lemieux. L'acte de sépulture indique qu'il a alors 56 ans. Il en avait trente de moins au moment d'épouser la tante Baséliste. Il est inhumé le 6 mars à St-Gervais.

 

1862:

Voici le grand jour! Nous sommes le 18 novembre 1862. On s'assemble dans la petite église de la mission d'Armagh, comté de Bellechasse pour célébrer le mariage de Zéphirin Lemelin et d'Eudace Duquette. L'acte de mariage mentionne qu'ils sont tous deux de l'endroit. À se demander, cependant, si la famille Duquette assiste à la cérémonie. Les seuls témoins mentionnés sont Louis Lemelin, le frère de Zéphirin, et Odile Carrier, la promise de Louis. Pas de trace du père de l'épouse, ni d'aucun de ses frères... Il s'agit finalement peut-être d'un mariage très intime... Qu'une femme soit témoin à un mariage était rarissime à l'époque. Zéphirin a alors 24 ans et Eudace 19. Elle est la fille de Thomas Duquette et de Mélonie Laverdière.

1862_m_Z_phirin_Lemelin_et_Eudace_Duquet

 

1863:

Louis, le frère de Zéphirin, convole en justes noces avec Odile Carrier, le 14 juillet 1863, à Buckland, comté de Bellechasse. Louis, cultivateur, a 30 ans et Odile en a 19. Elle est la fille d'Edouard Carrier, du canton de Buckland.

 

1864:

Lemelin_D_merise

Démerise, premier enfant de Zéphirin et de Marie Eudace, voit le jour le 4 avril 1864. Elle est baptisée le même jour à Buckland devant son oncle François Duquet, son parrain, et sa marraine, sa grand-mère maternelle, Mélanie Lavalières. Note: le patronyme de la mère d'Eudace varie selon les documents. Parfois c'est Laverdière, parfois Lavalière (sous toutes ses formes). Quant à son prénom, il varie entre Mélonie et Mélanie. Zéphirin a alors 25 ans.

Autre mariage en 1864. Celui de Cyprien, le jeune frère de Zéphirin, qui épouse, à Buckland, le 5 avril, Restitue Bilodeau. Tous deux habitent le canton de Buckland. Les parents de Restitue, Grégoire Bilodeau et Restitue Roy, sont de St-Lazare. Cyprien a 22 ans et Restitue en a 28.

Le 15 juin suivant, à St-Lazare, décède André Lemelin, l'oncle de Zéphirin. Il a 79 ans. Né en 1785, il a épousé Marie Lacroix à l'âge de 20 ans. Cinq and plus tard, celle-ci quittait ce monde. À 27 ans, André s'est remarié avec Josephte Royer, avec qui il a passé le reste de ses jours. Il était cultivateur.

 

1865:

Le beau-frère de Zéphirin, Thomas Duquet, cultivateur du canton de Buckland, prend Esther Fournier pour épouse, le 20 août 1865, à St-Henri de Lauzon, comté de Lévis. Elle est la fille de Joseph Fournier et d'Esther Charest. Elle est mineure, alors que Thomas a 24 ans.

Le 11 octobre, naît à Buckland, Léocadie Lemelin, autre fille de Zéphirin et de Marie Eudace. Baptisée le 15, elle a pour parrain son oncle Louis Lemelin, et pour marraine Agnès Larochelle.

 

1866:

La petite Léocadie n'aura pas vécu bien longtemps. Cinq mois à peine. Elle s'éteint le 10 avril 1866, à Buckland.

 

1867:

Le 23 février 1867, toujours dans le canton de Buckland, naît une autre fille pour Zéphirin et Eudace. On la baptise le lendemain Marie Desneiges. Elle s'éteint au bout de huit mois, soit le 6 octobre suivant.

Le 29 septembre, c'est au tour d'Étienne Lemelin, oncle de Zéphirin, de quitter cette Terre, à l'âge de 80 ans. À l'âge de 26 ans, il épousa Marguerite Couture, à St-Charles, comté de Bellechasse, où il passa sa vie. Il était cultivateur.

 

1868:

Cécile Thibault, épouse de Joseph Lemieux, oncle maternel de Zéphirin, s'éteint à St-Gervais le 16 juillet 1868, âgée de 86 ans.

À St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, comté de Montmagny, décède Geneviève Simoneau, veuve de François Lemelin, oncle de Zéphirin. Elle a 73 ans.

 

La trentaine:

1869:

 

Naît un premier fils pour Zéphirin et Marie Eudace, le 15 avril 1869, dans le canton de Buckland, que l'on baptise, le 15, André Ignace Zéphirin. Il a pour marraine sa tante Marie Geneviève Lemelin. Son parrain est Ignace Dion, l'époux de la marraine.

 

1871:

Lors du recensement de 1871, la famille de Zéphirin habite le sous-district de Buckland, dans le district de Bellechasse. La maisonnée se compose de: Zéphirin, 30 ans, cultivateur; de son épouse Eudace, 24 ans; de leurs enfants: Démerise, 8 ans; et Zéphirin, 2 ans. Autour d'eux il y a des Cadoret, des Montminy, des Giard, des Couture.

1871_Z_phirin_Lemelin

Le 20 février 1871, Louis Duquet, le beau-frère de Zéphirin, épouse Élise Duperron dite Lavertu, à St-Lazare. Tous deux sont mineures. Élise est la fille de François Xavier Duperron dit Lavertu et de Julie Ducas, de St-Lazare.

Le 10 avril, Eudace donne naissance à un enfant qui meurt aussitôt.

Elmire Duquet, belle-soeur de Zéphirin, épouse Philias Therrien, le 23 mai, à Buckland. Elle a 23 ans et il en a 28.

L'année se termine par un décès, le 30 décembre. Celui de Marguerite Couture, la veuve d'Étienne Lemelin, l'oncle de Zéphirin. Elle a 77 ans. Elle est inhumée dans le cimetière de St-Charles de Bellechasse.

 

1872:

À St-Gervais, le 18 octobre 1872, décède Baséliste Lemieux, la tante maternelle de Zéphirin. Elle a 64 ans. Née en 1808, elle épousait Michel Henry (Henri) à 23 ans. Celui-ci, décédé en 1861, elle est veuve depuis onze ans. Elle a passé sa vie à St-Gervais et c'est là qu'on l'enterre.

 

1874:

Joseph Duquet, beau-frère de Zéphirin, épouse Caroline Corriveau à Buckland, le 8 juin 1874. Ils sont tous deux majeurs. Caroline est la fille de David Corriveau et de Henriette Laflamme.

Autre enfant qui naît et meurt aussitôt, pour Zéphirin et Marie Eudace, le 12 novembre.

À St-Gervais, décède l'oncle Joseph Lemieux, âgé de 69 ans. Né en 1804, il épousa Cécile Thibault à l'âge de 32 ans. Il est veuf de celle-ci depuis six ans.

Triste journée, ce 6 décembre, alors que Anastasie Duquet, belle-soeur de Zéphirin, la petite dernière de la famille Duquet, s'éteint à l'âge de 16 ans, à Buckland.

 

1875:

L'oncle Vital Lemieux décède à Lauzon, le 13 juillet 1875. Il a 59 ans. Né en 1816, il a 10 ans lorsque décède sa mère, en a 25 lors de son mariage avec Adélaïde Drapeau, en a 37 lors du trépas de celle-ci, et en a 39 lorsqu'il se remarie avec Anastasie Audet dite Lapointe, avec qui il a vécu les vingt dernières années. Il est enterré le 15 juillet.

 

1876:

Le 4 mars 1876, Marie Eudace met au monde des jumeaux qui s'éteignent aussitôt.

À St-Raphaël, comté de Bellechasse, le 27 juin, décède Guillaume Lemieux, oncle maternel de Zéphirin, âgé de 72 ans. Marié à 23 ans à Marie Buteau, il était cultivateur.

 

1877:

Selon le recensement de 1881 - et confirmé par l'acte de baptême découvert pour moi par Diane Poly -, Malvina ou Delvina, fille d'Eudace et Zéphirin, est née le premier avril 1877. Son parrain est Antoine Labrie et sa marraine Obeline Therrien.

Marie Buteau, la veuve de Guillaume Lemieux, oncle maternel de Zéphirin, s'éteint le 15 avril 1877, à St-Raphaël, comté de Bellechasse. Selon l'acte de sépulture, elle a alors 73 ans. Elle est veuve depuis dix mois.

Le 18 août suivant, à Lévis, décède Charles Goulet, l'époux de Célina Duquet, la belle-soeur de Zéphirin. Il n'a que 37 ans.

 

La quarantaine:

1879:

À St-Charles de Bellechasse, le 30 janvier 1879, décède Suzanne Labrecque, épouse de Jean Lemelin, oncle paternel de Zéphirin. Elle a environ 75 ans, selon l'acte de sépulture.

Le 9 juillet suivant, nous avons confirmation que Zéphirin a déménagé sa famille dans les Cantons-de-l'Est, car c'est à St-Georges-de-Windsor, comté de Richmond, que naît sa fille Rose Emma. Elle est baptisée simplement Marie, le 13 juillet. Zéphirin n'est pas seul à avoir quitté le comté de Bellechasse pour le comté de Richmond. En effet, son beau-frère, Joseph Duquette, a fait de même. C'est d'ailleurs lui le parrain de la petite, et son épouse, Caroline Corriveau, en est la marraine.

1879_b_Emma_Lemelin

Louis Duquette, autre beau-frère de Zéphirin, a aussi déménagé sa famille à St-Georges-de-Windsor. Car c'est là que le petite Joseph Alphonse Duquette voit le jour. Zéphirin en est le parrain, le 22 novembre 1879.

 

1881:

Lors du recensement de 1881, la famille de Zéphirin habite se sous-district de St-Georges-de-Windsor, dans le district de Richmond. La maisonnée se compose de: Zéphirin, 33 ans, cultivateur; sa femme Marie Eudace, 40 ans; de leurs enfants: Démerise, 18 ans; André, 11 ans; Delvina, 4 ans; Rose Emma, 2 ans. Autour d'eux il y a des Hamel, des St-Cyr, des Duquet (la famille de Joseph Duquette, beau-frère de Zéphirin), des Morin, des Normand.

1881_Z_phirin_Lemelin

À Armagh, comté de Bellechasse, le 4 avril 1881, s'éteint Josephte Royer, veuve d'André Lemelin, oncle de Zéphirin. Elle a 88 ans. Elle est veuve depuis 17 ans.

Deux semaine plus tard, soit le 19 avril, à St-Georges-de-Windsor, décède la petite Rose Emma, la petite dernière d'Eudace et Zéphirin. Elle n'a pas encore deux ans.

Presque deux mois jour pour jour après avoir enterré Rose Emma, Marie Eudace donne naissance à Rose Anna. Baptisée le 23 juin à St-Georges-de-Windsor, la petite a pour marraine sa soeur Démerise, et pour parrain Napoléon Hamel.

 

1883:

La petite Rose Anna n'aura pas vécu six mois. Elle meurt le 12 janvier 1883, à St-Georges-de-Windsor.

Le 13 juin, à St-Charles de Bellechasse, Jean Lemelin, oncle de Zéphirin, décède à son tour. Il a 86 ans. Né en 1797, il a épousé Suzanne Labrecque à l'âge de 24 ans. À 30 ans, il a été témoin au mariage des parents de Zéphirin. Il est veuf depuis cinq ans.

À St-Georges-de-Windsor, le 26 juillet suivant, naît le petit Joseph Arthur Lemelin, fils d'Eudace et de Zéphirin. Baptisé trois jours plus tard à St-Georges-de-Windsor, il a pour parrain son oncle Louis Duquette, et pour marraine, l'épouse du parrain, Élise Lavertu.

 

1884:

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Zéphirin est parrain de Joseph Arthur Duquette, fils de son beau-frère Joseph Duquette et de Caroline Corriveau, le premier juin 1884, à St-Georges-de-Windsor. Il a alors 45 ans.

 

1886:

La petite Rose-Alma voit le jour le 6 février 1886, à St-Georges-de-Windsor. Elle sera la dernière enfant de Marie Eudace et Zéphirin. Baptisée le lendemain, sa soeur Démerise est sa marraine. Pour parrain, elle a le futur de Démerise, Edmond Chevalier.

D'ailleurs, Edmond et Démerise célèbrent leur mariage quelques jours plus tard, soit le 17 février, à St-Georges-de-Windsor. Démerise a alors 21 ans et Edmond en a dix de plus. Selon l'acte de mariage, Edmond est alors un journalier de Stanstead et un ami de Louis Duquette, le beau-frère de Zéphirin, qui, d'ailleurs, lui sert de témoin. Zéphirin, pour sa part, est le témoin de sa fille. Edmond est orphelin de père. Sa mère, Victoire Vézina, vit à Québec, paroisse St-Roch.

Peu après, le 6 mars, Louis, le frère de Zéphirin, s'éteint à Buckland, comté de Bellechasse. Il a 53 ans. Né en 1832, il est cultivateur à Buckland depuis au moins 1860. Il a dû rapidement prendre la relève de leur père, à la mort de celui-ci. Louis n'avait alors que onze ans. À 22 ans, il a été témoin au mariage de son oncle, Vital Lemieux. À 27 ans, il répétait le rôle au mariage de sa soeur Marie Geneviève. Il était présent, encore, au mariage d'Eudace et Zéphirin, en 1862. En 1863, il prenait une pause pour épouser Odile Carrier. Puis, il remettait ça au mariage de son frère Cyprien, en 1864. Louis est inhumé le 11 mars, à Buckland, devant ses fils Prudent et Joseph.

 

1888:

L'année 1888 est frappée par le décès de Thomas Duquette, père de Marie Eudace et beau-père de Zéphirin. Il s'éteint le 23 février, à St-Georges-de-Windsor. Né le 23 décembre 1817 à St-Michel de Bellechasse, Thomas a épousé Marie Mélonie Laverdière (Lavarrière, Lavallière) à l'âge de 20 ans. Jusqu'en 1853, leurs enfants ont été baptisés à Ste-Claire, comté de Dorchester. J'ignore où est la famille en octobre 1855, à la naissance de la petite Zorila, car celle-ci fut baptisée en février de l'année suivante, soit quatre mois plus tard, à St-Lazarre, comté de Bellechasse. En 1858, Thomas est cultivateur à Buckland. La famille y demeure au moins jusqu'en 1875. Puis, lors du recensement de 1881, on retrouve Thomas et Mélonie (Mélanie) habitant avec la famille de leur fils Louis, à St-Georges-de-Windsor, où Thomas finira ses jours.

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La cinquantaine:

1889:

Louis Duquette, frère d'Eudace et beau-frère de Zéphirin, trouve la mort le 21 août 1889, à St-Georges-de-Windsor. Il n'a que 40 ans. Il est inhumé dès le lendemain. Ce qui, en soit, est quelque peu étrange. À l'époque, on laissait habituellement deux jours entre le décès et le service funèbre. L'acte de sépulture ne donnant aucun détail quant à la cause de la mort, je ne peu qu'imagier un grave accident ou une maladie contagieuse... Né en 1849, Louis a épousé Élise Duperron dite Lavertu à l'âge de 21 ans, en 1871. Il est alors cultivateur à Buckland. Il y demeure jusqu'en 1875. Puis, en 1877, on retrouve la famille à St-Georges-de-Windsor...

 

1892:

À Danville, comté de Richmond, le 19 mars 1892, Zéphirin est parrain de la petite Victoire Chevalier, fille de sa fille Démerise et d'Edmond Chevalier.

Malvina, fille de Marie Eudace et de Zéphirin, n'a que 15 ans lorsqu'elle épouse Théodule Laprise, 31 ans, le 25 juin suivant, à Danville. Théodule est le fils d'Hubert Laprise, cordonnier à Ste-Perpétue, comté de L'Islet, et de Céleste Gagnon. Zéphirin et Eudace ont donné leur consentement au mariage.

 

1895:

Odile Carrier, veuve de Louis Lemelin, frère de Zéphirin, quitte ce monde à Buckland, le 12 février 1895, à l'âge de 50 ans. Elle est veuve depuis neuf ans. 

 

1897:

André, fils d'Eudace et de Zéphirin, épouse Adélaïde Laprise, le 25 février 1897, à Ste-Perpétue, comté de L'Islet. André se dit alors cultivateur à St-Georges-de-Windsor. Il a 27 ans. Adélaïde est aussi majeure. Elle est la soeur de Théodule, l'époux de Malvina, la soeur d'André. Les témoins: Guillaume St-Pierre, cousin de l'épouse, et Prudent Laprise.

 

La soixantaine:

1899:

Zéphirin a 60 ans lorsque décède Prudent Lacroix, l'époux d'Émérence Lemieux, tante maternelle de Zéphirin, le 13 février 1899, à St-Raphaël, comté de Bellechasse. Il a 81 ans, selon l'acte de sépulture. Il était cultivateur.

Le 31 mai suivant, à St-Georges-de-Windsor, Zéphirin est le parrain de sa petite-fille Rose Emma Lemelin, enfant de son fils André et d'Adélaïde Laprise.

 

1900:

La tante Émérence Lemieux quitte ce monde le 5 avril 1900, à St-Raphaël, à l'âge de 81 ans. Née en 1818, elle a marié Prudent Lacroix à l'âge de 25 ans. Elle est veuve depuis un peu plus d'un an.

 

1901:

Lors du recensement de 1901, la famille de Zéphirin habite le sous-district de St-Georges-de-Windsor, dans le district de Richmond et Wolfe. La maisonnée est composée de: Zéphirin, inscrit comme Phirin, 49 ans (il en a en fait 63), cultivateur; Marie, son épouse, 57 ans; et leurs enfants: Arthur, 18 ans; Marie-Rose (que l'on connaît comme Rose-Alma), 15 ans. Autour d'eux il y a des Rivard, des Géroldi, des Crésoti, des Forest.

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1902:

Le 9 novembre 1902, dans l'église de St-Georges-de-Windsor, Rose-Alma, la cadette de Marie Eudace et de Zéphirin, épouse Jean Baptiste Labbé, fils de Michel Labbé et Vitaline Couture. Comme elle n'a que 16 ans, Zéphirin a donné son consentement. Jean Baptiste, pour sa part, a 25 ans. Michel Labbé et Zéphirin sont témoins pour leurs enfants. Rose Alma a signé son nom au bas de l'acte de mariage. Plus de détails sont donnés sur Jean Baptiste et Rose Alma dans le portrait généalogique consacré à Jean Baptiste Labbé, mon arrière grand-père.

 

1903:

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En santé mais avançant en âge, Zéphirin dicte son testament au notaire Brien de Danville, le 22 octobre 1903. Il lègue tout ce qu'il a à sa femme, Marie Duquette.

Celle-ci, qui l'accompagne au cabinet du notaire, l'imite et lègue toutes ses possessions à son mari. Zéphirin a alors 64 ans et Marie Eudace en a 60.

 

1904:

Zéphirin a 65 ans lorsque son fils Arthur épouse Aurélia Labbé, le 18 janvier 1904, à St-Georges-de-Windsor. La mariée a 25 ans, alors qu'Arthur n'en a que 20. Aurélia est la soeur de Jean Baptiste Labbé, l'époux de Rose Alma, la soeur d'Arthur. De nouveaux, Michel Labbé et Zéphirin sont présents comme témoins de leurs enfants. Seule Aurélia signe son nom au bas de l'acte de mariage.

Le 4 octobre suivant, à St-Georges-de-Windsor, Zéphirin est le parrain de son petit-fils Joseph Arthur Dollard, enfant de son fils Arthur et d'Aurélia Labbé.

 

1905:

À St-Georges-de-Windsor, le 30 août 1905, Zéphirin est de nouveau parrain. Cette fois pour son petit-fils Alfred Labbé, enfant de sa fille Rose Alma et de Jean Baptiste Labbé.

 

1908:

Restitue Bilodeau, épouse de Cyprien Lemelin, jeune frère de Zéphirin, s'éteint le 20 avril 1908, à St-Fabien-de-Panet, comté de Montmagny. Elle a 72 ans.

 

Les dernières années:

1910:

Le 4 février 1910, Zéphirin et sa femme, Marie, se présentent au poste frontière de Newport au Vermont. Zéphirin dit être un cultivateur de 72 ans. Sa dernière résidence permanente est St-Georges, P.Q. (St-Georges de Windsor). Zéphirin nomme Mme Rosie Labbé de St-Georges de Windsor comme sa plus proche parente ou amie au Canada. Il déclare n'être jamais venu aux États-Unis auparavant. Il dit se rendre chez son gendre, Edmond Chevalier, sur la rue Tsing (Toing), à Biddeford, Maine. Il a 200$ dans ses poches. Il est décrit comme un homme de 5 pieds et 4 pouces aux cheveux blancs et aux yeux bruns. (cf. Manifeste de passage aux USA.)

Lors du passage des "recenseux", le 19 avril suivant, Zéphirin et Marie Eudace sont toujours chez leur gendre Edmond. Voici comme se compose la maisonnée:

"La maisonnée est composée de: Edmond, 56 ans, veuf, journalier dans un "woolen mill" (moulin à laine); ses enfants: Anna, 22 ans, une "weaver" dans un "woolen mill"; Edmond Jr., 19 ans, aussi un "weaver"; Victoria, 18 ans, une "spirmer" dans un "woolen mill"; Joseph, 15 ans, un "bobbin setter" dans un "woolen mill"; Claromir, 13 ans; Aimé, 10 ans; Alphonse, 8 ans; et Philippe, 4 ans. Aussi présents, ses beaux-parents, Zéphirin, 74 ans et Marie Lemelin, 73 ans; ainsi que sa belle-soeur, Delvina, 33 ans, une "twister" dans un "woolen mill" et son mari, Théodule Laprise, 34 ans, un "comber" dans un "woolen mill"."

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1911:

Lors du recensement de 1911 - qui se tient le 12 juin dans le cas qui nous concerne -, on trouve Zéphirin et Eudace dans le district 192 (Richmond et Wolfe), sous-district #6 - St-Georges de Windsor, dans le 59e domicile visité. 

Zéphirin dit être né en novembre 1836 et avoir 75 ans. Il dit aussi être cultivateur, savoir lire, mais pas écrire, et parler français. Eudace, sa femme, dit être née en octobre 1840 (71 ans), ne savoir ni lire ni écrire et parler français. Autour d'eux il y a des Mofett, des Aroldie, des Savard, des Crosoti, des Glaude, des Hamel, des Lussier.

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1912:

Cyprien, le frère de Zéphirin, à l'âge de 71 ans, épouse Véronique Paquet, le 28 octobre 1912, à St-Magloire, comté de Bellechasse. Véronique est la veuve de Nazaire Lamontagne. Leurs témoins: Gervais Bilodeau, neveu de Cyprien, et Johnny Montminy, gende de l'épouse. Seul Cyprien signe au bas de l'acte de mariage.

 

1920:

Puis, le 10 février 1920, à St-Claude, comté de Richmond, s'éteint Zéphirin, âgé de 81 ans. Deux jours plus tard, ses deux plus jeunes, Arthur et Rose Alma, sont témoins à ses obsèques.

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Que sont devenus les membres de sa famille?

 

Marie Eudace Duquette:

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Marie Eudace, l'épouse de Zéphirin, ne survit pas l'année. Elle le rejoint dans le trépas le 22 décembre 1920, à St-Claude, âgée de 77 ans.

 

Démerise:

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Après son mariage avec Edmond Chevalier, en 1886, le couple séjourne brièvement aux États-Unis. Une fille, Anna, voit le jour à Norton, au Vermont. Puis la petite famille est de retour au Québec car, de 1890 à 1896, les enfants d'Edmond et de Démerise sont baptisés à Danville, comté de Richmond. De 1899 à 1901, ils sont à Asbestos, où Edmond travaille comme journalier. La famille est de retour aux États-Unis dès 1903, cette fois à Sanford au Maine, car c'est là que naissent Arthur (1903), Philippe (1905) et Joseph Arthur Adolphe (1907). Lors du recensement américain de 1910, la famille habite toujours le même endroit, mais Démerise est alors décédée.

 

André:

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Comme on l'a vu, André a épousé Adélaïde Laprise à Ste-Perpétue, en 1897. Le couple y demeure un an, car c'est là que naît leur fille Adélaïde. En 1899, leur fille Marie Rose Emma est baptisée à St-Georges-de-Windsor. En 1900 et 1901, on les trouve à Asbestos, où André travaille comme journalier. De 1902 à 1906, ils sont de retour à St-Georges-de-Windsor. Je perds leur trace par la suite. Il ne serait pas étonnant qu'ils soient passés aux États-Unis.

 

Malvina:

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Malvina, qu'on appelle Delvina et que les recensements affirment être née en 1877 - je n'ai pas trouvé son acte de baptême -, épouse Théodule Laprise, à Danville, en 1892. Lors du recensement de 1901, on retrouve Théodule et Delvina à Ste-Perpétue, où Théodule, 39 ans, est cultivateur. Delvina dit être née le premier avril 1877. Avec eux, habitent deux frères de Théodule: Louis, 48 ans, et Japhette?, 35 ans. La donnée suivante nous amène à Bromptonville, comté de Richmond, où Delvina est marraine du petit Josaphat Lemelin, fils de son frère Arthur et d'Aurélia Labbé. Théodule en est le parrain. L'acte de baptême de l'enfant précise que Théodule et Delvina habitent alors Windsor Mills.

Le 9 mars 1910, Théodule et Delvina arrivent au poste frontière de Newport au Vermont. Théodule se dit un journalier de 46 ans (il s'est rajeuni de 3 ans). Comme dernière résidence permanente, il indique Windsor Mills. Arthur L'Arenaut (Lemelin), son beau-frère de Brompton, est inscrit comme son plus proche parent ou ami au Canada. À la question s'il est déjà venu aux États-Unis, il répond oui, il y a 8 ans, jusqu'en 1908, à Sanford, Maine. Il déclare se rendre à Sanford, Maine, chez Fred Garre (Légaré?). Suit une brève description: il mesure 5 pieds 7 pouces, à le teint "med", les yeux et les cheveux bruns. (cf. Manifest de passage aux États-Unis.)

Le 19 avril suivant, lors du passage des "recenseux", on retrouve le couple chez la soeur de Delvina et son mari, Démerise et Edmond Chevalier, à Sanford, comté de York, au Maine. Démerise est alors décédée. Les parents de Delvina, Zéphirin et Marie Eudace, sont également présents.

Théodule et Delvina s'installent à Sanford pour de bon. Ainsi, lors du recensement américain de 1920, Théodule et Delvina habitent la rue Brook, à Sanford. Théodule dit avoir 57 ans et Delvina 42. Ils travaillent tous deux au Worsted Mills. Lui comme "mill hand", elle comme "comb operator". Aucun enfant n'est mentionné. Autour d'eux, des Turcotte, es Guilbeault, des Roy, des Boudeau, des Webster, des Létourneau, des Préfontaine. 

Théodule s'éteint à Sanford, le 16 novembre 1928. Delvina emménage chez sa nièce, Victoria Chevalier, et son mari, Léonide Beaudoin. C'est là qu'on la retrouve lors du recensement américain de 1930. Elle a alors 53 ans. Je perds ensuite sa trace.

 

Arthur:

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Au moment d'épouser Aurélia Labbé, en 1904, Arthur est cultivateur à St-Georges-de-Windsor. C'est qu'est baptisé leur premier enfant. Puis, en 1906 et 1907, les baptêmes sont à Windsor, à Bromptonville en 1909, à Thedford Mines en 1910.

Lors du recensement de 1911, la famille d'Arthur habite le 8e rang du township de Windsor, dans le district de Richmond et Wolfe. La maisonnée se compose de: Arthur, 28 ans, "farmer"; sa femme, Aurélia, 32 ans; leurs enfants: Rosa, 6 ans; Claudia, 4 ans; Josaphat, 2 ans; Oliva, moins d'un an. Autour d'eux il y a des Couture, des Therrien, des Langevin, des Bérard, des Charland, des Biron.

De 1912 à 1920, la famille fait partie de la paroisse de St-Claude, comté de Richmond.

Le premier décembre 1922, la famille d'Arthur passe aux États-Unis. Deux documents en font foi. D'abord celui intitulé "List or Manifest of Alien Passengers Applying for Admission", dans lequel on apprend qu'elle est arrivée à Beecher Falls, au Vermont. Avec Arthur, 39 ans, menuisier, on trouve Aurélia, 44 ans; Josaphat, 13 ans; Oliva, 12 ans; Donalda, 10 ans; Clara, 9 ans; Rosaire, 6 ans.

Il indique également que leur dernière résidence permanente se trouvait à Windsor Mills, au Québec; que le plus proche parent ou ami au Canada est Sarah Couture, une petite cousine habitant St-Charles; et qu'ils s'en vont à Sanford, au Maine.

Le second document est un manifeste pour Arthur, spécifiquement, intitulé "Primary Inspection Memorandum; U.S. Department of Labor; Immigration Service". On y trouve sensiblement les mêmes informations que dans le précédent, avec quelques précisions supplémentaires. Ainsi, précise-t-on que Arthur a 39 ans et 4 mois. Il a 100$ en poche. C'est son premier séjour aux États. Il va chez Rosa Lemelin, au 40 River Street, Sanford, Maine. Il prévoit un séjour de moins de 6 mois. Il n'a pas l'intention de devenir un citoyen américain. Il n'a jamais fait de prison, n'est ni un polygamiste, ni un anarchiste, n'est pas aux États parce qu'on lui a offert un emploi, n'a jamais été déporté, sa santé est bonne, pas handicapé. Il mesure 5 pieds et 8 pouces, a le teint foncé, les yeux bleus, ne porte aucune marque distinctive.

En 1930, la famille est toujours aux États-Unis, comme en témoigne le recensement américain de cette année:

Lors du recensement américain de 1930, la famille de Arthur habite la ville de Sanford, Maine, aux États-Unis, sur la rue Main. La famille déclare être arrivée aux États-Unis en 1922.

La maisonnée est composée de: Arthur, 48 ans, menuisier; sa femme Aurélia, 51 ans; leurs enfants: Josaphat, 20 ans, un "machine worker" dans un "pluph mills"; Oliva, 19 ans, un "filling boy"; Donalda, 18 ans, une "winder" dans un "woolen mills"; Clara, 16 ans; et Rosaire, 13 ans.

Autour d'eux il y a des Morin, des Manseau, des Lessard, des Ouellette, des Goodrich, des Tucker...

Arthur, en septembre 1930, repasse au Canada. Le document trouvé ne précise pas s'il est accompagné. Toutefois, il indique qu'il est alors veuf. Aurélia serait donc morte au cours des derniers mois - entre le 5 avril et le mois de septembre 1930. Je n'ai toutefois, trouvé aucun document le confirmant. Sa dernière adresse aux États-Unis était Sanford, Maine, et il déclare avoir l'intention de s'installer à St-Élie d'Orford.

Selon l'arbre généalogique des Chevalier, sur Ancestry.ca, Arthur décède le 9 août 1970, à St-Élie d'Orford, comté de Sherbrooke.

(MISE À JOUR): Diane Poly a trouvé, sur le site "Find a Grave", la pierre tombale d'Arthur, dans le cimetière de St-Élie-d'Orford. Étrangement, il y est indiqué que Aurélia, son épouse, est décédée en 1941. Il est d'autant plus étrange qu'il se dise veuf lors de son passage au Canada, en 1930.

 

Rose-Alma:

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Mariée à 16 ans avec Jean Baptiste Labbé, leurs trois premiers enfants sont baptisés à St-Georges-de-Windsor. Puis, de 1908 à 1825, tous les baptêmes se déroulent à St-Claude. La petite dernière est baptisée à Sherbrooke, en 1928. Selon la carte mortuaire, Rose-Alma s'éteint le 26 juillet 1971, à l'âge de 85 ans. Elle est alors veuve depuis 15 ans. Pour plus de détails, voir le Portrait généalogique de Jean Baptiste Labbé.

12 novembre 2016

Pierre Filiault (Filiau) (1801-1890): Portrait généalogique par Christian Martin

[moi - mon père - Emma Filiault - Georges Filiault - Pierre Filiault]

 

FILIAULT PIERRE

 

L'Enfance:

1801:

1801-B PIERRE FILIAU (JOSEPH ET JEANNE BINET)

Lorsque naît Pierre, le 16 mars 1801, à Beauport, ses parents, Joseph Thériarque dit Filiau et Jeanne Binet, ont déjà eu quatre enfants: Marie Catherine, née à Québec le premier septembre 1793; Rose Rosalie, qui a vu le jour le 9 mars 1795, aussi à Québec; Joseph Bernard, qu'on appellera simplement Joseph, qui est venu au monde le 21 février 1798, également à Québec; et la petite Judith, née le 8 juillet 1799 à Beauport, et décédé le 15 août suivant.

Au moment de la naissance de Pierre, le père de celui-ci est cordonnier à Beauport. Et, chose rare à l'époque, il sait signer son nom - qui apparaît dans l'acte de baptême de Pierre. Baptisé le même jour qu'il est né, l'enfant a pour parrain Pierre Garnier, cultivateur de l'endroit, et pour marraine, l'épouse du parrain et sa tante maternelle, Louise Binet.

 

1802:

Le 8 octobre 1802, une petite soeur s'ajoute à la famille. Elle est baptisée Luce, à Beauport, la même journée. La marraine est sa tante Marie Madeleine Binet et le parrain, son mari, le forgeron Ignace Girard.

 

1804:

Pierre a 3 ans lorsque naît sa soeur Marie Suzanne, le 12 août 1804. Baptisée le même jour à Beauport, elle a pour parrain son cousin germain, Alexis Binet, fils de Joseph Binet; et pour marraine, Suzanne Girard, sa cousine germaine et fille d'Ignace Girard, le forgeron.

 

1805:

Beauport-cimetière La Nativité de Notre-Dame

Jour de tristesse pour la famille Filiault, le 14 juillet 1805. En effet, c'est le jour où s'éteint la petite soeur Marie Suzanne. Elle est ensevelie le lendemain dans le cimetière de Beauport devant Thomas Pépin, bedeau, et Pierre Giguère, journalier.

 

1806:

Jacques, le frère de Pierre, voit le jour le 24 juillet 1806 à Beauport. Il est baptisé le même jour. Pour parrain, il a Joseph Giroux, le fils de Joseph Giroux et Marie Louise Maheux; et sa cousine Cécile Binet, fille de Joseph Binet et Geneviève Garnier, lui sert de marraine.

 

1807:

L'année est frappée par le décès de la soeur aînée de Pierre, Marie Catherine, qui s'éteint le 22 mai 1807 à l'âge de 13 ans. L'acte de sépulture, datée du lendemain, ne donne aucun indice de la cause de la mort. Témoins aux funérailles de Catherine: son oncle, le forgeron Ignace Girard, et les cultivateurs Jean et Henry Vallée. Jean est aussi un oncle maternel.

Sans doute le forgeron Ignace Girard ne se doutait-il pas que la mort le frapperait si tôt à son tour lorsqu'il fut témoin aux obsèques de sa nièce Catherine. Il n'a que 46 ans lorsqu'on l'enterre, le 11 août suivant, devant le bedeau Pierre Giguère, Marie Joseph Maheu, son beau-frère Louis Vallée, Henry Vallée et Charles Parent. Il avait épousé la soeur de la mère de Pierre, Marie Madeleine Binet, le 7 février 1786, à Beauport.

 

1808:

Le 6 juin 1808 marque la naissance d'Angèle, la soeur de Pierre. Elle est baptisée le lendemain dans l'église Notre-Dame de Québec. Charles Choret est son parrain et Marie Louise Grénier sa marraine. Son père, Joseph, signe avec le vicaire. Il est intéressant de noter qu'il signe: joseph fillieau.

 

1809:

Le grand-père maternel de Pierre, Joseph Binet, décède à Beauport le 23 mars 1809. Né le 27 mars 1730 à Beauport, il a épousé Madeleine Baugy à 22 ans, le 19 février 1753. Ensemble, ils ont eu au moins huit enfants. Joseph est enterré le 25 mars dans le cimetière de Beauport devant André Marceau, Charles Parent, Michel Parent père et son petit fils François Binet.

 

L'adolescence:

1811:

Beauport-église-croquis

La petite soeur de Pierre, Théotiste Marie, voit le jour le 24 juin 1811. Elle est baptisée à Beauport le même jour devant son cousin François Binet, son parrain, et Félicité Marcoux, sa marraine.

 

1813:

À Beauport, le 27 février 1813, décède la tante de Pierre, Marie Geneviève Garnier-Binet, l'épouse de son oncle Joseph Binet. Elle a environ 52 ans. Elle est ensevelie le premier mars.

 

1815:

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 Pierre n'a que 14 ans lorsque décède sa mère, Jeanne Binet, le 6 octobre 1815. Née à Beauport le 10 janvier 1773, elle a épousé Joseph Thériarque Filiault le 24 janvier 1792. Ils ont passé leurs premières années communes à Québec pour déménager à Beauport en 1799, où elle vécut le reste de ses jours. Elle a eu dix enfants, dont la dernière à 38 ans. Jeanne est ensevelie le 9 octobre, à Beauport, devant probablement ses neveux: Louis et François Binet, et Louis Vallée.

 

1817:

Le 14 juillet 1817, Rose Rosalie, l'aînée depuis le décès de Catherine, soeur de Pierre, épouse Pierre Parent, à Beauport. Il est le fils de feu Charles Parent. Thomas Pépin et Pierre Langevin, des amis de l'époux, lui servent de témoins. Rosalie, pour sa part, a près d'elle son père, Joseph Filiau, et son oncle Joseph Binet.

 

1819:

Pierre a 18 ans lorsque décède son père, Joseph, le premier septembre 1819, à l'âge de 47 ans. Originaire de Montréal, Joseph a épousé Jeanne Binet à Beauport en 1792. Il a été cordonnier d'abord à Québec, puis à Beauport. Il est enseveli le 3 septembre devant Thomas Pépin et Guillaume Hunter.

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1820:

La famille se rassemble à l'église de Beauport, le 10 octobre 1820, pour le mariage du frère de Pierre, Joseph - celui qu'on avait baptisé Joseph Bernard mais qu'on n'appelle plus que Joseph depuis. Il épouse Marie Joseph Giroux, désignée simplement Marie dans la vie de tous les jours. Elle est la fille de François Giroux et d'Angélique Toupin. Joseph a choisi ses beaux-frères Alexis Binet et Pierre Parent pour témoins. Marie, elle, a choisi deux amis: Ambroise Trudèle et Joseph Maillou.

 

La vingtaine:

1822:

Le 16 juin 1822, à Beauport, Pierre est parrain de la petite Anastasie Parent, fille de sa soeur Rosalie et de Pierre Parent. Félicité Binet est la marraine. La petite est déjà le quatrième enfant du couple.

 

1824:

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À 22 ans, Pierre, accompagné de sa promise, Marie Louise Rocheleau (Rochereau) dite Lespérance, se rend au cabinet du notaire Roger Lefèvre pour dresser leur contrat de mariage.

Quelques jours plus tard, soit le 17, la famille s'assemble à l'église de Beauport pour la cérémonie du mariage. Marie a 19 ans. Mineure à l'époque, elle a obtenu le consentement de ses parents, Thomas Rocheleau, un cultivateur du lieu, et Marie Angélique Langlois. À ce moment, Pierre est déjà cordonnier. Il a pour témoins son beau-frère Pierre Parent et son frère Jacques. Marie Louise, quant à elle, a choisi son père ainsi que son oncle Jean Baptiste Bitner. Preuve que Pierre évolue dans un milieu plus éduqué que la moyenne des gens de l'époque, on trouve en bas du document plusieurs signatures de personnes présentes à l'événement: pierre filiau, Jean. Bt Bitner, Jac girardiens, f Binete, Charles Parent. 

Quand je songe que du côté des Martin le premier qui savait écrire au moment de son mariage est mon grand-père, Fernand... François, alias Francis, son père, l'a appris plus tard, avec les années. Deux explications s'imposent à l'esprit pour expliquer la différence. Les Filiault, Pierre et son père, étaient cordonniers, des artisans, des marchands. Une classe sociale au-dessus des cultivateurs, à l'époque, ce qu'étaient Fernand, son père, son grand-père, son arrière grand-père... Et les Filiault habitaient un "grand centre", d'abord Montréal, pour le père de Pierre, et la banlieue de Québec par la suite. Alors que mes Martin semblaient préférer s'installer en pays de colonisation où tout était à faire, où il n'y avait aucune école.

Le mariage de Pierre et Marie Louise devait commencer à presser, quand on constate que leur premier né, Pierre, voit le jour le 30 juin... Si je compte bien, entre le 17 février et le 30 juin il n'y a pas neuf mois... Baptisé le jour même de sa naissance à Beauport, le garçonnet a pour parrain son grand-père maternel, Thomas Rocheleau, et pour marraine sa tante paternelle, Rosalie Filiau.

 

1825:

Le 17 mars 1825, Pierre est parrain de Joseph Prosper Filiau, fils de son frère Joseph et de Marie Giroux. Comme son père, le petit sera vite appelé simplement Joseph. Il a pour marraine Marie Anne Giroux, sa tante maternelle. Joseph Prosper est le troisième enfant du couple. Il se fera maçon et, à 23 ans, épousera Appoline Grenier à Beauport.

Quelques jours plus tard, soit le premier avril, Pierre, le premier enfant de Pierre et Marie Louise décède. Il n'a pas tout à fait un an. Les funérailles sont célébrées trois jours plus tard à Beauport devant Louis Perreault et Charles Gagnon.

Il y a un recensement en 1825 qui ne donne que peu d'information: le nom du chef de famille et le nombre de personnes par maison. Dans notre cas, il confirme que Pierre Filiau habite Beauport et qu'il n'y a que deux personnes dans cette maison. Un homme marié entre 18 et 25 ans, et une femme mariée entre 14 et 45 ans.

Le 7 juin suivant, à Beauport, Henriette Rocheleau dite Lespérance, soeur de Marie Louise et  belle-soeur de Pierre, épouse Jacques Parent, fils de Charles Parent et Marie Louise Parent. Il est cultivateur. Henriette, mineure - elle a 19 ans - a obtenu le consentement de ses parents. Jacques a pour témoins son père Charles et son frère Alexandre. Henriette, pour sa part, a choisi son père et son oncle Jean Baptiste Bitner.

 

1826:

La soeur de Pierre, Théotiste Marie, la petite dernière, décède le 16 octobre 1826. Elle a 15 ans. Les obsèques sont célébrées deux jours plus tard en présence de Joseph Grenier et Philippe Maheux.

 

1827:

Louise Angélique Filiau, enfant de Pierre et Marie Louise, voit le jour le 4 janvier à Beauport, où son père est toujours cordonnier. Baptisée le même jour, elle a pour parrain son oncle par alliance, Pierre Parent, et pour marraine sa grand-mère maternelle, Angélique Langlois.

Le 28 août suivant, toujours à Beauport, Jacques, le frère de Pierre, épouse Luce Blais, la fille d'Augustin Blais, décédé, mais qui était cultivateur de son vivant, et de Josephte Coulombe, qui habite la paroisse Notre-Dame de Québec. Luce, 20 ans, a pour témoins son frère Michel et son beau-frère Joseph Bolduc. Quant à Jacques, 21 ans, il a choisi son frère Pierre et son oncle Joseph Binet.

L'index du notaire Charles-Maxime Defoy, de Québec, indique une obligation de Pierre Filiau et Jacques Parent à Simon Bédard. Plus de détails lorsque l'acte sera disponible. Pour le moment, je ne dispose que de l'index du notaire. Mais on peut déjà supposer que Pierre et son beau-frère ont emprunté de l'argent à Simon Bédard, ou lui ont acheté une propriété et lui doivent une hypothèque...

1827 est une grosse année, car il s'ajoute à la liste le mariage d'Angèle, la soeur de Pierre, à Simon Parent, le 20 novembre. La cérémonie se déroule à Beauport. Simon, fils de Simon Parent, cultivateur de l'endroit, et Louise Rochereau dite Lespérance, a 22 ans. Angèle, à 19 ans, est mineure et a dû obtenir le consentement de son tuteur, Augustin Grenier. Les époux ont obtenu dispense de l'évêque de Québec pour leur lien de parenté - ils sont parents du 3e au 4e degrés. Notre Pierre et Alexandre Parent sont témoins pour Angèle, alors que Simon a opté pour son père et son oncle François Parent. Chose étrange, alors qu'à son mariage en 1824 Pierre signe clairement son nom, dans l'acte de mariage de sa soeur Angèle le prêtre écrit "que tous ont déclaré ne savoir signer"...

 

1828:

Pierre a 26 ans lorsqu'il est nommé parrain de la petite Hermine Filiau, fille de son frère Jacques et de Luce Blais, le 28 janvier 1828, à Beauport. La marraine est Marie Coulombe. Il s'agit probablement de la grand-mère maternelle de la petite. Hermine est la première née du couple Jacques Filiau et Luce Blais. Notons que l'on retrouve la signature de Pierre au bas du document. À 22 ans, la petite épousera Théodore Giroux, un menuisier de Beauport.

En décembre, le 20, plus précisément, naît le petit Cléophas, fils de Pierre et Marie Louise. Il est leur troisième enfant. Baptisé le même jour, il a pour parrain son oncle Jacques Filliau et pour marraine Fleurette Rocheleau dite L'Espérance. J'ignore qui est celle-ci sinon qu'elle ne peut qu'avoir un lien de parenté avec la mère de l'enfant. Possiblement une cousine.

 

1829:

À Beauport, le 24 février 1829, Luce, la soeur de Pierre, épouse Louis Parent. Louis, fils de Louis et de défunte Marie Angélique Bélanger, a 23 ans, alors que Luce en a 26. On mentionne, présents à la cérémonie, Charles Parent, l'oncle de l'époux, ses frères Charles et François, son cousin Alexandre Parent; ainsi que Joseph et Pierre Filiau, les frères de Luce.

Pierre est de nouveau parrain, le 15 novembre suivant. Cette fois, d'Éléonore Parent, la fille de sa soeur Angèle et de Simon Parent. La marraine est Louise Rochereau (Rocheleau), l'épouse de Pierre. La petite Éléonore est la deuxième enfant du couple Simon Parent et Angèle Filiau. Elle épousera Pierre Célestin Marcoux à 17 ans, le 9 février 1847, à Beauport. Pierre Célestin sera marchand.

 

1830:

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Pierre et Marie Louise accueillent un autre fils, le 24 septembre 1830: le petit Polycarpe. Quatrième enfant né du couple, il est baptisé le lendemain à Beauport devant ses parrain et marraine: son oncle par alliance Jacques Parent et sa tante paternelle Luce Filiau.

 

La trentaine:

1831:

L'index du notaire Fabien Ouellet de Québec indique que, le 8 janvier 1831, Pierre Filiau, Joseph Filiau, Pierre Parent et son épouse Rosalie Filiau vendent à François Binet. Plus de détails lorsque l'acte sera disponible.

Le 21 octobre suivant, l'index du notaire Fabien Ouellet de Québec indique une rétrocession de Pierre Filiau à Charles Rocheleau.

Puis le 2 novembre, l'index du notaire Fabien Ouellet de Québec indique un bail à ferme de Pierre Filiau à Philippe Vautier. 

 

1832:

Le 3 janvier 1832, l'index du notaire Fabien Ouellet indique une quittance de Pierre Filiau à Charles Rocheleau.

Pierre, toujours cordonnier, voit arriver sa fille Domitille le 14 avril suivant. Elle est baptisée le même jour à Beauport. Elle a pour parrain Jean Baptiste Binet et pour marraine sa tante Angèle Filiau.

 

1834:

Pierre a 33 ans lorsque naît son fils Narcisse, le 19 juillet 1834. Baptisé le lendemain à Beauport, il a pour parrain son oncle Simon Parent et pour marraine sa tante Luce Blais.

Le 26 septembre suivant, l'index du notaire André-Charles Vallée indique une quittance de Pierre Filiau en faveur de Pierre Parent. 

 

1835:

L'index du notaire Fabien Ouellet de Québec indique un résiliation impliquant Pierre Filiau et Philippe Vautier, le 26 mai 1835.

À l'église de Beauport, le 29 décembre suivant, Pierre est parrain d'Edouard Sylvain Parent, fils de sa belle-soeur Henriette Rocheleau et Jacques Parent. Henriette Bélanger est la marraine.

 

1836:

Le fils de Pierre et Marie Louise, Louis Edouard, vient au monde le 4 janvier 1836. Il est le septième enfant du couple. Il est baptisé le lendemain à Québec, dans l'église Notre-Dame, devant Louis Parent et Esther Bélanger.

Joseph Binet, l'oncle de Pierre, décède à Beauport le 23 septembre suivant. Il a 82 ans. L'aîné des frères et soeurs de la mère de Pierre, Joseph voit le jour le 17 décembre 1753. À l'âge de 29 ans, il épouse Marie Geneviève Garnier à Beauport. Il était cultivateur. Il est enseveli dans le cimetière de Beauport le 27 septembre.

 

1838:

Nouvelle naissance chez Pierre et Marie Louise, le 22 avril 1838. C'est un garçon qui est baptisé Georges Napoléon, le même jour, à Beauport, devant Louis et Marie Marcoux.

 

1839:

1839_S_JACQUES_FILIAU

Une bombe tombe sur la famille Filiault le 26 octobre 1839. En effet, Jacques, le frère de Pierre, meurt accidentellement. Il a 33 ans et laisse derrière lui son épouse, Luce Blais, et huit enfants, dont la plus jeune a 8 mois. Né en 1806, il devint orphelin de mère à 9 ans et orphelin de père à 13 ans. Maçon de profession, il épousa Luce Blais à l'âge de 21 ans. Ses obsèques sont célébrées le 28 octobre devant David Giroux et Charles Rocheleau, témoins.

Selon certains recensements, Marie Viriginie, fille de Pierre et Marie Louise serait née en 1839. Mais je n'ai jamais trouvé son acte de baptême.

 

1840:

Marie Louise donne à Pierre une petite fille, le 21 avril 1840. Elle est baptisée Marie Angèle, le même jour, à Beauport. Elle a pour parrain et marraine Charles Giroux et Marie Angèle Rainville. Avec le temps, je me suis demandé si la fillette supposément née en 1839 et désignée Marie Virginie, pour qui j'ai trouvé plusieurs documents sauf l'acte de baptême, et Marie Angèle, pour qui je n'ai trouvé QUE l'acte de baptême, n'est pas une seule et même personne... Éventuellement, cette personne n'est désignée que comme Marie Filiau.

Le Canadien (Québec)
15 juin 1840
page 4, colonne 1

À LOUER
ET POSSESSION DONNÉE IMMÉDIATEMENT.
    Une superbe maison à deux étages située dans la paroisse de Beauport et près de l'Église, avec un superbe jardin, appartenant à NAZAIRE AUBUE. S'adresser au Notaire soussigné ou à Pierre Filiau sur les lieux.
FABIEN OUELLET.
    Québec, 29 Mai 1840.

Le 19 septembre suivant, l'index du notaire Charles Dugal, de Québec, indique une obligation de Pierre Filiau envers A. Derousselle. Plus de détails lorsque l'acte sera disponible.

Puis, le 3 novembre, l'index du notaire Charles Dugal indique un bail à loyer de Charles Binet à Pierre Filiau.

 

La quarantaine:

1841:

Le Canadien (Québec)
19 juillet 1841
page 4, colonne 1

Les vente ont lieu à la porte de l'église des lieux où sont situés les immeubles ou au bureau du Shérif, lorsqu'il n'y a pas d'église.
VENTES PAR LE SHÉRIF.
C'est à savoir: AVIS est par le présent donné, que les terres et héritages sous-mentionnées on été saisis et seront vendus aux temps et lieu respectifs tel que mentionné ci-bas. Toutes personnes ayant des réclamations sur iceux sont par le présent requises de les faire connaître suivant la loi; toutes oppositions afin d'annuler, afin de distraire ou afin de charge, excepté dans le cas de Venditioni Exponas, dans lesquels cas la loi ne permet pas telles oppositions, sont requises d'être filées au bureau du shérif avant les quinze jours qui précéderont immédiatement le jour de la vente; les oppositions afin de conserver peuvent être filées en aucun temps dans les deux jours après le retour de l'Ordre (Writ.)
RATIFICATIONS
TOUTES les personnes qui peuvent ou prétendent avoir quelques privilèges ou hypothèques, en vertu d'aucun titre, ou par tout autre moyen quelconque dans ou sur les propriétés ci-dessous sont requises de signifier par écrit leurs oppositions, et de les filer au Bureau du Protonotaire, huit jours au moins avant le jour fixé pour la demande de ratification, à défaut de quoi elles seront pour toujours forcloses du droit de le faire.
RATIFICATIONS.
DISTRICT DE QUÉBEC.
Acquéreurs.        Vendeurs.                        Immeubles.                                Où situés.    Date de R.
Simon Bédard    Pierre Filiau et épouse    Terrain sur la rivière Beauport    Beauport    1 Octobre.

Le 27 décembre 1841, l'index du notaire Charles Dugal indique un échange entre Pierre Filiau, François Deguire et Jean Baptiste Grénier.

 

1842:

Le 4 avril 1842, l'index du notaire Charles Dugal indique un échange entre Pierre Filiau et François Parent fils.

Puis, le 12 avril, l'index du notaire Charles Dugal indique une quittance de Pierre Filiau à François Parent, en rapport à l'échange du 4 avril.

Treize jours plus tard, soit le 23 avril, la petite Adèle, fille de Pierre et Marie Louise, voit le jour. Elle est baptisée le lendemain à Beauport. Elle a pour parrain Olivier Terrien et pour marraine Marie Anastasie Parent. 

1843:

 Le Journal de Québec (Québec)
18 février 1843
page 2, colonne 1

PAROISSE DE BEAUPORT.
    À une assemblée des habitants de cette paroisse, tenue en la salle publique de la dite paroisse, lundi le treize du présent mois de février, pour adopter une adresse de félicitation à Son Excellence Sir Charles Bagot, approuvant son administration, et exprimant la douleur que nous avons éprouvée sur l'état alarmant de sa santé, Alexis Gravel, écuyer, capitaine de milice, fut appelé à la présidence, et Félix de Valois Dugal, gentilhomme, étudiant en droit, fut nommé secrétaire, et après une grand'messe solennelle d'actions de grâces que les habitants de cette paroisse firent chanter ce jour-là, au son des cloches et de la musique avec un grand concours du peuple, pour Son Excellence, la résolution et l'adresse suivantes furent agréées:
    Proposé par Alexis Dérousselle, écuyer, secondé par Charles Dugal, écuyer, notaire:
    1. Que cette assemblée, comme celle des autres localités canadiennes, remplie d'un profond respect pour Son Excellence le gouverneur-général, croit devoir exprimer la douleur et l'anxiété que lui a causée l'état précaire de la santé de Son Excellence, mais que rassurées maintenant sur une existence si précieuse, elle sent le besoin de le féliciter sur sa convalescence et de prier pour un prompt rétablissement.
    2. Qu'elle approuve et croit devoir applaudir aux actes récents du haut personnage que la Providence semble avoir placé pour faire renaître dans les coeurs canadiens l'espérance presque perdue de conserver leurs institutions, leur langue et leurs droits.
    3. Qu'une humble adresse exprimant les voeux de cette assemblée soit remise entre les mains de l'honorable Etienne Parent, greffier du conseil exécutif, pour être par lui présentée à Son Excellence Sir Charles Bagot.
    4. Qu'un comité de vingt membres soit nommé pour signer la dite adresse, et que les personnes ci-après, savoir: Alexis Derousselle, écuyer, conseiller; Vincent Bélanger, écuyer; Paul Rainville, écuyer; Charles Dugal, écuyer, notaire; MM. Jean Pepin dit Lachance, Louis Parent, Charles Giroux, Jean-Marie Parent, Henri Vallée, Charles Parent, Jean Rainville, Pierre Filiau, J. L'Espérance, F. Poulin, E. Cambré, C. Maheu, J. Lefebvre, H. Langevin, Alexis Gravel, écuyer, président, et Félix de Valois Dugal, secrétaire, composent le dit comité, et que MM. le président et secrétaire de cette assemblée signent conjointement avec le dit comité la dite adresse.
(...)

1844:

Pierre est toujours cordonnier à Beauport lorsque naît sa fille Marie Vitaline Théodora, le 30 avril 1844. Son frère Polycarpe et sa soeur Luce lui servent de parrain et marraine, le même jour, à Beauport. Marie Louise a alors 39 ans.

 

1846:

L'année 1846 est marquée par la mort. D'abord, celle de  Marie Vitaline Théodora, le bébé de Pierre et Marie Louise, le 28 février. La petite a 1 an et 10 mois. Ses funérailles sont célébrées le 2 mars à Beauport.

Puis, à l'automne, le 26 octobre, toujours à Beauport, meurt Marie Louise Binet, la tante maternelle et marraine de Pierre. Elle a 81 ans. Née à Beauport en 1765, elle a épousé Pierre Garnier-Grenier à l'âge de 20 ans. Elle est ensevelie le 30 octobre dans le cimetière de Beauport devant son fils Pierre et Michel Giroux.

 

1847:

Pierre Parent, le beau-frère de Pierre, l'époux de sa soeur Rosalie, décède à Beauport le 6 juin 1847. Il a 56 ans. Né à Beauport le 13 juin 1790, il épouse la soeur de Pierre à l'âge de 27 ans. Ensemble, ils ont dix enfants. Pierre Parent était maçon de profession.

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  Un mois plus tard, le 6 juillet, Louise Angélique, la fille de Pierre et Marie Louise, épouse Alexis Rocheleau dit Lespérance à Beauport. Elle a 20 ans. Alexis, quant à lui, est un cultivateur de 23 ans. Il est le fils de Louis Rocheleau dit Lespérance et de défunte Marie Pélagie Bélanger. Les pères des époux sont témoins de l'événement. Au bas du document, on trouve les signatures de Pierre et de sa fille.

Le 16 décembre, l'index du notaire John Greaves Clapman, de Québec, indique un "titre nouvel de Pierre Filiau".

 

1850:

Le Journal de Québec (Québec)
2 janvier 1850
page 3, colonne 2

Avis Public.
VENTE DES TERRES SITUÉES EN LA PAROISSE DE BEAUPORT.
    ON donne avis que LUNDI le SEPTIÈME JANVIER prochain à ONZE heures précises À M. II sera procédé, à la demeure de défunte DAME VEUVE CLOUET, en la dite Paroisse de Beauport, à la vente par encan des Immeubles dépendants de sa succession et appartenant à ses légataires universels, savoir:
(...)
    2° Une autre terre située au même lieu, de figure irrégulière, aussi au coté Nord de la route du Bourg de Furgis, ayant un arpent, trois perches et un pied de front à la dite route, seize arpents et dix pieds de profondeur au côté Nord-Est, où il joint immédiatement le lot ci-dessus premièrement décrit; six arpents quatre perches et treize pieds du large à la profondeur, le long de la ligne d'Antoine Marcoux et dix-sept arpents une perche et quatorze pieds de profondeur, au côté Ouest; contenant une superficie de cinquante-sept arpents, trente trois perches et quarante ? pieds; bornée en front par la dite route du Bourg de Fargis en profondeur par le dit Antoine Maroux; joignant au côté Est au dit lot ci-dessus premièrement décrit et au côté Ouest à Pierre Filiau représentant Thomas Rocheleau, sans aucune bâtisse.
(...)

La tante de Pierre, Marie Madeleine Binet, décède le 31 janvier 1850. Elle a 86 ans. Née à Beauport en 1763, elle épousa Ignace Girard à l'âge de 22 ans. 22 ans plus tard, en 1807, elle devient veuve. Ses obsèques se déroulent à Beauport le 2 février devant Étienne Cambray et Louis Filiau. Ce dernier est possiblement le fils de Pierre.

Le 10 juin suivant, Pierre est parrain du petit Alexis Lespérance, son petit-fils, fils de sa fille Louise et d'Alexis Rocheleau dit Lespérance qui se fait appeler simplement Alexis Lespérance dans la vie de tous les jours. Marguerite Lespérance est sa marraine. J'ignore tout de la vie de l'enfant sauf qu'il décèdera à St-Grégoire-de-Montmorency à l'âge de 78 ans, et qu'il sera inhumé dans le cimetière de cet endroit, le 12 janvier 1929, devant Alphonse et Joseph Lespérance, ainsi que Charles Bédard et François Lafleur.

 

La cinquantaine:

1852:

Pierre a 51 ans lorsque décède sa belle-mère, Marie Angélique Langlois, à Beauport, le 29 décembre 1852. Née à Québec le 6 août 1772, elle a épousé Thomas Rocheleau dit Lespérance à 20 ans. Ensemble ils ont eu au moins 8 enfants dont deux seulement ont eu le temps de se marier et de fonder une famille. Angélique s'éteint à l'âge de 80 ans et est ensevelie le 31 décembre devant George Filiau - le fils de Pierre? - et Joseph Bitner.

 

1853:

Le premier février 1853, la famille se retrouve à l'église de Beauport pour le mariage de Domitille Filiau, fille de Pierre et Marie Louise, et Narcisse Grenier. Narcisse, fils majeur de feu Narcisse Grenier et d'Émilie Barbeau, est un maçon de Beauport. Domitille a pour témoins son père et son frère Louis. Narcisse, quant à lui, a choisi son frère Louis et son cousin Cléophas Barbeau.

 

1856:

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Une partie de la famille de Pierre et de Marie Louise est rendue dans les Cantons-de-l'Est en 1856, car c'est à Wotton que se marie leur fils Cléophas, le 4 février. Il a 27 ans et sa promise, Louise Dion, en a 22. Cléophas se dit alors cultivateur de Weedon. Louise est la fille de Joseph Dion et de Marie Josephte Pépin dite Lachance de "South Ham", Ham Sud. Les pères des époux sont présents à la cérémonie et leur servent de témoins. Il est intéressant de noter que ces Dion, tout comme les Filiault, sont originaires de Beauport.

Le 17 mai, à Beauport, décède Narcisse Grenier, gendre de Pierre et époux de sa fille Domitille. Il n'a que 32 ans. Marié depuis trois ans seulement, le couple n'a eu que deux enfants dont le second est mort pratiquement à la naissance. Il laisse donc derrière lui sa jeune veuve de 24 ans et sa petite fille de deux ans. Étienne Cambray et Ignace Girardin assistent aux obsèques, le 21 mai suivant.

Thomas Rocheleau, le beau-père de Pierre et père de Marie Louise, quitte ce monde le 22 septembre 1856, à l'âge vénérable de 88 ans. Cultivateur, il a épousé Angélique Langlois, à Beauport, à 25 ans. Thomas est veuf depuis presque quatre ans au moment de sa mort. Il est enseveli dans le cimetière de Beauport le 25 septembre devant Étienne Cambray et Ignace Girardin.

 

1858:

L'église de  Wotton voit le mariage d'un autre fils de Pierre et de Marie Louise, le 8 février 1858. Celui de Polycarpe et de Séraphine Dion, la soeur de l'épouse de Cléophas, frère de Polycarpe. Cléophas est d'ailleurs témoin pour son frère. J'ignore où se trouve Pierre pour l'occasion. Le père de Séraphine, quant à lui, est témoin pour sa fille. Polycarpe a 27 ans et Séraphine 22.

Peut-être Pierre était-il auprès de Marie Louise lors du mariage de Polycarpe, car cinq mois plus tard exactement, soit le 8 juillet, celle-ci meurt à Weedon, à l'âge de 54 ans. Né à Beauport le 3 juin 1804, Marie Louise épouse Pierre Filiault à l'âge de 19 ans. Ensemble, ils ont 11 ou 12 enfants. Elle est au début de la cinquantaine lorsque son mari se fait colon dans le 11e rang de Weedon et l'entraîne dans les Cantons-de-l'Est. La vie de colon est peut-être trop pénible pour la citadine qu'elle est... À Weedon, elle est loin de tout et de tous. Les trajets, ils faut les franchir à pied. A-t-elle pu seulement assister aux obsèques de son père, deux ans plus tôt? Quoiqu'il en soit, ses funérailles sont célébrées à Wotton, seule église du coin, le 10 juillet, devant Benjamin Lachance et André Martin.

 

La soixantaine:

1861:

J'ignore à quelles dates sont passés les "recenseux" pour le recensement de 1861. Mais autant je n'ai pu retrouver notre Pierre et sa famille lors de celui de 1851, autant je l'ai trouvé trois fois en 1861. D'abord à Weedon.

1861_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAU_WEEDON

 

Lors du recensement de 1861, la famille de Pierre habite Weedon. De toute évidence, le "recenseux" est passé avant son second mariage, car la famille se compose de Pierre (inscrit Pierre Philiau), cultivateur, né à Beauport, 60 ans;  ses enfants: Louis, 25 ans, cultivateur; George, 23 ans, cultivateur; Narcisse, 27 ans; Marie, 20 ans; Adelle, 18 ans; Policade (Polycarpe), 30 ans; l'épouse de Polycarpe, Cérafine (Séraphine) Dyon (Dion), 25 ans; tous nés à Beauport; les enfants de Polycarpe et Séraphine: Policabe (Polycarpe), 2 ans, né à Weedon; Louis P. et Marie, 1 an, nés à Weedon.

Autour d'eux il y a les familles de: Joseph Mackay; Joseph Bourque; John McCland; Trefflé Beaudry.

Je l'ai aussi trouvé à Ham Sud:

1861_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAU_HAM_SUD

Un Pierre Filiault (inscrit Peter Filliau), "miller" (meunier), résidant à Weedon, est inscrit au recensement de Ham Sud (dernière ligne). Notez le Wm Goddard, originaire d'Angleterre et résident d'Ascot, juste au-dessus de la ligne où apparaît Pierre. Il est fort probable qu'il s'agisse du père d'Elisa Goddard, la promise de Louis Edouard, fils de Pierre. (voir un peu plus loin, la même année)

Et enfin à Beauport:

1861_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAU_BEAUPORT

 Pierre Filiau, résident de HamS, 60 ans, veuf, cultivateur, apparaît parmi les noms cités chez Alexis Lespérance et Louise Filiau (fille et gendre de Pierre). De là à conclure qu'il est en visite chez sa fille lors du passage du "recenseux"... Ils sont une méchante gang dans la maison, dont Narcisse, fils de Pierre, qui semble accompagner son père; ainsi que Domitille et sa fille - fille et petite-fille de Pierre. Depuis la mort de son mari, Narcisse Grenier, peut-être Domitille et Émilie habitent-elles chez Alexis et Louise?

Aussi en 1861, plus précisément le 9 janvier, Louis Edouard, fils de Pierre et Marie Louise, épouse Elisa Goddard à l'église England Church de Dudswell. Leurs enfants seront baptisés dans cette religion. Certains, au moment de marier des catholiques, seront re-baptisés catholiques avant leur mariage.

Devant le notaire Picard de Wotton, le 4 février suivant, Pierre donne à ses fils Polycarpe, George et Louis des parcelles de 100 acres de terre. À Polycarpe, la partie nord du lot 2 du rang 11 de Weedon. À George, la partie sud dudit lot. À Louis, la partie nord du lot 3 du rang 11 de Weedon. 

Le 8 mars suivant, Pierre, 59 ans, qui endure mal le veuvage, épouse, dans l'église de Wotton, Marie Thibault, 27 ans. Elle est la fille de Jean Baptiste Thibault, un cultivateur de St-Camille, et de Rosalie Roby dite Sanschagrin. L'acte de mariage précise que Pierre est alors de St-Camille. Les témoins sont Jean Baptiste Thibault, le père de la mariée, et Edouard Thibault. Est-il étrange de ne pas voir de Filiault accompagnant Pierre?

[ACTE DE MARIAGE-PIERRE ET MARIE THIBAULT]

Pour couronner cette année chargée, naît à Weedon, le 9 décembre, un premier enfant pour Pierre et Marie. Il est baptisé Pierre, dans l'église de Wotton, le 29 décembre suivant, devant son parrain et demi-frère, Polycarpe, et sa marraine, Séraphine Dion, l'épouse de Polycarpe.

 

La soixantaine:

1863:

L'année 1863 commence comme s'était terminée 1861. C'est-à-dire par la naissance d'un fils pour Pierre et Marie. Né le 8 janvier à Weedon, il est baptisé le 11 à Wotton. Son demi-frère, Cléophas Filiault, est son parrain, alors que sa marraine est sa grand-mère maternelle, Rosalie Sanschagrin.

Le 14 mars suivant, décède Jean Baptiste Thibault, père de Marie et beau-père de Pierre. Il a 69 ans. Cordonnier à Québec, en 1814, il épouse Marie Tardif. Marie décède et Jean Baptiste épouse, toujours à Québec, le 24 janvier 1826, Rosalie Roby dite Sanschagrin. Notre homme est toujours cordonnier à Québec. La petite famille continue de vivre à Québec pendant six ou sept ans, puis on la retrouve à St-Sylvestre de Lotbinière, en 1833, où naît Marie, ainsi que cinq autres enfants. Seize ans s'écoulent sans que je trouve trace de la famille. Puis, au recensement de 1861, la voilà à Ham Sud. De toute évidence, la frontière entre St-Camille et Ham Sud restait floue à l'époque. Lors du mariage de sa fille en 1861, on le dit de St-Camille et lors du recensement de cette même année, on le dit de Ham Sud. Allez savoir! Autre disparité: l'acte de sépulture dit qu'il avait environ 79 ans, alors qu'en se fiant au recensement de 1861, il n'aurait eu que 69 ans. 

Jean Baptiste est enseveli le 21 mars à St-Camille... Je crois que c'est l'époque où il n'y avait qu'une seule église pour les deux municipalités de St-Camille et de Ham Sud... Elle était plus ou moins à mi-chemin des deux villages. Témoins aux funérailles: Auguste Geoffroi et André Martin.

Pierre et son fils Narcisse se retrouvent devant le notaire Picard de Wotton, le 15 mai suivant, où Pierre fait donation à son fils Narcisse de la partie sud du lot 2 du rang 11 de Weedon. Cela implique qu'il l'a retirée à son fils George, à qui il l'avait donnée en 1861.

 

1865:

La petite Olivine, fille de Pierre et Marie, vient au monde le 27 avril 1865. Elle est le troisième enfant du couple. Elle est baptisée à Wotton le 7 mai suivant. Son parrain est Tancrède Huot et sa marraine, sa demi-soeur, Marie Filiault.

 

1866:

Pierre a 65 ans lorsque naît sa fille Emma, le 24 juin 1866, à Weedon. Son parrain, Ignace Dion, et sa marraine, Aurélie Bourque, la présentent au curé de Wotton, le 8 juillet suivant.

 

1867:

La fille de Pierre, Marie Virginie, qui se fait appeler simplement Marie, épouse George Lambert, un cultivateur de Weedon, le 4 mars 1867, à Wotton. George est le fils d'Olivier Lambert et de Julie Lefebvre de St-Joseph de Beauce. Ses parents n'ont probablement pas fait le voyage, car les témoins de la cérémonie sont le père et le frère de la mariée, Pierre et Cléophas. George a 31 ans et Marie 28.

Le 17 septembre suivant, Adèle se marie à son tour, aussi dans l'église de Wotton. Elle épouse François Xavier Couture, un cultivateur de Ham Sud, fils de défunt Jean Couture et de Rosalie Houde. Pierre est témoin pour sa fille, alors que l'époux a choisi son beau-frère, Basile Bureau.

Puis, en novembre, le 29, naît mon arrière grand-père, Georges Filiault. Son acte de baptême, signé le 15 décembre suivant, indique que ses parents sont de Ham Sud alors que les actes de mariage de Marie et Adèle mentionnent clairement que Pierre est de Weedon. Les frontières étaient vraiment floues, à cette époque, dans la région. Baptisé Georges Napoléon, mon arrière grand-père a pour parrain son demi-beau-frère, George Lambert (l'époux de sa demi-soeur Marie), et pour marraine sa demi-belle-soeur, Louise Dion (l'épouse de son demi-frère Cléophas).

 

1869:

Les jumelles, Léa et Malvina, filles de Pierre et Marie, naissent le 4 mars 1869. Elles sont baptisées à St-Camille, le 11 mars suivant. Léa a pour parrain et marraine Onésime Dion et Lumina Bourque. Pour Malvina, on a choisi pour parrain le Député Régistrateur Stanislas Darche et pour marraine Oré Duplain.

 

1870:

Le 8 avril 1870, Pierre Filiault et son fils George (le grand, celui né en 1838, car l'autre George, mon arrière grand-père, n'a alors que 3 ans), se retrouvent chez le notaire Jean Azarie Archambault de Sherbrooke.

L'acte précise que Pierre est du canton de Weedon alors que son fils George est maintenant du canton d'Ascot.

D'un commun accord, George rétrocède à son père la partie que celui-ci lui avait donné, en 1861, dans un acte passé devant le notaire Picard. C'est-à-dire la moitié Sud, tout le long du lot no 3 dans le onzième rang de Weedon, avec les bâtisses qui y sont bâties. En échange, Pierre remettra 100$ à George dès que Pierre vendra le lot ou, sinon, George aura le droit d'exiger la somme à la mort de son père. Pour garantir le paiement, Pierre hypothèque ledit terrain en faveur de son fils.

Il y a ici confusion... Dans l'acte de 1861, Pierre donnait à George la partie Sud du lot 2 du rang 11 de Weedon. Partie qu'il a redonné à Narcisse en 1863. Et voilà, qu'en 1870, George rétrocède à son père la partie Sud du lot 3. Ai-je raté quelque chose quelque part?

Le 11 juillet suivant, la soeur de Pierre, Angèle, quitte ce monde, à l'âge de 62 ans. Elle semble avoir passé toute sa vie à Beauport. Née en 1808, elle épouse Simon Parent à l'âge de 19 ans. Ensemble, ils ont au moins 12 enfants, entre 1828 et 1849. Devant les témoins Charles Vallée et Alexandre Parent, Angèle est ensevelie le 13 juillet.

 

De 70 à 80 ans:

1871:

Le beau-frère Simon Parent, veuf d'Angèle Filiau, la soeur de Pierre, n'aime pas être veuf. Même pas six mois se sont écoulés depuis le décès de sa femme qu'il se remarie. Cette fois, à St-Joachim, le 31 janvier 1871, avec Marie Divine Bolduc. Elle est la fille de Pierre Bolduc et de défunte Marie Charlotte Simard.

1861_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAU_WEEDON

Lors du recensement de 1871, la famille de Pierre Filiau habite le 11e rang de Weedon. Elle se compose de Pierre, 70 ans, fermier et cordonnier; son épouse Marie, 38 ans; leurs enfants: Pierre, 9 ans; Edouard, 8 ans; Olivine, 6 ans; Emma, 5 ans; George, 3 ans; Marvina et Léa, 2 ans. Autour d'eux, les familles de: Robert Mackay, Antoine Auger, George Lambert, William Mackay, John Thompson.

Un autre fils voit le jour, pour Pierre et Marie, le 25 octobre 1871. Le petit est baptisé Achille, le 19 novembre suivant, à St-Camille. Il a pour parrain Noël Michel, et pour marraine Adéline Robitaille. Fait cocasse, dans la famille on prononcera son prénom "Archille".

L'année se termine avec un décès. Celui de Rose Rosalie, la soeur de Pierre. Elle s'éteint en effet le 20 décembre 1871, à Beauport, à l'âge de 76 ans. Elle est veuve depuis 22 ans. Née en 1795, elle épouse Pierre Parent le 14 juillet 1817, à l'âge de 22 ans. Le temps presse, car leur fils Pierre voit le jour le 9 novembre de la même année. Neuf autres enfants naîtront de leur union. Les funérailles de Rosalie sont célébrées le 22 décembre. Cléophas et Thomas Giroux en sont témoins.

 

1873:

À Beauport, le premier juin 1873, décède la soeur de Pierre, Luce. Elle a 70 ans. Née en 1802, elle épouse Louis Parent à l'âge de 26 ans. Je n'ai trouvé que 4 enfants pour le couple. J'imagine toutefois qu'il y en a d'autres qui n'ont pas été baptisés à Beauport. Les funérailles sont célébrées le 3 juin, à Beauport.

Le 28 septembre, naît Georgiana, fille de Pierre et Marie. Baptisée à St-Camille le 13 octobre, elle a pour parrain et marraine Cyril Longval et Marguerite Vallée. À ce que je sache, c'est le dernier enfant du couple. Marie a alors 39 ans.

 

1876:

Le premier mars 1876, à Ham Sud, décède Emma, fille de Pierre et Marie. Elle n'a pas encore dix ans. 

«Le 3 mars 1876, nous prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière de St-Joseph de Ham-Sud le corps de Emma décédée avant hier à l'âge de dix ans, fille du légitime mariage de Pierre Filiault cultivateur et de Marie Thibeault de St-Joseph de Ham Sud. Présents George Lansled et Moise Moreau qui n'ont su signer. F Venant charest prtre»

 

1878:

À Beauport, Simon Parent, le beau-frère de Pierre, quitte ce monde. Il a 73 ans. Né en 1805 à Beauport, il eut pour parrain son oncle Thomas Rocheleau, le père de Marie Louise, la première épouse de Pierre. À l'âge de 22 ans, il épouse Angèle Filiault, la fille de Pierre. Six mois après le décès de celle-ci, en 1870, il se remarie avec Marie Divine Bolduc. Cultivateur, il semble avoir passé toute sa vie à Beauport. Il est enseveli le 10 mai à Beauport devant Isidore Giroux et Edmond Langevin.

 

Les dernières années:

1881:

Recensement 1881

Au recensement de 1881, on retrouve Pierre Filiault et sa famille à Ham Sud (67e maisonnée). Pierre déclare être fermier et avoir 81 ans (il en a 80). Sa femme, Marie, dit en avoir 44. Ils habitent avec 8 de leurs enfants: Pierre, 19 ans; Edouard, 18 ans; Olivine, 15 ans; Georges, 13 ans; Malvina, 12 ans; Léa, 12 ans; Achille, 9 ans; et Georgina, 7 ans. Seules Malvina et Léa fréquentent l'école.

Leurs voisins de la maisonnée 66 sont Robert Mackay, 40 ans, fermier, méthodiste; sa femme Elizabeth, 35 ans; et leurs 5 enfants: Chilley, 13 ans; Alexander, 11 ans; Thomas, 9 ans; Elizabeth, 7 ans; et Henry, 5 ans. Les enfants fréquentent tous l'école, sauf Henry.

À la maisonnée 68, on retrouve Georges Lambert, 45 ans, fermier; sa femme Marie, 39 ans; et leurs 8 enfants: Cornélie, 13 ans; Léa, 12 ans; Georges, 10 ans; Alfred, 9 ans; Alphonse, 8 ans; Napoléon, 3 ans; Arsène, 1 an; et Marie, 5 ans.

1881_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAU_HAM_SUD

1881_RECENSEMENT_PIERRE_FILIAULT_HAM_SUD_2

Le 18 juin, à Beauport, décède Joseph, frère de Pierre, à l'âge de 83 ans. Né à Québec en 1798, il épouse Marie Giroux à l'âge de 22 ans, à Beauport. Il est alors journalier. Ensemble, ils ont 10 enfants. Un de ses fils, Pierre Amédée, meurt noyé, en 1840. Il n'a que 2 ans. Joseph semble avoir été journalier toute sa vie. Il est enseveli le 21 juin dans le cimetière de Beauport. Témoins: Isidore Giroux et Léon Richard.

 

1882:

Marie Giroux, l'épouse de Joseph Filiault, le frère de Pierre, ne tarde pas à suivre son mari dans le trépas. Après 8 mois de veuvage, elle s'éteint à son tour, le 26 février 1882, à Beauport. Elle a 83 ans. Ses funérailles sont célébrées le 28 février devant Joseph Binet et Ignace Girardin.

 

1884:

Autre décès en 1884. Celui de la brue de Pierre, Louise Dion, l'épouse de son fils Cléophas. Elle quitte ce monde le 27 avril, à Ham Sud. Elle a environ 50 ans. Ses obsèques se déroulent le 29 avril, à Ham Sud, devant Onésime Dion et Cléophas.

 

1886:

FILIAULT_OLIVINE

 

DARVEAU_EDMOND

Pierre a 85 ans lorsque sa fille Olivine, 21 ans, épouse Edmond Darveau, 27 ans, le 15 novembre 1886, à Ham Sud. Edmond est un cultivateur de St-Camille. Cest Cléophas, le demi-frère d'Olivine, qui lui sert de témoin pour l'occasion. Edmond, lui, a choisi son frère Arthur. François Xavier Couture, l'époux d'Adèle, la demi-soeur d'Olivine, est aussi présent et signe au bas de l'acte de mariage.

 

1888:

Jacques Parent, le beau-frère de Pierre, décède le 20 mai 1888, à Beauport. Il a 84 ans. Né à Beauport en 1803, il épouse Henriette Rocheleau dite Lespérance à l'âge de 22 ans. Henriette est la soeur de Marie Louise, la première épouse de Pierre. J'ai trouvé 9 enfants pour Jacques et Henriette. Tous nés à Beauport entre 1826 et 1842. Jacques était cultivateur. Il est enterré le 22 mai dans le cimetière de Beauport devant Isidore et Léon Giroux.

Cinq mois plus tard, Henriette Rocheleau, l'épouse de Jacques Parent, va le rejoindre. Elle s'éteint le 23 octobre, à l'âge de 82 ans, et est ensevelie le 25 octobre.

  

1890:

À l'âge de 89 ans, le 24 juillet 1890, à Ham Sud, décède Pierre Filiault. Le 26, on peut lire dans le registre de la paroisse:

1890_S_PIERRE_FILIAULT__MARIE_THIBAULT_

"Le 26 juillet 1890 nous prêtre curé soussigné avons inhumé dans le cimetière de cette paroisse le corps de Pierre Filliault décédé le 24 du mois courant à l'âge de 89 ans, époux de Marie Thibeaut. Étaient présents à l'inhumation Cléophas Filiau cultivateur de cette paroisse, fils du défunt, et François Xavier Couture, cultivateur de la paroisse de Saint-Camille, son gendre qui n'ont pu signer avec nous. Lecture faite.

Oeul LeBel Ptre."

Mon arrière arrière grand-père, Pierre Filiault, a eu une longue vie bien remplie. Il laisse derrière lui de très nombreux descendants répartis à la grandeur de l'Amérique du Nord. En terminant, jetons un coup d'oeil sur ce que sont devenus ses enfants et sa deuxième épouse:

 

Louise Angélique:

Née le 4 janvier 1827 à Beauport, elle épouse Alexis Rocheleau dit Lespérance à l'âge de 20 ans. Je leur ai trouvé 12 enfants, nés à Beauport. J'ai perdu leur trace après le recensement de 1871, qui disait:

Lors du recensement de 1871, la famille d'Alexis (inscrit Alexis Lespérance), habite Beauport. Elle se compose d'Alexis, 47 ans, cultivateur; de son épouse Louise, 44 ans; de leurs enfants: Alexis, 21 ans; Napoléon, 20 ans; Eugénie, 16 ans; Marie, 15 ans; Mélina, 14 ans; Ludivine, 13 ans; Narcisse, 10 ans; Joseph, 8 ans; Alfred, 7 ans; et Alphonse, 3 ans. Autour d'eux on trouve les famille d'Antoine Lortie; Samuel Lortie; Pierre Antoine Deblois; David Grenier.

 

Cléophas:

Né à Beauport en 1828, il épouse Louise Dion à Wotton, à l'âge de 27 ans. J'ai trouvé 9 ou 10 enfants au couple. Il a 55 ans lorsque meurt sa femme. Cultivateur à Ham Sud, il s'éteint à l'âge de 76 ans, en 1905. Il est enterré dans le cimetière de Ham Sud.

 

Polycarpe:

Né en 1830 à Beauport, il épouse à Wotton Séraphine Dion, à l'âge de 27 ans. Cultivateur dans le 11e rang de Weedon en 1861, on le retrouve "Laborer" à Bromptonville, lors du recensement de 1871. Puis il déménage sa famille aux États-Unis, à Lewiston, Maine. C'est là que meurt son fils Francis en 1886, et aussi là que meurt Polycarpe le 23 mai 1897.

 

Domitille:

Née en 1832, elle a 20 ans lorsqu'elle épouse Narcisse Grenier, à Beauport. Veuve à 24 ans, elle ne se remariera jamais. En 1861, on la retrouve chez sa soeur Louise et en 1881, elle habite à Beauport avec sa fille et son gendre. Domitille décède à Beauport le 25 janvier 1891. Elle a 58 ans.

 

Narcisse:

Né à Beauport le 19 juillet 1834, je perds sa piste après la donation que lui fait son père en mai 1863.

 

Louis Edouard:

Né en 1836 à Beauport, il a 25 ans lorsqu'il épouse Elisa Goddard à Dudswell. La même année, il reçoit en donation un demi-lot de terre de son père dans le 11e rang de Weedon. En 1866, selon l'index du notaire Daniel Thomas de St-François, Louis a acheté de William Goddard. William Goddard est son beau-père. Puis en 1871:

Lors du recensement de 1871, la famille de Louis Filiault est dans le canton d'Ascot, comté de Sherbrooke. La famille se compose de Louis, 35 ans, cultivateur, Eliza, son épouse, 29 ans; et leurs enfants: Clarissa, 9 ans, George, 7 ans; Alma, 5 ans; Annie, 3 ans; Gertrude, 7 mois (née en septembre).

Notons qu'ils sont voisins de la famille de William Goddard, 59 ans (probablement le père d'Eliza). Aussi autour d'eaux, les familles de: Paul Bourke, 65 ans; Mrs S Goddard, 26 ans; John Baptist Bell, 59 ans; Remi Cotie et Peter Cotie.

Le 12 octobre 1874, devant le notaire Edward Pellew Felton, du district de St-François, un protêt divise Louis Filiault et la Eastern Township Bank.

Lors du recensement de 1881, la famille de Louis Filiault habite le canton d'Ascot, comté de Sherbrooke. Elle se compose de: Louis, 45 ans, cultiviateur, son épouse Eliza, 38 ans; leurs enfants: George, 17 ans; Alma, 15 ans; Anna, 12 ans; Emilie, 10 ans; Charles, 8 ans; Arthur, 5 ans; et Richard, moins d'un an.

Autour d'eux, les familles de Joseph Blanchard; Damien Dupont; Moïse St-Cyr; Noël Bourque; François Garand; Urbain Boisvert; Joseph Nadeau.

Le recensement de 1891 placa la famille de Louis Filiault dans le district 188 du comté de Sherbrooke, ce qui semble correspondre au canton d'Ascot. Par d'autres document on sait qu'ils sont à Ascot Corner, à l'époque.

La famille se compose de Louis (inscrit comme Louis Philiault), 55 ans, cultivateur sachant lire et écrire; son épouse Eliza, 49 ans; leurs enfants: Eddie, 15 ans; Richard, 10 ans; Emma, 23 ans et Eva, 7 ans. Autour d'eux, les famille de: William Goddard, 48 ans; William Goddard, 79 ans; Dame Joseph Lambert, 64 ans; Alfred Gendreau, 26 ans; Joseph Biron, 73 ans; John McCload, 45 ans; Henri Cyr, 39 ans; Joseph Cyr, 62 ans; Alfred Cyr, 24 ans.

Louis s'éteint le 14 juin 1898, à Ascot Corner. Il a 62 ans.

 

George Napoléon:

Né à Beauport en 1838, Je perds sa trace après la rétrocession du lot à son père en 1870.

 

Marie Angèle/Marie Virginie:

S'il s'agit d'une seule et même personne, alors elle est née à Beauport en 1840. Elle épouse George Lambert à Wotton, à l'âge de 28 ans.

Lors du recensement de 1881, la famille de George Lambert habite Ham Sud. Elle se compose de George, 45 ans, cultivateur; son épouse Marie, 39 ans; leurs enfants: C? (13 ans); Léa, 12 ans; George, 10 ans; Alfred, 9 ans; Alphonce, 8 ans; Napoléon, 3 ans; Arsène, 1 an; Marie, 5 ans.

Autour d'eux on trouve des Filiau, des Mackay, des Shorton, des Gorham.

Marie décède le 8 octobre 1914. Elle est inhumée le 10 dans le cimetière de Ham Sud.

 

Adèle:

Née à Beauport en 1842, elle a 20 ans lorsqu'elle épouse François Xavier Couture à Wotton. Leurs premières années ensemble, ils les passent aux États-Unis, car c'est là que naissent leurs enfants entre 1868 et 1875. En 1879, ils sont à St-Camille, où naît leur fils André Arthur.

Lors du recensement de 1881, la famille de Françoix Xavier Couture, inscrit comme Xavier Couture, habite St-Camille. Elle se compose de Xavier, 38 ans, cultivateur, de son épouse Adèle, 39 ans; de leurs enfants: Anrienne (Henriette?), 13 ans; Edouard, 8 ans; Francis, 6 ans (tous trois nés aux USA); et Arthur, 2 ans, né au Québec.

Autour d'eux il y a des Désilet, des Godbout, des Pinard.

Lors du recensement de 1891, la famille de FX Couture habite St-Camille. Elle se compose de Xavier, 48 ans, cultivateur; de son épouse Adèle, 49 ans; de leurs enfants: Harienne, 22 ans; Eddy, 17 ans; Francis, 15 ans; Arthur, 11 ans; Ernest, 5 ans.

Autour d'eux, les familles de: Antoine Drouin, Antoine Pinard, Francis Martin (mon arrière grand-père); L. Cloutier; Ephrem St-Michel; Bazile Durand; C. Robichaud; Narcisse Marchand.

Lors du recensement de 1901, la famille de FX Couture habite St-Camille. Elle se compose de F.X., 58 ans, 6 mars 1843; son épouse Adèle, 48 ans; 11 avril 1842; de leurs fils: Arthur, 21 ans, 10 novembre 1878; et Ernest, 15 ans, 6 août 1885.

Autour d'eux, les familles de: Adolphe Pinard; Joseph Bonhomme; Antoine D? fils; Edmond Pinard; ? Durand; G.C. Beaulieu

Adèle s'éteint à St-Camille le 11 avril 1920. Elle a 77 ans. À ce moment, elle est veuve depuis 12 ans.

 

Pierre:

Né le 9 décembre 1961, je perds sa trace après le recensement de 1881, où il vit chez ses parents à Ham Sud.

 

Edouard:

FILIAULT_EDOUARD

Né dans le canton de Weedon en 1863, il vit à Ham Sud avec sa mère, ses frères et soeurs lors du recensement de 1891. Il a alors 28 ans. Puis je le perds de vue pendant plusieurs années. Il a 40 ans lorsqu'il accepte d'être le parrain de son neveu Hervé Filiault, fils de son frère Georges, en 1903. L'année suivante, il épouse Alice Dion à Ham Sud. Il est cultivateur à Ham Sud lorsque naît sa fille Marie Anne Gabrielle, en 1905. Edouard s'éteint le 4 décembre 1918, à l'âge de 55 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Ham Sud le 7 décembre.

 

Olivine:

FILIAULT_OLIVIINE_2

Née en 1865, elle épouse Edmond Darveau à l'âge de 21 ans. Femme de cultivateur, elle a au moins 6 enfants, baptisés à St-Camille. En 1895, elle est marraine d'Oscar Filiault, fils de son frère Georges. Elle devient veuve en 1931, et s'éteint à St-Camille le 19 avril 1935, à l'âge de 69 ans. 

 

Georges:

Né en 1867. Voir le Portrait généalogique qui lui est consacré pour plus de détails à son sujet.

 

Léa:

Née en 1869, elle a 21 ans lorsqu'elle épouse Philias Auger, à Ham Sud, le 8 septembre 1890, soit moins de deux mois après le décès de son père. Léa décède le 30 mai 1894, à Ham Sud, à l'âge de 25 ans. Elle est enterrée le 2 juin.

 

Malvina:

Née le 4 mars 1869, elle s'expatrie aux États-Unis où elle travaille comme "mill operative", à Laconia, New Hampshire, lors de son mariage avec Ferdinand Tardif, le 10 avril 1898. Le couple revient alors au Canada. Leur fils Oscar est baptisé à Thedford Mines en 1899.

Lors du recensement de 1901, la famille de Ferdinand habite Ireland Nord, dans le comté de Mégantic. Elle se compose de Ferdinand, 32 ans, 24 juin 1868; de son épouse Malvina, 32 ans, 4 mars 1869; de leur fils Joseph O., 1 an, 23 novembre 1899; et des parents de Ferdinand: Charles Et Severine.

Autour d'eux il y a des Marchand, des Roy, des Paquette, des Bachand.

Lors du recensement de 1911, la famille de Ferdinand habite le canton d'Ireland, dans le comté de Mégantic. Elle se compose de Ferdinand, cultivateur, 43 ans; de son épouse Malvina, 40 ans; de leurs fils: Oscar 11 ans et Joseph, 7 ans; et de la mère de Ferdinand, Severine, 76 ans.

Autour d'eux, il y a des Grenier, des Paquet, des Chateauneuf, des Routhier, des Laflamme, des Morrisset.

Je perds la trace de cette famille après le recensement de 1911.

 

Achille:

FILIAULT_ACHILLE

Né en 1871, il a 19 ans lors du recensement de 1891 et habite avec sa mère, ses frères et soeurs. Lui aussi s'expatrie aux États-Unis pour travailler des les manufactures de Laconia, New Hampshire. C'est possiblement là qu'il épouse Malvina Labrecque, car c'est là que naît leur fille Marie Rose, le 18 octobre 1898, ainsi que leur fille Yvonne, le 22 décembre 1901. Achille a alors 30 ans.

Je perds la trace de cette famille par la suite.

 

Georgiana (Georgina):

FILIAULT_GEORGIANA

  Née à Ham Sud en 1873, elle a 16 ans à la mort de son père et 17 lors du recensement de 1891, où elle habite Ham Sud avec sa mère, ses frères et ses soeurs. Elle s'expatrie également aux USA, où elle épouse Félix Clair Massicotte. La famille s'installe à Franklin, New Hampshire, car c'est là que naît leur fille Stella, en 1899, ainsi que Beatrice en 1906.

Aucune trace de la famille par la suite.

 

Marie Thibault:

THIBAULT_MARIE

  Après la mort de Pierre, Marie reste seule avec ses enfants quelques années. Ainsi la retrouve-t-on à Ham Sud, lors du recensement de 1891:

Lors du recensement 1891, Marie vit à Ham Sud avec 5 de ses enfants: Edouard, 28 ans; George, 23 ans; Malvina, 22 ans; Georgina, 17 ans; Archille, 19 ans. Elle est veuve, Pierre étant décédé l'année précédente. Elle dit avoir 54 ans et que sa mère était née en France.

Leurs voisins, les familles de: Robert Mackay, Joseph G. Thompson; Nehemerick Goddard; Emerus Goodman; George Lambert; John Mackay; William Mackay. 

Le 3 juillet 1892, elle est la marraine de son petit-fils Joseph Arthur, fils de Georges et de Jeanne Duval. Elle réside toujours à Ham Sud à ce moment-là.

Le 5 février 1895, à l'âge de 61 ans, elle épouse Charles Eusèbe Fontaine, un cultivateur de Weedon et veuf.

Marraine de son petit-fils Antonio Filiault, fils de George et de Jeanne Duval, en 1896, l'acte de baptême du petit mentionne qu'elle habite Weedon.

Le recensement de 1901 la rajeunit de 8 ans. Elle vit alors à Weedon avec son deuxième mari, Eusèbe Fontaine, et le fils de celui-ci, Euclide, 21 ans.

Le 10 septembre 1906, à Ham Sud, Marie est marraine de son petit-fils Georges Étienne Filiault, fils d'Edouard et d'Alice Dion.

Lors du recensement de 1911, Eusèbe et Marie habitent la paroisse de Weedon Station, avec la famille du fils d'Eusèbe, Euclide. La famille se compose de: Eusèbe, 76 ans; son épouse Marie, 74 ou 76 ans (elle en a 78); Euclide, le fils d'Euzèbe, 31 ans; son épouse, Armina, 27 ans; leurs enfants: Archil, 6 ans; Albert, 5 ans; Abérique, 3 ans; Hervé, 1 an.

C'est après ce recensement que je perds la trace de Marie. Je n'ai pas découvert son acte de sépulture. Et, chose curieuse, lors du décès de son deuxième marie, Eusèbe Fontaine, le 11 août 1918, ce n'est pas son nom qui est mentionné comme conjointe dans l'acte de sépulture, mais celui de sa première femme...

 

[Mes remerciements à Rosaire Chauveau pour les photos de Pierre, Marie et leurs enfants]

26 septembre 2016

Joseph Dumont (1865-1948): Portrait généalogique par Christian Martin

[moi - ma mère- Germaine Turgeon - Adéline (Délia - Adélia) Dumont - Joseph Dumont]

 

Les premières années:

1865:

Joseph Dumont est mon arrière arrière grand-père et le grand-père maternel de ma grand-mère maternelle. Il est l'aîné de François Dumont et Baséliste Bégin. Selon le recensement de 1901, il serait né le 7 septembre 1865. En fait, il est probablement né la veille et baptisé le 7 à St-Apolinaire. Il y a ainsi quelques "différences" entre l'acte de baptême que je viens de dénicher et ce que je connais déjà. Il mentionne que son père François est  un cultivateur de St-Agapit. Ce qui pour moi tient la route puisque, comme nous le verrons, ses frères et soeurs, sauf son frère François, toujours introuvable, ont tous été baptisés à St-Agapit. Bien que le prêtre de l'endroit ait inscrit sa mère comme "Rosalie Bégin", plutôt que "Baséliste Bégin", il indique aussi que son parrain est Joachim Dumond, probablement son grand-père paternel. Quant à sa marraine, elle est inscrite comme Elisabeth Carrier. Ça pourrait être sa grand-mère maternelle, que je connais simplement comme Marie Carrier.

1865-b Joseph Dumont-François et Baséliste Bégin

 

1867:

St-Joseph de Lévis-église

Joseph a deux ans lorsque décède son grand-père paternel, Joachim Dumont, le 16 novembre 1867, à Lauzon, paroisse St-Joseph de la Pointe Lévy, à l'âge de 61 ans, dit l'acte de sépulture. Né, en fait, en juin 1807, il n'a pas encore 61 ans. Cultivateur, il laisse derrière lui, outre ses enfants et son petit-fils, sa deuxième épouse, Louise Samson. Il semble avoir vécu toute sa vie dans la même paroisse, bien que les enfants qu'il a eu avec Louise Samson aient été baptisés parfois à St-Joseph de la Pointe Lévy et parfois à la paroisse Notre-Dame-de-la-Victoire de Lévis.

 

1868:

Selon le recensement de 1881, 1868 est l'année où serait né François, le frère de Joseph. Célibataire toute sa vie, François vivra avec ses parents jusqu'à leur mort, puis finira ses jours chez sa soeur.

 

1870:

St-Agapit-église

Le 21 janvier 1870, arrive une petite soeur pour Joseph, que l'on baptise Marie Baséliste, du nom de sa mère, le lendemain, dans l'église de St-Agapit, comté de Lotbinière. Elle a pour parrain son oncle Louis Dumont et pour marraine sa tante Félicité Hallé. Félicité est l'épouse de Joachim Dumont fils, frère aîné du père de la petite.

 

1871:

Lors du recensement de 1871, la famille de François Dumont, père de Joseph, habite le sous-district de St-Agapit, dans le district de Lobinière. La maisonnée se compose de: François, 31 ans, cultivateur; son épouse "Bazélisse", 28 ans; leurs enfants: Joseph, 5 ans; François, 3 ans; Marie, 1 an. Autour d'eux il y a des Dubois, des Bélanger, des Côté, des Aloure, des Lemieux.

 

1872:

C'est le 29 mars 1872 que naît Ferdinand, à St-Agapit. Joseph a 6 ans à l'arrivée de ce petit frère. Ferdinand est baptisé le même jour dans l'église de St-Agapit. Il a pour parrain Joachim Dumont (son oncle) et pour marraine Zélaïde Bergeron.

 

1874:

Le 5 avril 1874, naît un autre frère pour Joseph: Honoré. Il est baptisé le lendemain dans l'église de St-Agapit devant François-Xavier Fournier, son parrain, et Marie Dumont, sa cousine et marraine. En effet, Marie est la fille de Joachim.

 

L'adolescence:

1876:

La soeur de Joseph, Tharsile, mais qu'on appellera plus tard Cécile, voit le jour le 13 avril 1876. Son baptême a lieu deux jours plus tard à St-Agapit.

 

1878:

Georges est un autre frère de Joseph. Il vient au monde le 3 mai 1878. L'église de St-Agapit l'accueille, le lendemain, pour son baptême. Il a pour parrain Ignace Samson et pour marraine Philomène Dumont. Si Philomène est bien l'épouse du parrain, et non la tante de l'enfant, elle elle est alors une petite cousine du père de Georges.

 

1880:

Joseph a 14 ans lorsque naît sa soeur Rose Délima, le 25 août 1880. Baptisée le lendemain à St-Agapit, elle a pour parrain et marraine Joseph Samson et Délima Dumont.

 

1881:

St-Agapit-village

Lors du recensement de 1881, la famille habite toujours le sous-district de St-Agapit, dans le district de Lobinière. La maisonnée se compose de: François, 41 ans, cultivateur; son épouse "Bazélisst", 37 ans; leurs enfants: Joseph, 15 ans; François, 13 ans; Bazéliste, 11 ans; Ferdinand, 9 ans; Honoré, 7 ans; Tersile, 5 ans; George, 3 ans; Délima, 7 mois. Autour d'eux il y a des Croteau, des Bélanger, des Fontaine, des Carier, des Lemieux.

  

1882:

Un autre frère de Joseph voit le jour le premier novembre 1882. Il est baptisé Hubert, le même jour, à St-Agapit, devant Hubert Samson, son parrain, et Célanire Dumont, sa marraine.

 

1884:

Joseph a 19 ans lors que naît sa soeur Delphine Adéline, le 16 décembre 1884. Baptisée le lendemain, elle a pour parrain Joseph Dumont et pour marraine Élise Boucher.

 

La vingtaine:

1887:

Le 21 juin 1887, Marie Ange, une soeur de Joseph, qui se fera appeler simplement Maria, voit le jour. Elle est baptisée le lendemain, à St-Agapit, devant ses parrain et marraine, Jean-Baptiste Moffet et Marie Masse.

 

1889:

Le répertoire du notaire E.H. Tremblay indique une vente entre François Dumont et son fils Joseph, le 21 avril 1889. Plus de détails lorsque l'acte sera disponible.

La mère de Joseph met au monde son dernier enfant le 9 août 1889. Elle a alors 46 ans. Le petit frère est baptisé Philéas, le lendemain, à St-Agapit. Il a pour parrain et marraine: Arcadie Rogers et Emma Croteau.

 

1891:

Lors du recensement de 1891, la famille se trouve toujours dans le sous-district de St-Agapit, dans le district de Lotbinière. La maisonnée se compose de: François, 52 ans; de son épouse Basiliste, 48 ans; de leurs enfants: Joseph, 25 ans; François, 23 ans; Basiliste, 21 ans; Ferdinand, 18 ans; Honoré, 17 ans; Tersile, 15 ans; George, 13 ans; Délima, 11 ans; Hubert, 9 ans; Adèle, 7 ans; Maria, 3 ans; Philias, 1 an. Autour d'eux il y a des Bégin, des Côté, des Aubin, des Sévigny, des Bédard, des Dumont.

Le 24 août suivant, Joseph, un cultivateur de St-Agapit, se retrouve devant l'autel de l'église de St-Henri de Lauzon pour épouser Amanda (Manda) Turgeon, fille de Pierre Turgeon et Célina Bégin, cultivateur de St-Henri de Lauzon. Leurs pères respectifs leur servent de témoins. Il est intéressant de noter que les trois hommes savent signer leur nom alors que Amanda, 19 ans, déclare ne savoir le faire. Notons également que la mère de la mariée, Célina Bégin, est la soeur de Baséliste Bégin, la mère de Joseph. Les époux sont donc cousins germains. Amanda, née le 7 février 1872, a passé toute sa vie à St-Henri de Lauzon, jusqu'au moment de son mariage.

1891-m Amanda Turgeon et Joseph Dumont

 

Le 3 octobre suivant, décède Philéas, le petit frère de Joseph, à l'âge de 2 ans. Il est inhumé le lendemain.

 

1892:

Le 26 avril 1892, à St-Agapit, devant le notaire Tremblay, Amanda Turgeon fait son testament. Elle lègue tout à son mari, Joseph Dumont. (cf. bureau d'enregistrement de Lotbinière.)

 

1893:

Le premier mai 1893, Joseph Dumont et Edouard Côté se présentent devant le notaire Joseph Larue, à St-Antoine de Tilly. Joseph loue pour deux ans le lot 47 de Côté, à St-Agapit, pour 200$ par année. La terre fait environ 3 arpents de front sur environ 30 arpents de profondeur. Elle est bornée au Nord à la ligne du Grand Tronc; au Sud, au bout des 30 arpents, à la terre de Joseph Garant; au Nord-Est à Noé Garneau; et au Sud-Ouest à Arsène Bergeron. Il y a des bâtiments sur le terrain.

Les taxes scolaires et municipales seront à la charge de Joseph.

Après le mariage, arrivent les enfants pour Joseph et Amanda. D'abord, une petite fille, le 19 septembre 1893, baptisée Maria Amanda Délima, le lendemain, dans l'église de St-Agapit. Ses grands-parents paternels sont ses parrain et marraine.

 

1894:

Arrive une autre petite fille, le 30 septembre 1894: mon arrière grand-mère, Adéline, qu'on appellera aussi Délia ou Adélia. Notons qu'elle est baptisée Marie  Amanda, le même jour, à St-Agapit, devant ses parrain et marraine: Hubert Samson et Marie Rousseau.

 

1894-b Marie Amanda Dumond (Joseph et Amanda Turgeon)

Edouard Côté et Joseph s'entendent pour résilier le bail qu'ils avaient passé le premier mai 1893, le 29 octobre 1894.. (cf. acte du notaire Joseph Larue) 

 

La trentaine:

1896: 

Quatre événements marquent l'année 1896. D'abord, le mariage de la belle-soeur de Joseph, la soeur de Baséliste, Mathilda Turgeon qui, le 12 février, dans l'église de St-Henri de Lauzon, épouse Joseph Demers, fils d'un cultivateur de l'endroit. La mariée a alors 21 ans.

Le premier avril, Joseph, toujours cultivateur à St-Agapit, voit arriver une autre de ses filles, baptisée Marie Berthe, le même jour, à l'église paroissiale. Omer et Emma Martineau sont ses parrain et marraine. La petite sera éventuellement appelée Berta.

La soeur de Joseph, Baséliste, épouse Léger Martineau à St-Agapit, le 13 avril 1896. Léger est un cultivateur de St-Antoine de Tilly. Baséliste a 26 ans alors que Léger n'en a que 18.

Autre mariage, cette année-là. Son beau-frère, Désiré Turgeon, fils de cultivateur, épouse à St-Henri de Lauzon Eugénie Demers, le 13 juillet. Le marié a alors 28 ans. La mariée, majeure également, est aussi fille d'un cultivateur.

 

1897:

Le 3 mai 1897, la famille se rassemble à l'église de St-Agapit pour le mariage du frère de Joseph, Ferdinand, 25 ans, qui épouse Mary Ann Baker, 24 ans, fille de John Baker et Sara Baron, de St-Agapit. Ferdinand est alors employé civil.

Lévis-Notre-Dame de la Victoire-église

Un peu plus d'un mois plus tard, soit le 7 juin, décède le grand-père maternel de Joseph, Joseph Bégin, à Lévis, à l'âge de 90 ans. Né en 1906, Joseph épousa Marie Carrier dans l'église de St-Joseph de la Pointe Lévy à l'âge de 26 ans. Cultivateur toute sa vie et veuf depuis quelques années, le grand-père de Joseph est inhumé le 9 juin dans la paroisse Notre-Dame de la Victoire de Lévis devant ses fils Damase et Edouard, ainsi que plusieurs autres.

  

1898:

Joseph a 32 ans lorsque naît son fils Joseph William, le 15 février 1898. Baptisé le même jour à St-Agapit, il a pour parrain son cousin Joseph et pour marraine sa tante Tharsile Dumont. Il sera rapidement désigné comme Wellie.

Le 28 avril, devant le notaire Joseph Larue, Joseph, cultivateur de St-Agapit, achète de Julien Paquet, marchand de la paroisse, la terre portant le no 92 au cadastre de Lotbinière. Elle fait trois arpents de front par trente arpents de profondeur. Et des bâtiments y sont construits.

Le prix: 750$ plus les rentes seigneuriales pour l'année courante et les suivantes, ainsi que les taxes municipales et scolaires pour l'année courante et les suivantes. (cf. notaire Joseph Larue).

Une mauvaise nouvelle frappe la famille le 9 juillet suivant. En effet, Honoré, le frère de Joseph, meurt soudainement à Lévis, à l'âge de 24 ans. L'acte de sépulture ne donne aucun détail sur les causes du décès. Toutefois, je trouve à l'instant, dans l'édition du 11 juillet du Courrier du Canada, ce qui s'est passé:

 

1898-d Honoré Dumont-extrait de Le Courrier du Canada-Lundi 11 juillet 1898

 

Honoré est inhumé le 11 juillet à St-Agapit.

Le 15 août suivant, le notaire Larue, de St-Antoine de Tilly, va rencontrer la famille Dumont, à St-Agapit, suite au décès tragique de Honoré, frère de Joseph. Y sont nommés: Ferdinand, opérateur, Baséliste, épouse de Léger Martineau, Joseph, cultivateur, François Xavier, cultivateur, et demoiselle Tharsile Dumont, fille majeure… Bref, ils héritent tous d'un dixième de la succession de leur frère Honoré, serre-frein sur la ligne Intercontinental, qu'ils cèdent gratuitement à leur père, François Xavier Dumont. Ça évitera qu'ils soient un jour poursuivis pour les frais funéraires…

(cf. notaire Joseph Larue)

 

1899:

Lauzon-Esquisse de Saint-Henri de la seigneurie de Lauzon, LeMay and Mercier 1979 p 51

Le 13 juin, à St-Henri de Lauzon, décède Gratia Turgeon à l'âge de 15 ans. Gratia est le petite soeur d'Amanda, l'épouse de Joseph et, donc, la belle-soeur de celui-ci. Comme dans la plupart des cas, l'acte de sépulture, daté du 15 juin, ne donne aucun détail sur la cause du décès. Et, cette fois, les journaux ne semblent pas avoir relevé la nouvelle.

La soeur de Joseph, Tharsile, épouse Joseph Croteau, le 9 juillet, à St-Agapit. Elle a 23 ans alors que son mari en a 30. Joseph Croteau est un cultivateur de la place. Les pères des deux parties servent de témoins.

 

1900:

Le 6 février 1900, Joseph et Amanda voient arriver un autre fils, François Odilon. Baptisé le lendemain à St-Agapit, il a pour parrain François Roger et pour marraine sa tante Délima Dumont.

 

1901:

Lors du recensement de 1901, la famille de Joseph habite St-Agapit, Lotbinière. La maisonnée se compose de: Joseph, 35 ans, cultivateur; son épouse Manda, 28 ans; leurs enfants: Maria; Délia, 6 ans; Willy, 4 ans; Berthe, 5 ans; Odilon, 1 an (inscrit comme Audina). Autour d'eux on trouve des Samson, des Fortier, des Rousseau, des Dubois, des Garneau, des Sévigny, tous des cultivateur (sauf Rousseau qui est rentier).

Le 15 mai, Marie Rose Cécile voit le jour. Charles Samson et son épouse, Marie Bilodeau, présentent l'enfant au prêtre pour son baptême.

 

1901:

Le 17 octobre 1901, Joseph obtient quittance de Julien Paquet pour le terrain qu'il lui a acheté le 26 avril 1898. (cf. notaire Joseph Larue)

 

1904:

Plusieurs événements marquent l'année 1904. D'abord, le 31 janvier, à St-Agapit, décède François Dumont, le père de Joseph, à l'âge de 64 ans. Né en 1839 dans la paroisse de St-Joseph de la Pointe Lévy, François perdit sa mère à l'âge de 12 ans. Douze ans plus tard, il épousait Baséliste Bégin à Lévis. La famille s'installe à St-Agapit vers 1870, où François est cultivateur. Inhumé le 2 février, son épouse lui survivra pendant 26 ans.

Trois jours plus tard, soit le 5 février, Amanda donne naissance à la petite Olivine. Elle est baptisée le même jour et a pour parrain et marraine Joseph Sévigny et Angéline Bédard.

Je ne peux que supposer que l'accouchement s'est mal passé car, le 17 mars, Amanda meurt. Le bébé la suit dans la mort le 22 juillet suivant. Quand meurt leur mère, à 32 ans, l'aînée des enfants n'en a que dix. Amanda est inhumée dans le cimetière de St-Agapit le 21 mars.

 

1904-s Amanda Turgeon (Joseph Dumond

 

Joseph se présente devant le notaire Joseph-Octave Gagné, le 14 avril, pour déclarer que son épouse, Amanda Turgeon, est décédée le 20 mars dernier, laissant un testament reçu par Maître A. Tremblay, à St-Agapit, le 20 avril 1892. Amanda était copropriétaire, avec Joseph, du lot no 32 de St-Agapit, faisant 82 arpents en superficie. Joseph en devient l'unique propriétaire. (cf. notaire Joseph Octave Gagné.)

Mérilda Turgeon, la belle-soeur de Joseph, épouse Joseph Laprise, le 27 septembre, à St-Henri de Lauzon. Elle a 27 ans et est institutrice. Quant au marié, il semble être de la paroisse de St-Jean Chrysostome.

 

La quarantaine:

1906:

Joseph et Exilda Côté se présentent à l'étude du notaire Gagné afin de signer leur contrat de mariage. Celui-ci stipule qu'ils ne sont pas responsables des dettes de l'autre créées avant leur mariage. Aussi:

"Les futurs épous se font donation mutuelle et réciproque au survivant d'eax, ce acceptant, de tous les biens meubles et immeubles quelconques de quelque nature qu'ils seront et que délaissera le premier mourant, à la charge par le survivant de garder et entretenir les enfants issus du premier mariage du futur époux et ceux du futur mariage jusqu'à ce qu'ils soeint en état de pourvoir pour eux-mêmes et en outre de payer à chacun des enfants du dit premier mariage la somme de vingt cinq piastres et à ceux qui naîtront du dit futur mariage et à chacun d'eux la somme de cinquantes piastres."

(cf. notaire J.O. Gagné.)

Joseph habite toujours St-Agapit lorsque, le 19 février 1906, à St-Flavien de Lotbinière, il épouse Emilia (Exilda, Azilda) Côté - son prénom change selon les actes consultés. L'acte de mariage entre elle et Joseph la désigne toutefois comme Exilda. Elle est veuve d'un certain Anselme Laplume, qu'elle a épousé le 25 novembre 1902 à Lawrence, Massachusetts, aux États-Unis. L'acte de mariage indique que c'est aussi l'endroit où elle réside au moment de son mariage avec Joseph. Pierre Bédard et Léger Martineau leur servent de témoins.

 

1906-m Joseph Dumond et Exilda Côté

 

Le 15 mars, devant le notaire Gagné, Joseph obtient quittance de sa mère, Baséliste Bégin, pour le terrain qu'il a acheté de son père, le 21 avril 1889, devant le notaire E. H. Tremblay. Il a payé 395$.(cf. notaire J.O. Gagné).

Devant le notaire Joseph Octave Gagné de St-Agapit, le 16 juin suivant, Joseph vend à son frère Ferdinant le lot no 92 de St-Agapit, qu'il a acheté en 1898 de Julien Paquet.

Ferdinand devra se charger des taxes municipales et scolaires à venir, ainsi que de la rente seigneuriale qui, elle, est payée jusqu'au premier mars dernier. Joseph demande 1000$ pour la terre. Ferdinant lui en donne 600$ en accompte. Ferdinand paiera la balance en 8 paiements égaux annuels de 50$. (cf. notaire J.O. Gagné.)

 

1907:

À St-Henri de Lauzon, Maria Turgeon, soeur de la première femme de Joseph, épouse Edmond Godbout, le 9 avril 1907. Maria a 36 ans. Edmond est veuf et maçon de l'endroit.

Le 21 mai, Joseph vend à Jean Baptiste Moffette le lot no 33 de St-Agapit pour la somme de 1000$. Il semble avoir été propriétaire des lots 32 et 33… (cf. notaire JO Gagné.)

 

1908:

Le 8 septembre 1908, Marie-Ange, la soeur de Joseph, épouse Joseph Ovide Lévesque, à St-Agapit. Elle a 21 ans et se fait appeler simplement Maria. Quant à l'époux, il se fait appeler Joseph et est peintre décorateur à St-Joseph de Lévis.

Mais vraisemblablement la famille de notre Joseph Dumont a quitté la région pour les Cantons de l'Est à ce moment-là car une petite fille naît de son union avec Exilda Côté, le 29 septembre. Une petite fille baptisée le premier octobre à Rock Forest, sous le nom de Marie Rose Marguerite Dumont. Elle a pour parrain et marraine Louis Turgeon et Démerise Rousseau. Louis est le frère de Jacques Turgeon, mon arrière arrière grand-père, soit le grand-père paternel de ma grand-mère maternelle.

 

1908-b Marie Rose Marguerite Dumont (Joseph et Azilda Côté)

 

Joseph apprend que son beau-père de par sa première femme, Pierre Turgeon, est décédé le 2 novembre. Son service a eu lieu le 5 dans l'église de St-Henri de Lauzon.

 

1909:

Joseph a 44 ans lorsque se marie sa fille Adeline, 15 ans, avec Joseph Turgeon, 24 ans, à Rock Forest. Tout ce que je sais de la famille de Joseph et Adeline est rédigé dans le Portrait généalogique de Joseph Turgeon (1885-1967). Mentionnons seulement que Joseph et Adéline sont mes arrière grands-parents.

 Une semaine plus tard, le 26 octobre, à St-Henri de Lauzon, Alphonse Turgeon, beau-frère de notre Joseph Dumont de par sa première femme, épouse Elmire Blanchet. Encore mineure, elle est la fille d'un cultivateur de la place.

 

1910:

Rock Forest-église

Marie Ange Bella Dumont, fille de notre Joseph et Exilda Côté, vient au monde le 20 avril 1910. Elle est baptisée le lendemain à Rock Forest devant Joseph Ledoux et Maria Dumont, ses parrain et marraine.

À St-Henri de Lauzon, le 23 août, sa belle-soeur de par sa première épouse, Rosa Turgeon, 29 ans, épouse Alfred Gauthier. Celui-ci est un cultivateur de St-Jean Chrysostome.

 Le 16 septembre, à Québec, meurt Georges Dumont, le frère de Joseph. Il n'a que 32 ans. Il est enseveli le 19 à St-Agapit devant son frère Ferdinand. Aucune cause à ce décès n'est mentionné dans l'acte de sépulture et je n'ai trouvé aucune mention du fait dans les journaux de l'époque. Georges ne semble pas s'être marié. À 22 ans, lors du recensement de 1901, il était encore aux études. Fait plutôt rare à l'époque.

 Sûrement la maladie frappe la maison car, le 7 décembre, décède Marie Rose Marguerite, 2 ans. Le premier enfant qu'a eu Joseph avec Exilda. Le 9, il est témoin aux obsèques de la petite. Dix jours plus tard, c'est le bébé qui s'éteint. Le 20 décembre, Joseph est aussi témoin aux funérailles, à Rock Forest. Noël n'a pas dû être joyeux cette année-là.

 

1911:

Lors du recensement de 1911, la famille de Joseph habite le "town of Ascot" dans le comté de Sherbrooke. Un anglophone a recuilli les données. La maisonnée est composée de: Joseph, 45 ans; son épouse Exilda, 40 ans; de ses enfants: Willie, 13 ans; Odilon, 10 ans; sa fille de 14 ans, désignée comme Allexite(?) - il s'agit probablement de Berthe/Berta, née en 1896. Autour d'eux il y a les familles de: Alphonse Morin; Louis Turgeon (oncle de son gendre Joseph Turgeon); Fred Laundry; Cyrille Beaulieu (oncle par alliance de son gendre Joseph Turgeon); Wilfrid Turgeon (grand-oncle de son gendre Joseph Turgeon); George Wells. On constate que notre Joseph est bien ancré au coeur du clan Turgeon. 

 Le 3 juillet, Joseph est témoin au mariage de sa fille Marie Amanda Délima. À 17 ans, elle épouse Arsène Pinard, 27 ans, à Rock Forest. Orphelin, Arsène est de Sherbrooke-Est.

 

1912:

À Rock Forest, le 22 septembre 1912, Joseph est parrain de Lionel Turgeon, fils de Joseph Turgeon et de sa fille Adéline.

 Le 31 octobre naît sa fille Marie Rose. Elle est baptisée le même jour à Rock Forest devant sa demi-soeur Adéline, sa marraine, et Joseph Turgeon, époux de la marraine et parrain de la petite.

 

1913:

Berlin, New Hampshire-église-intérieur

Delphine Adèle Dumont, la soeur de Joseph, a 28 ans lorsqu'elle épouse Wilbrod Brady, 35 ans, à Berlin, comté de Coos, au New Hampshire. Elle y vivra le reste de ses jours.

 

1914:

Joseph est toujours cultivateur dans le canton d'Ascot lorsque naît sa fille Marie Anne Desneiges, le 11 mai 1914. À l'église de Rock Forest, ses parrain et marraine, Alphonse Martin et Léda Proulx, la présentent au curé, le 14 mai.

 

1915:

À l'église de la paroisse St-Jean-Baptiste, dans Sherbrooke-Est, Joseph est parrain de Joseph Gérard William Pinard, fils d'Arsène Pinard et de sa fille Maria.

 

La cinquantaine:

1919:

La première Guerre Mondiale est passée. Hubert, jeune frère de Joseph, en profite pour épouser Marie Anna Sophia Rogers, le 4 juin, à l'église St-Jean-Baptiste de Sherbrooke-Est. Hubert, 36 ans, journalier, et son épouse habitent déjà cette paroisse au moment du mariage. Joseph et son gendre, Arsène Pinard, servent de témoins. L'acte de mariage nous apprend également qu'à ce moment, Baséliste Bégin, la mère de Joseph, habite Berlin, au New Hamshire.

 

1921:

Lors du recensement de 1921, la famille de Joseph est à Rock Forest, comté de Sherbrooke. La maisonnée se compose de: Joseph, 56 ans, cultivateur; son épouse Exilda, 49 ans; des enfants de Joseph et Amanda: Odilon, 21 ans; Berta, 25 ans; des enfants de Joseph et Exilda: Marie Rose, 8 ans; Marie Anne, 7 ans. Autour d'eux on trouve les familles de: Julius Groleau; JB Chaloux; Eugène Guertin; Alfred Ledoux; Alcide Turgeon et Joseph Turgeon (gendre de notre Joseph).

St Catharienes, Ontario-église

Wellie Dumont, fils de Joseph, épouse Auréenne (Orienne) Gauthier, le 2 août suivant, à St. Catharines, comté de Lincoln, en Ontario. Il a 23 ans et elle 17. Il occupe le poste de "barter maker". Ils ont pour témoins Léon Dion et Marie Anna Lord.

La mort frappe à nouveau, le 12 novembre. Cette fois, c'est Marie Anne Desneiges qu'elle fauche, sa petite fille de 7 ans. Joseph doit se demander si tous les enfants qu'il a avec Exilda sont destinés à mourir enfants... Les obsèques se déroulent le 15 novembre à Rock Forest. Une fois encore, Joseph signe comme témoin.

 

1922:

1922 marque le décès de la belle-mère de Joseph, de par sa première épouse, Célina Bégin. Elle s'éteint le premier avril 1922 à St-Henri de Lauzon. Son service est célébré trois jours plus tard. Son fils Alphonse en est témoin.

 

1924:

À Rock Forest, le 17 juin 1924, le fils de Joseph, François Odilon, qu'on appelle simplement Odilon, épouse Marie Léosa Simard. Odilon a 24 ans et Marie Léosa 18. Eux, tout comme leurs parents, sont de Rock Forest. Les pères des époux leur servent de témoins.

 

La soixantaine:

1926:

Joseph a 60 ans lorsque décède son beau-frère, Léger Martineau, le 12 janvier 1923, à Trois-Rivières. Léger, né le 12 janvier 1878 à St-Antoine de Tilly, épousa la soeur de Joseph, Baséliste, à l'âge de 18 ans. Le couple s'installe à St-Antoine, où Léger est cultivateur. Là naît leur premier enfant. Dès 1899 toutefois, la petite famille est a St-Agapit. Léger exerce toujours le métier de cultivateur. Il y demeure au moins jusqu'en 1912. Lors du recensement de 1921, cependant, on retrouve la famille à Trois-Rivières, où Léger est journalier. C'est là qu'il décède et qu'il est enseveli. Tous ses enfants assistent au service funèbre.

 

1929:

Joseph a 64 ans lorsque sa fille Marie Rose, 16 ans, la seule survivante des enfants qu'il a eu avec Exilda, épouse Raoul Lemire, le 23 octobre 1929, à Rock Forest. Raoul et ses parents sont aussi de Rock Forest.

 

1930:

Après un peu plus de deux ans de veuvage, Baséliste, la soeur de Joseph, se remarie à Trois-Rivières, le 7 mai 1930, avec Odilon Mongrain, un veuf de la paroisse de Notre-Dame des Sept Allégresses. Baséliste a 60 ans.

 

Berlin, New Hampshire-rivière

Mauvaise nouvelle. Le 23 juin, Baséliste Bégin, la mère de Joseph, décède à Berlin, New Hampshire, USA. Joseph est témoin, avec Honoré Croteau, au service funèbre qui se déroule à l'église de St-Agapit, deux jours plus tard. Outre les deux témoins, on trouve aussi au registre les signatures de Ferdinand et Hubert Dumont, deux autres fils de Baséliste, ainsi que celle de Joseph Lévesque, un de ses gendres.

Née en 1843 dans la paroisse de St-Joseph de la Pointe Lévy, Baséliste, sixième enfant de 14, épousa François Dumont, à l'âge de 21 ans, dans l'église de Notre-Dame de la Victoire de Lévis. Le couple s'installe à St-Agapit et rapidement les enfants déboulent. Elle n'a pas sitôt mis au monde son dernier bébé qu'elle est grand-mère et marraine. Dont celle de Honoré Croteau, en 1898, à St-Agapit. En juin 1919, on la retrouve aux États-Unis, à Berlin, au New Hampshire. Lors du recensement américain de 5 avril 1930, Baséliste, 85 ans, veuve, habite avec son fils François, 62 ans, célibataire, qui travaille dans un moulin à papier. Ils habitent la ville de Berlin, au New Hampshire. Elle s'éteint quelques semaines plus tard.

 

Les dernières années:

1937:

Le 24 avril 1937, Joseph se retrouve veuf pour la deuxième fois. Il a 71 ans. Décédée à l'âge de 63 ans, on célèbre les obsèques d'Exilda le 27 avril. Joseph et son fils Wellie en sont témoins.

 

1937-s Exilda Côté (Joseph Dumond

 

1938:

1938-s François Dumont

Joseph apprend que son frère François est mort le 7 juillet 1938 à Berlin, au New Hampshire. Il avait 70 ans. Célibataire toute sa vie, il habitait avec sa mère jusqu'au décès de celle-ci. Il a probablement passé les huit dernières années de sa vie avec la famille de sa soeur Delphine, qu'on appelait Adèle. J'en viens à cette conclusion parce qu'il est enterré dans le même lot qu'elle et son mari, Wilbrod Brady, à Berlin, New Hampshire.

 

1939:

Arsène Pinard, le gendre de Joseph, décède le 8 novembre 1939, à Sherbrooke. Il a 55 ans. Ses funérailles sont célébrées à la Basilique St-Michel de Sherbrooke le 11 novembre. Né à Stoke en 1883, Arsène épouse la fille de Joseph, Maria Amanda Délima le 3 juillet 1911. Le couple s'installe à Sherbrooke-Est où Arsène est journalier. Quelques enfants y naissent et meurent. Lors du recensement de 1921, on dit d'Arsène, 37 ans, qu'il est "boiler". Il est témoin aux funérailles d'un autre de ses enfants le 2 novembre suivant et pffitt! Arsène disparaît complètement de la scène. Lors du mariage de sa fille Noëlla, en 1937, l'acte de mariage précise qu'il est "légalement absent". J'ignore ce que signifie exactement cette expression. Qu'il est divorcé d'avec sa femme? Qu'il est en prison?... Puis, il meurt en 1939...

 

1943:

Le 30 juillet 1943, William, fils de Joseph, se présente au port de Buffalo, New York, en provenance de St. Catharines, Ontario, à titre de visiteur.

 

1948:

Arrière arrière grand-papa Joseph Dumont décède à l'âge de 82 ans, le 29 juin 1948, à Rock Forest. Fils de cultivateur, il semble qu'il ait été cultivateur toute sa vie. D'abord à St-Agapit, puis à Rock Forest / Canton d'Ascot. Il a connu les joies des naissances de ses enfants, les drames des décès de certains. J'ai l'impression qu'il a eu une vie simple, mais bien remplie.

 

En conclusion, voyons un peu ce que sont devenus ses enfants.

 

Maria Amanda Délima:

Son aînée, Maria Amanda Délima, qu'on appellera simplement Maria, née en 1893 à St-Agapit, épousa Arsène Pinard à Rock Forest en 1911. Leur fille, Marie Alma Jeanne, naît à Sherbrooke-Est en 1913 et meurt l'année suivante. Maria a alors 20 ans. Son fils Joseph Gérard William (Gérard dans la vie de tous les jours) vient au monde le 5 janvier 1915. Puis arrive Joseph Eugène Marcel en mai 1916, pour s'éteindre en juillet 1916. Sa fille Laura Ida Simone (Simone dans la vie de tous les jours) voit le jour le 4 décembre 1917. La petite Noëlla, elle, serait née en 1919. Joseph Hervé Gérald, pour sa part, voit le jour le 3 février 1920. Lors du recensement de 1921, la famille d'Arsène habite le 51, Première Avenue, à Sherbrooke. La maisonnée se compose de: Arsène, 37 ans, "Boiler"; son épouse Maria, 27 ans; leurs enfants: Gérard, 6 ans; Simonne, 3 ans; Noëlla, 2 ans. Autour d'eux il y a des Nadeau, des Foisie, des Belliveau, des Morin, des Dubé, des Drolet, des Thibodeau. Le 23 juin 1921, arrive la petite Marie Thérèse Gisèle, qui meurt le 31 octobre suivant. Leur fille Noëlla Pinard épouse Joséphat Gadoury, le 2 janvier 1937. C'est dans cet acte de mariage que l'on précise que le père est "légalement absent". Simone, quant à elle, épouse Edouard Desrochers le 11 décembre 1937. Gérard se marie à son tour un peu plus de deux mois plus tard. Soit le 26 février 1938. La 2e Guerre Mondiale approche à grands pas. J'ai l'impression qu'on se hâte devant l'autel pour éviter la conscription... Tous les trois se marient à l'église St-Jean-Baptiste de Sherbrooke. Après le décès de son premier mari, Arsène Pinard, en 1939, Maria épouse Edouard Noland. Son fils Gérard Pinard décède en 1944. Il est enterré au cimetière St-Michel de Sherbrooke. Maria a 83 ans quand meurt son gendre, Joséphat Gadoury, à Sherbrooke, en 1976. Elle s'éteint enfin en 1992, à l'âge de 99 ans. Elle est ensevelie dans le cimetière St-Michel de Sherbrooke.

 

Adéline (Délia-Adélia):

La 2e fille de Joseph, Adéline, née à St-Agapit le 30 septembre 1894, épousa Joseph Turgeon en 1909, à l'âge de 15 ans, à Rock Forest. Pour plus de détail sur la suite de leur histoire, voir le Portrait généalogique de Joseph Elzéard Turgeon (1885-1967).

 

Marie Berthe Berta:

Je ne sais que peu de choses sur cette troisième enfant de Joseph et Amanda. Elle est née le premier avril 1896 à St-Agapit. À l'âge de 25 ans, lors du recensement de 1921, elle vivait encore chez son père, à Rock Forest.

 

Joseph William Wellie:

Né le 15 février 1898, à St-Agapit, ce premier fils de Joseph et Amanda s'expatrie en Ontario pour gagner sa vie. Il est "barter maker" lors de son mariage avec Auréenne Orienne Gauthier, à St. Catharines, en août 1921, avec qui il a au moins 6 enfants. L'aîné, George, né à St. Catharines le 26 octobre 1922, s'éteint le 12 mars suivant. Leur fille Yvonne naît en 1924. Elle épousera Robert Edward Duemo, avec qui elle aura quatre enfants. Yvonne meurt le 15 mars 2016 au St. Catharines General Hospital. Elle est inhumée le 21 mars au St. Alfred Catholic Church. Wellie et Orienne auront aussi ensemble Dolores, qui se fera religieuse, André, Maurice et Wilfred. Comme on l'a vu plus haut, en 1937 Wellie est à Rock Forest pour les funérailles de sa belle-mère, Exilda Côté et le 30 juillet 1943, il se présente au port de Buffalo, New York, en provenance de St. Catharines, Ontario, à titre de visiteur.

 

Joseph François Odilon (Odilon dans la vie de tous les jours):

Odilon est né le 6 février 1900 à St-Agapit. Il a 16 ans lorsque le 14 mai 1916, il est témoin aux funérailles du petit Marcel Pinard, à Sherbrooke-Est. Marcel est son neveu de par sa soeur Maria et son beau-frère Arsène Pinard. Le 8 décembre de l'année suivante, il est parrain de Simone Pinard, fille de Maria et Arsène. À l'âge de 24 ans, Odilon épouse Marie Maria Léosa Simard à Rock Forest. Puis commence la valse des enfants: Marie Anne Desneiges en 1925; Joseph François Napoléon en 1926; Marie Jeanne Thérèse, 1928; Herménégilde Roger, 1930; Marie Anne Gratia, 1931; Joseph Charles Philippe, 1933; Marie Juliette Gertrude, 1934; Joseph Henri Jacques, 1937; Joseph Jean Louis, 1937. Tous baptisés à Rock Forest. S'ajouteront aussi Lise et Lisette qui, selon le gedcom des Lemieux, épousera Nelson Lemieux à Deauville en 1963. Le 11 décembre 1937, Odilon est témoin au mariage de sa filleule, Simone Pinard, à Sherbrooke-Est.

 

Marie Rose Cécile:

Je n'ai aucune information sur elle sauf le fait qu'elle est née le 15 mai 1901. Elle est probablement décédée en bas âge, puisqu'elle n'apparaît pas au rencensement de 1911.

 

Marie Olivine:

Née le 5 février 1904. Décédée le 22 juillet 1904.

 

Marie Rose Marguerite:

Née le 29 septembre 1908. Décédée le 7 décembre 1910 à Rock Forest.

 

Marie Ange Bella:

Née le 20 avril 1910. Décédée le 19 décembre 1910.

 

Marie Rose:

Marie Rose est née à Rock Forest le 31 octobre 1912. À 16 ans, elle épouse Raoul Lemire. Je n'ai trouvé qu'un enfant pour le couple: Raoul Honoré, né le 21 mars 1937 et baptisé à Rock Forest.

 

Marie Anne Desneiges:

Née le 11 mai 1914, elle meurt le 12 novembre 1921 à Rock Forest. 

 

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27 février 2016

Jacques Turgeon (1846-1923) : Portrait généalogique par Christian Martin

[moi - ma mère - Germaine Turgeon - Joseph Turgeon - Jacques Turgeon]

 

Les 10 premières années:

Québec-église St-Roch

1846:

C'est le 21 juillet que naît Jacques Turgeon, mon arrière arrière grand-père, à Québec. Il est le fils aîné de Jacques Turgeon et d'Ursule Bilodeau, qui se sont mariés deux ans plus tôt à la basilique Notre-Dame de Québec. Au moment de la naissance de Jacques, son père est charretier à Québec. Le petit est baptisé le même jour dans l'église de la paroisse St-Roch. Sa tante maternelle, Flavie Bilodeau, est sa marraine, alors que Mathias Lacroix, le mari de Flavie, est son parrain.

1846-acte de baptême jacques turgeon

St-Evariste de Forsyth-Eglise

1847:

La famille a quitté la ville, car c'est à St-Évariste de Forsythe que naît Pierre, frère de Jacques, le premier octobre 1847. Il est baptisé le 8 suivant dans la mission de St-Évariste. On trouve trace de ce baptême dans le registre de Beauceville. Il a pour parrain François Turgeon et pour marraine Archange Pépin Lachance. Il ne semble pas y avoir de lien de parenté entre le parrain et Jacques.

1849:

Le petit Jacques a 3 ans lorsque décède son grand-père maternel, Antoine Bilodeau, à Québec, le 22 juillet 1849. L'homme n'a que 51 ans. Il est probablement mort du choléra, car il est enterré deux jours plus tard dans le "cimetière des cholériques".

Antoine, né en 1798, épouse Marie Gonthier dite Bernard en 1820 à St-Charles de Bellechasse. Ensemble, ils ont au moins 12 enfants, tous baptisés à St-Charles. Antoine est agriculteur au moins jusqu'en 1837. En 1844, il habite Québec et, au moment de sa mort, il est journalier à Québec.

1850:

Marie Gonthier dite Bernard, la grand-mère maternelle du petit Jacques, épouse Joseph Méthot, en seconde noce, le 3 septembre 1850, dans l'église de la paroisse St-Roch de Québec. Joseph Méthot, cultivateur de cette paroisse, est veuf de Christine Lemieux.

Selon le recensement de 1871, c'est en 1850 que serai né Elzéar, frère de Jacques.

Lambton-église

1851:

Jacques a 5 ans lorsque naît son frère Albert, à St-Évariste de Forsythe, le 19 octobre 1851. Il est baptisé dans l'église de Lambton, en Beauce, le 2 novembre suivant. À ce moment-là, leur père est toujours cultivateur à St-Évariste. Alfred a pour parrain Joseph Godbout et pour marraine Adèle Fortier.

1852:

Marie Anne, selon les recensements, serait née en 1852. Mais je n'ai pu dénicher son acte de baptême.

1853:

Le 16 avril 1853, naît Caroline, soeur de Jacques, à St-Évariste. Tout comme Alfred, elle est baptisée dans l'église de Lambton, le premier mai suivant. Elle a pour parrain Jean Breton et pour marraine Philomène Beaudoin. Jacques père se dit encore cultivateur à St-Évariste de Forsythe.

St-Roch, Ville de Québec, Québec à St-Évariste-de-Forsyth, QC - Google Maps

1854:

Le 14 novembre 1854, arrive une autre soeur pour Jacques, baptisée aussi à Lambton, sous le nom d'Odile, le 24 suivant. Simon Plante est son parrain et Henriette Turgeon sa marraine. Henriette est une tante paternelle de Jacques et Odile et Simon Plante est son mari. La famille habite toujours la ferme à St-Évariste de Forsythe.

St-Évariste-de-Forsyth, QC à Lambton, QC - Google Maps

St-Évariste-de-Forsyth-en arrivant au village

1856:

Ernestine, autre soeur pour Jacques, voit le jour le 15 mars 1856 à St-Évariste. Le 21 suivant, on la baptise à St-Évariste devant Gervais Pouliot et Clarice Goupil qui lui servent de parrain et de marraine.

 

L'Adolescence:

1857:

Selon les recensements, Agnès, autre soeur de Jacques, serait née en 1857. Malheureusement, je ne suis pas parvenu à trouver son acte de baptême.

Sherbrooke-Ancienne_Cathédrale_Saint-Michel_Sherbrooke

1860:

Le frère de Jacques, qu'on nomme simplement Joseph, voit le jour le 31 mars 1860. J'ignore où, mais il est baptisé le surlendemain dans la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. Son parrain est Jean Jacques et sa marraine Aurélie Bernard.

1862:

Notre Jacques a 15 ans lorsque décède Joseph Méthot, le second mari de sa grand-mère maternelle, Marie Gonthier dite Bernard, le 21 janvier 1862, à Québec. Joseph était cultivateur. Son service est célébré le 24 dans l'église St-Roch de Québec.

Le 18 février suivant, le petit Louis, autre frère de Jacques, vient au monde dans le canton de Barford. Il est baptisé le 26 à St-Herménégilde devant Etienne Daigneault, son parrain, et une dame Frappier, sa marraine.

St-Venant de Paquette-église

1864:

Jacques voit arriver une autre soeur, le 17 mai 1864, qu'on baptisera Marie, le 21, dans la petite église de St-Venant de Paquette. Elle a pour parrain Joachim Reid et pour marraine Rosalie Allard. La famille habite le canton de Barford.

 

La Vingtaine:

St-Herménégilde-église

1867:

Jacques a 21 ans lorsque naît sa soeur Rose de Lima, le 26 août 1867. Il en est d'ailleurs le parrain, trois jours plus tard, à St-Herménégilde. Sa soeur Anne servira de marraine. Est-ce elle, Rose de Lima, qu'on désignera plus tard, dans le recensement de 1881, comme Délia? Ou y a-t-il vraiment eu une autre petite fille, née vers 1868, qu'on aurait baptisée Délia, mais pour laquelle je n'ai trouvé aucun acte de baptême? Mystère. Une chose toutefois est certaine. Rose de Lima n'apparaît pas au recensement de 1881, mais Délia, si. Et elle a (ou aura) alors 13 ans.

1870:

Le 31 octobre 1870, à St-Herménégilde, à l'âge de 24 ans, Jacques épouse Mathilde Gagnier (Gagner, Gagné - la graphie du patronyme change selon l'endroit et l'époque), 18 ans, fille de François Gagner (Gagnier), cultivateur de St-Herménégilde, et Marie Mathilde Paiement. Née à St-Timothée de Beauharnois, où son père était huissier, la famille a ensuite déménagé à St-Louis-de-Gonzague, vers 1854, où le père de Mathilde était marchand. Ils y sont demeurés jusqu'en 1868. Après un bref séjour à Montréal, le père de Mathilde s'est fait cultivateur dans le canton de Hereford. C'est alors, probablement, que Mathilde rencontra Jacques. Comme témoins au mariage, l'acte de mariage souligne Cécile Gagner, la soeur de Mathilde, et Pierre Turgeon, le frère de Jacques. Aucune mention des pères des époux. Ce qui est plutôt inhabituel.

1870-acte de mariage Jacques Turgeon et Mathilde Gagné

1871: 

Lors du recensement de 1871, Jacques et Mathilde vivent dans le canton de Hereford, avec les parents de Mathilde. Jacques dit avoir 25 ans et être fermier et Mathilde dit avoir 18 ans.

On trouve les parents de Jacques sur la page suivante de ce recensement du canton d'Hereford.

Le 14 août suivant, Pierre, 23 ans, le frère de Jacques, épouse Lucie Bergeron, 21 ans, à St-Herménégilde. Lucie est la fille de Joseph Bergeron, un cultivateur de la paroisse de St-Michel de Sherbrooke, et de Marcelline Desharnais Laneuville. Aucune mention des pères des époux à titre de témoins. On mentionne plutôt Olivier Roy et Caroline Turgeon, soeur de l'époux.

1872:

À St-Herménégilde, le 9 juin 1872, Marie Anne, 20 ans, la soeur de Jacques, épouse Alexandre Galarneau, domicilié à St-Herménégilde. Celui-ci est le fils de feu Raphaël Galarneau et de Catherine Lefebvre. Une fois de plus, aucune mention des pères des époux à titre de témoins de l'événement. À leur place, l'acte de mariage mentionne Narcisse et Firmin Desruisseaux.

St-Hermenegilde-chemin

1873:

Un premier enfant naît pour Jacques et Mathilde, le 14 janvier 1873, à St-Herménégilde. Il s'agit d'une fille que l'on baptise Marie Mathilde Joséphine, le lendemain, à St-Herménégilde. Son parrain est Étienne Vigneault et sa marraine Aurélie Frappier. Jacques se dit alors cultivateur à St-Herménégilde.

Le 9 juin suivant, Odile, 18 ans, la soeur de Jacques, épouse Joseph Fortier, 20 ans, à St-Herménégilde. Joseph, cultivateur de St-Herménégilde, est le fils de Bazile Fortier, un cultivateur de St-Isidore, et de Marie Blais. Jacques père est témoin au mariage de sa fille. Thomas Maurel, ami de Joseph, sert de témoin à celui-ci.

À Montréal, le 8 juillet suivant, François Gagner, orthographié "Gagnier", frère aîné de Mathilde et beau-frère de Jacques, épouse Julie Fournier dans la cathédrale St-Jacques-le-Majeur. François, 23 ans, est alors un artiste et un auteur ambulant sans domicile fixe. Julie, pour sa part, est domiciliée à St-Jacques-le-Majeur de Montréal. Elle est la fille de Hilaire Fournier et de Marie Louise Gauvin de St-Fabien, diocèse de Rimouski. Pierre Léonard Gagnier, oncle de François, lui sert de témoin alors que François Duval, beau-frère de Julie, remplit le même rôle pour cette dernière.

L'année 1873 se termine par un décès. En effet, le 14 décembre, la petite Mathilde Joséphine, fille de Jacques et Mathilde, s'éteint à St-Herménégilde. Le curé constate l'inhumation dans le cimetière de St-Herménégilde le 30 mars suivant. Étienne Vignault, parrain de la petite, en a été témoin.

1874:

Le 26 mars 1874, Jacques Turgeon père et fils se présentent au cabinet du notaire Archambault de Sherbrooke. Jacques père vend à son fils le quart Nord-Ouest du lot #26 dans le 6e rang du canton de Hereford, étant du quart de la largeur sur toute la profondeur et faisant environ 50 acres. Ce terrain est borné au Nord par le quart du lot 27 et au Sud par le vendeur.

Prix de la vente: 150$

En acompte, Jacques père a reçu tous les intérêts à ce jour plus 37$. La balance sera payable en 2 versements annuels égaux plus intérêts.

St-Herménégilde-Rang 6-lot 26

Le 20 avril suivant, Cécile Gagnier, la soeur de Mathilde et belle-soeur de Jacques, qui se fait alors appeler Cécilia, épouse Jean Baptiste Audet dit Lapointe, à Ste-Edwidge de Clifton. Cécile a alors 19 ans et habite l'endroit. Joseph est un industriel de la place. Il est le fils de François Xavier Audet dit Lapointe et de Sophie Courtemanche, aussi de Ste-Edwidge. Les parents de Cécile habitent alors St-Venant de Hereford (aujourd'hui St-Venant de Paquette). Joseph a près de lui son père comme témoin, alors que Octave Courtemanche sert de père à la mariée.

C'est le 9 juillet suivant que naît à St-Herménégilde Délia, une autre petite fille pour Jacques et Mathilde. Elle n'est baptisée que près de deux mois plus tard, soit le 6 septembre, à St-Herménégilde, devant ses grands-parents paternels qui lui servent de parrain et de marraine.

Le 31 juillet, devant le notaire Chagnon de Coaticook, Pierre Turgeon vend à son frère Jacques (ou à son père Jacques) la moitié Nord du lot #24, du rang 3 du canton de Hereford, contenant environ 100 acres, avec améliorations et bâtisses dessus construites, une paire de boeufs âgés de 7 ans, une charrue, avec herse, un harnais de travail & cinq bob-sleighs.

Sont exclus les minéraux sur le dit lot et le droit de les exploiter.

Pierre avait acquis ce terrain des héritiers Agilvie, par leur procureur, Mme Hackwell, le 19 décembre 1873, par acte devant le notaire Chagnon. Cette vente est enregistrée au bureau d'enregistrement de Cookshire.

Prix de la vente: 1200$, que Jacques paie comptant, d'où quittance finale et générale.

NOTE: il n'est pas précisé si l'acheteur est Jacques Turgeon-père ou Jacques Turgeon-fils.  Pierre peut donc avoir vendu ce terrain aussi bien à son père qu'à son frère. Je soupçonne cependant qu'il s'agit plutôt du père. Je doute que Jacques-fils, jeune homme chargé d'une jeune famille et qui a acheté un lot, au printemps, ait eu les moyens de payer 1200$ comptant.

1875:

1875 est marqué par le décès de la mère de Mathilde, la belle-mère de Jacques, Mathilde Paiement (Payment), le premier novembre. Elle est décédée possiblement à St-Herménégilde, l'acte de sépulture mentionnant que son mari est cultivateur à cet endroit, mais elle est inhumée à Ste-Edwidge-de-Clifton, le trois novembre. Belle-maman a 54 ans au moment de s'éteindre. 

Née à Pointe-Claire en 1821, elle épouse François Gagnier à Beauharnois, en 1846, avec qui elle a au moins 8 enfants. Habitant St-Louis-de-Gonzague pendant plusieurs années, Mathilde suit son mari à St-Herménégilde vers 1870.

Les témoins à ses funérailles sont: François Gagnier (son époux), Jean-Baptiste Audet (son gendre) et Octave Courtemanche.

 

La Gazette officielle du Québec (Québec)
9 décembre 1876
page 7, colonne 1

ACTE DE FAILLITE DE 1875.
    Dans l'affaire de Jacques Turgeon vs. Pierre Turgeon, d'Hereford, dans le district de Saint-François, contracteur, failli.
    Un bref de saisie-arrêt a été émané en cette cause, et les créanciers du failli sont notifiés de s'assembler à mon office, à l'Hôtel-de-Ville, en la cité de Sherbrooke, le vingtième jour de décembre 1876, à trois heures p. m., pour recevoir un état de ses affaires, et nommer un syndic s'ils le jugent à propos, et pour le règlement des affaires de la faillite en général.
    J. A. ARCHAMBAULT,
    Syndic officiel.
    Sherbrooke, 29 novembre 1876.

NOTE: il n'est pas précisé s'il s'agit de Jaques père ou Jacques fils.

 

1876:

Le 12 mai 1876, devant le notaire Chagnon de Coaticook, Jacques vend à Alfred Turgeon (son frère s'il s'agit de Jacques Turgeon-fils ou son fils s'il s'agit de Jacques Turgeon-père; ce qui n'est pas précisé), le terrain acheté de Pierre Turgeon en 1874, soit la moitié Nord du lot #24, dans le 3e rang de Hereford, avec les améliorations et les bâtisses.

Prix: 1000$, dont Jacques a déjà reçu 600$.

Le 26 juin suivant, Jacques voit sa soeur Ernestine, 20 ans, épouser Cyrille Beaulieu, cultivateur de 22 ans de St-Herménégilde, à St-Herménégilde. Cyrille est le fils de Hubert Beaulieu, un rentier de la place, et de Julie Roy. L'acte de mariage mentionne, comme témoins, Elzéar Turgeon, le frère d'Ernestine, et Emma Chorette, une amie d'Ernestine.

Alfred, frère de Jacques, ayant payé les 600$ dus sur le terrain acheté de Jacques Turgeon (son père ou son frère, ce n'est pas précisé), en mai 1876, quittance lui est remise devant le notaire Chagnon de Coaticook, le 5 juillet 1876. Il semble s'agir d'une quittance pour les 600$ que Jacques avait déjà reçus lors de l'acte de vente, en mai. Étrange que ladite quittance n'eût pas été remise alors...

 

La Trentaine:

1877:

Jacques, toujours cultivateur à St-Herménégilde, et Mathilde voient arriver leur fils Alphonse, le 16 avril 1877, à St-Herménégilde. L'enfant est baptisé le 22 suivant devant sa tante paternelle, Odile Turgeon, sa marraine, et le mari de celle-ci, Joseph Fortier, un journalier de l'endroit, son parrain.

 

Le Courrier du Canada (Québec)
4 juin 1877
page 8, colonne 4

Nouvelles des Cantons de l'Est
    —Vendredi soir de la semaine dernière, un terrible ouragan a passé sur Villette, Hereford, démolissant complètement les maisons d'habitation et les granges de Jacques Turgeon et Alexandre Gagné, et causant, en outre, beaucoup d'autres dommages très sérieux.

NOTE: il n'est pas précisé s'il s'agit de Jacques Turgeon-père ou Jacques Turgeon-fils.

 

1878:

La Gazette officielle du Québec (Québec)
18 mai 1878
page 51, colonne 1

FIERI FACIAS DE TERRIS.
Cour de Circuit—District de Saint-François.
Saint-François, à savoir:
No. 582
J. ALPHONSE CAMIRAND, avocat, de la cité de Sherbrooke, dans le district de Saint-François, Demandeur; contre les terres et tenements de JACQUES TURGEON et PIERRE TURGEON, tous deux du canton d'Orford, dans le dit district, Défendeurs, à savoir:
    Comme appartenant à Pierre Turgeon.
    Un certain lot ou morceau de terre sis et situé dans le canton d'Hereford, dans le dit district, connu et désigné comme la moitié nord du lot numéro vingt-quatre, dans le troisième rang des lots du dit canton d'Hereford, contenant cent acres de terre en superficie, plus ou moins—avec les bâtisses sus-érigées et améliorations faites.
    Comme appartenant à Jacques Turgeon.
    La moitié ouest du lot numéro vingt-six, dans le sixième rang du dit canton d'Hereford, contenant cent acres de terre, plus ou moins, et la moitié est du lot numéro vingt-sept, dans le dit sixième rang d'Hereford, contenant cent acres de terre, plus ou moins—avec les bâtisses sus-érigées et améliorations faites.
    Pour être vendus au bureau du régistrateur pour la division d'enrégistrement du comté de Compton, dans le village de Cookshire, dans le district, le DIX-SEPTIÈME jour de JUILLET prochain, à ONZE heures de l'avant-midi. Le dit bref rapportable le huitième jour d'août prochain.
    G. F. BOWEN,
    Shérif.
    Bureau du Shérif,
    Sherbrooke, 12 mars 1878,
[Première publication, 16 mars 1878.]

NOTE: il n'est pas précisé s'il s'agit de Jacques Turgeon-père ou Jacques Turgeon-fils.

 

Le 22 juillet 1878, Jacques, cultivateur à St-Herménégilde, et Mathilde sont parrain et marraine de la petite Malvina Galarneau, fille de Marie Anne, la soeur de Jacques, qui se fait alors appeler Anna, et d'Alexandre Galarneau, aussi un cultivateur de la place.

St-Herménégilde-croix de chemin

1879:

Jacques, toujours cultivateur à St-Herménigilde, et Mathilde accueillent leur fille Joséphine, le 29 mai 1879. La petite est baptisée deux jours plus tard à St-Herménégilde. Sa tante paternelle, Ernestine Turgeon, est sa marraine, alors que le mari de celle-ci, Cyrille Beaulieu, aussi un cultivateur de l'endroit, est son parrain.

1880:

Le 7 mars 1880, à St-Herménégilde, Jacques et Mathilde sont parrain et marraine d'Albert Beaulieu, fils d'Ernestine, la soeur de Jacques, et de Cyrille Beaulieu, cultivateur de la paroisse. Né quatre jours plus tôt, l'enfant épousera Marie Alice Pelletier, à Rock Forest, le 5 mai 1902. Il sera à ce moment-là un cultivateur de la place.

Le 27 mai suivant, toujours à St-Herménégilde, Jacques et Mathilde jouent le même rôle de parrain et marraine pour le petit Albert Turgeon, fils de Pierre, cultivateur de St-Herménégilde et frère de Jacques, et de Lucie Bergeron. L'enfant est né le 18 avril précédent. Davantage de recherches seraient nécessaires pour une idée plus juste de l'avenir du petit Albert, mais il semble qu'il épousera, vraisemblablement aux États-Unis, Anne (Anna, Annie) Dessereaux, qu'en 1911 il sera fermier en Saskatchewan (cf. recensement de 1911), et qu'il s'éteindra en Colombie-Britannique en 1963, à l'âge de 83 ans.

Le 17 octobre, naît un fils pour Jacques et Mathilde, qu'on baptise Émile, le 25, à St-Herménégilde. Prosper Proulx, un voisin, et Emilie Beaulieu son ses parrain et marraine.

1881:

Lors du recensement de 1881, la famille habite Hereford West (sous-district no 4 du comté de Compton). La maisonnée se compose de: Jacques, 34 ans, cultivateur; sa femme Mathilde, 27 ans; leurs enfants: Délia, 6 ans; Alfred, 5 ans; Alphonse, 4 ans; Joséphine, 2 ans; Émile, 5 mois.

Autour d'eux on trouve les familles de Prosper Proulx (parrain du petit Émile), Edouard Dion, Narcisse Gay, Thophile Hébert, Thomas Marsh, Cyrille Beaulieu (beau-frère de Jacques), Théophile Beaulieu.

Le 24 octobre 1881, Louis Joseph Gagnier, 24 ans, frère de Mathilde et beau-frère de Jacques, épouse Martine Cardinal, 21 ans, à Ste-Martine, comté de Châteauguay. Louis Joseph est alors tailleur à Ste-Martine. Son épouse est la fille de Médard Cardinal, un tanneur de l'endroit, et de Maguerite Proulx.

1882:

C'est le 14 juillet 1882 que naît à St-Herménégilde la petite baptisée, deux jours plus tard, Marie Exilda et qu'on appellera Azilda ou Asilda. Elle a pour parrain Narcisse Augé et pour marraine Mathilde Salva (Salna?). Jacques, 35 ans, toujours cultivateur à St-Herménégilde, en est le père et Mathilde, 30 ans, en est la mère.

1884:

Jacques et Mathilde voient arriver le petit Alcide, le 26 juin 1884. Celui-ci est baptisé à St-Herménégilde le 29 devant Octave Gauthier, cultivateur de l'endroit, son parrain, et Rose de Lima Rivard, sa marraine.

St-Herménégilde-cimetière

1885:

Un décès et une naissance marquent l'année 1885 pour Jacques et Mathilde. En effet, le 9 février, leur fils Alphonse, qui a presque 8 ans, décède. Je ne peux qu'imaginer le moment comme tragique pour les parents. Perdre un enfant naissant ou âgé de quelques mois s'avère sans doute douloureux. Mais qu'en est-il d'un enfant de 8 ans? Huit ans d'attachement, de présence, de souvenirs qui quittent ainsi... Les funérailles sont célébrées le 12 devant les témoins Narcisse Guay et Prospère Proulx, deux voisins.

Le 12 juillet suivant naît mon arrière grand-père Joseph. Cinq mois après le décès d'Alphonse... Il est intéressant de noter que, sept jours plus tard, il est baptisé Elzéard, à St-Herménégilde. Pas Joseph Elzéard. Seulement Elzéard. Un prénom qu'il ne portera vraisemblablement que les premières années de sa vie. Ses parrain et marraine sont Edouard Dion, cultivateur de l'endroit, et Clarisse Beaulieu. Jacques, son père, est toujours cultivateur de cette paroisse.

1886:

Jacques voit son frère Joseph épouser une anglophone, Mary Ann Simpson, dans la cathédrale St-Michel de Sherbrooke, le 5 juillet 1886. Joseph, 26 ans, est alors cultivateur de cette paroisse. Mary Ann, pour sa part, est la fille de James Simpson et d'Elizabeth O'Connor. Les pères des époux servent de témoins à la cérémonie.

 

La Quarantaine:

1887:

Jacques a 40 ans lorsque son frère Louis, 24 ans, cultivateur de la paroisse St-Michel de Sherbrooke, épouse Démerise Rousseau dans la cathédrale St-Michel, le 10 janvier 1887. Démerise est la fille de Hubert Rousseau, un commerçant, et d'Adéline Turgeon. Comme l'acte de mariage ne mentionne aucune dispense, je suppose que la mère de la mariée n'a aucun lien de parenté rapproché avec Jacques. Les pères des époux sont témoins de l'événement, ainsi que plusieurs membres de la famille de Démerise qui ont signé dans le bas du document.

1888:

La famille a quitté la région de St-Herménégilde en 1888 car Jacques, selon l'acte de baptême de son fils Edouard, est alors cultivateur de la paroisse St-Michel de Sherbrooke. Le petit Edouard vient au monde le 9 mars et est baptisé le 11 dans la cathédrale St-Michel devant son oncle Joseph Turgeon, son parrain, et sa tante Mary Ann Simpson, sa marraine. Le petit ne vivra que quelques mois. Décédé le 21 juillet suivant, à l'âge de 4 mois, il est inhumé le lendemain sous le nom de Joseph Turgeon.

Rock Forest, Sherbrooke, QC à Saint-Herménégilde, QC - Google Maps

1889:

Mathilde met au monde un autre enfant, le 7 juin 1889, une petite fille qu'on baptise Ernestine Albina, le 16, à la cathédrale St-Michel. Elle a pour parrain Xavier Vallée et pour marraine sa cousine Arthémise Turgeon. Celle-ci, 15 ans, est la fille du frère de Jacques, Pierre, et de Lucie Bergeron. L'enfant survit un peu plus de deux mois pour s'éteindre le 22 août. Les funérailles sont célébrées  au même endroit que son baptême le 24 août.

Le dernier jour d'octobre 1889, Jacques, cultivateur du canton d'Ascot, se rend au cabinet du notaire Archambault, à Sherbrooke. François Caselais, un cultivateur du canton de Barford, l'y rejoint. Jacques lui vend la moitié Sud de la moitié Ouest du lot #26, dans le 6e rang du canton de Hereford, contenant environ 50 acres, avec les amélioration et les dépendances qui y sont construites.

Prix de la vente: 450$, dont Jacques a reçu un acompte de 35$. L'acheteur s'engage à payer la balance d'ici un mois.

Le 4 décembre suivant, Jacques, ayant payé toutes les sommes se rapportant à l'achat de terre, le 16 janvier 1880 (transaction enregistrée au bureau d'enregistrement du comté de Compton, Registre B, volume 9, #5080, p.246, le 20 janvier 1880), il reçoit quittance de J. Alphonse Camirand, avocat de Sherbrooke.

1891:

Lors du recensement de 1891, la famille est la 2e maison du canton d'Ascot visitée par les "recenseux" en ce 6 avril. On y trouve Jacques, cultivateur, qui dit avoir 45 ans; sa femme Mathilde (inscrite comme Mathilda), 37 ans; leurs enfants: Alfred, 14 ans; Émile (inscrit comme Amilé), 10 ans; Alcide, 6 ans; Joseph, 5 ans; Délia, 16 ans; Joséphine, 11 ans; Azilda, 8 ans; ainsi que François Janvier, un veuf de 68 ans.

Ils ont pour voisins les familles de Prosper Proux et de Pierre Turgeon, frère de Jacques.

Recensement1891-jacques turgeon-mathilde gagné

Le 17 septembre suivant, toute la grande famille Turgeon est en deuil. En effet, c'est le jour où Jacques père les quitte pour un monde meilleur après 68 ans de vie sur Terre. Né en 1823, Jacques père épouse Ursule Bilodeau à Québec en 1844. En 1847, ils s'installent à St-Évariste de Forsythe où ils resteront au moins jusqu'en 1858. En 1862, la famille occupe une terre dans la mission de St-Herménégilde. Les enfants continuent d'arriver, ils grandissent, se marient, partent de la maison... Puis, après pratiquement 20 ans, Jacques entraîne les siens dans le canton d'Ascot, car c'est là qu'on le retrouve lors du recensement de 1881. Il a alors 58 ans. Il y poursuit sa "profession" de cultivateur. Car, cultivateur, il l'a été presque toute sa vie.

Ses funérailles sont célébrées le 21 septembre 1891 à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. Témoins: François Rousseau; Raymond Hébert.

Rock Forest-église

1892:

L'année 1892 est marquée par l'arrivée d'un dernier enfant pour Jacques et Mathilde. Jacques a alors 46 ans et Mathilde en a 40. Il s'agit d'une petite fille qui voit le jour le 23 juillet. Elle est baptisée Marie Louise Alice dans l'église de Rock Forest le premier août. Son parrain est Joseph Turgeon (son frère? Il me semble un peu jeune...) et sa marraine est Délia Turgeon (sans doute sa soeur).

1893:

Un an presque jour pour jour, soit le 25 juillet 1893, meurt la petite Marie Louise Alice. Les obsèques sont célébrées le lendemain à Rock Forest.

1894:

L'année 1894 marque le début de la ronde des mariages pour les enfants de Jacques et Mathilde. Leur fille Délia débute le bal en épousant, à Rock Forest, Albert Bergeron, le 26 novembre. Délia a alors 20 ans. Albert, quant à lui, cultivateur de la paroisse, en a 24. Il est le fils de Lazare, aussi un cultivateur de la place, et de Vitaline Bergeron.

 

La Cinquantaine:

1897:

Jacques, toujours cultivateur de la paroisse St-Roch de Rock Forest, a 50 ans lorsque sa fille Joséphine, 18 ans, épouse Moïse Bérard, le premier juin, à Rock Forest. Orphelin de père, Moïse est le fils d'Edouard Bérard et de Philomène Boisvert.

1899:

Le 30 janvier 1899, Jacques se présente au cabinet du notaire Archambault, à Sherbrooke. Il y retrouve Jean-Baptiste Vallée, un cultivateur du canton d'Ascot, comme lui. Il est là pour lui acheter la partie Sud du lot #7 dans le 12e rang du canton d'Ascot. L'acte mentionne aussi qu'il est cessionnaire pour quelqu'un dont je ne parviens pas à lire le nom.

Ce terrain appartenait à la Couronne et le vendeur en était propriétaire par acte de bail, passé devant le notaire Archambault le 12 mars 1898 (#16841). Prix de la vente: 275$.

Canton d'Ascot-Rang 12-partiel

Le 18 mars suivant, le père de Mathilde, le beau-père de Jacques, François Gagner, décède à Val Racine, comté de Frontenac. Veuf depuis près de 25 ans, il était âgé de 75 ans. François, né en 1823 à Châteauguay, épouse Mathilde Paiement (Payment) en 1846. Dès septembre suivant, la famille s'accroit d'un enfant, alors que François est huissier à St-Timothée de Beauharnois. Dès 1854, cependant, la famille déménage à St-Louis-de-Gonzague, où François est marchand. Elle y sera au moins jusqu'en 1862. En 1868, le père de Mathilde est marchand à Montréal. Puis, en 1870, le voilà cultivateur dans la mission de St-Herménégilde, dans le canton de Hereford, où son épouse décède en 1875. En 1881, François est à Marston South.

Jacques, en compagnie de son beau-frère, François Gagner, est témoin aux obsèques de son beau-père, à Val Racine, le 20 mars.

Le 8 juillet suivant, Jacques est de retour chez le notaire Archambault pour vendre le terrain qu'il a acheté en janvier dernier, soit la partie Sud du lot #7 du 12e rang du canton d'Ascot, d'une superficie de 105 acres.

Il est intéressant de noter que l'acheteur, Joseph Ross, aussi un cultivateur du canton d'Ascot, devra payer 2 ans de taxes en souffrance, en plus des 400$, prix que demande Jacques. Ross donne 25$ comptant. Il en promet 25 autres dans un mois. Puis, 7 versements annuels de 50$, plus les intérêts (6%).

1900:

Jacques et Mathilde sont parrain et marraine de la petite Alice Rosa Turgeon, le 19 décembre 1900, à Rock Forest. Elle est la fille de Louis, le frère de Jacques, et de Demerise Rousseau. Née la veille, on désignera rapidement l'enfant sous le prénom de Gracia. Elle épousera Roger Pépin, de St-Jacques de Montréal, le 7 novembre 1931, à Rock Forest.

1901:

Le 7 janvier 1901, Jacques, toujours cultivateur à Rock Forest, et Mathilde marient une autre de leur fille. En effet, Azilda, 18 ans, qui habite la paroisse St-Michel de Sherbrooke, épouse Agna Raymond, aussi de St-Michel de Sherbrooke, dans l'église de Rock Forest. Il est le fils de Laurent Raymond et d'Emma Mailliot, de St-Michel de Sherbrooke. Les pères des époux leur servent de témoins pour l'occasion. Pour une des premières fois, on trouve la signature de toutes les parties concernées au bas du document.

Les "recenseux" passent chez Jacques et Mathilde le 24 avril, cette année-là. Le recensement de 1901 nous indique que la famille de Jacques vit dans le canton d'Ascot, comté de Sherbrooke. Dans la maisonnée, on trouve Jacques, qui dit être né le 20 juillet 1845 (alors qu'il est né le 21 juillet 1846); sa femme Mathilde, inscrite comme Méthile, qui dit être née le 20 novembre 1854; et leurs trois fils : Emile, Alcide et Joseph. Il semble y avoir des erreurs dans toutes les dates de naissance. Bref, Émile dit avoir 21 ans, Alcide dit en avoir 17 et Joseph, 14.

Ils ont pour voisins les familles d'Octave Gauthier et d'Alfred Délisle.

Recensement 1901-Jacque turgeon et mathilde gagné

1902:

Jacques a 55 ans lorsque décède sa mère, Ursule Bilodeau, le 22 janvier 1902, à Rock Forest. Veuve depuis 11 ans, quelques jours après la mort de son mari, elle vendit à Joseph Garant un résidu de terrain. Lors du recensement de 1901, elle habitait avec la famille de sa fille Ernestine et son mari, Cyrille Beaulieu. Ursule s'éteint à l'âge de 77 ans. Le 25 janvier, Jacques est témoin aux obsèques de sa mère, à Rock Forest.

1904:

Le 10 octobre 1904, à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke, Émile, 23 ans, cultivateur à Rock Forest, fils de Jacques et Mathilde, aussi de Rock Forest, épouse Virginie Méville Deschênes. Celle-ci, résidente de la paroisse St-Michel de Sherbrooke, est la fille d'Arthur Méville Deschênes et de Léopoldine Gausin, aussi de St-Michel de Sherbrooke.

1905:

L'année 1905 est marquée par un décès pour la famille de Jacques et Mathilde. En effet, leur fille Azilda s'éteint le 12 décembre, à Sherbrooke, à l'âge de 23 ans. Elle laisse dans le deuil son mari, Agna Raymond, et deux enfants en bas âge. Les funérailles sont tenues dans la cathédrale St-Michel de Sherbrooke, le 14 décembre.

 

Le Progrès de l'Est (Sherbrooke)
15 décembre 1905
page 3, colonne 1

NOTES LOCALES
    —M. Agna Raymond vient d'être cruellement éprouvé par la mort de sa jeune épouse, décédée mardi midi, après une maladie de trois mois. La défunte n'était âgée que de 22 ans. Née Azilda Turgeon, elle était la fille de Jacques Turgeon, de Rock Forest. Elle comptait cinq ans d'union avec son époux. Malgré la douleur poignante qui l'étreignait dans ses derniers jours de maladie, Mme Raymond, se résigna chrétiennement à se séparer de son époux et de ses deux enfants. Ses funérailles ont eu lieu ce matin, à la cathédrale. Une foule de parents et amis ont voulu témoigner leurs profondes sympathies à M. Raymond en assistant aux funérailles. Les restes de Mme Raymond ont été déposés au cimetière St-Michel.

 

1906:

L'année 1906 est aussi marquée par un décès pour la famille de Jacques et Mathilde. Cette fois, c'est leur fille Joséphine qui est fauchée par la mort, le 31 mars. Elle n'a que 26 ans. Tout comme sa soeur, elle laisse derrière elle un mari, Moïse Bérard, et deux jeunes enfants. Ses funérailles sont célébrées le 3 avril à Rock Forest. Jacques en est témoin en compagnie de Moïse.

 

La Soixantaine:

1907:

À St-Étienne de Bolton, Julie Fournier, l'épouse de François Gagner, le frère de Mathilde, décède le 5 juin 1907, à l'âge de 56 ans. Elle avait épousé François à Montréal en 1873. Au couple, je n'ai trouvé qu'un enfant: Fortunat, né vers 1881, qui, avec son père, est témoin aux funérailles de Julie, le 7 juin. La petite famille habitait Piopolis en 1891.

1908:

Le 22 juin 1908, à la cathédrale St-Michel, Jacques sert de témoin à son fils Alcide, habitant la paroisse St-Michel de Sherbrooke, qui épouse Marie Louise Pinette, également de St-Michel de Sherbrooke, fille majeure de Jean Baptiste Pinette et de feue Léocadie Roy, aussi de la paroisse St-Michel.

1909:

Jacques et Mathilde sont parrain et marraine de Rose Turgeon, leur petite-fille, enfant de leur fils Alcide et de Marie Louise Pinette, le 13 juillet 1909, à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. L'enfant est née deux jours plus tôt. Le document précise que les parents sont de la paroisse St-Michel et que les parrain et marraine sont de Rock Forest. La petite épousera Olivier Bergeron, le 19 août 1929, à Rock Forest.

Le 26 octobre suivant, à Rock Forest, Jacques et Mathilde voient leur fils Joseph épouser Délia Dumont. L'acte de mariage précise que Joseph est un cultivateur de Rock Forest et que Délia est mineure. Il s'agit de mes arrières grands-parents. On trouvera plus de détails dans le portrait généalogique rédigé sur Joseph.

Quelques jours plus tard, soit le 3 novembre, Joseph Fortier, beau-frère de Jacques et époux de sa soeur Odile, s'éteint à Rumford, dans l'état du Maine, à l'âge de 56 ans. Né vers 1853, Joseph épouse Odile en 1873. Leurs trois premiers enfants sont baptisés à St-Herménégilde. Puis, dès 1879, la famille suit le mouvement migratoire vers Sherbrooke et s'installe dans le canton d'Ascot, où elle demeurera au moins jusqu'en 1892. Cette année-là, selon le recensement américain de 1900, la famille émigre aux États-Unis. Confirmant la chose, Marie Laura Alice, autre enfant de Joseph et Odile, voit le jour à Rumford, dans le Maine, en 1894. Voici le détail des informations recueillies à l'occasion du recensement américain de 1900:

Lors du recensement de 1900, la famille de Joseph habite Rumford, au Maine.

La maisonnée se compose de: Joseph, 46 ans (août 1853), marié depuis 27 ans, aux USA depuis 8 ans (1892), journalier du chemin de fer (R.R. Laborer); son épouse Odile, 44 ans (octobre 1858), qui a eu 11 enfants dont 6 sont vivants; leurs enfants: Victoria, 21 ans (septembre 1878); Henry, 18 ans (mars 1882), journalier; Ida, 15 ans (avril 1885); Alice, 6 ans (mai 1894); Hector, 3 ans (octobre 1896); ainsi que 9 chambreurs (boarders).

Voisins d'eux, les membres de la famille de Barhélémie Marotte et Caroline Turgeon (la soeur d'Odile - et donc de Jacques); aussi la famille de Joseph Couture, qui tient également une maison de chambres.

Ce sont là les dernières données trouvées sur Joseph Fortier avant son décès, en 1909.

Rumford, Maine-à vol d'oiseau

1910:

La Tribune (Sherbrooke)
17 juin 1910
page 4, colonne 3

ROCK FOREST
    —M. Jacques Turgeon est malade depuis hier. Il est sous les soins du Dr Peltier.

 

1911:

Sherbrooke Daily Record (Sherbrooke)
14 février 1911
page 4, colonne 3

PROPERTY TRANSFERS.
    Albert Bergeron to Jacques Turgeon part lot 8 range 11 Ascot. Price $200.00.

 

1912:

1912 est une autre année pénible pour Jacques et Mathilde. En effet, le 20 mars, leur fille Délia décède, à l'âge de 37 ans. Née à St-Herménégilde en 1874, elle épousa Albert Bergeron, un cultivateur, à Rock Forest, à l'âge de 20 ans. Tous ses enfants - j'en ai trouvé 11 -, ont été baptisés à Rock Forest. Au moment de son décès, la cadette n'a que 2 ans. Le 22 mars, Jacques est témoin aux funérailles de sa fille en compagnie du mari de celle-ci. Jacques a alors 65 ans.

1913:

Sherbrooke Daily Record (Sherbrooke)
14 octobre 1913
page 4, colonne 5

PROPERTY CHANGES.
Registrations in the Sherbrooke Division Registry Office during week ending 11th October, 1913:

    —Jacques Turgeon to Louis Turgeon, part lot 8, range 11, Ascot. Price $250.

 

La Tribune (Sherbrooke)
25 octobre 1913
page 3, colonne 3

LES CONCOURS DE LABOUR
L'un a eu lieu le 15 du courant à Lennoxville, et un autre, le lendemain, à St Roch d'Orford, sur la terre de M. Cyrille Beaulieu.
(...)
LISTE DES PRIX ACCORDÉS AU CONCOURS DE LABOUR DE ST ROCK D'ORFORD, TENU À ST-ROCK SUR LA TERRE DE M. CYRILLE BEAULIEU, LE 16e JOUR D'OCTOBRE 1913
Première classe:
                                    effets    argent
    1er    Joseph Gauthier                $8.00    $2.00
    2e.    Eugène Gauthier                $2.00    $6.00
    3e.    Emile Turgeon                    $1.00    $5.00
    4e.    George Pelletier                    $1.00    $4.00
    5e.    Albert Beaulieu                    $.50        $8.85
                                    ---------------------
                                    $12.50    $20.85
Deuxième classe:
    1er.    Oliva Turgeon                    $4.00    $5.00
    2e.    Jimmy Delancy                    $1.25    $6.75
    3e.    Joseph Turgeon                $2.00    $5.00
    4e.    Gaspard Bédard                $2.50    $3.50
    5e.    J. B. Charest                    $1.60    $3.40
                                    -----------------------
                                    $11.35    $23.65
(...)
    Les Juges étaient: Eugène Gauthier, Jacques Turgeon, Ls. Turgeon.
                                                Omer BEAULIEU, Sec.-Trés.

 

1914:

Le 31 mars 1914, à Rumford, dans le Maine, décèdeà l'âge de 72 ans, Barthélémi Marotte, époux de la soeur de Jacques, Caroline. Il a 72 ans. Né à St-Antoine-de-Tilly, le 24 août 1841, Barthélémi a dû épouser Caroline vers 1877. N'ayant pas trouvé l'acte de mariage - peut-être se sont-ils mariés aux États-Unis? - il est difficile d'être plus précis. Quoi qu'il en soit, leur fils Fred Hazen serait né en 1878, selon le recensement américain de 1880. Justement, lors de ce recensement, la petite famille habite Bloomfield, au Vermont, où Barthélémie travaille dans un moulin à scie. Leur fille Adeline naît à Bloomfiled le 5 mars 1881. La famille y demeure au moins jusqu'en 1888. En mars 1897, elle semble être à Sawyeric River, New Hampshire. Puis en 1900, elle vit à Rumford, dans le Maine, où Barthélémie et Caroline tiennent une maison de chambres. Cette maison, il semble que Barthélémie la tiendra jusqu'à sa mort. 

 

Les dernières années:

1917:

La Tribune (Sherbrooke)
29 juin 1917
page 2, colonne 3

ROCK FOREST
    —Mme Primault, de Sherbrooke, étaient récemment à visiter plusieurs parents et amis en notre localité, entr'autres: M. Joseph Breault, marchand, et M. Jacques Turgeon. Cette dame est retournée chez elle, enchantée de ce petit voyage qu'elle faisait pour la première fois en notre beau petit village.

 

1919:

Sherbrooke Daily Record (Sherbrooke)
23 décembre 1919
page 5, colonne 3

REAL ESTATE TRANSACTIONS
    Emile Deveau to Jacques Turgeon, of east 55 feet of part lots 1469-17 and 19, south ward. Price $450.

 

1920:

La Tribune (Sherbrooke)
20 janvier 1920
page 5, colonne 4

LES MUTATIONS DE PROPRIÉTÉS EN NOTRE VILLE
(…)
    Jacques Turgeon à Thomas Roy, partie 334, Orford. Prix #350.

 

Sherbrooke Daily Record (Sherbrooke)
1 juin 1920
page 8, colonne 3

REAL ESTATE TRANSACTIONS
    Jacques Turgeon to Ludger Forest lot 1469-17 and E part of W 220 ft. of lot 1469-19 South Ward. Price $1500.00.

 

À Rock Forest, le 10 décembre 1920, décède Ernestine, la soeur de Jacques, à l'âge de 64 ans. Née en 1856 à St-Évariste de Forsyth, elle épousa Cyrille Beaulieu à St-Herménégilde en 1876. C'est à cet endroit que leur deux premiers enfants ont été baptisés. La famille migre ensuite vers Sherbrooke où sont baptisés les deux enfants suivants. Tous les autres le sont à Rock Forest. Cyrille est alors un cultivateur du canton d'Ascot. Les funérailles d'Ernestine sont célébrées le 13 décembre, à Rock Forest. Son mari et son fils Elphège en sont témoins.

1921:

Lors du recensement de 1921, Jacques et Mathilde habitent seuls, à Sherbrooke. Ils semblent être au 171 St-Martin. Jacques est rentier.

Recensement 1921-jacques turgeon-mathilde gagné

1922:

Le 23 juin 1922, moins de deux ans après la mort de sa femme, Cyrille Beaulieu quitte ce monde à son tour. Il semble avoir été cultivateur toute sa vie. D'abord dans le canton de Hereford, puis dans le canton d'Ascot. Devant ses fils Albert et Elphège, il est inhumé le 26 juin, à Rock Forest.

1923:

La Tribune (Sherbrooke)
3 mars 1923
page 2, colonne 4

ROCK-FOREST
    — Mlles Rose et Irène Turgeon étaient en visite chez leur grand-père, M. Jacques Turgeon, ces jours derniers.

 

Le 3 juin 1923 marque la fin du voyage pour notre Jacques. Il a 76 ans. Il est inhumé trois jours plus tard dans le cimetière de Rock Forest. Ses fils Émile, Alcide et Joseph en sont témoins.

1923-acte de sépulture Jacques Turgeon

La Tribune (Sherbrooke)
9 juin 1923
page 9, colonne 4

FUNÉRAILLES
    —Dimanche le 3 juin à la demeure de son fils, M. Joseph Turgeon, est décédé M. Jacques Turgeon, à l'âge de 78 ans et 11 mois. Ses funérailles eurent lieu mercredi, 6 juin. Un grand nombre de parents et d'amis assistèrent aux funérailles afin de rendre un dernier hommage au regretté disparu.
    Les porteurs étaient MM. Wilfrid Turgeon, Eugène Pelletier, Moise Surprenant, Joseph Proulx, Georges Pelletier et Joseph Dumont. M. Agna Raymond dirigeait le deuil. Suivaient le cortège: ses fils, Emile, Alcide et Joseph, son frère Louis, M. Moise Bérard, M. et Mme Joseph Gauthier, Mlles Marie-Rose Turgeon, Florette Turgeon, M. et Mme Agna Raymond, fils, Mmes Eugène Pelletier, Agna Raymond, Emile Turgeon et Alcide Turgeon, MM. Albert Bergeron, Omer Turgeon, Armand Raymond et Antoni Bergeron, Mme Georges Pelletier, M. Jules Rousseau, Mlles Alexandrine Turgeon, Blanche Bergeron et Alive Raymond, MM. Eugène Rouleau et Jean Proulx, M. et Mme Olivier Arguin, Mme Wilfrid Turgeon, Mlle Alexandrine Turgeon , M. et Mme Alphonse Martin, MM. Henri Mongeau, Gaspard Bédard, W. Giroux et J. Flynn, Mme Albert Beaulieu, M. et Mme J.-B. Boudreau, MM. Henrick, Ovila Ledoux et Donat Beaulieu.
    Tributs floraux: Couronnes de fleurs, M. et Mme Agna Raymond, fils.
    Offrandes de messes: Mlle Yvonne Trottier, M. Emile Bérard.
    Le défunt laisse pour pleurer sa perte, outre son épouse, quatre fils: Emile, Alcide, Joseph et Alfred, de cette paroisse; deux frères: Louis et Pitt Turgeron; quatre soeurs: Mme Joseph Rainville, de North Stratford, Mme Barthélémi Marcotte, de Rumford Falls, Mme Alexandre Galarneau, de Niagara; Mme Joseph Fortier, de Rumford Falls.
    À la famille en deuil nous offrons nos sincères sympathies.

 

Après le départ de Jacques, qu'advient-il de Mathilde? Celle-ci vivra encore neuf ans et s'éteindra le 9 mai 1932, à Rock Forest, à l'âge de 80 ans.

De leur fils Alfred, né en 1876, j'ai perdu la trace rapidement. À 5 ans, il habite le canton de Hereford avec la famille. À 14 ans, il est encore avec sa famille, mais cette fois, dans le canton d'Ascot.

Puis, le 24 novembre 1916, au poste-frontière de St-Albans, au Vermont: Il est difficile d'en être certain (il n'est pas certain qu'il s'agisse bien de lui), mais il semble que Alfred traverse la frontière, à St-Albans, Vermont, en direction de International Falls, Minnesota. Il donne comme sa dernière adresse permanente Port Francis, Ontario et comme le plus proche parent ou ami, quelqu'un de Sherbrooke. Il est aussi précisé qu'il est alors célibataire. Puis plus aucune trace.

Comme on l'a vu, leur fils Émile, né en 1880, épousa Virginie Méville Deschênes en 1904. Ils s'installent dans le canton d'Ascot où Émile est cultivateur. Tous leurs enfants sauf, semble-t-il, Émilienne, sont baptisés à Rock Forest.

Lors du recensement de 1911, la famille d'Émile et Virginie habite le canton d'Ascot. Ils ont pour voisins des familles Ferguson, Gauthier, Brulotte, Vaillancourt… Trois enfants vivent avec le couple: Omer (4 ans); Alexandrine (3 ans) et Corvia? (4 mois) - sans doute Florette.

Lors du recensement de 1921, la famille d'Émile et Virginie habite le sous-district de Rock Forest. Ils ont pour voisins les familles de Joseph Turgeon, J.E. Giroux, Gédéon Viger, George Pelletier… Plusieurs enfants vivent avec le couple: Omer (15 ans); Dollard (5 ans); Gérard (5 ans); René (4 ans); Rolland (3 mois); Alexandrine (14 ans); Florette (12 ans); Émilienne (7 ans); Yvonne (1 an).

Comme on l'a vu, Émile est témoin aux funérailles de son père en 1923. Il le sera également à celles de sa mère en 1932. Il a alors 51 ans. J'ignore quand il décède.

Après la mort de son père, Alcide, autre fils de Jacques et Mathilde, vivra encore quelques années pour s'éteindre le 6 septembre 1931, à Rock Forest, à l'âge de 47 ans. Ses frères Émile et Joseph sont témoins à ses obsèques. On se rappellera qu'il a épousé Marie Louise Pinette, en 1908. Les premières années, la famille semble avoir habité Sherbrooke, ou la campagne alentour. D'abord dans la paroisse St-Michel, puis Immaculée-Conception, où Alcide est cultivateur. Les dernières années, Alcide a la même occupation, mais dans la paroisse de Rock Forest. 

Ainsi, lors du recensement de 1921, la famille d'Alcide habite Rock Forest. La maisonnée se compose de: Alcide, 36 ans, cultivateur; son épouse Marie-Louise, 34 ans; leurs enfants: Léopold, 8 ans; Marie-Rose, 12 ans; Irène, 6 ans. Aussi avec eux, Ivonne Bergeron, 14 ans, servante.

La famille demeure voisine de celle du frère d'Alcide, Joseph Turgeon.

Quant à celui-ci, Joseph, je vous invite une fois de plus à parcourir le portrait généalogique rédigé à son sujet pour apprendre ce qu'il est devenu après la mort de son père.

Ainsi se conclut le portrait généalogique de mon arrière arrière grand-père, Jacques Turgeon.

12 janvier 2016

Michel Labbé (1856-1940) : Portrait généalogique par Christian Martin

 [moi - ma mère - Émile Labbé - Jean Baptiste Labbé - Michel Labbé]

 

Les 10 premières années:

1856:

St-Lazare de Bellechasse

Michel Labbé est mon arrière arrière grand-père. Né le 14 juin 1856 à St-Lazare, comté de Bellechasse, il est le quatrième enfant issu du couple Joseph Labbé et Félicité Therrien. Ainsi, avant lui, étaient venus au monde: Rosalie, le 20 juin 1851, qu'on appellera simplement Rose; Joseph, le 3 décembre 1852, décédé le 6 octobre 1853; et Gabriel, le 22 juillet 1854. Tous furent baptisés à St-Lazare.

1858:

St-Raphaël de Bellechasse

Michel a un an lorsque naît son frère Jean Baptiste, le 27 mai 1858. Il est baptisé dans l'église de St-Raphaël. Parrain: Jean Dallaire; Marraine: Dina Fredet.

1860:

Son frère Louis voit le jour le 18 mai 1860. Baptisé aussi à St-Raphaël, il a pour parrain et marraine Louis Labbé et Célonie Chinque.

1861:

Lors du recensement de 1861, la famille de Joseph, le père de Michel, cultivateur (34 ans), habite dans le district de St-Raphaël de Bellechasse. Sa femme, Félicité (la mère de Michel), dit avoir 25 ans. Avec eux vivent 5 de leurs enfants: Rose (9 ans), Gabriel (5 ans), Michel (6 ans), Jean (2 ans), Louis (1 an). Joseph et Félicité déclarent ne savoir ni lire ni écrire. La famille habite une maison en bois à un étage. Autour d'eux on trouve la famille de Barnabé Chinque et celle de François Marcoux.

Le 5 octobre suivant, naît François Xavier, autre frère de Michel. Baptisé le lendemain dans l'église de St-Raphaël, Joseph Champagne et Marcelline Labbé sont ses parrain et marraine.

1863:

Michel a 7 ans lorsque voit le jour sa soeur Marie Rose, le 14 juin 1863, à St-Raphaël. Parrain: Damase Dubé; Marraine: Lucie Harpe.

 

De 10 à 20 ans:

1866:

Le 29 juillet 1866, Michel a 10 ans. Ce jour-là, vient au monde sa soeur Mathilde, qui est baptisée le même jour dans l'église de St-Raphaël. Elle a pour marraine Rose Labbé.

1868:

St-Georges de Windsor-église

Puis la famille déménage dans les Cantons de l'Est, dans la région de Windsor, car c'est à St-Georges-de-Windsor que la grande soeur de Michel, Rosalie, épouse Joseph Glaude dit Lacharité, le 17 août 1868. Il est à noté qu'avant 1870, cette paroisse était connue comme St-Urbain de Windsor. Joseph, cultivateur, est le fils de Pierre Glaude dit Lacharité, décédé à ce moment-là, et de Marie-Anne Lizotte, de St-Georges-de-Windsor. L'acte de mariage précise que Joseph, le père de Rosalie, est alors cultivateur à Windsor-Mills. Michel a alors 12 ans.

Il a également 12 ans lorsque naît sa soeur Mathilda, trois semaines plus tard, soit le 10 septembre 1868. La petite est baptisée à St-Georges-de-Windsor le même jour. parrain: François Therrien; marraine: Marguerite Labbé.

1871:

St-georges-windsor

Lors du recensement de 1871, la famille de Joseph, le père de Michel, habite le sous-district de Windsor, dans le district de Richmond. Les données ont été recueillies par un anglophone. La famille est inscrite comme "Labaie".

La maisonnée se compose de: Joseph, 44 ans, cultivateur; son épouse Félicité, 36 ans; leurs enfants: Gabriel, 18 ans; Mikel (Michel),  15 ans; John (Jean), 13 ans; Lewis (Louis), 11 ans; Francis (François), 8 ans; Mary, 7 ans; Mathilde, 2 ans; Filmen (Philomène?), 2 mois.

Ils vivent voisins des parents de Félicité, ainsi que de la famille de son frère Ambroise. Un peu plus loin, on trouve la famille de son frère François.

1872:

Bien que je n'aie pas trouvé l'acte de baptême, les recensements nous indiquent que Salomée, une autre soeur de Michel, serait née en 1872.

Le 13 juin de cette même année, décède sa grand-mère maternelle, Félicité Côté, à Durham Sud, à l'âge de 67 ans. Elle est inhumée, deux jours plus tard, dans le cimetière de St-Georges-de-Windsor. Félicité Côté, née le 13 septembre 1804 à St-Gervais de Bellechasse, a épousé Gabriel Therrien, le 18 novembre 1822, à St-Gervais de Bellechasse. Ensemble, ils eurent de nombreux enfants.

1874:

Windsor-eglise_st_philippe

Michel a 18 ans lorsque naît son frère Napoléon Paul, le 23 décembre 1874. Baptisé le jour de Noël à Windsor, il a pour parrain Gabriel Therrien (son grand-père ou son oncle).

1876:

À l'âge de 19 ans, le 21 février 1876, Michel épouse Vitaline Couture à Windsor. Vitaline, 24 ans, est la fille de Jean Baptiste Couture et de Rosalie (qu'on appelle tout simplement Rose, dans la vie de tous les jours) Côté. Rose est la jeune soeur de Félicité Côté, la grand-mère de Michel décédée en 1872. Huit ans les séparent.

Une semaine plus tard, Gabriel, le frère de Michel, épouse Olive Ener (Hener) à Windsor.

 

Michel Labbé et Vitaline Couture

De 20 à 30 ans:

1877:

Selon le recensement de 1891, une soeur de Michel, appelée Marie, voit le jour en 1877.

Le recensement de 1901 rapporte la naissance de Jean Baptiste Labbé, le 4 juin 1877. Premier enfant de Michel et Vitaline, Jean Baptiste est mon arrière grand-père. J'ignore où il est né. Je n'ai trouvé son acte de baptême ni à Windsor, ni à St-Georges-de-Windsor.

1878:

Marie Aurélia, deuxième enfant de Michel et Vitaline, voit le jour le 18 juillet 1878. Elle est baptisée le même jour dans l'église de Windsor. Michel lui sert de parrain alors que Félicité Therrien, la mère de Michel, lui sert de marraine.

Le 25 novembre de la même année, toujours à Windsor, on célèbre un mariage double. Elzéar et Caroline Couture, frère et soeur de Vitaline et, donc, beau-frère et belle-soeur de Michel, convolent en justes noces. Elzéar, 21 ans, épouse Marie Therrien, fille de François Therrien et Marguerite Labbé. François est un frère de la mère de Michel et Marguerite est la soeur de son père. Marie, leur fille, est donc doublement sa cousine. Caroline Couture, pour sa part, épouse Joseph Therrien, le frère de Marie et donc, double cousin de Michel.

1879:

Jean, le frère de Michel, épouse Marie Montminy, à Windsor, le 7 janvier 1879. Marie et Jean ont tous deux 20 ans au moment de leur mariage. Marie est la fille d'Abraham Montminy et d'Euphémie Gosselin.

Le 8 octobre suivant, Louis, fils de Michel et Vitaline, voit le jour. Il est baptisé le 11 dans l'église de Windsor où son oncle Norbert Couture (un frère de Vitaline) lui sert de parrain. Sara Royer, épouse de Norbert, est sa marraine.

1880:

Le 22 janvier 1880, à St-Lazare, dans Bellechasse, s'éteint la grand-mère paternelle de Michel, Madeleine Dallaire, à l'âge de 75 ans. Née le 14 août 1804 à St-Gervais, Bellechasse, elle a épousé Joseph Labbé à l'âge de 20 ans, avec qui elle a eut au moins 12 enfants. Elle semble avoir vécu les 36 premières années de sa vie à St-Gervais, puis la balance à St-Lazare. Madeleine est inhumée dans le cimetière de St-Lazare le 24 janvier devant Louis Labbé (sans doute son fils) et Michel Leclerc.

Le 13 septembre suivant, à Windsor, Louis Couture, un frère de Vitaline, épouse Adèle Therrien. Adèle est une autre fille de François Therrien et de Marguerite Labbé et, donc, une autre double cousine de Michel.

Le 23 novembre, c'est autour de la soeur de Michel, Marie Rose, de se présenter devant l'autel de l'église de Windsor afin d'épouser Vilmer Montminy. Vilmer est le frère de Marie, qui a épousé Jean Labbé, le frère de Michel, l'année précédente.

1881:

Windsor-Mills-cp

Joseph Philéas, qu'on appellera tout simplement Joseph dans la vie de tous les jours, vient au monde le 2 mars 1881. Il s'agit d'un autre fils pour Michel et Vitaline. Lors de son baptême, le 6 mars suivant, Joseph Côté, un voisin, lui sert de parrain alors que Flavie St-Pierre lui sert de marraine.

Peu après, on voit arriver les "recenseux". En effet, lors du recensement de 1881, la famille de Michel, inscrit comme "Michael Labay", habite le sous-district de Windsor dans le district de Richmond.

La maisonnée se compose de: Michel, fermier, catholique, 25 ans, né au Québec;  Sa femme, inscrite comme "Mary Labay", 28 ans; leurs enfants: "John",  4 ans (1877) (Jean-Baptiste); "Mary", 3 ans (1878) (Marie Aurélia); Joseph, 1 an (1880); et "Lewis", né en mars 1881 (Louis). Il y a inversion des âges pour Joseph et "Lewis" car Louis est né en 1879 et Joseph en 1881.

Autour d'eux on trouve la famille de Joseph Côté, 36 ans, fermier; et la famille de "Frank Gareau", 45 ans, fermier.

Le temps des fêtes a dû être triste, en cette année 1881, puisque Jean Couture (baptisé Jean Baptiste, mais connu comme Jean), le père de Vitaline, quitte ce bas monde le 24 décembre. Le choc fut d'autant plus brutal que nul ne s'attendait à son décès, l'acte de sépulture indiquant qu'il s'agit d'une mort accidentelle. L'homme devait être encore en forme, malgré ses 78 ans. Né le 11 novembre 1803, à St-Charles, Bellechasse, il épousa Rosalie Côté (communément appelée Rose), à l'âge de 31 ans. La Rose, 23 ans, était alors veuve de Joseph Gosselin. Une nombreuse famille en fut issue. On célèbre les funérailles du beau-père de Michel le lendemain de Noël, dans l'église de Windsor.

1882:

Sept mois plus tard, presque jour pour jour, soit le 25 juillet 1882, Rosalie Côté, la mère de Vitaline, va rejoindre son mari. Elle a 70 ans. L'inhumation se déroule dès le lendemain dans le cimetière de Windsor. 

Après deux ans de veuvage, Joseph Labbé, grand-père de Michel, va retrouver sa Madeleine, le 22 novembre 1882, à St-Lazare, Bellechasse. Il a 80 ans. Il est inhumé le 26 devant son fils Louis et François Dutil, témoins.

1884:

Le frère de Michel, Louis, épouse Mathilde Montminy, à Windsor, le 26 mai 1884. Mathilde est aussi une fille d'Abraham Montminy et d'Euphémie Gosselin. Elle est donc la soeur de Vilmer et de Marie qui ont aussi marié des frères et soeurs de Michel.

St-Gervais, Bellechasse-église

Le 4 décembre suivant, Gabriel Therrien, le grand-père maternel de Michel, les quitte à son tour, à l'âge vénérable de 89 ans. Veuf depuis 12 ans, il est né le 6 septembre 1795 à St-Gervais, Bellechasse. À 27 ans, il épousa Félicité Côté, 18 ans, avec qui il eut plusieurs enfants. Gabriel est inhumé dans le cimetière de St-Georges-de-Windsor le 6 décembre.

1885:

Danville-église

François, fils de Michel et Vitaline, voit le jour le 25 mai 1885. Il est baptisé dans l'église de Danville le lendemain devant son parrain, son oncle Louis Labbé, et sa marraine, sa tante Aubéline (Obéline?) Couture.

Le 6 août 1885, Michel, cultivateur de St-Georges-de-Windsor, se présente devant le notaire Brien de Danville avec William Mountain, fermier de Danville. De lui, il achète la moitié Sud-Est de la moitié Sud-Ouest du lot #2 du 5e rang de St-Georges-de-Windsor, qui contient plus ou moins 50 acres de superficie. Toutefois, le vendeur se réserve tous les droits de mine et "any other valuable intrinsec production" sur le terrain, en plus d'y faire de la prospection en tout temps. Heureusement, il est précisé qu'il indemnisera l'acheteur pour toute parcelle de terre dont il aurait besoin pour ce faire au taux de 4,50$ de l'acre. Si les dommages étaient causés sur des terres défrichées, ils seraient alors estimés par les deux parties ou par des experts.

La vente est faite pour 220$, que le vendeur dit avoir déjà reçus.

Entre alors Louis Labbé, aussi du canton de St-Georges-de-Windsor, qui confirme la vente et qui, de plus, abandonne toute prétention sur ladite parcelle de terre.

Dans l'acte suivant, Michel Labbé vend la même parcelle de terre, avec les mêmes conditions, à Félix Jutras, un cultivateur du canton de Shipton. Il est précisé ici que des bâtiments sont construits sur le terrain. 

Il s'agit d'une vente à réméré. C'est-à-dire que Michel se réserve le droit de racheter son lopin de terre en remboursant les 260$ que lui a donné Jutras, plus les intérêts (8% par année). Dans l'acte, il est précisé qu'il a 4 ans pour ce faire.

 

De 30 à 40 ans:

1886:

bellechasse2001

Michel a 30 ans lorsque décède son père, Joseph Labbé, à l'âge de 60 ans. Né le 30 juin 1826 à St-Gervais, Bellechasse, il a épousé Félicité Therrien, une adolescente de 15 ans, à l'âge de 24 ans, à St-Lazare, en 1850. Leurs enfants y sont baptisés jusqu'en 1856. Puis on les voit à St-Raphaël jusqu'en 1866. En 1868, on retrouve les traces de la famille à Windsor, dans les Cantons de l'Est. Joseph est inhumé à St-Georges-de-Windsor le 18 décembre. Un autre temps des fêtes qui n'a pas dû être facile.

1889:

Michel retrouve Félix Jutras devant le notaire Brien de Danville, le 23 mars 1889. Jutras lui rétrocède les 50 acres que Michel lui avait vendus à réméré, le 6 août 1885. Il lui a remboursé les 260$ et tous les intérêts. 

Warren, Rhode Island-pc

Il est intéressant de voir que pour ce faire, Michel est allé travaillé aux État-Unis, car il est mentionné dans l'acte que Michel habite, à ce moment-là, Warren, au Rhode Island.

Il redevient donc propriétaire de la moitié Sud-Est de la moitié Sud-Ouest du lot #2 du 5e rang de St-Georges-de-Windsor, qui contient plus ou moins 50 acres de superficie.

1890:

À St-Georges-de-Windsor, le 19 septembre 1890, naît Alphonse Honoré, que tout le monde appellera Désiré. Il est baptisé deux jours plus tard, ayant pour marraine sa tante Salomée Labbé et pour parrain l'époux de celle-ci, Alphonse Boulanger. Après cinq ans sans enfant, on peut qu'imaginer que le petit Alphonse Honoré fut "désiré" par Michel et Vitaline.

1891:

Inscrit comme "Michel Labaie" au recensement de 1891, à St-Georges-de-Windsor, Michel dit être un cultivateur de 35 ans. Vivent avec lui sa femme Vitaline (40 ans), son fils Jean Baptiste (14 ans), sa fille Elea (16 ans) (Aurélia), ses fils Louis (11 ans), Joseph (10 ans), François (6 ans), Désiré (5 mois); ainsi que sa belle-soeur Obéline Couture (44 ans, veuve, inscrite comme "servante"), et ses neveux et nièce: Jean Montminy (19 ans, journalier de ferme), Alphonse Montminy (16 ans, journalier de ferme), Joséphine Montminy (14 ans) et Adélard Montminy (10 ans).

17e famille inscrite, on retrouve voisin la famille de Félicité Labbé, la mère de Michel, (une veuve de 56 ans) et ses enfants, dont Salomée et son mari Alphonse Boulanger. Également autour d'eux les familles de Narcisse Bernard, Philippe Vien, Albert St-Cyr, Pierre Morin et Joseph Hamel.

Le 16 novembre 1891, Michel, alors cultivateur de St-Georges-de-Windsor, se rend devant le notaire Brien de Danville en compagnie de Narcisse Bérard, aussi un cultivateur de St-Georges-de-Windsor. Il achète de lui la moitié Nord-Ouest de la moitié Sud-Ouest du lot #4 du 5e rang du canton de St-Georges-de-Windsor, qui comte environ 50 acres, avec les bâtisses qui sont dessus.

Michel entre en possession immédiate de la propriété, mais le vendeur se réserve le droit d'occuper les bâtiments jusqu'au premier mai suivant avec sa famille. 

Michel acquiert la propriété pour la somme de 200$ en quatre versements annuels de 50$. Pour ce faire, cette propriété est mise en hypothèque.

1892:

François, 30 ans, cultivateur de St-Georges-de-Windsor, le frère de Michel, épouse Desneiges Therrien, à Windsor, le 9 août 1892. Elle est la fille de François Therrien et de Célina Ruel, de Windsor. 

1893:

Fall_River,_MA

Michel et sa famille sont de nouveau aux États-Unis en 1893 car c'est à Fall River, au Massachusetts, que naît Edouard, le 24 mai 1893. 

1894:

Le 10 octobre 1894, la famille est de retour à St-Georges-de-Windsor. En effet, ce jour-là, Michel et Vitaline servent de parrain et marraine à Rose Anna Labbé, la fille de Louis, frère de Michel, et Mathilde Montminy.

1895:

Le 19 novembre 1895, Michel reçoit quittance de Narcisse Bérard pour le lopin qu'il lui a acheté en 1891.

 

De 40 à 50 ans:

1896:

Michel a 40 ans lorsque décède Elisabeth Marceau, l'épouse de son beau-frère, Jean Couture, à Fall River, au Massachusetts, le 5 novembre 1896. Jean est le frère aîné de Vitaline. Sa famille habite Fall River depuis au moins 1889. Elisabeth a 50 ans au moment de son décès.

1897:

Napoléon, un autre frère de Michel, épouse Élodie Gagner (qu'on verra dans certains actes comme Olive Gagnères ou Olive Gagner), le 2 août 1897, à Danville. Elle est la fille de Jonas Gagnières-Gagner, cultivateur de Danville, et Mary Connolly.

Le 29 août suivant, Michel et Vitaline jouent leur rôle de parrain et marraine pour le petit Olivier Labbé, fils de François, frère de Michel, et Desneiges Therrien, à St-Georges-de-Windsor. Malheureusement, l'enfant s'éteindra le 20 décembre suivant.

Westport, Massachusetts

Le 3 novembre, à Westport, au Massachusetts, décède Pierre Couture, un frère de Vitaline, à l'âge de 49 ans. Alors marié, on précise qu'il est mort d'une maladie de la colonne vertébrale (spine desease).

1898:

Michel et Vitaline sont de nouveau parrain et marraine, à St-Georges-de-Windsor, le 19 mai 1898. Cette fois, pour le premier né du frère de Michel, Napoléon, et de son épouse. Le petit est baptisé Joseph Jonas.

Le 3 juillet suivant, toujours à St-Georges-de-Windsor, Michel et Vitaline répètent l'expérience. Cette fois, pour le petit Léon Labbé, fils de Jean, frère de Michel, et Marie Montminy.

1899:

St-Camille-église

Un an plus tard, soit le 24 juillet 1899, Michel et Vitaline voient un de leurs fils, Louis, épouser Evelina Manseau, à St-Camille, comté de Wolfe. Louis a 19 ans alors que Evelina en a 17. Elle est la fille de Moïse Manseau, un cultivateur de St-Camille, et de Marie Descôteaux. Michel a alors 43 ans.

Le 27 octobre suivant, devant le notaire Brien de Danville, Michel se porte garant de son fils Louis alors que celui-ci achète la moitié Sud-Ouest de la moitié Sud-Est du lot #3 du 5e rang de St-Georges-de-Windsor (#369 du cadastre de Windsor), de Philippe Viens, aussi cultivateur de St-Georges-de-Windsor. C'est un terrain de plus ou moins 50 acres.

Le terrain est vendu pour 225$, dont 125$ ont déjà été payés. La balance sera payée en 4 versements annuels de 25$ et intérêts (à 6%).

1900:

L'année 1900 est d'abord marquée par le décès de Gabriel, le frère de Michel, le 7 février, à St-Georges-de-Windsor. Il a 45 ans. À l'âge de 21 ans, il a épousé Olive Ener (Hener) à Windsor. Au couple, je n'ai trouvé que deux enfants: une fille, Salomée, née en 1877 et qui épouse Joseph Godbout en 1897; et un garçon, Joseph, né en octobre 1879 et décédé en novembre 1880. Lors du recensement de 1891, on trouve Gabriel chez sa mère, avec sa fille. À se demander où est sa femme, à ce moment-là. Gabriel est inhumé dans le cimetière de St-Georges-de-Windsor. La cérémonie est célébrée le 9 février.

Le 12 mai suivant, Michel et Vitaline sont parrain et marraine de Florida Labbé, leur petite-fille, l'enfant de leur fils Louis et d'Evelina Manseau. On célèbre le baptême dans l'église de St-Georges-de-Windsor.

St-Georges-de-Windsor-rang 6-map

Le 28 novembre 1900, Michel se présente devant le notaire Brien de Danville en compagnie d'Edouard Richer dit Lefebvre, un commerçant de St-Georges-de-Windsor. Il est là pour acquérir de ce dernier la moitié Nord-Ouest du lot #3 du 6e rang de St-Georges-de-Windsor (#434 du cadastre de Windsor) - moins 2 arpents de large sur toute la profondeur, sur le côté Nord-Ouest, appartenant à Pierre Morency, fils.

Michel paie 60$ pour ce terrain. Le vendeur confirme qu'il a reçu l'argent.

1901:

Lors du recensement de 1901, la famille de Michel vit sur une terre de St-Georges-de-Windsor identifiée par le numéro de cadastre 371.

La maisonnée se compose de: Michel Labbé, 45 ans (13-6-1855); Vitaline, sa femme, 49 ans (13-6-1851); leurs enfants: Jean Baptiste, 23 ans (4-6-1877); "Orélia", 22 ans (17-7-1878); Joseph, 20 ans (2-3-1881); François, 15 ans (25-5-1885); et Désiré, 10 ans (19-9-1890). La mère de Michel, Félicité Therrien (inscrite comme "Félicité Labbé", vit aussi avec eux. Elle est veuve et a 66 ans (4-11-1834). 

On trouve autour d'eux la famille de Louis Labbé (fils de Michel et Vitaline) et celle de Napoléon Therrien, 45 ans (1855).

1902:

Félicité se présente devant le notaire Brien de Danville avec son fils Michel, en ce 29 août 1902. Elle lui fait don de la somme de 500$ en argent "et tous les animaux et autres biens mobiliers quelconques et appartenant à ladite donatrice".

Cette donation s'explique peut-être par le fait qu'elle vit déjà avec la famille de Michel depuis au moins le recensement de l'année précédente.

En échange, Michel doit garder, loger, vêtir, nourrir et entretenir sa mère, de lui procurer le prêtre et le médecin en cas de maladie. Au moment du décès de Félicité, Michel devra la faire inhumer dans le cimetière de St-Georges-de-Windsor "avec un service lors de l'inhumation".

Les exigences de Félicité ont beaucoup diminué depuis l'acte de donation à Napoléon en 1896...

Le 9 novembre suivant, Michel et Vitaline voient leur fils aîné, Jean Baptiste, épouser Rose-Alma Lemelin, à St-Georges-de-Windsor. Il s'agit de mes arrière grands-parents. Rose-Alma, 16 ans, est la petite dernière de Zéphirin Lemelin, un cultivateur du coin, et de Marie Eudace Duquette. Jean Baptiste a alors 25 ans.

1903:

Le 16 mars 1903, le notaire Brien et deux témoins se rendent chez Michel. Ce dernier, malade, désire faire son testament. Il lègue tout à sa femme, Vitaline.

Vitaline en profite pour faire aussi son testament. Elle lègue tout à son mari.

Ce ne sera, heureusement, qu'une fausse alerte.

Michel et Vitaline voient un autre de leurs fils quitter le nid et se marier, le 24 août 1903, aussi à St-Georges-de-Windsor. Il s'agit, cette fois, de Joseph, 22 ans, qui épouse Victoria Labbé, 18 ans. Joseph et Victoria sont cousins au premier degré, puisque Victoria est la fille de Jean Labbé et Marie Montminy et Jean étant un frère de Michel.

1904:

L'unique fille de Michel et Vitaline, Aurélia, épouse Arthur Lemelin, frère de Rose-Alma (épouse de Jean Baptiste, le frère d'Aurélia), le 18 janvier 1904, à St-Georges-de-Windsor. Aurélia a 25 ans alors que Arthur en a 20.

Le 27 juin suivant, Michel et Vitaline sont parrain et marraine de Yvonne Labbé, l'enfant de leur fils Jean Baptiste et Rose-Alma. Il semble que la petite ne survivra que jusqu'en février 1905.

1906:

Le 6 mai 1906, Michel, cultivateur de St-Georges-de-Windsor, est à Danville, dans le cabinet du notaire Brien, avec Philippe Viens, aussi cultivateur de St-Georges-de-Windsor. Celui-ci représente son beau-frère, Johnny Moffett, un cultivateur de Burlington. Michel vend à Moffett sa partie du lot #1 du 5e rang de St-Georges-de-Windsor (numéro de cadastre de Windsor 371) pour 1000$. Il a déjà reçu la moitié de la somme. La balance sera payable en 5 versements annuels de 100$.

Le 30 mai suivant, Michel et Vitaline sont parrain et marraine de la petite Maria Alma Couture, la fille de Norbert, un de leurs neveux, et de Marie Therrien, à Windsor. La petite s'éteindra le 6 avril 1906.

Puis, le 7 août, cette fois à St-Georges-de-Windsor, Michel et Vitaline jouent le même rôle pour Michel Rémi Labbé, enfant de leur fils Joseph et Victoria Labbé.

 

De 50 à 60 ans.

Le 12 juin 1906, à Windsor, Michel et Vitaline sont parrain et marraine de Marie Rose Lemelin, la fille d'Arthur Lemelin et de leur fille Aurélia.

1910:

St-Claude-église

Michel a 54 ans lorsque sa mère, Félicité Therrien, s'éteint à St-Claude, le 2 octobre 1910, à l'âge de 75 ans. Félicité, née le 30 novembre 1834 et baptisée le même jour à St-Gervais de Bellechasse, épouse Joseph Labbé, à St-Lazare, à l'âge de 15 ans. Elle met au monde de nombreux enfants, jusqu'à l'âge de 40 ans. La famille quitte la région de Bellechasse pour les Cantons-de-l'Est entre juillet 1866 et septembre 1868. Veuve depuis 24 ans, elle finit ses jours dans la famille de son fils Michel. Félicité est inhumée dans le cimetière de St-Claude le 4 octobre. Michel est témoin aux obsèques avec Joseph Clément.

1911:

Le 17 juillet 1911, Michel et Vitaline voient leur fils François, 26 ans, épouser Marie Anne Lavoie, 24 ans, à St-Claude. Marie Anne est la fille de Benjamin Lavoie, un menuisier, et Georgiana Gill, de St-Thomas de Pierreville. François et Marie Anne sont tous deux de St-Claude, selon l'acte de mariage.

1912:

À l'âge de 32 ans, le 25 janvier 1912, Louis Labbé, fils de Michel et Vitaline, décède à St-Claude. Dans les documents dénichés à ce jour, aucune explication n'est donnée sur la cause de cette mort prématurée. Né en 1879, Louis est le troisième enfant de Michel et Vitaline. Il est le premier à quitter le foyer familial, à l'âge de 19 ans, alors qu'il épouse Eveline Manseau, à St-Camille. La même année, il achète la moitié Sud-Ouest de la moitié Sud-Est du lot #3 du 5e rang de St-Georges-de-Windsor. L'année suivante, sa fille Florida voit le jour. Sans nouvelle de cette famille depuis le recensement de 1901, c'est avec un choc certain que je découvre le décès de Louis à un âge si peu avancé. Son frère Jean-Baptiste est témoin à ses funérailles.

Le 24 octobre suivant, à St-Claude, Michel est témoin aux obsèques de son petit-fils, Antonio Labbé, enfant de son fils Joseph et Victoria Labbé. Le bébé n'a que 5 mois.

1914:

Alphonse Honoré, qu'on appelle communément Désiré, autre fils de Michel et Vitaline, épouse Mérilice Champoux le 15 juin 1914, à Windsor. Elle est la fille d'Amédée Champoux et d'Émile Descormiers, de Windsor. Les deux époux sont majeurs.

1915:

Lowell, Massachusetts-rue Merrimack-1906

Pour Michel, après son fils Louis en 1912, c'est au tour de son frère Louis de décéder, le 9 février 1915, à Lowell, au Massachusetts, à l'âge de 54 ans. Les documents américains étant plus détaillés que les actes de sépulture, on apprend que c'est une pneumonie qui l'a emporté. Au moment de son décès, Louis et sa famille habitent Tucker Street, à Lowell, au Massachusetts. Il travaillait comme "Mill Operative". Il consulta le médecin le 7 février et décéda le 9 à 10 heures du matin d'une "Lobar Pneumonia". Né en mai 1860, Louis épouse Mathilde Montminy à Windsor, à l'âge de 24 ans. Jusqu'en 1892, leurs enfants sont baptisés à Windsor et à St-Georges-de-Windsor. Puis, en 1893, un fils, Joseph, naît et meurt à Fall River, Massachusetts. Les baptêmes de 1894 à 1897 sont célébrés à St-Georges-de-Windsor. Celui de 1898, à St-Claude. Le recensement de 1901 place la famille dans la ville de Windsor. En 1906, autre baptême à St-Georges-de-Windsor. La famille semble encore dans le coin en 1910 lorsque Louis et Mathilde sont parrain et marraine de leur petit-fils Edouard Labbé, à Windsor. L'information suivante est celle du décès de Louis, en 1915.

Autre décès, le 28 mars suivant. Celui de la bru de Michel, Mérilice Champoux, l'épouse de son fils Alphonse Honoré (Désiré). Il n'y a même pas un an que le couple est marié. Mérilice meurt après avoir donné naissance à une fille, Marie Anne Rose (Armelle), le 14 mars.

 

De 60 à 70 ans:

1916:

Michel a 60 ans lorsque meurt son fils François, 31 ans, le 19 septembre 1916, à St-Claude. C'est le deuxième fils de Michel et Vitaline à quitter ce monde à peu près au même âge, début de la trentaine... François, né en 1885 et baptisé à Danville, épouse Marie Anne Lavoie à l'âge de 26 ans. Il se dit alors cultivateur à St-Claude. Il voit naître sa fille Flore Elisabeth (Isabelle) en 1912 et son fils Martial en 1913, à St-Claude. Il n'aura guère eu le temps d'en faire davantage. Michel est témoin aux obsèques de son fils, le 12 septembre 1916.

1917:

1917-s Vitaline Couture (Michel Labbé)

Michel a encore 60 ans lorsque meurt Vitaline, sa compagne de tous les jours depuis 41 ans. Elle s'éteint le 24 avril 1917, à St-Claude, à l'âge de 65 ans. Née 7 juin 1851 et baptisée à St-Lazare de Bellechasse, sa famille a vécu plusieurs années à Buckland. La famille est dans la région de Windsor, dans les Cantons-de-l'Est, en 1876, lorsque Vitaline épouse Michel. C'est dans cette région qu'elle eut la majorité de ses enfants. Outre deux ou trois excursions en sol américain, c'est dans cette région qu'elle vécut la plus grande partie de sa vie. Avec son fils Jean Baptiste, Michel est témoin aux obsèques de son épouse, le 26 avril 1917.

1918:

Pierrevlle-Église_Saint-Thomas

Le 28 janvier 1918, à Pierreville, comté de Yamaska, Désiré, fils de Michel et Vitaline, veuf depuis trois ans, épouse Marie Anne Lavoie, la veuve de son frère François.

Le 31 octobre, Michel a la surprise d'apprendre le mariage de sa soeur Mathilda, 50 ans, la vieille fille de la famille, avec Mathias Paiement, un veuf de St-Étienne, à Montréal, paroisse St-Denis. Le couple s'installera par la suite à Windsor.

1921:

Lors du recensement de 1921, on apprend que Michel, rentier, vit à St-Claude avec la famille de son fils Désiré.

1923:

Le 14 juillet 1923, Michel se présente au poste frontière de Newport, au Vermont. Il arrive de chez son fils Désiré, à Sherbrooke, et se rend chez sa fille Aurélia Lemelin, à Fall River, Massachusetts.

1924:

Michel, rentier, en février 1924, franchit la frontière canado-américaine, à St-Albans, Vermont, en direction de Sanford, Maine. Il vient de chez son fils Désiré, à Sherbrooke. 

1925:

Le 9 août 1925, à Windsor, décède subitement Norbert Couture, un des frères de Vitaline et, donc, le beau-frère de Michel. Il a 79 ans. Baptisé à St-Gervais de Bellechasse en 1846, Norbert a épousé Sara Royer vers 1871. Leurs deux premiers enfants sont baptisés à Buckland, Bellechasse. Le reste de leur vie semble s'être déroulée à Windsor. Norbert a travaillé comme charpentier une bonne partie de sa vie. Les funérailles se déroulent le 7 août dans l'église de Windsor, deux de ses fils, Edouard et Anthime signant comme témoins.

 

Les dernières années:

1930:

Sanford, Maine-2

En avril 1930 Aurélia, la fille de Michel et Vitaline, apparaît au recensement américain. En septembre de la même année, lorsque son mari, Arthur Lemelin, repasse au Canada, il se dit veuf. De là à conclure qu'elle est décédée entre le 5 avril (date du recensement) et septembre 1930, il n'y a qu'un pas. (MISE À JOUR AU 16 AVRILl 2018): Une lectrice du blog trouve sur le site de "Find a Grave" la pierre tombale d'Arthur Lemelin, sur laquelle il est indiqué que Aurélia est décédée en 1941. Si tel est le cas - et je ne vois pas pourquoi la pierre tombale mentirait -, je me demande pourquoi Arthur s'est dit veuf en 1930.

Née en 1878, Aurélia épouse Arthur Lemelin à l'âge de 25 ans. Elle est plus vieille que son mari de 5 ans. Leur premier enfant est baptisé à St-Georges-de-Windsor. Les deux suivants à Windsor. Le quatrième est baptisé à Bromptonville et le cinquième à Thedford Mines. Le recensement de 1911 situe la famille dans le 8e rang du canton de Windsor, où Arthur est cultivateur. Les cinq enfants suivants sont baptisés à St-Claude. Puis arrive le premier décembre 1922, où la famille se retrouve au poste frontière de Beecher Falls, au Vermont. Deux documents en font foi. 

D'abord celui intitulé "List or Manifest of Alien Passengers Applying for Admission", dans lequel on apprend qu'elle est arrivée à Beecher Falls, au Vermont. Avec Arthur, 39 ans, menuisier, on trouve Aurélia, 44 ans; Josaphat, 13 ans; Oliva, 12 ans; Donalda, 10 ans; Clara, 9 ans; Rosaire, 6 ans.

Il indique également que leur dernière résidence permanente se trouvait à Windsor Mills, au Québec; que le plus proche parent ou ami au Canada est Sarah Couture, une petite cousine habitant St-Charles; et qu'ils s'en vont à Sanford, au Maine.

Le second document est un manifeste pour Arthur, spécifiquement, intitulé "Primary Inspection Memorandum; U.S. Department of Labor; Immigration Service". On y trouve sensiblement les mêmes informations que dans le précédent, avec quelques précisions supplémentaires. Ainsi, précise-t-on que Arthur a 39 ans et 4 mois. Il a 100$ en poche. C'est son premier séjour aux États-Unis. Il va chez Rosa Lemelin, au 40 River Street, Sanford, Maine. Il prévoit un séjour de moins de 6 mois. Il n'a pas l'intention de devenir un citoyen américain. Il n'a jamais fait de prison, n'est ni un polygame ni un anarchiste, n'est pas aux États parce qu'on lui a offert un emploi, n'a jamais été déporté, sa santé est bonne, pas handicapé. Il mesure 5 pieds et 8 pouces, a le teint foncé, les yeux bleus, ne porte aucune marque distinctive.

On sait, par les deux voyages de Michel, qu'en juillet 1923, la famille d'Arthur et Aurélia est à Fall River, au Massachusetts. Elle n'arrive probablement pas à Sanford, Maine, avant février 1924. Bien qu'il n'est pas dit dans le document trouvé chez qui Michel se rend, à cette date, on peut supposer que c'est chez sa fille Aurélia. Quoi qu'il en soit, la famille d'Arthur et d'Aurélia est bien à Sanford, lors du recensement du 5 avril 1930, sur la rue Main. La famille déclare être arrivée aux États-Unis en 1922. Ce qui confirme les documents d'immigration cités plus haut.

La maisonnée est composée de: Arthur, 48 ans, menuisier; sa femme Aurélia, 51 ans; leurs enfants: Josaphat, 20 ans, un "machine worker" dans un "pulp mills"; Oliva, 19 ans, un "filling boy"; Donalda, 18 ans, une "winder" dans un "woolen mills"; Clara, 16 ans; et Rosaire, 13 ans.

Autour d'eux il y a des Morin, des Manseau, des Lessard, des Ouellette, des Goodrich, des Tucker...

En septembre 1930, Arthur repasse au Canada. Le document ne précise par s'il est accompagné. Il informe cependant que Arthur déclare être veuf et avoir l'intention de s'installer à St-Élie d'Orford. Va-t-il retrouver son beau-père? Parlant de celui-ci, Michel a 74 ans en 1930.

1938:

Saint-Malo-église

Il a 82 ans, lorsque décède sa soeur, Marie Rose, le 7 novembre 1938, à St-Malo d'Auckland. Elle a alors 75 ans. Marie Rose, née en 1863, épouse Vilmer Montminy en 1880, à Windsor, à l'âge de 17 ans. Les premiers enfants sont baptisés à St-Georges-de-Windsor et à Windsor. Le recensement de 1891 place la famille à Windsor, où Vilmer est journalier de ferme. Deux autres enfants sont baptisés à Windsor. Je perds ensuite la trace de la famille pendant plusieurs années. En fait, jusqu'en 1915, où leur fils Alfred épouse Edda Mongeau à St-Malo d'Auckland. La famille est à cet endroit lors du recensement de 1921, Vilmer se faisant appelé Joseph et Marie Rose, Marie. Joseph et Marie... Pas simple à trouver. Heureusement, le nom de leurs enfants, habitant encore avec eux - Delvina, Wilfrid, Ernest, Charles -, confirme qu'il s'agit bien de la famille recherchée. Marie Rose est inhumée le 9 novembre 1938 à St-Malo, ses deux plus jeunes, Louis et Charles, en sont témoins.

1940:

Mon arrière arrière grand-père, Michel Labbé, s'éteint le 23 février 1940. Ses obsèques sont célébrées le 26 février devant son gendre, Arthur Lemelin, et ses fils, Jean Baptiste et Désiré, ses témoins. Il a 83 ans.

1940-s michel labbé

 

En conclusion, voyons un peu ce que sont devenus les enfants de Michel et Vitaline et leurs familles. 

 

Jean Baptiste:

Pour Jean Baptiste, l'aîné, voir le portrait que j'ai rédigé à son sujet. 

 

Aurélia:

Arthur Lemelin (1883-1970)

En ce qui concerne Aurélia, la deuxième, j'ai pas mal fait le tour ci-haut. Ajoutons seulement que son mari, Arthur Lemelin, serait décédé le 9 août 1970 à St-Élie d'Orford.

 

Louis:

D'Évelina Manseau et Louis Labbé, décédé en 1912, je peux dire que leur fille Florida, née en 1900, a épousé Paul Bédard à St-Élie d'Orford, le 27 février 1922 et, qu'à ce moment, elle était institutrice.

 

Joseph:

Joseph et Victoria, mariés en 1903, eurent au moins 15 enfants, entre 1904 et 1922, qui semblent avoir été baptisés à Windsor, à St-Georges-de-Windsor ou à St-Claude. Le recensement de 1911 place la famille dans la ville de Windsor où Joseph est poudrier. C'est-à-dire, qu'il fabriquait de la poudre à canon. Métier des plus dangereux, comme on s'en doute. Il nous informe également que sur les 7 enfants à cette date, trois seulement ont survécu. Lors du recensement de 1921, Joseph a quitté son dangereux métier de poudrier pour se faire cultivateur à St-Claude. À ce moment, sur les 13 enfants qu'a mis au monde Victoria, cinq sont vivants: Lina, 17 ans; Rosanna, 12 ans, écolière; Clara, 10 ans, écolière, Rodolphe, 6 ans; Émilis, 3ans. Deux autres enfants viendront pour mourir aussitôt, ou presque.

 

François et Alphonse Honoré (Désiré):

Après le décès de François, en 1915, sa veuve, Marie Anne Lavoie, semble être retournée chez ses parents, à Pierreville, comté de Yamaska. C'est là que Désiré, frère de François et veuf également, l'épousera en 1918. Ensemble, ils auront au moins 8 enfants dont tous, sauf le dernier, sont baptisés à St-Claude. 

Lors du recensement de 1921, la famille habite St-Claude, où Désiré est cultivateur. Michel, son père, vit avec eux. 

Marie Anne décède avant 1941 car, apparemment, Désiré épouse Irène Denaud, le 7 juin 1941, dans la paroisse St-Jean-Baptiste de Sherbrooke. 

L'aînée de François et Marie Anne, baptisée Flore Elisabeth mais qu'on appelle Isabelle, épouse Léopold Émile Hugo, le 6 juillet 1935, à Sherbrooke, paroisse Ste-Jeanne-d'Arc. Leur fils, Martial, épouse Noella Rouillard, le 29 août 1939, dans la paroisse Immaculée-Conception, à Sherbrooke. À ce couple, j'ai trouvé un fils, André Gérard, né le 16 octobre 1940 et baptisé dans l'église Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke. 

Armelle, qui avait été baptisée Marie Anne Rose, fille de Désiré et Mérilice Champoux, aurait épousé Léo Paul Comeau à Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke, le 5 juin 1943.

Passons aux enfants de Désiré et Marie-Anne. Camille aurait épousé Yvonne Trépanier à Sherbrooke (Immaculée-Conception), le 6 mars 1943 et aurait eu trois enfants: Lorraine, Micheline et Yolande. Florence, pour sa part, aurait épousé Jean Morissette en 1941, avec qui elle aurait au moins une fille, nommée Réjeanne. Anita aurait marié Henri Simard en 1945, à Sherbrooke. Donat aurait épousé Isabelle Gagnon à Montréal, en 1954. Rollande aurait pris Ernest Simard pour époux en 1945. Et Jean Paul aurait épousé Jeannette Varin à Sherbrooke, en 1963.

Voilà ce qui complète l'ensemble de mes connaissances à ce jour de mon arrière arrière grand-père, Michel Labbé, et de sa famille.

(Note: merci à tante Monique pour la photo de Michel et Vitaline)

30 novembre 2015

Honoré Duval (1835-1895) : Portrait généalogique par Christian Martin

 

[moi - mon père - Emma Filiault - Jeanne Duval - Honoré Duval]

 

Les 10 premières années:

1835:

Église de Lotbinière-St-Louis-de-Lotbinière

Honoré est mon arrière arrière grand-père. Il naît le 26 septembre 1835 dans la paroisse de St-Louis de Lotbinière, dans le comté de Lotbinière, au Québec. Il est baptisé le lendemain dans l'église paroissiale. André Poudrier est son parrain alors que Rosalie Leclaire est sa marraine. Il a pour parents Pierre Duval et Marguerite Boisvert. Outre son frère Onésime (1832) et ses soeurs Edesse (1830) et Delphine (1833), quelques demi-frères et demi-soeurs Lemay survivants, que sa mère a mis au monde depuis 1818, sont possiblement présents. Le père de ces demi-soeurs et demi-frères, Louis Lemay, étant décédé en 1827, Marguerite, la mère de Honoré, s'est remariée avec Pierre Duval, en 1829. À la naissance de Honoré, Marguerite a 39 ans, alors que Pierre en a 34. Pierre est alors agriculteur à Lotbinière.

1836:

Honoré a un peu plus d'un an lorsque décède son grand-père paternel, aussi nommé Pierre Duval, tout comme son père, le 29 décembre 1836, à St-Pascal de Kamouraska, à l'âge de 60 ans. Né à St-Jean-Port-Joli en 1776, il s'y est marié et tous ses enfants y sont nés. 

1837:

Le 29 septembre 1837, Honoré voit arrivé un petit frère, Napoléon, qui est baptisé le même jour dans l'église paroissiale. Il sera le dernier de la famille. Malheureusement, le petit meurt le 4 janvier suivant, faisant de Honoré le cadet de la famille.

1838:

Quelques jours plus tard, soit le 10 janvier 1838, c'est au tour d'Étienne Boisvert, le grand-père maternel de Honoré, de s'éteindre à Lotbinière, à l'âge de 67 ans. Né et baptisé à Ste-Croix en octobre 1770, il a marié Marie Louise Lemay à Lotbinière, le 29 juillet 1793. Tous ses enfants ont été baptisés à Ste-Croix. Etienne est veuf depuis le 11 juillet 1834.

Honoré n'a que 2 ans lorsque sa demi-soeur, Claire Lemay, épouse Narcisse Hamel, à Lotbinière, le 7 août suivant. Narcisse est le fils de feu Antoine Hamel. Quant à sa mère, Angélique, elle est toujours vivante au moment du mariage et habite également la paroisse de St-Louis de Lotbinière. Claire a alors 20 ans.

 

De 10 à 20 ans:

S'écoulent une dizaine d'années, pendant lesquelles je n'ai découvert rien de marquant dans la vie de Honoré. Il a sans doute grandi et a appris à travailler sur la ferme avec son père.

1848:

Honoré a 12 ans lorsque décède sa grand-mère paternelle, Clothilde Vaillancourt, à St-Jean-Port-Joli, le 11 janvier 1848. Elle a 65 ans. Née le 4 avril 1782, mère d'au moins 12 enfants, elle semble avoir passé sa vie à St-Jean-Port-Joli. Son fils Joseph, l'oncle de Honoré, est témoin à ses funérailles.

La même année, mais le 19 juin, Ubald Lemay, demi-frère de Honoré, épouse Desanges Boisvert à Ste-Croix. Elle est la fille de feu Venant Boisvert et de Luce Jacques, de Ste-Croix. Ubald a alors 24 ans. Je perds sa trace par la suite. Il existe un Louis Lemay et une Desanges Boisvert qui s'installent dans le canton de Warwick, comté d'Arthabaska... Ce Louis se changeant en Noël Lemay à partir de 1858... Il s'agit d'une possibilité, sachant qu'Ubald fut baptisé Noël Ubald, mais sans plus.

Ste-Croix-de-Lotbinière

1849:

Delphine, la soeur de Honoré, décède le 29 mars 1849. Elle n'a que 15 ans. L'acte de sépulture ne mentionne aucune cause à la mort. On l'enterre dans le cimetière de Ste-Croix.

1851:

Lors du recensement de 1851, la famille habite le sous-district de Ste-Croix. Pierre, le père, se dit un cultivateur de 50 ans et être né à St-Jean-Port-Joli. Marguerite, la maman, dit avoir 56 ans et être née à Ste-Croix de Lotbinière. Avec eux vivent leurs deux fils: Onésime, journalier, 20 ans; et Honoré, journalier, 16 ans; ainsi que leur fille Edesse, 21 ans. Tous trois nés à Lotbinière. Il semble y avoir également le petit Napoléon Thibault, 4 ans, avec eux. Peut-être un petit voisin que garde Edesse? Parmi les voisins, justement, on trouve des Thibault, des Auger, des Lemay, des Hamel.

1854:

Honoré a 18 ans lorsque sa grande soeur Edesse, qui se fera éventuellement appeler Hélène, épouse Casimir Demers dans l'église de Ste-Croix, le premier mai 1854. Elle a 23 ans. Casimir est le fils de Guillaume Demers et de Marie Sévigny, de Ste-Croix. Ils auront ensemble au moins sept enfants.

 

De 20 à 30 ans:

1855:

Claire Lemay, la demi-soeur de Honoré, s'éteint à Lotbinière le 27 décembre 1855, à l'âge de 37 ans. Épouse de Narcisse Hamel, elle laisse derrière elle 10 enfants dont l'aînée a 16 ans et le cadet un an seulement.

1857:

Le 29 septembre 1857, Honoré épouse Marcelline Charest, à Ste-Croix de Lotbinière. La mariée a 19 ans au moment de son mariage, alors que Honoré en a 22. Elle est la fille de Hilaire Charest et de Marcelline Lemay. L'aînée de la famille, née le 22 octobre 1837 à Lotbinière.

1858:

Leur premier enfant, un fils, baptisé Joseph Honoré, mais qu'on appellera simplement Joseph, naît le 30 décembre 1858. Le lendemain, on lui choisit pour parrain son grand-père paternel, Pierre Duval, et pour marraine, Louise Lemay.

1860:

J'en ignore la raison, puisqu'ils sont tous deux très jeunes, mais le 3 mars 1860, Honoré et Marcelline dictent leur testament au notaire Louis Lemay, de Ste-Croix. Honoré lègue tout à Marcelline et vice versa. Honoré est alors un cultivateur de Ste-Croix, sein de corps, d'esprit, de mémoire et de jugement. Marcelline est aussi en parfaite santé.

Ste-Croix-de-Lotbinière-seigneurie avec moulins

Le premier novembre suivant, leur fille Élise vient au monde. Baptisée à Ste-Croix, elle a pour parrain Julien Lemay, et pour marraine Cordélia Bergeron.

1861:

On s'aperçoit, lors du recensement de 1861, que la petite famille de Honoré habite avec les parents de celui-ci, dans le district de Ste-Croix de Lotbinière. La maisonnée se compose donc ainsi: Pierre, le chef de famille, dit être un cultivateur de 60 ans. Marguerite, sa femme, dit en avoir 65. Leur fils et frère de Honoré, Onésime, célibataire, a 30 ans. Puis vient Honoré (25 ans), son épouse, Marcelline Charest (23 ans), et leurs deux enfants: Joseph (2 ans) et Marie - baptisée Élise - (2 mois). Ils ont pour voisins la famille de Louis Boisvert, un forgeron, et celle d'Éric Marchand, un meunier.

Le 9 octobre de la même année, un deuxième garçon, Thomas, s'ajoute à la famille de Marcelline et Honoré. Il est baptisé le lendemain dans l'église de Ste-Croix avec Thomas Charest pour parrain, un oncle maternel, et Gracieuse Frenette pour marraine.

Le 22 octobre suivant, avec Louis Leclerc, Honoré et son frère Onésime se présentent devant le notaire Louis Lemay de Ste-Croix. C'est que M. Leclerc, cultivateur de Lotbinière, fait don aux deux frères, cultivateurs de Ste-Croix, d'un lopin de terre de 2 arpents de front sur 12 de profondeur, situé dans la concession Grand St-Charles, dans la paroisse de Lotbinière, borné au Nord du chemin de front de la concession; au Sud, au bout des 12 arpents, au Nord-Est à Léandre Bernier et au Sud-Ouest à Léon Bélanger. Aucune bâtisse n'y est construite.

Ce lopin fait partie d'une terre de 2 arpents de front sur environ 38 de profondeur située dans ladite concession Grand St-Charles.

En échange, les frères Duval devront faire entretenir à leurs frais le chemin de front "sur toute la largeur du front", et de défrayer les coûts de toutes les servitudes qui pourraient un jour s'y rattacher: chemins secondaires; fossés, etc.

Pour s'assurer que le travail sera fait, Leclerc hypothèque le lopin.

Pour mieux assurer l'exécution des charges, les frères Duval hypothèquent un morceau de terre d'environ 2 arpents et quart de front sur 8 de profondeur, situé plus ou moins au premier rang de la paroisse de Ste-Croix. Il est borné en partie par  le chemin de la Reine, en partie au pied de la côte du fleuve St-Laurent, joignant au Nord-Est à Damase Doré, et de l'autre côté, au Sud-Ouest, en partie à la petite route qui mène au Fleuve et en partie à Louis Boisvert. Ils hypothèquent également la maison d'Onésime et le hangar qui y sont construits. Exclus: "deux emplacements", dont l'un appartient à Louis Boisvert et l'autre à Honoré.

Par surcroit, Honoré a hypothéqué un terrain de forme triangulaire d'environ un demi arpent, dans le premier rang de Ste-Croix, borné au Nord à la petite route menant au fleuve; au Sud au chemin de la Reine du premier rang, d'un côté au sommet de la côte du fleuve; de l'autre, à un "petit cénellier" qui est auprès du chemin. Les bâtisses sont également hypothéquées.

1865:

Le 5 janvier 1865, une petite fille vient s'ajouter à la famille de Honoré: Octavie. Baptisée le lendemain à Ste-Croix, elle a pour parrain Onésime Duval, le frère de Honoré, et Délima Charest pour marraine, une soeur de Marcelline. Malheureusement, l'enfant ne vivra que quelques mois pour s'éteindre le 28 septembre suivant.

 

De 30 à 40 ans:

Honoré se retrouve devant le notaire Lemay le 21 décembre 1865, afin de prendre une obligation envers Adèle Audet dite Lapointe, la veuve de Louis Gaumond, marchande, qui lui a livré des marchandises que Honoré n'a pas les moyens de payer. La somme monte à 50$ sur laquelle pèsera un intérêt de 7% annuel jusqu'à remboursement total. Honoré hypothèque donc un lopin de 1 arpent et demi de front sur 4 de profondeur par le côté Nord-Est et 1 arpent par le côté Sud-Ouest, situé au premier rang de Ste-croix. Il est borné au Nord et au Sud-Ouest à la côte dite de la veuve Alexandre Boisvert, au Sud au chemin de front du premier rang, et au Nord-Est à François Doré.

St-Edouard-de-Lotbinière-vue aérienne

Il hypothèque aussi la moitié indivisée d'un morceau de terre de 2 arpents de front par 12 de profondeur, situé en la paroisse St-Edouard, rang St-Charles. Il est borné au Nord au chemin de front, au Sud à Louis Leclerc, au Nord-Est à Léandre Bernier et au Sud-Ouest à François Xavier Hardy.

1866:

Le 5 mai 1866, une autre petite fille, que l'on nomme aussi Octavie, s'ajoute à la famille de Honoré. André Charest, oncle maternel, son parrain, et Louise Martel, sa marraine, retrouvent l'enfant le lendemain, à l'église de Ste-Croix, pour son baptême.

Le 29 juillet suivant, Honoré, Marcelline et Onésime se présentent chez Adèle Audet dit Lapointe, veuve Gaumond, à Ste-Croix. Honoré et Onésime sont des cultivateurs de l'endroit. Ils y rencontrent le notaire Louis Lemay ainsi que Fabien Auger, menuisier de Ste-Croix, à qui ils vendent un lopin de terre contenant 2 arpents de front sur 12 arpents de profondeur, situé dans la concession Sud du Grand St-Charles, dans la paroisse de St-Edouard de Lotbinière, borné au Nord au chemin de front de la concession, au Sud à Louis Leclerc, au Nord-Est à Léandre Bernier,  au Sud-Ouest à Léon Bélanger.

Il s'agit du terrain que Louis Leclair leur a donné, en 1861, et pour lequel les deux frères devaient entretenir le chemin, les fossés, etc. Ces charges passent à Auger. Pour s'assurer que Auger s'acquittent de ces charges, ils prennent une hypothèque spéciale sur le terrain à concurrence de la somme desdites charges.

La vente se fait pour 20$, payables au 29 septembre suivant. Onésime consent à ce que 15$ aillent directement à Adèle Audet dite Lapointe, pour rembourser en partie la somme que doit à celle-ci Honoré. Ce faisant, elle abroge l'hypothèque qu'elle détient sur le terrain en vente, se contentant de celle qu'elle détient sur le reste des immeubles appartenant à Honoré et son épouse.

Onésime prend une hypothèque sur la totalité du terrain pour s'assurer que l'acheteur lui remettra bien le 5$ de la vente qu'il lui devra au 29 septembre. Par ailleurs, Honoré et son épouse devront lui rembourser le 5$ qu'ils lui doivent sur le prix de la vente, ceux-ci recevant 15$ alors que Onésime n'en a que 5.

Pour s'assurer encore davantage que les charges sur le terrain vendu seront rencontrées, Auger prend une hypothèque, en faveur des Duval, sur un terrain du 2e rang de Ste-Croix, d'un arpent et quart de front sur un quart d'arpent de profondeur, dans la concession nommée Ste-Angèle. Il est borné au Nord aux terres du premier rang, au Sud au chemin du 2e rang, au Nord-Est à Isaïe Hamel, au Sud-Ouest à Nérée Auger.

Marcelline, pour sa part, renonce à tous ses droits sur le terrain vendu.

1867:

acte de sépulture pour Pierre Duval (Marguerite Boisvert)

Le 17 août 1867, à Ste-Croix, s'éteint le père de Honoré, Pierre Duval, à l'âge de 66 ans. Né et baptisé le 31 juillet 1801 à St-Jean-Port-Joli, il a épousé Marguerite Boisvert, veuve de Louis Lemay, à Lotbinière, à l'âge de 28 ans, où ses enfants on été baptisés, bien que les recensements indiquent qu'ils habitaient le sous-district de Ste-Croix. Cultivateur toute sa vie, c'est à Ste-Croix qu'il est inhumé, le 19 août.

Un peu plus d'un mois plus tard, soit le 24 septembre, la famille de Honoré accueille un autre enfant, Ernest, dont le parrain est Ferdinand Hamel et la marraine Pulchérie Charest, une tante maternelle.

1869:

Le 26 avril 1869, c'est au tour de la petite Elisa de venir accroître la famille. Onésime Demers et Mérilice Roy sont ses parrain et marraine.

Le premier juillet suivant, Honoré et Marcelline vendent un terrain à Égésippe Charest, le jeune frère de Marcelline, alors employé dans les chantiers du Haut-Canada, "maintenant la Province d'Ontario".

Ce petit lopin est dans le premier rang de Ste-Croix, au Nord du chemin du premier rang. Il fait environ trois quarts d'arpent par le côté Sud, sur environ un demi arpent de profondeur par le côté Sud-Ouest, et se termine en pointe par le côté Nord, formant un triangle. Il est borné au Sud par le chemin du premier rang, au Sud-Ouest par les vendeurs, au Nord Nord-Est par le sommet le plus haut de la côte du fleuve St-Laurent.

Ce lopin fait partie de la seigneurie de Ste-Croix et est chargé de cens, de rentes et autres droits seigneuriaux, que l'acheteur acquittera à l'avenir, avec deux années d'arrièrages, à compter d'aujourd'hui.

Cette vente est faite pour la somme de 50$, que les Duval disent avoir reçue. D'où quittance à Égésippe.

Il est entendu que ledit terrain sera toujours chargé de l'entretien du chemin qui passe devant - soit le chemin du premier rang -, sur la largeur dudit terrain - environ trois quarts d'arpent, à l'entière décharge des vendeurs et du voisin qui possède le terrain en face (côté Sud du chemin).  Pour que tout soit clair à ce sujet, Égésippe établit une servitude perpétuelle sur le lopin en ce sens.

L'acte est passé à Ste-Croix, chez Hilaire Charest, père de Marcelline et Égésippe, et beau-père de Honoré.

Puis, le 4 octobre 1869, Honoré, cultivateur de Ste-Croix, et son épouse Marcelline, vendent à Cyprien Boisvert père, aussi un cultivateur de Ste-Croix, une terre de 2 arpents de front sur 30 arpents de profondeur, située dans la concession de Julia Ville, dans la paroisse de St-Edouard de Lotbinière, portant le #45 de ladite concession; tenant au Nord aux continuations de la Rivière Bois-Clair, aboutissant au Sud aux terres non-concédées, joignant au Sud-Ouest au #44, de l'autre côté, au Nord-Est, au #46.

Les vendeurs se réservent le droit, pour eux, leurs descendants et leurs ayant droits, "la coupe et dépouille entière de tous bois, qui peuvent être complantés, sur un demi arpent de terre de front, sur ladite profondeur de 30 arpents." Ce demi arpent de front sera pris du côté Sud-Ouest, joignant la terre de Télesphore Martel, portant le #44. Il est intéressant de noter qu'il n'auront le droit de sortir le bois de cette terre qu'en hiver.

Prix de la vente: 232$, qui représente ce que Honoré doit encore sur le terrain et qui sera directement remis à Henry Gustave Joly, seigneur de Lotbinière. Honoré avait acheté cette terre par acte, passé devant le notaire C.A. Lemay de Lotbinière, le 15 novembre 1866. Depuis lors, Honoré avait payé 8$ sur le total de 240$ qu'il devait s'acquitter pour finir de payer cette terre. D'où le 232$ restant.

Marcelline renonce à tous droits sur la propriété pour elle et ses enfants.

1871:

Honoré a 35 ans lorsque naît sa fille Célina, le 21 janvier 1871, à Ste-Croix. Deux jours plus tard, Joseph Charest, un frère de Marcelline, sert de parrain à l'enfant, alors que Oliva Coulombe lui sert de marraine.

Recensement de 1871 pour la famille de Honoré Duval

Le recensement de 1871 confirme une fois de plus que la famille de Honoré habite le sous-district de Ste-Croix. On retrouve dans la maisonnée: Marguerite Duval (veuve, 75 ans), la mère de Honoré; Honoré (cultivateur, marié, 34 ans), Marcelline (mariée, 33 ans); les enfants de Marcelline et Honoré: Joseph (12 ans), Élise (10 ans), Thomas (9 ans), Octavie (5 ans), Ernest (3 ans), Elisa (2 ans), Célina (3 mois); enfin, Onésime (célibataire, cultivateur, 38 ans), le frère de Honoré.

Notons que la famille de Honoré vit à côté de chez les parents de Marcelline. Également autour d'eux, on trouve des Bourque et des Boisvert.

1872:

La petite Elisa, 3 ans, quitte ce monde le 13 septembre 1872. Elle est inhumée dans le cimetière de Ste-Croix.

1873-b Jeanne Duval (Honoré & Marcelline Charest)

1873:

Puis, le 17 janvier 1873, Marie Jeanne, mon arrière grand-mère, voit le jour. Baptisée le lendemain dans l'église de Ste-Croix, elle a pour parrain son oncle maternel, Egésippe Charest, et pour marraine, Stéphanie Beaudet, l'épouse d'Egésippe.

L'année suivante, le 8 juin, une autre petite fille s'ajoute à la famille. Il s'agit d'Adeline, qui est baptisée le lendemain dans l'église de Ste-Croix et qui a sa tante Adeline Charest pour marraine.

1875:

Le 18 février 1875, Honoré et Victor Byron se présentent devant le notaire Lemay pour enregistrer une entente. Honoré, cultivateur et fabricant de chaux, explique que Victor Byron, cultivateur et menuisier de Ste-Croix, a vendu à François Tailleur, cultivateur et aujourd'hui tanneur, aussi de Ste-Croix, devant le notaire Filteau, le 15 mai 1869, une terre de 2 arpents de front sur 20 arpents de profondeur, dans le 2e rang de Ste-Croix, bornée au Nord au chemin de front, au Sud à Magloire Blouin jadis, aujourd'hui à Joseph Laliberté, fils de Joseph; au Nord-Est à Honoré Duval; au Sud-Ouest à Victor Byron; avec la réserve que Byron se garde le droit d'enlever tout le bois qui s'y trouve, au rythme d'un arpent de haut sur toute la largeur (soit 2 arpents), au choix et dans la direction indiquée par Tailleur, afin de permettre à ce dernier de mettre en culture les parties défrichées. Il est entendu que Byron se réserve l'usage d'un chemin sur ladite terre pour sortir le bois, à la condition de ne rien abîmer.

Honoré explique encore que le 2 octobre 1873, toujours devant le notaire Filteau, Tailleur lui a vendu une terre de plus grande étendue de laquelle fait partie la parcelle exploitée par Byron. "Et attendu qu'il s'est élevé quelques difficultés entre ledit Sr Byron et ledit Sr Duval, relativement au bois sus réservé, ces derniers veulent régler toute cette affaire à l'amiable, dont convenu entre eux de ce qui suit:" 

1 - Byron pourra commencer à enlever le bois lui appartenant, à l'hiver 1876-1877, au Nord de la rivière Petit Sault, se dirigeant vers le Nord, en en prenant un demi arpent sur toute la largeur. De même l'hiver suivant et ainsi de suite. Quand il n'en restera plus au Nord, il pourra commencer au Sud de la rivière Petit Sault, gagnant vers le Sud, au rythme d'un quart d'arpent de profondeur sur toute la largeur.

2 - J'imagine que ces quantités sont un minimum, car il est précisé en 2 que Byron pourra, chaque hiver, enlever de plus grandes quantités que celles ci-dessus mentionnées.

3 - Byron n'est pas tenu de tout prendre. Juste ce qui fait son affaire. Souches, branches et fardoches pourront rester sur place.

4 - Honoré restera propriétaire du bois laissé sur place.

5 - Honoré a le droit de couper les branches mortes et les fardoches parmi le bois de Byron et les sortir.

6 - Honoré a le droit de prendre du bois debout pour faire sa part de clôture, si elle devient nécessaire, entre sa terre et celles appartenant à Byron et à Laliberté.

7 - Tout cet accord n'est valable que si Byron livre à Honoré une grange et étable en bois que Byron possède dans le rang 2 de Ste-Croix. Dès ce jour, Honoré a le droit de s'en servir, là où elle se trouve, et ce pour 2 ans. Pour ce faire, Honoré a droit à un chemin pour s'y rendre et en revenir. Au bout de 2 ans, Honoré devra enlever grange et étable à ses frais.

8 - Toute l'entente repose aussi à la condition que Byron remette 15$ à Honoré au premier novembre prochain. Ce dernier reçoit du premier un billet promissoire à cet effet.

9 - Byron pourra utiliser le chemin mentionné dans l'acte original, pour sortir son bois.

Le 21 septembre suivant, Honoré et Marcelline voient arriver des jumelles: Arthémise et Marie. Elles sont toutes deux baptisées le même jour, à Ste-Croix. Les parrain et marraine de la première sont Onésime Demers et Rosalie Masse. Ceux de la seconde sont: Pierre Legendre et Délima Charest, une tante maternelle de la petite.

 

De 40 à 50 ans:

Honoré a 40 ans lorsque meurt une des jumelles, Marie, le 14 novembre 1875. Elle est enterrée dans le cimetière de St-Flavien.

1876:

Le 26 août 1876, Honoré et son frère Onésime se présentent devant le notaire Joseph-Désiré Marcoux de Beauport, pour vendre le lot qu'ils possèdent en commun, à Adolphe Thivierge, cordonnier de Ste-Croix. Le lot est dans le premier rang de Ste-Croix, contenant environ 2 arpents et quart de front par 8 arpents de profondeur, borné au Sud en partie par le chemin royal et en partie par Joseph Demers; au Nord par le pied de la côte du fleuve St-Laurent; au Nord-Est par François Doré; au Sud-Ouest en partie par une route qui conduit au Fleuve et en partie par Balthasar Boisvert; avec maison, grange et autres bâtisses.

De plus, Honoré vend sont petit lopin, borné au Sud au chemin; au Nord-Est à l'acquéreur; au Nord-Ouest à la petite route menant au fleuve et au Sud-Est à un nommé Charest.

Le premier lot, les frères Duval l'ont acquis par acte de donation consenti par Pierre Duval (leur père), il y a environ 14 ans. Le 2e, Honoré l'a acheté de Joseph Demers il y a environ 18 ans.

L'acheteur doit s'acquitter de tout ce que doivent les frères Duval au domaine de la seigneurie, arrièrages compris. La vente est aussi faite pour la somme de 300$, répartie comme suit: 

1 - 50$ à Victorie Fradet, épouse séparée de biens de Pierre Dumontier, légataire universaire de feu Alexis Dumonville, étant la part revenant à Victorie Fradet, lors du partage des héritiers de Marguerite Mathurin, épouse de Dumonville. Ce 50$ est la moitié de la somme que devaient les deux frères Duval à Dumontier, par acte devant le notaire Guay, le 7 septembre 1864. Il y a de l'arrièrage sur cette dette et des intérêts non-payés, que l'acheteur promet de régler.

2 - 50$ à Louis Napoléon ?, notaire à ? de Lauzon, en sa qualité de procureur et légataire des héritiers de Marguerite Mathurin. L'acheteur paiera aussi l'arrièrage sur cette dette.

3 - 60$ à Adèle Audet, veuve de Louis Gaumond, de la part d'Onésime.

4 - 35$ à la veuve Gaumond de la part de Honoré.

Les 55$ et des poussières restants serviront à payer les divers arrièrages. Si après tout ça il en reste, l'acheteur le remettra au vendeur.

1877:

Honoré et Marcelline voient s'éteindre une autre de leurs filles, le 28 septembre 1877. La petite Célina n'a que 6 ans. On l'inhume à Ste-Croix.

1879:

Le 18 avril 1879, le petit Xavier voit le jour. Baptisé le lendemain dans l'église de Ste-Croix, il sera le bébé, le petit dernier. Honoré a alors 43 ans et Marcelline, 41 ans.

1879-s Marcelline Charest (Honoré Duval)

C'est alors que le couperet tombe. Marcelline, l'amie, le bras-droit de Honoré, la mère de ses enfants, décède le 28 novembre 1879, à l'âge de 42 ans. Elle est inhumé le 30, dans le cimetière de Ste-Croix. Comment se relève-t-on d'un tel coup du sort? Je l'ignore. D'autant que le bébé, Xavier, n'a que 7 mois...

1880:

Quoi qu'il en soit, la vie reprend sans doute son cours car, le 22 mars 1880, Honoré se retrouve une fois de plus devant le notaire de Ste-Croix. Cette fois, il est accompagné de son fils aîné, Joseph, qui héritera de sa grand-mère paternel. Ainsi, devant le notaire B. Garneau de Ste-Croix, Joseph, alors cultivateur dans la paroisse de St-Albert de Warwick, promet, aussitôt après le décès de sa grand-mère Marguerite Boisvert, de vendre à son père, Honoré, et à son oncle, Onésime, une terre située au 2e rang de Ste-Croix faisant 2 arpents de front sur 30 arpents de profondeur, borné au Nord aux terres du premier rang; au Sud à Joseph Croteau; au Nord-Est à Pierre Babin; au Sud-Ouest à Narcisse Augé; avec toutes les bâtisses.

Pour l'acquérir, Honoré et Onésime devront payer tous les arrièrages sur les cens, les rentes et autres droits seigneuriaux, ainsi que les taxes scolaires et municipales. De plus, ils devront remettre 100$ à Joseph, au rythme de 15$ par année, sans intérêt, dont le premier versement se fera le 29 septembre suivant. Il devront aussi payer 120$, argent dû par Marguerite, affectant la terre en question.

L'heure du dernier adieu pour la mère de Honoré ne tarde pas. En effet, elle s'éteint le 16 avril suivant. Je ne peux que m'interroger si les tensions qu'ont dû provoquer son legs à son petit-fils plutôt qu'à ses fils n'ont pas hâter son départ... 

Marguerite Boisvert, la mère de Honoré, née le 4 novembre 1795 à Ste-Croix, fut baptisée le lendemain. Etienne Boisvert, son grand-père paternel, et Geneviève Lemay, une tante maternelle, lui servirent de parrain et marraine. Elle semble avoir été l'aînée de la famille. À l'âge de 21 ans, elle épousa Louis Lemay, à Lotbinière, avec qui elle eut au moins 8 enfants. Elle a 31 ans lorsque meurt son mari, le 17 octobre 1827. Elle se retrouve seule pour élever ses enfants, dont le dernier n'a que 2 mois. La vie a dû devenir soudain très compliquée. D'autant que la mort frappe encore deux fois, cette année-là, pour Marguerite. D'abord, le 4 novembre, son fils Isaac, un an, succombe. Puis vient le tour du bébé, le 9 décembre. Les mois passent, les choses semblent se stabiliser. J'imagine que Marguerite reçoit de l'aide de sa famille... Elle va mieux, Marguerite. Suffisamment pour considérer se remarier. Ce qu'elle fait le 13 octobre 1829, à Lotbinière, avec Pierre Duval. Marguerite a alors 33 ans et Pierre en a 28. Ils auront ensemble 5 enfants, dont trois seulement survivront à l'enfance. Parmi ses descendants directs, elle laisse des Lemay, des Duval, des Hamel, des Demers... Et ce, un peu partout en Amérique du Nord.

Le 5 août 1880, Joseph, l'aîné de Honoré et Marcelline, alors à North Hatley dans le comté de Stanstead, au Québec, autorise Onésime Demers, de Ste-Croix, à vendre pour lui, à son père et à son oncle, la terre qu'il a hérité de sa grand-mère.

Le 22, Honoré se présente devant le notaire Garneau pour déclarer que sa mère est morte le 16 avril dernier et "que le Sr. Joseph Duval, petit-fils de la dite feue Marguerite Boisvert, se trouve par le testament solennel de cette dernière, reçu devant le dit notaire sous signé, et témoins," le 10 mai 1876, "sans légataire général et universel, et que l'immeuble provenant de la succession de la dite feue Dame Marguerite Boisvert consiste dans une terre située au deuxième rang de la dite paroisse Ste-Croix…"

1881:

Le 22 mars 1881, Honoré et Onésime se présentent devant le notaire Garneau pour déclarer qu'ils sont propriétaires de la terre du 2e rang de Ste-Croix, contenant environ 2 arpents de front par 28 arpents de profondeur, bornée au Nord aux terres du premier rang, au Sud à Joseph Croteau, au Nord-Est à Pierre Babin, au Sud-Ouest à Narcisse Augé. Cette terre est une partie du lot #221 du cadastre du comté de Lotbinière. Elle est grevée et affectée d'une rente annuelle et perpétuelle de 21 livres de 20 sous, représentant un capital de 350 livres de 20 sous chacune. Cette rente fut créée par acte et consentie par feu Louis Tancrail(?) et son épouse, alors cultivateur de Ste-Croix, à feu Archange Boisvert, alors cultivateur de St-Louis de Lotbinière, devant le notaire Couturier, le 17 juillet 1841. 

Bref, cette rente étant perpétuelle, Honoré et Onésime se voient forcés de continuer de la payer… au petit-fils de Boisvert, Joseph Ovide Frenette, un cultivateur de St-Louis de Lotbinière. Pour s'assurer du paiement, on hypothèque ladite terre.

Puis arrive le recensement de 1881, qui confirme que la famille de Honoré habite bien Ste-Croix, comté de Lotbinière. La maisonnée est composée de: Honoré, inscrit au recensement comme "Hanore Duvol", veuf, 45 ans, cultivateur; ses enfants: Joseph, 22 ans, cultivateur; Thomas, 19 ans, cultivateur; Ernest, 13 ans, fils de cultivateur; "Octavie", 15 ans; "Janne", 8 ans; Adeline, 7 ans; et Xavier, 2 ans. Je me demande ce qui est advenue d'Arthémise, une des deux jumelles née en 1875. Marie est décédée la même année, mais je n'ai jamais trouvé l'acte de sépulture d'Arthémise. Ni à Ste-Croix, ni à St-Flavien, ni à Lotbinière... Notons que Onésime, 49 ans, le frère de Honoré, habite aussi avec eux. Les voisins sont des Lemay.

1883:

Les recherches se compliquent par la suite, car Honoré émigre au États-Unis avec sa famille. Il est de passage à Ste-Croix, le 2 janvier 1883, devant le notaire Garneau. Honoré, journalier résidant à Roltau(?), reconnaît devoir à Jacques Delisle, ancien cultivateur demeurant à Ste-Croix, la somme de 42$, issue de 2 billets promissoires; l'un datant du 1 mai 1876 pour 15$ et l'autre, du 19 juin 1882, pour 26$ plus les intérêts. Pour garantir le paiement, on hypothèque la moitié de la terre que possède encore Honoré avec son frère Onésime dans le 2e rang de Ste-Croix (faisant partie du lot #221). Ce pauvre Honoré semble avoir dû de l'argent toute sa vie.

1884:

L'information n'est pas absolument certaine, mais il est possible que Joseph, l'aîné de Honoré et Marcelline, ait épousé Louise Bourie(?) à Hardwick, Massachusetts, le 10 avril 1884. Dans le document déniché, les parents de l'époux sont désignés comme Henry et Marceline. Quant on sait qu'aux États-Unis Honoré apparaît fréquemment comme Henry, on ne peut rejeter la possibilité. Ça reste toutefois à confirmer.

 

De 50 ans à... :

1887:

Le 3 avril 1887, à Ste-Croix, Onésime, le frère de Honoré, se présente devant le notaire Garneau pour faire rectifier une entrée dans le registre d'enregistrements des propriétés. Il est inscrit dans ledit registre que Honoré et lui possèdent tout le lot 221 du rang 2 de Ste-Croix, alors qu'ils en possèdent les ¾ Nord seulement.

Quelques jours plus tard, soit le 11, à Laconia, New Hampshire, Joseph, l'aîné de Honoré et Marcelline, autorise Alexandre Bourke, huissier de Ste-Croix, à donner quittance à Honoré et à Onésime pour la somme de 85$, représentant la balance du prix de vente de la terre qu'il leur a vendue par l'entremise d'Onésime Demers, le 15 août 1880.

Puis le 13, à Ste-Croix, Alexandre Bourke se présente devant le notaire Garneau, représentant Joseph Duval, un journalier de Laconia, New Hampshire, pour donner quittance à Honoré Duval, résidant à Gilbertville, Massachusetts, et Onésime Duval, journalier de Ste-Croix, pour la somme de 85$, représentant la balance du prix de vente sur le lot vendu le 15 août 1880 par l'entremise d'Onésime Demers.

Mariage Georges & Jeanne

1891:

Honoré a 55 ans lorsque sa fille Jeanne épouse Georges Filiault, à Laconia, New Hampshire, le 31 août 1891. Jeanne a alors 18 ans et Georges en a 23. Georges est un des nombreux enfants de Pierre Filiault et Marie Thibault de Ham Sud, au Québec. 

1893:

Honoré voit sa fille Adeline épouser Alphonse Dupont, à Laconia, New Hampshire, le 19 juin 1893. Alphonse est le fils de Georges Dupont et de Marie Blouin. 

1895:

Finalement, Honoré s'éteint à Laconia, le 23 mars 1895, à l'âge de 59 ans.

Après le décès rapide de son petit frère Napoléon, Honoré s'est retrouvé le cadet de la famille. Il ne semble pas l'avoir eu facile, bien qu'on ait voulu les avantager, son frère et lui. Entre autres, par des actes de donation. Il me paraît évident que ce cher Honoré n'avait pas le sens des affaires et qu'il a connu toute sa vie des ennuis financiers. Il avait davantage d'aptitudes pour accumuler les dettes que l'argent. Cela dit, il m'a semblé avoir été quelqu'un qui avait de l'ambition, cherchant sans cesse à améliorer son sort, à devenir, avec son frère, un grand propriétaire terrien. Mais les conditions n'étaient pas faciles avec tous ces cens et autres droits à remettre aux autorités des seigneuries. J'ai espoir tout de même que son exile aux État-Unis lui aura permis d'accumuler l'argent nécessaire pour éponger ses dettes.

 

Complément:

Je veux terminer en vous donnant ce que j'ai trouvé sur ce qui est arrivé à quelques-uns de ses enfants par la suite. Bien que l'information soit très fragmentaire.

Commençons par son fils Ernest, né en 1867. L'acte de décès déniché dit qu'il est mort le 14 janvier 1933 à Exeter, New Hampshire. Il précise aussi que Ernest est alors veuf, qu'il est mort d'une hémorragie suite à un accident d'automobile, à Epping, New Hampshire. Il est mort à l'hôpital d'Exeter.

Passons à sa fille Adeline, née en 1874. À première vue, il semble que Adeline et son mari, Alphonse Dupont, aient passé leur vie à Laconia, New Hampshire. Ensemble, ils ont eu au moins 8 enfants. Lors du recensement américain de 1920, la famille est toujours à Laconia.

J'en sais bien sûr davantage sur le sort de sa fille Jeanne, née en 1873, et de son mari Georges Filiault, puisqu'ils sont mes arrière grands-parents. Bien que pendant quelques années ils semblent vivre à la fois aux États-Unis et au Québec (le recensement américain de 1900 prouve qu'ils habitent alors Laconia), tous leurs enfants sont baptisés à Ham Sud. Georges deviendra un cultivateur prospère de Ham Sud. Il vivra jusqu'à l'âge vénérable de 85 ans, alors que Jeanne s'éteindra à l'âge de 80 ans. (voir le portrait consacré à Georges Filiault pour plus de détails).

J'ai également quelques information sur ce qu'est devenu Xavier, le dernier né de Marcelline et Honoré, qui vit le jour en 1879. D'abord, mentionnons qu'il a changé de nom, devenant du coup Philippe (Philip) Duval. Le 19 décembre 1905, à l'âge de 26 ans, il épouse Olga L. Webster, 19 ans, à Laconia. Elle est la fille de Frank Webster et de Helen I. Kelley. Ensemble, ils ont au moins 5 enfants: Henry, Vina (Lavina), Alphonse, Emma et Maurice. Olga décède en 1937. Lors du recensement américain de 1940, Xavier-Philip et sa famille habitent toujours Laconia, New Hampshire. Xavier semble avoir passé sa vie à Laconia à travailler pour les "water works". En tout cas, il y est déjà lors du recensement de 1910 et il y est encore en 1940. Mentionnons que son fils Alphonse y travaille aussi en 1940.

 

1 novembre 2015

Toussaint Martin (1795-1874) : Portrait généalogique par Christian Martin

[moi - mon père - Fernand MARTIN - François MARTIN - Amable MARTIN - Toussaint MARTIN]

 

Les 20 premières années:

La Prairie-église

Toussaint Martin est mon arrière arrière arrière grand-père. Il naît le 20 août 1795, à La Prairie, et est baptisé le lendemain, à l'église de la Nativité.

«L'an 1795 le 21 août par nous prêtre soussigné a été baptisé Toussaint né d'hier du légitime marriage de Toussaint Martin et de Archange Forgues, le parrain a été Michel Forgues et la marraine Rose Hébert qui a su signer.

Rose Hébert

J. B. Bouchez»

Ses parents sont Toussaint Martin et Archange Forgues. À voir le petit nombre d'enfants qui survivra de ce couple, je ne peux que m'imaginer une similitude entre Archange, Emma Filiault (ma grand-mère paternelle) et Eliose Bonhomme (mon arrière grand-mère). Emma ne bénéficiait pas d'une bonne santé. Chétive, souvent malade, elle n'a rendu à terme que peu d'enfants. Selon Jude Coutu, cousin de mon père, il en allait de même pour Eliose, qui n'a réchappé que deux enfants. Trois enfants de Toussaint et Archange seulement vivront suffisamment longtemps pour être baptisés. Je soupçonne donc Archange d'être sensiblement du même type que ma grand-mère et mon arrière grand-mère.

Michel Forgues, le parrain de mon arrière arrière arrière grand-père est soit son grand-père maternel, soit son oncle.

Mon arrière arrière arrière grand-oncle Hyppolite, que tout le monde appelait Paul, voit le jour le 10 août 1799, à La Prairie. Son acte de sépulture nous informe qu'il est sourd et muet de naissance. Il a pour parrain Hyppolite Bisaillon et pour marraine Catherine Lafontaine.

Mon arrière arrière arrière grand-oncle Joseph, pour sa part, naît le 4 décembre 1805 et est baptisé le lendemain à St-Constant. Notons que sa marraine est Marie-Anne Dupuis, probablement sa grand-mère paternelle. On dit de son père qu'il est alors "laboureur en cette paroisse". Le petit ne vit malheureusement que quatre jours et s'éteint le 8 décembre.

Le mois suivant, arrière arrière arrière grand-papa perd sa mère. En effet Archange Forgues décède le 22 janvier 1806, à l'âge de 41 ans, à St-Constant. Toussaint n'a que 10 ans. Son frère Paul n'en a que 6. Je n'ose imaginer ce que c'est que de perdre sa mère à un âge aussi tendre.

Trois ans s'écoulent ainsi. Puis, le 23 octobre 1809, son père se remarie, à St-Philippe de Laprairie, avec Marie-Louise Foucrault, une femme de 37 ans.

Un demi-frère, André, vient au monde le 9 janvier 1812, à St-Constant. À ce moment-là, leur père, qui a maintenant 50 ans, est toujours "laboureur en cette paroisse".

 

De 20 à 30 ans:

toussaint rose1815-st-luc

C'est le 16 octobre 1815 que arrière arrière arrière grand-papa convole en juste noce avec Rose Perron, dans l'église de St-Luc, comté de St-Jean. À cette date, Toussaint, qui n'a que 20 ans, est encore mineur, alors que Rose est majeure, à 22 ans. L'acte de mariage nous apprend quelques points d'intérêt. De un, que les nouveaux époux résident tous deux à La Prairie et que arrière arrière arrière grand-papa est laboureur. De deux, que son père habite alors aux États-Unis, à Plattsburg, et qu'il est absent pour l'occasion, puisque c'est un des amis de l'époux qui "lui sert de père". Rose, pour sa part, est entourée de sa famille. L'acte de mariage mentionne son père, Jean-Baptiste Perron, et trois de ses frères.

St-Luc-église

Le couple s'installe à St-Luc. Chez les parents de Rose? Possible. Quoi qu'il en soit, on dit de Toussaint qu'il est laboureur à St-Luc, lors de la naissance de leur premier enfant, le 8 novembre 1816. Le lendemain, la petite fille est baptisée Rose dans l'église de St-Luc. René Boutheillier est son parrain et Marie-Rose Brosseau-Perron, sa grand-mère maternelle, est sa marraine.

Entretemps, le 21 octobre 1815, la grand-mère maternelle de Toussaint, Marie Josephte Gosselin, décède à Longueuil, à l'âge de 84 ans. Elle était née à Beaumont, comté de Bellechasse, le 29 juillet 1731, avait épousé Michel Alexis Forgues, au même endroit, en 1751. J'ignore quand, exactement, ils sont arrivés à La Prairie, mais ils y sont bel et bien en 1763, lors de la naissance de leur fille Agathe. Veuve depuis janvier 1811, Josette est inhumée à Longueuil, devant, entre autres, ses fils François et Augustin.

En octobre 1818, vient au monde un autre demi-frère pour Toussaint, baptisé Georges, le 17, dans l'église de La Prairie. Parrain: Georges Sénécal; marraine: Marie-Louise Foucrault.

Pendant ce temps, arrière arrière arrière grand-papa et Rose sont retournés à La Prairie, car c'est là que naît leur deuxième enfant, Perpétue, le 6 mars 1819. Elle a pour parrain François Forgues, possiblement un frère de sa grand-mère paternelle? On dit alors de Toussaint qu'il est journalier. 

Le 8 juin suivant, Georges, son demi-frère, décède à St-Philippe de Laprairie. Il a environ  8 mois.

Le 5 juin 1821, naît un premier fils pour Toussaint et Rose, à qui on donne le nom de son père. Il est baptisé à La Prairie, dans l'église de La Nativité-de-la-Vierge-Marie. Arrière arrière arrière grand-papa a alors 25 ans et est laboureur.

Le 30 juin 1823, décède Paul, le frère sourd et muet de Toussaint. Il a 23 ans. Il est enterré à St-Constant, le 3 juillet, en présence, entre autre, de Michel Forgues. 

Le 25 octobre suivant, naît la petite Flavie, à La Prairie, où arrière arrière arrière grand-papa est toujours laboureur. 

 

De 30 à 40 ans:

En 1825, Toussaint a 30 ans. Le recensement de 1825 confirme que Toussaint et sa famille vivent à La Prairie. Il nous apprend que 8 personnes vivent dans la maison. Parmi celles-ci, 2 ont moins de 6 ans, 3 ont entre 6 et 14 ans. Il y a un homme non-marié entre 18 et 25 ans. Un autre, marié, entre 25 et 45 ans. Il y a 3 filles de moins de 14 ans et une femme, mariée, entre 14 et 45 ans. 

Le premier février 1825, la grand-mère paternelle de Toussaint, Marie-Anne Dupuis, décède à St-Constant à l'âge vénérable de 88 ans. Elle est veuve depuis 1794. Née vers 1737, elle a épousé Pierre Martin le 10 février 1755, à St-Philippe de Laprairie. Ensemble ils eurent 15 enfants dont les descendants se sont dispersés partout en Amérique du Nord.

Le 25 août, naît son fils Narcisse, à La Prairie. Il est baptisé le même jour. Parrain: Jean Baptiste Perron (le grand-père ou l'oncle maternel de l'enfant); marraine: Clothilde Caillé.

Église de St-Timothée de Beauharnois

L'information suivante nous provient le 14 septembre 1828, lors du baptême du petit Jean-Baptiste, né la veille, à St-Timothée de Beauharnois (parrain: Augustin Mailloux; marraine: Josette Perron), et qui décède quelques jours plus tard. L'acte de baptême indique que Toussaint est alors cultivateur "en ce lieu". 

Sa fille Salomée est aussi baptisée à St-Timothée, le 2 octobre 1829, née le 30 septembre. Elle a pour parrain son oncle maternel, François Perron.

Étrangement, lors du recensement de 1831, la famille est de nouveau à La Prairie - habitant la rue St-Ignace -, où arrière arrière arrière grand-papa est employé comme journalier. Elle se trouve encore à La Prairie, le 30 janvier 1832, lorsque naît Amable, mon arrière arrière grand-père (parrain: Amable Goulet; marraine: Marie Anne Brosseau - possiblement une tante maternelle de l'enfant).

Le 3 septembre 1833, Rose, l'aînée de la famille, épouse Charles SAUVÉ dit Laplante, à St-Timothée. Rose a 16 ans et son époux en a 33. Charles est veuf de Félicité Paré.

1834 est une année chargée pour arrière arrière arrière grand-papa. D'abord, le 25 mars, son père décède à La Prairie. Le 26 juillet, naît son premier petit-fils, Charles Sauvé, à St-Timothée. Enfin, le 29 août, naît sa fille Esther (parrain: Louis Daoust; marraine: Claire Leduc). À ce moment-là, Toussaint se dit cultivateur à St-Timothée.

 

De 40 à 50 ans:

Sa petite-fille, Rose Sauvé, voit le jour le 11 mars 1836, à St-Timothée. Le lendemain, il lui sert de parrain. Toussaint a alors 40 ans. 

Le 23 décembre suivant, c'est au tour de sa fille Catherine de venir au monde. La petite a pour marraine sa grande soeur Perpétue. Toussaint se dit alors journalier à St-Timothée.

Le 11 novembre 1839, André, demi-frère d'arrière arrière arrière grand-papa, prend Tharsile Surprenant pour épouse, à La Prairie. Elle est la fille de Charles Surprenant et de Marguerite Bazinet, de La Prairie. Les époux ont respectivement 27 et 25 ans.

Autre mariage, le 7 septembre 1841, cette fois à St-Timothée, où Perpétue, la fille de Toussaint et de Rose, la deuxième de la famille, épouse Louis Lalonde. Celui-ci est le fils de Pierre Lalonde, un cultivateur de St-Timothée, et de Marie-Louise LÉCUYER, qui est décédée à ce moment-là. Perpétue a 22 ans et Louis en a 19.

Puis, le 19 février 1844, leur fille Flavie, la quatrième de la famille, prend Joseph Lefebvre pour époux, dans l'église de St-Timothée. Flavie a 20 ans alors que son mari en a 30. Il est le fils de Pierre Lefebvre et de Marguerite Bourcier.

 

De 50 à 60 ans:

Les années se suivent, marquées par l'arrivée de plusieurs petits-enfants, pour Rose et Toussaint. Puis, arrive le recensement de 1851. Toussaint et sa famille habitent alors St-Timothée de Beauharnois. Il se dit cultivateur et dit qu'il aura 60 ans (1791) à son prochain anniversaire. Sa femme, Rose Perron, dit qu'elle aura 62 ans (1789) à son prochain anniversaire. Quatre de leurs enfants vivent avec eux: Aline (Céline?) (sans doute Salomée), qui dit qu'elle aura 22 ans (1829) à son prochain anniversaire; Amable, 20 ans (1831); Esther, 17 ans (1834); et Catherine, 14 ans (1837).

Il est intéressant de noter que ce recensement de 1851 est aussi un recensement agricole. Ainsi, nous apprenons que Toussaint et sa famille occupent un lot de 42 arpents dans le 3e rang de St-Timothée, dont 18 sont en culture et ont eu une récolte en 1851. 24 arpents sont en bois debout ou en terre inculte. Il a semé 3 arpents de blé, en a récolté 80 minots. Il a semé 1 arpent d'orge, récolté 10 minots. Des 4 arpents de pois qu'il a semé, il a récolté 50 minots. 

Pour 6 arpents d'avoine semés, il a récolté 150 minots. Il a semé ½ arpent de sarrasin, pour récolter 5 minots. 1 arpent de blé d'inde semé, pour une récolte de 3 minots. Il a semé 2 arpents de patates pour une récolte de 20 minots. Le recensement indique aussi 12 livres de laine, 8 verges d'étoffe foulée et 10 verges de flanelle.

Il possède 4 vaches laitières, 2 veaux, 5 chevaux, 5 cochons, 100 livres de beurre et 6 barils ou quint et ½ de lard.

Notons que quelques lignes au-dessus de la famille de Toussaint, à la page 54 du recensement, apparaît Rachel Lemay, 18 ans. Elle habite avec Mathilde Lemay, 30 ans, et son mari, Hyacinthe Boyer, 30 ans. Sous peu, elle épousera Amable et deviendra ainsi mon arrière arrière grand-mère.

Ce mariage, il est célébré le 17 février 1852 à St-Timothée de Beauharnois. Amable a 20 ans et Rachel, 17 seulement. Elle est la fille de Louis Lemay dit Delorme, décédé, et de Josephte Léger, qui habite alors Ste-Martine. C'est Hyacinthe Boyer, le mari de sa soeur, qui sert de témoin à la jeune femme.

Wotton-église

L'année suivante, Toussaint entraîne sa famille dans les Cantons de l'Est où sa fille Salomée, 24 ans, épouse Louis Ménard (39 ans) dans l'église de Wotton. La famille habite vraisemblablement déjà dans le 13e rang de ce qui deviendra St-Camille. Louis est un cultivateur de Wotton, mentionne-t-on dans l'acte de mariage. Fils de feu Pierre Ménard et de Marie Magdeleine Gosselin.

Alors que se poursuit la ronde des naissances et des décès des petits-enfants, Esther, 20 ans, l'avant-dernière de la famille de Rose et Toussaint, prend pour époux Ignace Bonhomme, 22 ans, en février 1855, dans l'église de Wotton. Ignace est le jeune frère de Damase Bonhomme, un de mes arrière arrière grands-pères paternels. Ignace a suivi son grand frère dans ces terres de colonisation. Tout comme Toussaint, ils viennent tous deux de la région de St-Timothée de Beauharnois.

 

De 60 à 70 ans et plus:

Le 19 septembre 1856, naît son petit-fils François Martin, garçon de son fils Amable et de Rachel Lemay. L'enfant est mon arrière grand-père. Quelques jours plus tôt, soit le 7, Toussaint joua le rôle du parrain pour le petit Hormidas Bonhomme, enfant de sa fille Catherine et d'Ignace Bonhomme, dans l'église de Wotton.

Le 22 décembre suivant, arrière arrière arrière grand-papa passe au cabinet du Notaire Picard de Wotton en compagnie de son gendre, Ignace Bonhomme, qui lui promet de lui vendre les lots 15 et 16 du rang 13 de St-Camille pour 112 livres et 10 chellings.

Toussaint a dû entrer en possession des deux lots en question car, le 14 février 1857, il promet de vendre à François Xavier Robitaille les lots 12 et 13 du  même rang pour 100 livres.

Apparemment, FX Robitaille a du mal à payer pour la terre (les lots 11 et 12 du rang 13 de St-Camille) qu'il a acheté à Toussaint en 57, car, selon l'acte passé devant le Notaire Picard, le 28 mars 1858, il semble que Toussaint sera payé en produits et récoltes de cette terre pour deux ans. 

Le 10 avril suivant, Toussaint est de nouveau devant le Notaire Picard. Cette fois en compagnie de son fils Amable, pour passer un acte de donation. En effet, Toussaint et Rose font don à Amable des lots 15 et 16 du rang 13. En échange, Amable s'engage à loger, nourrir, etc. ses parents jusqu'à leur mort. Il s'engage également à loger, nourrir, etc. sa soeur Catherine jusqu'à ce qu'elle se marie et à payer les dettes de ses parents envers Emery Savage (6$), et divers marchands: Picard & Raymond, Ducharme, St-Jean.

C'est le notaire Picard qui se rend chez Toussaint, le 19 mai 1859, pour lui remettre une signification de transport provenant de Jean-Baptiste Lacroix, de St-Timothée de Beauharnois, via le notaire Gervais. Consultant l'index dudit notaire, je n'ai pas vu le nom de Toussaint. Toutefois, j'ai vu celui d'Ignace Bonhomme. Peut-être s'agit-il d'argent que doit Ignace, dette transférée à arrière arrière arrière grand-papa quand celui-ci a acheter les lots 15 et 16 du rang 13 de ce qui allait devenir St-Camille? J'aurai sans doute plus de précision lorsque l'acte en question sera disponible.

Le 16 novembre de la même année, parce que FX Robitaille lui doit encore de l'argent sur les lots 11 & 12 du rang 13 qu'il lui a vendu en 1857, Toussaint loue en échange de la somme une partie de la terre et du travail de FX Robitaille pour 4 ans. Toutefois, ils résilieront d'un commun accord ledit bail en mars 1860.

Toussaint promet de vendre le lot #16 du rang 13 à Mathias Auger de Wotton, le 28 décembre 1859. La vente se confirme le 16 janvier suivant pour 200$. C'est donc dire que l'acte de donation des lots #15 et 16 à son fils Amable, passé en avril 1858, a été annulé. Je suppose que Amable n'a pas pu rencontrer ses obligations envers ses parents.

FX Robitaille ayant échangé ses deux lots achetés de Toussaint (lots 11 et 12 du rang 13), avec les deux lots de Basile Durand (lots 17 et 18 du rang 13), Toussaint, le 3 mars 1860, doit prendre une nouvelle entente avec FX Robitaille pour se faire payer... en nature (i.e. récoltes & main-d'oeuvre pour 4 ans).

Le 10 septembre suivant, Toussaint est parrain du petit Louis Martin, enfant de son fils Amable et de Rachel Lemay, dans l'église de Wotton.

Lors du recensement de 1861, Toussaint et sa famille habitent St-Camille, dans une maison en bois à un étage, dans le rang 13, sur le lot no 15. Il dit qu'il aura 68 ans à son prochain anniversaire et Rose, sa femme, dit qu'elle en aura 69. Avec eux, vivent leur fille Catherine (22 ans) et la fille d'Amable et Rachel, Rachel (2 ans) - qu'on appellera communément Noémie. Aucun des adultes ne sait lire ou écrire précise le recensement.

Toussaint possède donc le lot no 15 dans le 13e rang de St-Camille. Ce lot fait 50 acres. De ces 50 acres, 20 sont en culture (12 ayant produit une récolte en 1860 et 8 en pâturage). 30 acres sont en bois ou incultes. La ferme est évaluée à 250$. L'ensemble des instruments et machinerie aratoire est évalué à 12$.

Toussaint a semé du blé de printemps, et en a récolté 20 minots. Il a semé 2 acres de d'orge, a récolté 20 minots; a semé un acre de pois, a récolté 20 minots; a semé 2 acres d'avoine, a récolté 50 minots; a semé un acre de blé de sarrasin, a récolté 20 minots; a semé un acre de pommes de terre, a récolté 100 minots; a semé un acre de navet; a récolté 40 minots. Il a également récolté du foin et 150 livres de sucre d'érable.

Il possède un (?) boeuf ou une (?) vache au-dessus de 3 ans; 2 ou 3 bouvillons ou génisses au-dessus de 3 ans; une vache laitière; un cheval de plus de 3 ans évalué à 50$; 4 moutons et 2 cochons. L'ensemble du bétail est évalué à 172$.

Il a fait 100 livres de beurre et 250 barils de 200 livres de lard.

 

De 70 ans à...:

Toussaint a 70 ans lorsque Catherine, la petite dernière, épouse Narcisse Marchand, dans l'église de Wotton, le 6 novembre 1865. Narcisse est le fils d'Olivier Marchand et de Cécile Robichaud, de St-Camille. Catherine a 28 ans alors que Narcisse n'en a que 19.

Huit jours plus tard, sa fille Perpétue, la deuxième de la famille, décède à St-Louis de Gonzague de Beauharnois, à l'âge de 46 ans. Elle laisse derrière elle son mari, Louis Lalonde, et plusieurs enfants dont l'aînée a 23 ans et le cadet 5 ans à peine.

À St-Camille, le 11 juin 1868, Toussaint est parrain de Toussaint Marchand, enfant de sa fille Catherine et de Narcisse Marchand.

Le 11 octobre suivant, son petit-fils, Ignace Bonhomme, voit le jour à Mooers Forks, dans l'état de New York. Selon Mgr Bonhomme, la famille d'Ignace Bonhomme et d'Esther Martin s'établit ainsi à jamais aux États-Unis.

St-Camille-vue aérienne

Plusieurs paroissiens de St-Camille se réunissent devant le notaire Picard de Wotton, le 20 septembre 1869, pour s'engager à payer une souscription au curé qui viendra bientôt vivre parmi eux, réalisant que la dîme ne suffira pas à le faire vivre. Toussaint fait partie des souscripteurs. Il s'engage à donner $2 par année. 

En 1870, Amable, fils de Toussaint et Rose, est aux États-Unis, car c'est là que naît le petit Cyprien.

1870 est également l'année où Toussaint dicte son testament au notaire Picard de Wotton. Le 9 avril, plus précisément. Ainsi, le notaire Picard se présente chez Toussaint et Rose, dans le 13e rang de St-Camille, où chacun d'eux lui dicte son testament. Toussaint se dit en parfaite santé, tant de corps que d'esprit. Il lègue tout ce qu'il possède à son épouse et fait d'elle sa légataire testamentaire. Après elle, toute "sa fortune" reviendra à son petit-fils, Amable Martin, qui vit avec eux, à la condition qu'il continue de vivre avec eux et travaille sur la ferme. S'il venait à déménager ou à ne plus travailler sur la ferme, la close le concernant deviendrait nulle. Rose, quant à elle, se dit malade - au point de craindre de partir à tout moment, avant de pouvoir mettre ses affaires en ordre -, mais saine d'esprit. Elle a raison de craindre pour sa vie car, sept jours plus tard, elle s'éteint, à l'âge de 76 ans. Elle est inhumée le 18 avril dans le cimetière de St-Camille.

L'Union des Cantons de l'Est (Arthabaska)
21 avril 1870
page 3, colonne 5

Décès
    A St. Camille le 15 courant, Rose Perron, épouse de Sieur Toussaint Martin, à l'âge de 77 ans, après plusieurs années de maladie.

 

Le 26 septembre suivant, à St-Timothée, Charles Sauvé décède à son tour, faisant de Rose, fille aînée de Toussaint, une veuve de 53 ans avec, encore, quelques ados à la maison, la plus jeune ayant 13 ans.

Neuf mois après le décès de sa femme, soit le 21 janvier 1871, arrière arrière arrière grand-papa passe chez le notaire Picard pour résilier son testament et passer un contrat de mariage le liant à Clothilde Durand.

« Contrat de mariage de Toussaint Martin (...) en présence de Louis Pinard, marchand de Wotton, témoin (...) présents (...) Toussaint Martin, cultivateur de la paroisse St-Camille, veuf de (...) Rose Perrault (...) et demoiselle Clotilde Durand, fille majeure, née (...) de Joseph Durand, cultivateur (...) de St-Camille et de défunte Flavie Laroche (...), demeurant avec son père au dit lieu de St-Camille (...) les dits futurs époux ont les biens et droits à eux appartenant. Ceux du futurs époux consistent dans une terre (...) dans le Towship de St-Camille (...) de 50 acres plus ou moins (...) »

Ayant découvert l'acte notarié en octobre 2012 parmi les actes du notaire Picard, je fus plus à même de l'examiner. D'abord Clothilde ne possède rien d'autre que ce qu'elle a sur le dos et le peu de linge de sa garde-robe. Quant à Toussaint, il possède sa terre (lot 15 du rang 13 de St-Camille), sa maison, son mobilier, quelques animaux, ses instruments aratoires. Lorsqu'il mourra, tout reviendra à Clothilde. Voilà qui explique la résiliation de son testament, le même jour. Le 24, il épouse Clothilde à St-Camille. Celle-ci est certainement au moins 35 ans plus jeune que Toussaint puisqu'elle est en âge d'enfanter.

1871-St-Camille-Toussaint Martin

Le recensement d'avril 1871 confirme la chose. Lors de ce recensement, Toussaint (77 ans) habite St-Camille avec sa jeune femme, Clothilde (26 ans), probablement sur sa terre dans le 13e rang, car ils ont pour voisins les familles de: Antonio Devin et Damase Bonhomme. 

Toussaint a 76 ans lorsque naît sa fille Audélie, le 10 février 1872. Elle est baptisée à St-Camille. Elle a pour parrain et marraine ses neveu et nièce, Toussaint Martin, le fils d'Amable et de Rachel Lemay, et Marie Durand.

Le 10 septembre 1873, Toussaint voit arriver sa fille Ida Rosalie qui, baptisée le lendemain à St-Camille, a pour parrain son demi-frère, Amable Martin, et pour marraine l'épouse de celui-ci, Rachel Lemay. Toussaint a alors 78 ans.

Sa fille Rose, veuve depuis 1870, épouse Martin Fortier, à St-Timothée de Beauharnois, le 14 février 1874. Elle a 57 ans et Martin en a 59. Lui aussi est veuf. Plutôt deux fois qu'une, d'ailleurs. Tout jeune homme, à 20 ans, il a épousé la veuve d'Ignace Bonhomme, Josephte Leduc. Celle-ci, 29 ans, avait déjà, à ce moment, quatre enfants: Damase (qui allait devenir mon arrière arrière grand-père), Aurélie, Antoine et Ignace (le gendre de Toussaint, qui a épousé sa fille Esther). Après le décès de Josephte Leduc, Martin a épousé Marie Lina Vinet, 23 ans, le 15 janvier 1849, à St-Timothée, avec qui il a sans doute continué à accroître sa famille. Veuf à nouveau, il convole une fois de plus en juste noce, en 1874, avec Rose Martin, l'aînée d'arrière arrière arrière grand-papa.

Deux mois plus tard, Toussaint décède à l'âge de 78 ans, à St-Camille. Il est inhumé le 17 avril 1874 dans le cimetière de St-Camille, laissant derrière lui une nombreuse descendance, mais surtout une jeune femme et deux enfants en bas âge. Né à La Prairie, orphelin de mère à 10 ans, avec un frère sourd et muet de naissance, il a sans doute eu une enfance difficile. Marié à l'âge de 20 ans, après une première année à St-Luc, comté de St-Jean, il s'établit dans son hameau natal, dans lequel il restera pendant une bonne dizaine d'années. Puis une occasion se présentera et Toussaint entraînera sa famille à St-Timothée de Beauharnois. Il y sera presque 20 ans avant de se faire colon dans les terres vierges du comté de Wolfe, dans les Cantons de l'Est, où il finira sa vie.

27 octobre 2015

Joseph Turgeon (1885-1967) : Portrait généalogique par Christian Martin

 

[moi - ma mère - Germaine Turgeon - Joseph Turgeon]

 

Les 10 premières années:

1885:

Joseph est mon arrière grand-père maternel. Il est le neuvième enfant de la famille. Quand il naît, dans le canton de Hereford, paroisse de St-Herménégilde, comté de Compton, le 12 juillet 1885, plusieurs frères et soeurs sont là pour l'accueillir. Il y a Délia, qui a 11 ans; Alfred, qui en a 9; Joséphine, 6 ans; Émile, environ 4 ans; et Exilda, que tous appellent Azilda, 1 an.  Deux sont décédés: Joséphine, qui a vécu presqu'un an, en 1873, et Alphonse, qui est mort quelques mois avant l'arrivée de Joseph, en février 1885, à l'âge de 7 ans. 

Les parents de Joseph sont Jacques Turgeon et Mathilde Gagné. Quand Joseph vient au monde, Jacques a 38 ans et Mathilde en a 33. Jacques est un cultivateur de la paroisse de St-Herménégilde.

Joseph est baptisé le 19 juillet, à St-Herménégilde, sous le nom de Joseph Elzéard Turgeon. Il a pour parrain et marraine: Edouard Dion et Clarisse Beaulieu.

1888:

En mars 1888, naît un petit frère pour Joseph, qu'on inhume, le 21 juillet suivant, sous le nom de Joseph, dans le cimetière St-Michel de Sherbrooke. Le service se déroule à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. Entre juillet 1885 et mars 1888, la famille a donc quitté la paroisse de St-Herménégilde et le canton de Hereford pour s'installer près de Sherbrooke. On découvrira, lors du recensement de 1891 qu'elle réside dans le canton d'Ascot.

1889:

Ernestine Albina, soeur de Joseph, voit le jour le 7 juin 1889 et décède le 22 août suivant.

 

1891:

Le 6 avril 1891 arrive le recensement. La famille est la 2e maison visitée par les "recenseux". On y trouve Jacques, cultivateur, qui dit avoir 45 ans; sa femme Mathilde (inscrite comme Mathilda), 37 ans; leurs enfants: Alfred, 14 ans; Émile (inscrit comme Amilé), 10 ans; Alcide, 6 ans; Joseph, 5 ans; Délia, 16 ans; Joséphine, 11 ans; Azilda, 8 ans; ainsi que François Janvier, un veuf de 68 ans.

Joseph, ses frères et soeurs et ses parents ont pour voisins la famille de Prosper Proux et celle de Pierre Turgeon. Ce dernier est un oncle paternel de Joseph.

Le 17 septembre suivant décède son grand-père paternel, Jacques Turgeon, à l'âge de 68 ans. Inhumé dans le cimetière de Rock Forest, il était né à Beaumont, dans le comté de Bellechasse, avait commencé sa famille en Beauce, puis dans le canton de Hereford, près de St-Herménégilde, pour enfin déménager dans le canton d'Ascot vers 1881, à l'âge de 58 ans, pour défricher de nouvelles terres. À 66 ans, il était encore considéré comme un cultivateur d'Ascot.

1892:

Marie Louise Alice, petite soeur de Joseph, voit le jour en juillet 1892, et s'éteint le 25 juillet 1893.

1894:

Le 26 novembre 1894, à Rock Forest, sa grande soeur Délia, l'aînée de la famille, épouse Albert Bergeron. Elle a 20 ans. Albert est le fils de Lazare Bergeron, un cultivateur du canton d'Ascot, et de Vitaline Bergeron. Albert se dit lui-même cultivateur. Joseph a alors 9 ans.

 

De 10 à 20 ans:

1897:

Presque trois ans plus tard, soit le premier juin 1897, toujours à Rock Forest, une autre soeur de Joseph, Joséphine, 18 ans, convole en juste noce avec Moïse Bérard. Celui-ci, aussi de Rock Forest, est le fils de feu Edmour Bérard et de Philomène Boisvert.

1899:

Le 18 mars 1899, François Gagné, grand-père maternel de Joseph, décède à Val Racine, comté de Frontenac, à l'âge de 75 ans. Il était né à Châteauguay, s'était marié à Beauharnois, avait vécu à St-Thimothée de Beauharnois, puis à St-Herménégilde, pour finir ses jours à Val Racine. Il était veuf depuis 1875. Le père de Joseph est un des deux témoins à ses obsèques.

1901:

Azilda, une autre soeur de Joseph, n'a que 15 ans lorsqu'elle épouse Agna Raymond, le 7 janvier 1901, à Rock Forest. À cette date, Azilda n'habite déjà plus chez ses parents, l'acte de mariage indiquant que, tout comme son futur et les parents de celui-ci, elle est de la paroisse de St-Michel de Sherbrooke. Agna est le fils mineur de Laurent Raymond et d'Emma Maillot.

Lors du recensement de 1901, le 24 avril, la famille vit dans le canton d'Ascot, comté de Sherbrooke. Dans la maisonnée, on trouve Jacques, qui dit être né le 20 juillet 1845 (alors qu'il est né le 21 juillet 1846); sa femme Mathilde, inscrite comme Méthile, qui dit être née le 20 novembre 1854; et leurs trois fils : Emile, Alcide et Joseph. Il semble y avoir des erreurs dans toutes les dates de naissance. Bref, Émile dit avoir 21 ans, Alcide dit en avoir 17 et Joseph, 14. Il a en fait 15 ans.

Ils ont pour voisins les familles d'Octave Gauthier et d'Alfred Délisle.

Recensement de 1901 pour Jacque turgeon et mathilde gagné

Mais Alcide, frère de Joseph, est sur le bord de la porte à ce moment-là. En effet, le 22 juin suivant, il épouse Marie-Louise Pinet (Pinette) à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. Il a alors 23 ans. Marie-Louise est la fille de Jean-Baptiste Pinet (Pinette) et de Léocadie Roy. Marie-Louise est orpheline de mère au moment de son mariage.

1902:

Le 22 janvier 1902, la grand-mère paternelle de Joseph, Ursule Bilodeau, veuve depuis 1891, va rejoindre son mari. Elle a 77 ans. Née à St-Charles, comté de Bellechasse, elle s'est mariée à l'âge de 21 ans. Elle a ensuite suivi son mari, Jacques Turgeon, dans ses péripéties coloniales, tant en Beauce, que dans les Cantons de l'Est. Si l'on en croit le recensement de 1921, elle a terminé ses jours chez sa fille Ernestine et son gendre Cyrille Beaulieu. Elle est inhumée dans le cimetière de Rock Forest.

1904:

Émile, le frère de Joseph, convole en juste noce avec Virginie Méville Deschênes, le 10 octobre 1904, à la cathédrale St-Michel de Sherbrooke. Virginie est la fille d'Arthur Deschênes et de Léopoldine Gausin. 

1905:

En 1905, à l'âge de 20 ans, Joseph est nommée deux fois parrain. Une première fois, le 16 juillet, pour la petite Aurore Bergeron, fille de sa soeur Délia et d'Albert Bergeron. Une deuxième fois, le 10 août, pour Omer Turgeon, fils de son frère Émile et de Virginie Deschênes. 

Sa soeur Azilda (baptisée Exilda) décède le 12 décembre suivant à Sherbrooke. Elle n'a que 23 ans. Elle avait épousée Agna Raymond, à Rock Forest, en 1901, à qui elle a donné deux enfants. Enfants encore en bas âge au moment de son décès. Elle est inhumée au cimetière St-Michel de Sherbrooke.

1906:

Trois mois plus tard, soit le 31 mars 1906, Joséphine, autre soeur de Joseph, décède à son tour, à l'âge de 26 ans. Ayant épousé Moïse Bérard, à Rock Forest, en 1897, elle lui avait donné deux fils. Joséphine est inhumée dans le cimetière de Rock Forest. Son père est un témoin à ses funérailles.

 

De 21 à 30 ans:

1909-acte de mariage pour Joseph Turgeon-Délia Dumont

1909:

Puis vient le grand jour pour Joseph. À l'âge de 24 ans, il épouse Délia (Adeline, Adelina) Dumont, 15 ans, le 26 octobre 1909, à Rock Forest. Elle est la fille de Joseph Dumont, de la paroisse de Rock Forest, et d'Amanda Turgeon. Délia est orpheline de mère au moment de son mariage.

1910:

Le 8 août 1910, Joseph est témoin aux obsèques d'un enfant anonyme de son frère Alcide et de Marie-Louise Pinet. 

La Tribune (Sherbrooke)
1 Octobre 1910
page 7, colonne 4

ROCK FOREST
    ROCK FOREST, 28.—Mardi, avait lieu à Rock Forest, le concours de labours organisé par le Cercle Agricole de la paroisse. Treize laboureurs ont pris part à ce concours. 3 classes pour les charrues à manchons et une classe spéciale pour les charrues à siège.
    Première classe, trois concurrents:
M. Joseph Gauthier, 1er prix, $10.00
M. George Pelletier, 2e prix, $7.50
M. Emile Gauthier, 3e prix, $4
    Deuxième classe, trois concurrents:
M. Pierre Bellavance, 1er prix, $8
M. George Wells, 2e prix, $5.50
M. John Beaulieu, 3e prix, 3.50
    Troisième classe, deux concurrents:
M. Henri Biron, 1er prix, $5
M. Hormisdas Lapierre, 2e prix, $2
    Classe spéciale, charrue à siège, cinq concurrents:
M. Alphonse Martin, 1er prix, $7
M. Joseph Hamer, 2e prix, $5
M. Wilfrid Turgeon, 3e prix, $4
M. John McMillan, 4e prix, $3
M. Joseph Turgeon, 5e prix, $2
    Les juges étaient Messieurs Jerry Brault, Henri Beauregard et Eugène Gauthier. Les concurrents sont satisfaits des prix qui leur furent accordés. Ils se disent qu'ils vont se perfectionner sur leurs terres, afin de faire encore mieux au prochain concours.
    Aussi, nous remercions bien sincèrement tous ceux qui ont contribué par leurs cadeaux ou leur dévouement de quelque manière, à rehausser l'éclat de ce concours, de même que nos visiteurs, entr'autres M. McKee, marchand d'instruments aratoires de Sherbrooke.
Le concours a eu lieu chez M. Emile Gauthier. Le soir, un magnifique souper fut servi.

Germaine Turgeon-Sherbrooke

Le 23 novembre suivant naît son premier enfant, une fille, Germaine, qui est baptisée le lendemain dans l'église de Rock Forest. Peut-être pour consoler un peu Alcide et Marie-Louise de la perte de leur bébé, ils sont choisis pour être les parrain et marraine de la petite Germaine. Cette aînée de Joseph et Délia deviendra ma grand-mère maternelle.

1911:

Joseph, 25 ans, est inscrit comme "Turgerain" dans ce recensement de mars 1911, et on a inscrit sa femme comme Afria. La présence de leur fille Germaine confirme qu'il s'agit bien de la famille qui nous intéresse. Elle habite le canton d'Ascot. Elle a pour voisins, d'une part, la famille d'Arnel Turgerain (lire Émile Turgeon, frère de Joseph) et d'autre part celle de Joseph Gauthier.

1912:

Le 9 février 1912, Joseph est témoin aux funérailles du petit Médéric Turgeon, fils de son frère Alcide et de sa femme, Marie-Louise Pinet. 

Le 20 mars suivant, la grande soeur de Joseph, Délia, décède à son tour. Elle a 37 ans. Avec elle, c'est la dernière de ses soeurs qui s'en va. Elle laisse derrière elle son mari, Albert Bergeron, et de nombreux enfants dont l'aîné a 14 ans et la cadette 2 ans seulement.

Joseph et Délia voient arriver leur premier fils, Lionel Wellie, le 18 septembre 1912. Baptisé à Rock Forest, il a pour parrain Joseph Dumont, son grand-père maternel, et pour marraine, Exilda Côté, épouse en seconde noce de son grand-père.

La Tribune (Sherbrooke)
23 octobre 1912
page 1, colonne 4

UN GRAND CONCOURS DE LABOUR
VINGT CULTIVATEURS ONT CONCOURU, MERCREDI DERNIER, À ROCK FOREST.
    ROCK FOREST, 23 — Mercredi dernier avait lieu un grand concours de labour ici. Vingt personnes y ont pris part et vingt pris ont été donnés.
    Voici les noms des concurrents — MM. Albert Beaulieu, Cyrille Beaulieu, Elphège Beaulieu, Omer Beaulieu, Henry Biron, Georges Breault, Gasport Bédard, Pierre Bellavance, Gédéon Bérard, Joseph Gauthier, Eugène Gauthier, J.-B. Charest, Georges Pelletier, Johnney Beaulieu, Emile Gauthier, Louis Turgeon, Joseph Turgeon, Emile Turgeon, Alphonse Martin, Hormidas Lapierre.
    Le souper fut servi chez M. Cyrille Beaulieu.
    Durant la veillée, les prix furent distribués par le secrétaire. M. Omer Beaulieu, qui fut assez heureux de gagner le premier prix qui était au montant de $0.90.

 

1913:

Malheureusement, l'enfant ne vivra que quelques mois pour s'éteindre le 4 janvier 1913. Joseph sera témoin aux obsèques de son enfant, le lendemain.

TL01-Lionel Turgeon-mort

Le 21 août de la même année, sa femme Délia met au monde un autre fils, qu'ils appellent Lionel. Ses cousin et cousine, Philippe Bérard et Blanche Bergeron, lui serviront de parrain et marraine, 3 jours plus tard, dans l'église de Rock Forest.

La Tribune (Sherbrooke)
25 octobre 1913
page 3, colonne 3

LES CONCOURS DE LABOUR
L'un a eu lieu le 15 du courant à Lennoxville, et un autre, le lendemain, à St Roch d'Orford, sur la terre de M. Cyrille Beaulieu.
(...)
LISTE DES PRIX ACCORDÉS AU CONCOURS DE LABOUR DE ST ROCK D'ORFORD, TENU À ST-ROCK SUR LA TERRE DE M. CYRILLE BEAULIEU, LE 16e JOUR D'OCTOBRE 1913
Première classe:
                                    effets    argent
    1er    Joseph Gauthier                $8.00    $2.00
    2e.    Eugène Gauthier                $2.00    $6.00
    3e.    Emile Turgeon                    $1.00    $5.00
    4e.    George Pelletier                    $1.00    $4.00
    5e.    Albert Beaulieu                    $.50        $8.85
                                    ---------------------
                                    $12.50    $20.85
Deuxième classe:
    1er.    Oliva Turgeon                    $4.00    $5.00
    2e.    Jimmy Delancy                    $1.25    $6.75
    3e.    Joseph Turgeon                $2.00    $5.00
    4e.    Gaspard Bédard                $2.50    $3.50
    5e.    J. B. Charest                    $1.60    $3.40
                                    -----------------------
                                    $11.35    $23.65
(...)
    Les Juges étaient: Eugène Gauthier, Jacques Turgeon, Ls. Turgeon.
                                                Omer BEAULIEU, Sec.-Trés.

1915:

La Tribune (Sherbrooke)
15 avril 1915
page 4, colonne 2

ROCK-FOREST
    —M. Joseph Turgeon a donné, récemment, une partie de "tire" à la sucrerie qu'il possède. Malgré le mauvais état des chemins, plusieurs se sont rendus à la gracieuse invitation de M. Turgeon et ont passé une joyeuse après-midi. Parmi les invités, on remarquait: MM. D. W. Stenson, C. O. Stenson, N. T. Stenson, Chas. Stenson, Roy Stenson, Ald. Dupuis, Lucien Scuiguy?, Hubert St-Jean, A. Chamberland, Ed. Dupuis, C. C. Cabaux?, tous de Sherbrooke.
Tous sont retournés, enchantés de la réception qu'ils ont reçue.

Un autre fils pour Joseph et Délia naît le 23 novembre 1915. Baptisé Émile Amédée, le 28, son oncle Émile Turgeon et sa tante Virginie Deschênes lui servent de parrain et de marraine. L'enfant vit quelques semaines pour s'éteindre le 23 février 1916. Joseph est à nouveau témoin aux funérailles de son bébé. Joseph a alors 30 ans.

La Tribune (Sherbrooke)
1 mars 1916
page 6, colonne 3

DÉCÈS
    M. et Mme Joseph Turgeon, de Rock Forest, ont la douleur d'annoncer à leurs parents et amis la mort de leur jeune bébé, décédé le 23 février, à l'âge de trois mois, après une courte maladie. Nos sympathies à la famille.

 

De 31 à 40 ans:

1917:

Le 8 janvier 1917, naît la petite Alida. Elle est baptisée dans l'église de Rock Forest le 14, ayant pour marraine sa tante maternelle, Maria Dumont, et pour parrain le mari de celle-ci: Arsène Pinard.

1919:

Le petit Laurier pointe le bout du nez le 8 novembre 1919. On s'empresse de le baptiser le lendemain, dans l'église de Rock Forest. Son parrain est Agna Raymond, veuf de sa tante paternelle Azilda et remarié en seconde noce à Virginie Vallières. Agna et Virginie habitent la paroisse Notre-Dame de Sherbrooke.

1920:

Le 8 février 1920, Joseph et Adéline sont parrain et marraine de Joseph Hervé Gérald Pinard, fils d'Arsène Pinard et de Maria Dumont, dans l'église St-Jean-Baptiste de Sherbrooke. Maria est la soeur aînée d'Adéline.

 

1921:

Le petit Laurier, né en novembre 1919, décède le 22 janvier 1921. Il est inhumé dans le cimetière de Rock Forest

Lors du recensement de 1921, Joseph se dit un cultivateur de 36 ans qui sait lire et écrire, habitant Rock Forest avec sa femme Délia, 26 ans, son fils Lionel, 7 ans, ses filles Germaine (10 ans) et Alida (5 ans). 

On trouve autour d'eux les familles de Joseph Dumont (le beau-père de Joseph), Alcide Turgeon (son frère), V. E. Giroux et Émile Turgeon (aussi son frère).

Le 3 juillet 1921, Joseph et Délia accueillent un autre enfant, une petite fille, Jeannette, que l'on baptise le 10 suivant dans l'église de Rock Forest. Elle a pour parrain: J.H. Dumont (mécanicien, grand oncle de l'enfant) et pour marraine: Emma Royer (grand tante de l'enfant); de Notre-Dame de Sherbrooke.

 

1922:

La Tribune (Sherbrooke)
22 avril 1922
page 11, colonne 3

CHEVAUX À VENDRE
    À VENDRE—Bon cheval de voiture et de travail, âgé de 7 ans, pesanteur 1200 livres. Aussi automobile Ford, cinq passagers, presque neuve. Prix $225.00. S'adresser à Joseph Turgeon, R. R. No 1, Chemin Drummond, Sherbrooke, Qué.

 

Roméo TurgeonRoméo voit le jour le 26 août 1922. Baptisé le lendemain, à Rock Forest, Albert Beaulieu (cultivateur - cousin paternel de l'enfant) lui sert de parrain et Alice Pelletier (épouse du parrain) lui sert de marraine. Le couple vit aussi dans la paroisse de Rock Forest.

1923:

Le 3 juin 1923 est un triste jour, car Jacques Turgeon, le père de Joseph, quitte cette terre pour un monde meilleur. Il a 76 ans. Bien qu'inhumé dans le cimetière de Rock Forest, le 6, il est possiblement mort à Sherbrooke. C'est, du moins, l'endroit où il habitait lors du recensement de 1921. Vraisemblablement au 171 St-Martin. Né à Québec, Jacques s'était marié à St-Herminégilde, où il avait en grande partie élevé sa famille. La première trace trouvée de lui dans le canton d'Ascot date de 1888. Soit 7 ans après l'arrivée de ses parents dans ce canton. Il y vivra tout de même plusieurs années avec sa famille. Avec ses frères, Alcide et Émile, Joseph est témoin aux funérailles de son père, trois jours plus tard.

La Tribune (Sherbrooke)
9 juin 1923
page 9, colonne 4

FUNÉRAILLES
    —Dimanche le 3 juin à la demeure de son fils, M. Joseph Turgeon, est décédé M. Jacques Turgeon, à l'âge de 78 ans et 11 mois. Ses funérailles eurent lieu mercredi, 6 juin. Un grand nombre de parents et d'amis assistèrent aux funérailles afin de rendre un dernier hommage au regretté disparu.
    Les porteurs étaient MM. Wilfrid Turgeon, Eugène Pelletier, Moise Surprenant, Joseph Proulx, Georges Pelletier et Joseph Dumont. M. Agna Raymond dirigeait le deuil. Suivaient le cortège: ses fils, Emile, Alcide et Joseph, son frère Louis, M. Moise Bérard, M. et Mme Joseph Gauthier, Mlles Marie-Rose Turgeon, Florette Turgeon, M. et Mme Agna Raymond, fils, Mmes Eugène Pelletier, Agna Raymond, Emile Turgeon et Alcide Turgeon, MM. Albert Bergeron, Omer Turgeon, Armand Raymond et Antoni Bergeron, Mme Georges Pelletier, M. Jules Rousseau, Mlles Alexandrine Turgeon, Blanche Bergeron et Alive Raymond, MM. Eugène Rouleau et Jean Proulx, M. et Mme Olivier Arguin, Mme Wilfrid Turgeon, Mlle Alexandrine Turgeon , M. et Mme Alphonse Martin, MM. Henri Mongeau, Gaspard Bédard, W. Giroux et J. Flynn, Mme Albert Beaulieu, M. et Mme J.-B. Boudreau, MM. Henrick, Ovila Ledoux et Donat Beaulieu.
    Tributs floraux: Couronnes de fleurs, M. et Mme Agna Raymond, fils.
    Offrandes de messes: Mlle Yvonne Trottier, M. Emile Bérard.
    Le défunt laisse pour pleurer sa perte, outre son épouse, quatre fils: Emile, Alcide, Joseph et Alfred, de cette paroisse; deux frères: Louis et Pitt Turgeron; quatre soeurs: Mme Joseph Rainville, de North Stratford, Mme Barthélémi Marcotte, de Rumford Falls, Mme Alexandre Galarneau, de Niagara; Mme Joseph Fortier, de Rumford Falls.
    À la famille en deuil nous offrons nos sincères sympathies.

1924:

La petite Yvette naît le 19 janvier 1924. Baptisée à Rock Forest le 4 février, elle a pour parrain et marraine: Louis Bergeron et son épouse, Émilie Garant.

1925:

Aimé Ovila voit le jour le 20 juin 1925. Il est baptisé le 22 dans la paroisse de St-Thérèse-d'Avila de Sherbrooke. Parrain: Antonio Bergeron; marraine: Blanche Bélanger; de Rock Forest. On mentionne dans l'acte de baptême que les parents sont aussi de Rock Forest. À ce demander pourquoi le petit a été baptisé à Sherbrooke... L'enfant vit un peu plus d'un an pour s'éteindre le 31 juillet 1926. Joseph, 41 ans, est témoin à l'inhumation, le lendemain, à Rock Forest. Il est accompagné par son fils Lionel.

 

De 41 à 50 ans:

Le premier septembre suivant, Délia donne un autre fils à Joseph, baptisé Agna Gérard Maurice, 4 jours plus tard, dans l'église de Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke. Il a pour parrain Raoul-Agna Raymond et  pour marraine Ozélina Lavoie; de Notre-Dame de Sherbrooke. Raoul-Agna est un cousin de l'enfant.

1926:

La Tribune (Sherbrooke)
1 septembre 1926
page 2, colonne 6

ROCK-FOREST
    On remarquait parmi les personnes qui ont pris part au pèlerinage à Sainte-Anne de Beaupré: Mmes Alcide Turgeon, Oliva Turgeon, François Gaudette, Josaphat Ledoux, John Bérard, Mlles Régina Bérard, Alexandrine Turgeon, Blandine Beaulieu, Rosa Ledoux, MM. Jos. Turgeon, Lionel Turgeon, Léo-Paul Turgeon, Pierre Bérard, David Plante, Jos. Meunier, Ovila Ledoux.

1928:

Le 14 août 1928 marque l'arrivée de la petite Rita. Baptisée à Rock Forest le 19, John D. Haggie est son parrain alors que sa cousine Aurore Bergeron est sa marraine.

1929:

La Tribune (Sherbrooke)
3 mai 1929
page 5, colonne 2

FÊTE INTIME À ROCK FOREST
    ROCK FOREST, 3. — Un nombreux et joyeux groupe de parents et d'amis se sont réunis à la résidence de M. Alcide Turgeon, ces jours derniers, à l'occasion de l'anniversaire de naissance de Mme Alcide Turgeon. Une adresse fut lue par Mlle Georgette Boulanger et une bourse bien garnie ainsi que d'autres jolis cadeaux furent offerts à l'héroïne de la fête. Mme Turgeon sut trouver des mots aimables pour remercier toute l'assistance de cette belle marque d'affection.
    On remarquait parmi les invités, outre Mme Turgeon, l'héroïne de la fête, ainsi que M. Turgeon, MM. et Mmes Joseph Turgeon, T. Trépanier, R. Beauchemin, Emile Turgeon, Louis Bergeron, Louis Boutin, M. Jos. Pelletier, Mlle G. Boulanger, M. Roméo Laliberté, Mlle Marie-Paul Dostie, M. Emile Dion, Mlle Florence Lizotte, M. Hector Trépanier, Mlle Jeanne Laliberté, M. Cyrille Dion, Mlle Bernadette Verpaelst, M. Armand Trépanier, Mlle Florence Gagnon, M. Léo-Paul Fontaine, Mlle Simonne Martin, M. Olivier Bergeron, Mlle Marie-Rose Turgeon, M. Edouard Bergeron, Mlle Irène Turgeon, M. Etienne Gauthier, MM. E. Ledoux et C. Longpré, Mlle Lina Martin, M. Poulin, Mlle Mélina Desjardins, M. Emilien Gauthier, Mlle Florianne Ledoux, MM. Bergeron, et M. A. Desrosiers, Alexandre Gauthier, Mlle Eglantine Martin, Mlle Germaine Turgeon, Mlles Alexina Trépanier, Jeanne Trépanier, Florette Turgeon, Rosa Ledoux, Eva Desjardins, MM. Lionel Turgeon, Frédéric Pinette, H. Martin, Léo Bérard, R. Longpré, R. Lagacé, Omer Turgeon, Léo-Paul Turgeon, René Turgeon, Henri Bergeron, Gérard Turgeon, Gérard Gauthier et Ovila Ledoux.

Réjeanne, la petite dernière de la famille, voit le jour le 13 septembre 1929. Elle a pour marraine, 2 jours plus tard, sa grande soeur Germaine (ma grand-mère), et pour parrain, le fiancé de Germaine, Émile Labbé (mon grand-père).

1930-1931:

La Tribune (Sherbrooke)
24 juillet 1930
page 8, colonne 1

ROCK FOREST
    —M. Emilien Labbé, de Sherbrooke, visitait la famille Joseph Turgeon.

La Tribune (Sherbrooke)
9 août 1930
page 2, colonne 1

NOUVELLES DE ROCK FOREST
    —Mme Arsène Pinard et ses enfants, de Sherbrooke, chez son père, M. Joseph Dumont, ainsi que chez M. Joseph Turgeon.

Le 4 août 1930, Joseph voit son aînée, Germaine, prendre Émile Labbé pour époux. Elle a 19 ans alors qu'Émile en a 22. Émile est le fils de Jean-Baptiste Labbé et de Rose-Alma Lemelin, domiciliés dans la paroisse Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke. Émile et Germaine débuteront leur vit de famille dans la dite paroisse Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke. Pour preuve, la naissance de leur premier enfant, Léandre, le 17 mai 1931, à Sherbrooke, qui est baptisé le même jour dans l'église Ste-Jeanne-d'Arc. Léandre est ainsi le premier petit-enfant de Joseph et Délia, les rendant du coup grands-parents. Joseph a alors 45 ans et Délia en a 36.

La Tribune (Sherbrooke)
14 août 1930
page 5, colonnes 2 et 3

UNION NUPTIALE À ROCK FOREST
    Mlle Germaine Turgeon, fille de M. et Mme Joseph Turgeon, épouse M. Joseph-Emilien Labbé, de Sherbrooke.
    ROCK FOREST, 14. — Dernièrement eut lieu en l'église de Saint-Roch d'Orford, le mariage de M. Joseph Emilien Labbé, fils majeur de M. et Mme J.-Baptiste Labbé (Rose-Alma Lemelin) de Sainte-Jeanne d'Arc de Sherbrooke, à Mlle Germaine Turgeon, fille mineure de M. et Mme Joseph Turgeon (Délia Dumont), de cette paroisse.
    M. l'abbé Arsène Goyette, curé de l'endroit, assisté de M. l'abbé Léon Bouhier, curé de Saint-Elie d'Orford, comme diacre, et M. l'abbé Maurice Vincent, professeur au Séminaire Saint-Charles Borromée, comme sous-diacre, bénit cette union conjugale et chanta une messe solennelle dans l'église superbement décorée des plus riches ornements et parsemée de lumières étincelantes et de fleurs naturelle diaprées. M. Lucien Labbé, de Sherbrooke, frère du marié, agissait comme garçon d'honneur et Mlle Isabelle Labbé, cousine aussi du marié, comme fille d'honneur. La mariée, au bras de son père, portait la livrée des Enfants de Marie et sa traîne était soutenue par deux gentilles fillettes, Mlles Turgeon et Labbé, toutes deux soeurs des mariés. La mariée était ravissante dans une robe de crêpe plat blanc. Son bouquet se composait d'oeillets blancs et de fougère. La fille d'honneur, Mlle Isabelle Labbé, était drapée d'une toilette de crêpe georgette lilas; des oeillets roses et des fougères fines composaient son bouquet. La chorale de la paroisse, sous la direction de M. Ovila Ledoux, fit les frais du chant grégorien. Avant et après la messe, les jeunes filles de la chorale Sainte-Cécile firent entendre plusieurs cantiques sous la direction de Mlle Marie-Anne Maillé: "Mère de Dieu, bénissez-nous" avec solo par Mlle Aurélie Noel; "Veni Creator" avec Mlles Florianne Ledoux et Yvonne Roy comme solistes; Enfin, "Donne-nous un beau jour", solo par Mlle Irène Neol. Outre ces solistes, il y avait Mlles Marie-Luce Fontaine, Virginie Béchard, Marie-Ange Cyr, Marie-Claire Lapierre, Annette Beaulieu, Rita Blais, Marie-Jeanne Gendron et Irène Royer.
    Après la cérémonie religieuse, il y eut grande réception chez le père de la mariée. Un somptueux banquet fut servi à un très grand nombre d'invités. De riches et multiples cadeaux ont été offerts au nouveaux époux.
    Parmi les personnes présentes à ces belles noces, nous avons remarqué, outre les mariés: MM. et Mmes Joseph Turgeon, Jean Baptiste Labbé, Emile Turgeon, Désiré Labbé, Alcide Turgeon, Joseph Dumont, Honoré Normand, Antonio Bergeron, Rolland Bégin, Arthur Lemelin, A. Raymond, Cyrille Asselin, Armand Raymond, Israel Pelletier, Raoul Lemire, Paul Bédard, Olivier Bergeron, Joseph Bergeron, Louis et Alfred Bergeron, MM. Léopold Turgeon, Michel Labbé, Edouard Asselin, J. Arguin, Joseph Lemelin, Lionel Bergeron, G. Charpentier, J. Bégin, Josaphat Lemelin, Oliva et Rosaire Lemelin, Léopold Labbé, Cléophas Labbé, Edouard et Henri Bergeron, Lionel, Omer, René et Gérard Turgeon, F. Vermette, Moise Bérard, Martial, Camille, Gérard Labbé, Gérard Pinard, Mmes Rolland Bégin, Arthur Lemelin, Jacques Turgeon, André Lemelin, A. Martineau, W. Therrien, J. Beaubien, Arsène Pinard, Joseph Bonneville, T. Laprise, Mlles Rose-Alma, Délia, Clara Lemelin, Aurore Bergeron, Jeannette Larochelle, Marie-Jeanne Raymond, A. Lespérance, Irène Turgeon, Florette et E. Turgeon, Marie-Claire et Alice Nicol, Yvonne Lessard, M. Garand, Simonne Blanchette, Alida et Jeannette Turgeon, Germaine, Laurette et Yvette Labbé, Simonne et Noella Pinard et plusieurs autres dont les nom nous échappent. Une seconde réception eut lieu ensuite chez M. Jean-Baptiste Labbé, de Sherbrooke, père du marié, où le souper fut servi aux mêmes invités. Tous passèrent une agréable soirée et souhaitèrent aux nouveaux époux des années de bonheur et de prospérité. Ces derniers demeureront à Sherbrooke.

Alcide, le frère de Joseph, décède le 6 septembre suivant à Rock Forest. Il n'a que 47 ans. Il laisse derrière lui sa femme, Marie-Louise Pinette, et ses enfants. Trois jours plus tard, avec son frère Émile, Joseph est témoin aux funérailles d'Alcide.

La Tribune (Sherbrooke)
6 février 1931
page 2, colonne 1

ROCK FOREST
    —Nous sommes heureux d'apprendre que l'état de santé de M. Joseph Turgeon et de M. Donat Bédard a pris une tournure pour le mieux. Tous deux ont souffert d'une grave attaque d'influenza. Beaucoup se plaignent des ravages de la grippe qui est en train de faire tout le tour de la paroisse. Heureusement que, cette année, elle n'est pas maligne. Tout de même, c'est une hôtesse indésirable et à qui l'on aimerait à fermer la porte au nez.

La Tribune (Sherbrooke)
5 octobre 1931
page 8, colonne 2

ROCK FOREST PLEURE M. ALCIDE TURGEON
Le conseiller de la municipalité est porté à sa dernière demeure.
    ROCK-FOREST, 2 — Les funérailles de Monsieur Alcide Turgeon, conseiller de la municipalité, ont été célébrées dans l'église paroissiale, qui était remplie d'une foule de paroissiens et d'étrangers. M. le curé Arsène Goyette a chanté le service et la chorale de la paroisse a exécuté de très beaux morceaux.
    Assistaient aux obsèques: Mme Alcide Turgeon, M. et Mme Olivier Bergeron, Léopold Turgeon, Irène Turgeon, Mme Veuve Jacques Turgeon, M. et Mme Emile Turgeon, M. et Mme Joseph Turgeon, Omer Turgeon, Florette Turgeon, Gérard, René, Emilienne, Yvonne, Rolland Turgeon, Jeannette Turgeon, Lionel Turgeon, beau-frère; M. et Mme Delphis Trépanier, Jeannette, Alexina, Delphis Trépanier, fils, M. Oliva Pinet, Marie-Paule Pinet, M. et Mme Baptiste Pinet, Gérard, M. Albert Bergeron, Aurore Bergeron, M. et Mme Israël Pelletier, Guy, Gisèle Pelletier, M. Agna Raymond, M. et Mme Agna Raymond, fils, M. René Fournier, M. et Mme Jos. Pariseau, M. et Mme Alphonse Bédard, M. et Mme Alfred Lacasse, M. et Mme Jos. Gauthier, Léonard, Réjane, Fernande, M. et Mme Wilfrid Turgeon, M. et Mme Jos. Dumont, M. et Mme Georges Pelletier, Mme Arthur Mills, M. et Mme Joseph Bergeron, M. et Mme Jos. Péloquin, Mme Jos. Brault, Mme Xavier Vallée, Mme veuve Clovis Roy, Mme Jos. Fontaine, M. et Mme Alphonse Martin, M. Alfred Dumont, M. et Mme Chester Longpré, M. et Mme Eugène Flynn, M. Thomas Roy, Mlle Albertine Bédard, Mlle Alexandrine Turgeon, Mlles Marie-Rose, Marie-Blanche Turgeon, M. Aurèle Blanchette, Mlle Simonne Blanchette, Mlle Marguerite Lagacé, Mlle Marie-Luce Fontaine, Mlle Georgette Boulanger, M. et Mme Joseph Paris, K. Kenrick, M. et Mme Louis Boutin, M. Arthur Laplante, Marie Paule Elizabeth Laplante, M. et Mme Alfred Bergeron, Florence, Alice Amédée, Ernest, M. et Mme Louis Bergeron, M. J. O'Bready, Mlle Rhéanna Fleury, M. Jack Haggie, Mlle Marie-Anne Maggée, M. et Mme Gérard Lebrun, M. et Mme Louis Turgeon, Lucien Turgeon, M. et Mme Omer Beaulieu, Béatrice Beaulieu, John Beaulieu, cousine; Mme Ernest Baron, neveux et nièces: M. et Mme Antonio Bergeron, M. René Fournier, M. Edouard Bergeron, M. Armand Bergeron, M. Rolland Beaulieu, M. Adrien Beaulieu, Hervé Beaulieu, Annette Beaulieu, Mme Albert Beaulieu, Donat Beaulieu, et une foule d'autres dont les noms nous échappent.
(...)

1932:

Le 9 mai 1932, la mère de Joseph, Mathilde Gagné, décède à son tour. Veuve depuis neuf ans, elle s'éteint à Rock Forest à l'âge de 80 ans. Née à St-Timothée de Beauharnois, elle avait épousé Jacques Turgeon, à St-Herminégilde, à l'âge de 18 ans. Elle lui avait donné 12 enfants dont 7 seulement avaient dépassé l'enfance. Elle l'avait suivi dans le canton d'Ascot, à 36 ans, où elle avait mis au monde trois enfants qui n'avaient pas survécu. Une à une, elle avait vu s'éteindre ses filles. La mort de son fils Alcide, l'année précédente, devait avoir été la goutte faisant déborder le vase... De voir ainsi mourir ses enfants, les uns après les autres, avait dû être difficile... Avec son frère Émile, Joseph est témoin aux obsèques de sa mère, enterrée au cimetière de Rock Forest, deux jours plus tard.

1933:

Avec sa femme Délia dans le rôle de la marraine, le 27 mai 1933, à l'église de la paroisse Ste-Jeanne-d'Arc de Sherbrooke, Joseph est parrain de Maurice Labbé, le deuxième enfant de sa fille Germaine et d'Émile Labbé.

1934:

La Tribune (Sherbrooke)
12 mai 1934
page 7, colonne 4

FÊTE INTIME À ROCK FOREST
    ROCK FOREST, 12. — Chez M. Jean Bousquet une veillée surprise a été organisée par ses amis pour fêter son 42e anniversaire de naissance. De jolis cadeaux lui furent présentés par ses amis et une adresse fut lue par son fils Raoul. On s'amusa dans une bonne veillée du bon vieux temps; un réveillon fut servi et l'on s'amusa jusqu'au petit jour. M. Bousquet remercia les musiciens et tous ceux qui ont contribué à la fête.
    Voici les noms des personnes présentes: MM. et Mmes Emile Turgeon, Joseph Turgeon, Olivier Bergeron, Eugène Rouleau, Alfred Gosselin, Napoléon Paradis, Jean Bousquet, Mlles Béatrice Gosselin, Ross Paradis, Alice Prince, Antoinette Fournier, Régina Gauthier, Yvonne Trépanier, Emilienne Turgeon, Auzilatrice Desruisseaux, Agnès Desruisseaux, Yvonne Turgeon, Alda Turgeon, Béatrice Bousquet, Cécile Bousquet, Gisèle Bousquet, Aldéa Rouleau, Yvonne Rouleau, Irène Turgeon, Jeannette Turgeon, Yvette Turgeon, Rita Turgeon, Réjeanne Turgeon, MM. Omer Turgeon, Gérard Turgeon, Roland Turgeon, Roméo Turgeon, Marcel Bergeron, Wellie Gauthier, Alexandre Gauthier, Ovila Longpré, Roméo Longpré, Laurier Charpentier, Alexandre Gauthier, Jean Proulx, Emile Proulx, Euclide Paradis, Bennett Mills, Gérard Mills, Lowne Bayley, Donat Rouleau, René Rouleau, Wilbrod Rouleau, Albert Arguin, Adélard Arguin, Rol. Arguin, Raoul Bousquet, Harry Bousquet, Maurice Bousquet.

 

De 51 à 60 ans:

1937:

Le 28 mars 1937, Joseph et Délia sont parrain et marraine du petit Raoul Honoré Lemire, fils de Raoul Lemire et de Marie-Rose Dumont. Cette dernière est la soeur de Délia.

La Tribune (Sherbrooke)
29 avril 1937
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FUNÉRAILLES DE Mme JOS. DUMONT
    ROCK-FOREST. — Les funérailles de Mme Joseph Dumont, née Exilia Côté, épouse d'un marchand bien connu de notre localité, ont eu lieu à Rock-Forest. Les porteurs étaient MM. Oliva Lemire, Albert Bédard, Xavier Vallée, Georges Pelletier, Victor Bédard et Joseph Bédard. Le deuil était conduit par son beau-fils M. Joseph Turgeon.
    La levée du corps fut faite par M. l'abbé Léon Lemay, curé de la paroisse, qui chanta aussi le service. M. l'abbé J.-A. Côté assistait au choeur. La chorale de la paroisse, sous la direction de M. Josaphat Ledoux, rendit la messe de Requiem harmonisée. Durant le service, la quête fut faite par M. Joseph Turgeon, beau-fils de la défunte.
    Elle laisse son époux, M. Joseph Dumont; une fille, (Marie), Mme Raoul Lemire; deux fils adoptifs, Willie, de Ste-Catharine, Ont., et Odilon, du Petit Lac Magog; aussi trois filles adoptives, (Maria) Mme Arsène Pinard, de Sherbrooke, (Délia) Mme Joseph Turgeon, et Bertha, toutes deux de Rock Forest.
    Dans l'assistance, outre ceux déjà nommés, on remarquait: M. et Mme Albert Dumont, de Sherbrooke, Mme J. Labbé, de Sherbrooke, Mlle Yvette Turgeon, de Rock-Forest, M. Gérard Pinard, Mlle Simonne Pinard, M. et Mme Gadori, M. Roméo Pinard, Mlle A. Pinard, MM. Pierre et Gérard Bédard, de St-Elie d'Orford, Mlle Cécile Bédard, M. Arthur Bédard, de St-Elie, M. le maire Alphonse Martin, MM. les conseillers Emile Fontaine et Adolphe Gaudette, M. A. Lord, de Sherbrooke, M. et Mme Alfred Lacasse, M. et Mme Alphonse Bédard, M. A. Gauthier, M. Joseph Simard, Mme A. Péloquin, Mme Thomas Roy, M. et Mme Oliva Turgeon, Mme Thomas Taschereau, Mme Conrad Blanchet, Mme Thomas Caya, Mme Oliva Lemire, M. et Mme Arthur Lemire. 

Le 14 juin suivant, Alida, une des filles de Joseph et Délia, épouse Émile Demers à Rock Forest. Émile est le fils de Joseph Demers, un cultivateur de St-Henri de Lévis, et de Mathilda Turgeon. L'acte de mariage mentionnant une dispense du deuxième au troisième degré de consanguinité, on sait que les deux époux sont parents. En effet, la mère d'Émile est la soeur de la grand-mère maternelle d'Alida.

1938:

Pendant que les petits-enfants continuent de grossir la famille, Lionel, le fils de Joseph et Délia, convole en juste noce avec Yvette Faucher, dans l'église de la paroisse Immaculée-Conception de Sherbrooke, le 27 août 1938. Yvette aurait seulement 16 ans, au moment de son mariage, alors que Lionel en a 25. Elle est la fille de Joseph Faucher, décédé à cette date, et de Maria Garneau.

1940:

Deux ans plus tard, le 7 juillet, Joseph et Délia sont parrain et marraine de Gabriel Turgeon, enfant de leur fils Lionel et d'Yvette Faucher.

Puis le 14 juillet, Joseph et Délia voit leur fille Jeannette épouser Émile Rouleau, à Rock Forest. Elle a 19 ans. Émile est le fils d'Eugène Rouleau, un cultivateur de Rock Forest, et de Léona Laprise. Notons que c'est son frère Lionel qui sert de témoin à Jeannette pour l'occasion. Joseph a alors 55 ans.

 

Conclusion:

Par la suite, Joseph verra son fils Roméo épouser Rita Nolond; il verra sa fille Rita marier Albert Allard; et il verra sa fille Réjeanne épouser Germain Dion. Il verra naître de nombreux petits-enfants avant de s'éteindre, le 3 septembre 1967, à Sherbrooke, à l'âge de 82 ans. Délia lui survivra 10 ans de plus.

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Les Pères de mes Pères
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