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Les Pères de mes Pères
10 mai 2015

François (Francis) MARTIN - 1856-1933 : Portrait généalogique par Christian Martin

[Moi - mon père - Fernand MARTIN - François (Francis) MARTIN.]

 

MF15-François-jeune

Les 10 premières années:

François est mon arrière grand-père paternel. Il est né le 19 septembre 1856, à Saint-Camille (à l'époque, dans le comté de Wolfe), au Québec. Il a été baptisé le 21 septembre dans l'église de Wotton. Parrain: Charles HAULEY; Marraine: Amable TESSIER.

À sa naissance, François a déjà deux frères aînés: Amable, né à Saint-Timothée de Beauharnois en 1852, et Toussaint, né à Saint-Camille en 1854. En mai 1858, la petite famille est à Valleyfield, où naît sa soeur Rachel, qu'on appellera communément Noémie. En septembre 1860, la famille est de retour à Saint-Camille pour la naissance de Louis.

Lors du recensement de 1861, la famille habite Saint-Camille, dans une maison en bois à un étage. Amable, le père, dit qu'il aura 29 ans à son prochain anniversaire. Rachel, la mère, dit qu'elle en aura 26. Leurs quatre garçons vivent avec eux: Amable (8 ans), Toussaint (6 ans), François (4 ans) et Louis (qui est né au cours de la dernière année).

Leurs voisins immédiats sont: la famille de François ROBITAILLE d'une part; et celle de Toussaint MARTIN - le grand-père paternel de François - d'autre part. Il est à noter que la petite Rachel (Noémie), la soeur de François, vit alors avec ses grands-parents paternels.

Amable, le père de François, possède alors un lot de 50 acres dans le rang 13 de Saint-Camille: le lot no 16. De ces 50 acres, 9 étaient en culture en 1860, 6 en pâturage et 35 en bois. La ferme est évaluée à 200$. La valeur de l'équipement et de la machinerie agricole est fixée à 12$.

Amable a semé deux acres de blé du printemps, en a récolté 25 minots; a semé un acre d'orge, a récolté 20 minots; a semé un demi acre de seigle, a récolté 14 minots; a semé un demi acre de pois, a récolté 10 minots; a semé 2 acres d'avoine, a récolté 40 minots; a semé un acre de blé de sarrasin, a récolté 11 minots; a semé un acre et trois-quarts de pomme de terre, a récolté (pas lisible); a semé un demi acre de navet, a récolté 50 minots. Il a également récolté du foin et du trèfle.

Également, il a récolté 100 livres de sucre d'érable.

Il possède 2 boeufs ou vaches de plus de 3 ans; 4 bouvillons ou génisses au-dessus de 3 ans; une vache laitière; 2 moutons; 2 cochons; l'ensemble du bétail est évalué à 146$. Il a fait 50 livres de beurre, 330 barils de 200 livres de boeuf et 500 barils de 200 livres de lard.

Zoël MIQUELON, le recenseur, ajoute en note: "Le nombre de minots de grains a été beaucoup diminué cette année par le mauvais temps qui en a fait beaucoup perdre et principalement dans ce township parce que les terrains sont ensemmencés trop tard et par conséquent est récolté trop tard".

 On nomme le petit frère qui naît en 1862: Zoël, de son parrain, Zoël MIQUELON. En juin 1864, naît une petite soeur, Oséline, qui décède en juillet 1865.

 

De 10 à 20 ans:

En 1870, la famille est aux États-Unis lorsque naît Cyprien.

Ham Sud-église

Le 8 avril 1871, jour de recensement, on retrouve la famille à Ham Sud (comté de Wolfe), village voisin de Saint-Camille, dans une maison en construction. Amable, le père, dit être fermier et avoir 39 ans. Rachel, la mère, dit en avoir 30. Avec eux vivent sept de leurs enfants: Amable (18 ans), Toussaint (16 ans), François (14 ans), Noémie (13 ans), Louis (10 ans), Zoël (8 ans), Cyprien (1 ans).

Ils ont pour voisins immédiats la famille d'André FORGUE et Marie DEVIN. Il est à noter que, dans quelques années, leur fille, Léa FORGUE, épousera Toussaint MARTIN, le frère de François.

Suivent les naissances de trois petits frères: Joseph, en 1871; Victor, en 1874, pour qui François sera parrain; et Alphonse, en 1876.

En février 1876, François et son frère Toussaint passent une entente avec leur père. François a alors 19 ans.

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #177, vol. B-6, page 193
29 février 1876, entre Amable Martin, cultivateur du Canton de Ham Nord, et Toussaint et François Martin, ses fils majeurs du Canton de Ham Nord, cultivateurs. Toussaint et François promettent de payer à leur père 500$ en 10 versements de 50$ chacun dont le premier est dû le 29 février 1877. Ils auront le droit de payer la somme en ouvrage; i.e. en défrichage de terrain à raison de 10$ de l'arpent sur le terrain que leur désignera ledit Amable Martin, pour le lot 1 du Rang 11 de Ham Nord et le résidu des sections 2, 3, 4 du lot 1 du Rang 1 du Canton de Ham Sud supposé contenir 150 acres. Les améliorations apartienne au vendeur pour les avoir acquis sur le 1e terrain de Louis Leclerc et sur le 2e d'Antoine Pinard. Joint à la vente des terrains à Toussaint et à François: 500 baquets de sucrerie, une barouche converti, une paire de roues, une charrue, une paire de boeufs d'un an, un moulin à coudre, 3 chaudrons à sucre, et une jument de couleur brune d'environ 12 mois. Les terrains restent hypothéqués en faveur d'Amable "En sûreté des paiements de la dite somme de 500$".

 

De 20 à 30 ans:

4 mars 1878. Les deux frères en ont arraché, au cours des deux dernières années. De sérieux problèmes d'argent, car:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #10, vol. B-7, page 11

4 mars 1878 entre Toussaint et François MARTIN, cultivateurs de Ham Sud, et Guillaume CRÉPEAU, commerçant de Saint-Camille. En échange de 125$ "payé entre les mains des dits Toussaint et François Martin dès avant l'exécution des présentes, dudit Guillaume Crépeau, par règlement final d'une cause actuellement pendante en la Cour de Circuit du Comté de Wolfe, sous le No 169, dans laquelle le dit Guillaume Crépeau est demandeur contre le dit Toussaint Martin, défenseur, dont quittance générale et finale est par la présente donnée par les dits Toussaint et François Martin au dit Guillaume Crépeau, ils les dit Toussaint et François Martin vendent le lot 1 du Rang 11 de Ham Nord plus le résidu des sections 2, 3, 4 du lot 1 du Rang 1 de Ham Sud."

C'est également en ce 4 mars 1878 que Toussaint épouse Léa FORGUE.

J'ignore comment ils ont fait, mais Toussaint et François ont récupéré leurs droits sur ces parcelles de terre. Pour preuve, ce document daté du 25 mai 1878:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #313, vol. B-7, page 365
Vente à réméré entre Toussaint et François MARTIN, cultivateurs de Ham Sud, et Sieur Jean Evangeliste PLAMONDON, architecte du Canton de Wotton, du lot 1 du Rang 11 de Ham Nord + les sections 2, 3, 4 du lot 1 du Rang 1 de Ham Sud pour 130$. Toussaint et François se réservent le droit de récupérer leurs droits sur ces terrains en-dedans de 17 mois, en remettant les 130$ à J.E PLAMONDON. Passé à Wotton à l'étude du Notaire PICARD le 25 mai 1878.

Mais la saga avec ces parcelles de terre ne s'arrête pas là, car:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #826, vol. B-8, page 71
10 avril 1880. Francis alias François MARTIN, cultivateur du Township de Ham Sud, vend, libre de toutes dettes et hypothèque, à Herménégilde DURAND, cultivateur de Ham Sud, le lot 1 du Rang 11 de Ham Nord, de 200 acres, avec les bâtisses dessus construites. "Cette vente est faite sujette au paiement de toutes les taxes municipales et scolaires et autres contributioins publiques qui pourraient être imposées"... pour 200$, dont François a déjà reçu 25$ et le reste par versements annuels de 25$ à partir du 10 avril 1881.

Notons qu'à cette date du 10 avril 1880, François est l'unique propriétaire du lot du Rang 11 de Ham Nord. En échange, son frère Toussaint est l'unique propriétaire des parcelles dans Ham Sud.

Le 20 septembre suivant, sa soeur Noémie (Rachel) épouse Georges LECLAIR dans la petite église que se partagent Saint-Camille et Ham Sud.

Le recensement de 1881 rapporte que la famille habite Saint-Camille, Wolfe. François est déclaré le chef du foyer paternel (sous le nom de Francis). Et cela, même si ses parents, frères et soeurs y habitent tous (sauf Toussaint, déjà marié). 

Le drame frappe, le 18 juin 1881. François perd son frère Zoël, qui n'a que 18 ans. Je n'ai trouvé aucune raison à ce décès, dans les documents. 

Le 11 novembre suivant, François achète dans le 14e Rang de Saint-Camille:

« Aujourd'hui le onzième jour de Novembre mil huit cent quatre vingt un en présence des témoins sousignés on comparus Guillaume Crépeau, Marchand, du Canton de St-Camille d'une part et François Martin, cultivateur du dit Canton de St Camille, de l'autre part. Atteste que pour et en considération de la somme de deux cent quarante dollars, payée entre les mains du dit G. Crépeau par ledit François Martin avant la passation des présentes il le dit G Crépeau avoir déclaré avoir vendu, cédé, transporté et abandonné tout ce qu'il prétend des lots de terre numéro vint et vingt et un, dans le quatorzième rang dudit Canton de St Camille pour avoir et posséder les dits lots de terre et dépendances dès maintenant et à toujours en jouir et disposer comme bon lui semblera par lui ses hoirs et ayant cause. En fin de quoi les parties ont signé les présentes à St Camille les jours et au sus mentionnés en présen des témoins soussignés. G. Crépeau, Françis Martin, signés en présence de Pierre Roy, J.H. Crépeau. Je, J.H. Crépeau, du Canton de St Camille, après avoir prêté serment sur les Saints Évangiles dépose et dit: j'étais présent lors de la passation de l'acte ci-haut écrit et j'ai vu signer les parties en ma présence. J'ai aussi vu signé Pierre Roy père l'autre témoin aussi en ma présence et ne dit rien de plus et j'ai signé le présent certificat à St Camille. J. H. Crépeau Assermenté par devant moi en ce 11e jour de Novembre 1881. G. Crépeau J.B........................ »

Mars et mai 1883. Nous avons ci-dessous l'explication "officielle" de ce qui s'est passé avec les lots du Rang 11 de Ham Nord et ceux de Ham Sud. J'ai l'impression, cependant, que l'enregistrement dans les Registres fonciers a tardé... Ou bien François a voulu "officialiser" ces transactions avant son mariage.

31 mars 1883
(acte #378, volume B9, page 348)
Le 25 mai 1878, François et son frère Toussaint avaient emprunté de l'argent, devant le notaire Picard à Wotton, à Jean Évangéliste Plamondon du canton de Wotton. Argent contre lequel ils lui laissaient le lot #1 du 11e rang du Canton de Ham Nord et les parties 2, 3, 4 du lot #1 du rang 1 du Canton de Ham Sud. Le 31 mars 1883, les deux frères récupèrent leurs droits sur leurs terres en échange de 134$.

30 mai 1883
(acte #382, volume B9, page 351)
François, cultivateur du Canton de St Camille, et Toussaint, son frère, cultivateur du Canton de Ham Sud, se partagent les terres récupérées en mars dernier. Ces terres, ils les avaient acquises à l'origine de leur père, Amable, le 29 février 1876.
François récupère le lot #1 du rang 11 du Canton de Ham Nord, faisant plus ou moins 200 acres en superficie. Toussaint récupère les sections 2, 3, 4 du lot #1 du rang 1 du Canton de Ham Sud.

St-Camille-église

C'est le 8 juin 1883 que François MARTIN épouse Éliose BONHOMME, à Saint-Camille.

«Le 18 juin 1883, après la publication de deux bans de mariage fait au prône de notre messe paroissiale entre François Martin cultivateur fils majeur de Amable Martin cultivateur et de Rachelle Lemay de cette paroisse d'une part et Eliose Bonhomme fille majeure de Damase Bonhomme cultivateur et de Emélie Desrosiers aussi de cette paroisse d'autre part, la dispense de l'autre ban ayant été accordée par le Révérend A. E. Dufresne V. G de Sherbrooke, ne s'étant découvert aucun empêchement au dit mariage, nous prêtre curé de cette paroisse avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Damase Bonhomme père de l'épouse et Joseph Lefebvre beau-frère de l'époux qui n'ont su signer. L'époux et l'épouse ont signé avec nous.
Eliose Bonhomme
Francois Martin
J. A. Lefebvre ptre»

1884 est une grosse année, émotionellement parlant. Le 20 avril 1884, François et Éliose voient arriver leur premier enfant, Léontine. Le 16 juillet, meurt la soeur de François. Probablement en couches. Et le 25 août, le petit bébé décède.

Le 30 janvier 1885, François est parrain de Laurence MARTIN, la fille de son frère Toussaint et Léa FORGUE. Le 14 juillet, naît son fils Henri. Et le 23 novembre, son frère Louis épouse Aurélie LESSARD, à Cookshire.

Autre grosse année pour François en 1886. Le 11 février, il est témoin aux obsèques de sa nièce, Bernadette LECLAIR. Le 2 avril, décès de son frère Victor, qui n'a que 12 ans. Le 27 avril, meurt son fils Henri. Le 25 août, il vend sa terre:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #1873, vol. B-10, page 490
25 août 1886. François (Francis) Martin, cultivateur de St-Camille, vend à Théophile Cloutier les lots 20 et 21 du Rang 14 de St-Camille pour 700$.

Et le premier septembre, il récupère sa terre:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #1886, vol. B-10, page 499
1 septembre 1886. Théophile Cloutier rétrocède à François les lots 20 et 21 du Rang 14.

 

De 30 à 40 ans:

Le 22 juillet 1887, naît mon grand-père, Fernand, à Saint-Camille. Et le 13 mai 1888, naît sa soeur Vivianne. Aussi en 1888, mais en octobre, François devient parrain de Valentine LEFEBVRE, fille de Joseph LEFEBVRE et ÉmIlie BONHOMME. La petite est donc sa nièce par alliance.

Le 29 janvier 1889, François devient le parrain de Joseph Cyprien BONHOMME. L'enfant entrera dans la prêtrise et deviendra évêque missionnaire en Afrique. Le 8 février, François achète de son frère Toussaint un lopin de terre dont une sucrerie.

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #2976, vol. B-11, page 282
Toussaint Martin, cultivateur de Ham Sud, vend à François Martin, cultivateur de St-Camille, pour 450$, le résidu Nord-Ouest de la section 1 du lot 1 du Rang 1 de Ham Sud, plus le grément de la sucrerie contenant une bouilloire avec accessoires plus 400 chaudières et baquets, une jument brune de 6 ans, 1 pouliche grise de 2 ans au printemps, 3 vaches à lait, 1 boeuf de 2 ans, 3 veaux de l'année, 2 voitures d'été, 2 voitures d'hivers, 2 harnais, herse, charue et tous tréments de culture, 10 000 pied de bois de siciage en madriers et planches, plus tout le foin, paille et grain non-battu qui se trouve dans la grange bâtie sur le lot vendu, plus le foin et la paille de la grange d'Herménégilde Durand faisant en tout environ 10 tonnes. Passé le 8 février 1889.

Aussi en 1889, cette fois, le 18 novembre, François est témoin aux funérailles de Louis LECLAIR, un voisin lorsqu'il habitait Ham Sud et père de son beau-frère George LECLAIR. Le 20 novembre, naissance de son fils Ferdinand, qui décèdera le 8 mars 1890.

Le 7 avril 1891, passent les "recenceux". François et sa famille est la 24e recencée à Saint-Camille. Quand on regarde la liste des voisins: Adolphe BONHOMME (famille 21 - son beau-frère), Harry DURAND (famille 22), Michel ?BOURGAULT (famille 23), Antoine PINARD (famille 25), Antoine DEVIN (famille 26) et Xavier COUTURE (famille 27), je n'ai guère de doute qu'ils sont alors dans le 13e/14e rang de Saint-Camille.

Il est à noter que François est alors inscrit comme "Francis", qu'il dit avoir 34 ans, être Canadien Français, de religion catholique, être un cultivateur sachant lire et écrire.

Vivent avec lui sa femme Éliose (30 ans), son fils Fernand (inscrit comme "Fernandin" - 4 ans) et leur fille Vivianne (inscrite comme "Fernande" - 3 ans).

À la fin décembre 1891, François s'endette:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #4465, vol. B-12, page 650
"Je, François Martin, cultivateur du Canton de St-Camille (...) reconnais par le présent devoir bien et légitimement à François Xavier Couture cultivateur du dit Canton de St-Camille (...) la somme de 300$ que je m'engage à payer dans les 4 ans." Pour ce faire, François hypotèque ses lots 20 et 21 du Rang 14 de St-Camille. Passé le 28 décembre 1891.

La vie semble être tranquille pendant 2 ou 3 ans, car je n'ai trouvé aucun document avant 1894. Ainsi, le 13 février, François est témoin au service funèbre de Damase BONHOMME, son beau-père. Son fils Alphonse Zénon naît le 10 juillet pour mourir le 3 août. Le 6 novembre, il est témoin au obsèques de sa tante Catherine MARTIN.

Son frère Louis décède à Saint-Faustin, comté de Terrebonne, le 16 novembre 1895. Il a 35 ans. Il laisse dans le deuil une épouse et deux enfants.

Le 9 mars 1896, François et Éliose ont des jumeaux: Anatole Donatien et Harvé Constant. Mais ils sont très fragiles. Le 24 mars, décède Anatole Donatien et Harvé Constant le suit le 20 juin.

 

De 40 à 50 ans:

Quelques années tranquilles puis la mort frappe le frère de François, Alfphonse, le bébé de la famille, le 22 avril 1899. Il a 23 ans. François est témoin à ses obsèques, deux jours plus tard.

Recensement 1901
Il y a quelques erreurs dans les inscriptions pour cette famille. François, 44 ans (19-9-1856) [il sait lire, écrire et parle anglais, et est employé comme journalier]; Eliose (inscrite comme "Elios"), 40 ans (15-12-1860); et leurs deux enfants:

Fernand (inscrit comme "Pharnin"), 17 ans (21-7-1887) [il n'a que 13 ans en 1901, pas 17]; et Vivianne, 12 ans (13-5-1888).

Vivent aussi avec eux, 3 pensionnaires: Edouard BOUTIN, marié, 38 ans (15-7-1862) [ferblantier, il a passé 3 mois, au cours de la dernière année, à pratiquer son métier. Il en a gagné 80$. Il a gagné 60$ à d'autres travaux. Il sait lire, écrire, et parle anglais]; Louis AUDY, 29 ans (20-5-1871) [il a travaillé 12 mois à une "autre occupation qu'un métier à la fabrique ou à la maison" et il en a récolté 240$. Il ne sait ni lire ni écrire, mais parle anglais]; et sa femme Emina, 24 ans (26-6-1876) [Elle sait lire, mais pas écrire, et parle anglais].

Ils habitent la 122e maisonnée du district 187, sous-district y-2, à Saint-Camille, Wolfe. Malheureusement, une autre erreur s'est glissée. Le # de ligne correspondant à François MARTIN (soit page 14, ligne 49) est absent du document fournissant les adresses. Toutefois, il y a plusieurs lots indiqués pour l'adresse correspondant à leurs voisins précédents. Un ou plus de ces lots peut correspondre à l'adresse de François. Ces lots sont:

Lot 22 A - 22 L(?), Rang 11; Lot 20, Rang 12; et Lot 26, Rang 5.

Après vérifications auprès du bureau de la publication des droits du Québec (anciens bureaux d'enregistrement), François a possédé en effet un lot, le lot 20A du Rang 12, à Saint-Camille, en 1901. Il n'en était probablement pas propriétaire au moment du recensement, puisqu'il l'acheta en juillet 1901 et que le recensement a eu lieu au printemps. Ce lot est situé sur la route principale séparant Saint-Camille de Ham Sud, à ½ kilomètre du coin de « L'Équerre » en se dirigeant vers Ham Sud (donc, après l'église), à droite (cf carte de cadastres de St-Camille).
(Enregistrement #9798, Vol. B-17, p.168)

« Devant le soussigné Edouard Honoré Bégin, Notaire Public pour la Province de Québec, pratiquant en la Cité de Sherbrooke. A Comparu: Mr. Herménégilde Leclaire, de la Paroisse de Saint Camille, dans la dite Province, Cultivateur. Lequel a vendu, avec garantie, à François Martin, de Saint Camille susdit, cultivateur, acquéreur acceptant, ce qui suit, à savoir: Ce certain morceau de terre sis et situé dans le Canton de Saint Camille, connu et désigné comme étant le lot numéro vingt (20) du douzième Rang du dit Canton de Saint Camille, contenant cinquante acres de terre, plus ou moins en superficie ensemble avec les bâtiments et autres dépendances sus-érigés. L'acquéreur reconnait 1o. être actuellement en possession de la propriété sus-vendue 2o. devoir acquitter les taxes à échoir seulement. Cette vente est ainsi faite pour le prix de mille piastres en à compte duquel, le vendeur a reconnu avoir reçu, ce jour trois cents piastres dont cent piastres payé au dit vendeur et deux cents piastres payées à Dame Catherine Bourcier, de Saint Elie d'Orford, veuve de Joseph Têtu, en son vivant de Saint Camille susdit, pour et en l'acquit du dit vendeur. Et la balance ou somme de sept cents pastres l'acquéreur a promis et s'est obligé envers le vendeur, acceptant, la payer à son acquit, à la dite Dame Catherine Bourcier, comme suit: la somme de cent pastres chaque année le premier paiement devant être fait le premier mai prochain (1902) et ainsi consécutivement d'année en année, jusqu'à parfait paiement, avec intérêt sur toute balance du prix de vente non payée, au taux de six pour cent par an, intérêt payable annuellement, à compter de ce jour; cette somme de sept cents piastres et les intérêts étant payable à Dame Catherine Bourcier par le dit acquéreur pour et en l'acquit du dit vendeur pour solde et paiement complet d'une balance de prix de vente due à la dite Dame Catherine Boucier par le dit vendeur aux termes d'un acte de vente exécuté devant le Notaire C.H. Langlois, à Sherbrooke le seize janvier, mil huit cent quatre vingt seize, et enrégistré au bureau d'enrégistrement du comté de Wolfe, dans le Régistre B, volume B, page 24, sous le numéro 6508. Et pour garantir le paiement de la dite Balance et des intérêts l'acquéreur a hypothéqué sa propriété susdécrite en faveur du dit vendeur acceptant; Lequel vendeur pour se libérer envers la dite Dame Bourcier, l'a subrogée dans tous ses droits, actions, privilèges et hypothèques contre le dit acquéreur. A ce est intervenue, la dite Dame Catherine Bourcier, la créancière dénommée dans l'acte de vente sus-mentionnée en dernier lieu. Laquelle, après avoir pris communication et eu lecture du présent acte de vente, a déclaré accepter cette délégation de paiement et consentir a ce que M. François Martin susdit soit substitué au dit Herménégilde Leclaire, vis-à-vis d'elle comme débiteur de la balance de sept cents piastre, en principal et intérêts. Au moyen de cette délégatin, la dite Dame Intervenante, Catherine Bourcier a donné Quittance et mainlevée et a déchargé le dit Herménégilde Leclaire de la créance résultant contre ce dernier de l'acte de vente sus décrit: En conséquence le dit François Martin a reconnu la dite Dame Catherine Bourcier pour son nouveau créancier. Dont acte fait et passé à Sherbrooke susdit, ce septième jour de Mai, en l'an mil neuf cent un, sous le numéro cent soixante et sept des minutes du notaire soussigné; Et lecture faite, les parties et Dame Intervenante on signé avec le notaire.
(Signé) H. Leclaire, François Martin, Catherine Bourcier, E.H. Bégin, N.P. Vraie copie de la minute conservée en mon Etude. E.H. Bégin, N.P.»

Lors du rencensement de 1901, leurs voisins sont: Hermenegid LACHINE (?) (sans doute LECLAIR), 47 ans (9-4-1853); sa femme Rose Delima, 48 ans (21-3-1853) et leurs 6 enfants: Armand, 17 ans (2-5-1883); Ludovic, 12 ans (10-6-1887); "Ar?dius?", 11 ans (21-4-1889); Anne Marie, 10 ans (21-1-1891); Judith, 7 ans (30-4-1893) et Mathilde, 5 ans (5-12-1895).

Les voisins de la maisonnée 123, qui habitent le lot 21 du rang 12, sont: François Xavier BOUTIN, 52 ans (30-8-1848); sa femme "Fédora", 47 ans (6-1-1854); leurs 4 enfants: "Laraut", 26 ans (10-8-1874); "Lanis", 19 ans (2-8-1881); Régina, 14 ans (6-1-1887); Napoléon, 6 ans (6-1-1895); et leur petit-fils Rosario, 3 mois (21-12-1900).

En octobre 1902, François vend à Olivier Darveau une première partie du lot acheté en 1901.

«Cet acte faite le vingt-cinquième jour du mois d'octobre mil neuf cent deux. Entre Monsieur François Martin, du canton de St Camille, dans le comté de Wolfe, en la province de Québec, le vendeur, cultivateur, d'une part, et Monsieur Olivier Darveau, du même lieu de St Camille, aussi cultivateur, l'acquéreur, de l'autre part. Ateste: que pour et en considération de la somme de quatre-vingt dollars, argent courant du Canada, que le dit vendeur reconnait avoir reçu de l'acquéreur avant l'exécution des présentes, dont quittance générale et finale, il, le dit vendeur, par ces présentes, cède, transporte, vend et assur au dit acquéreur, ses hoirs et ayant cause pour toujours tout ce dertain morceau de terre connu et désigné comme faisant partie du lot numéro vingt A (p.20a) du douzième rang sur le plan et dans le livre de renvoi officiels du cadastre du dit canton de St Camille, borné en front au sud-est par le chemin public passant entre les onzième et douzième rangs du dit canton St Camille, en arrière au nord-ouest par le reste du dit lot numéro vingt A, d'un côté au sud-ouest par le lot numéro vingt B du même rang douce et de l'autre coté au nord-est par le reste du dit lot vingt A, étant un morceau de terre pour former avec le lot numéro vingt B du dit douzième rang de St Camille une largeur de quarante-cinq pieds de large sur une profondeur de quatre-vingt-seize pieds, lequel terrain susvendu se trouve de forme irrégulière à cause de la forme irrégulière du dit lot vingt B. En foit de quoi, les dites parties ont signé les présentes à Ham Sud, comté susdit, les jour, mois et an susdit. François Martin, O. Darveau. Signé et délivré en présence de Katie Pidgeon, O. Lamoureux. Province de Québec, Districe de St François. Je, Oscar Lamoureux, demeurant à Ham Sud, dans le district susdit, étant dûment assermenté sur les Saints Evangiles, dépose et dis qu'à la date que porte l'acte de l'autre part écrit, j'étais présent et ai vu les parties le signer en ma présence et en celle de Katie Pidgeon, aussi de Ham Sud, l'autre témoin y signé, et que les signatures Francis Martin, O. Darveau, Katie Pidgeon et O. Lamoureux, apposées au dit acte, sont bien de la main des dits parties et témoins respectivement, et j'ai signé.
O.Lamoureux, Assermenté devant moi à Ham Sud, ce 25e jour du mois d'octobre 1902. L.P.A.Darche, J.P.»

François a revendu le reste du lot 20A du rang 12 à Saint-Camille à Zacharie MANSEAU, en mai 1904. Dans le livre, "St-Camille comté de Wolfe", publié en 1908 et écrit par le curé de l'époque, on mentionne, en pages 49 et 50, qu'en 1904 il y a eu un gros incendie qui a ravagé le centre du village.

« Dès son début, l'incendie parut incontrôlable. Le feu avait originé dans l'écurie de M. Zacharie Manseau et les flammes en un instant s'élevèrent au-dessus du toit de la maison; le vent manquait d'abord pour activer les flammes. Le sol était humide, la neige venait à peine de disparaître. Il était tombé depuis midi une pluie fine et légère, les dalles et les couvertures des maisons étaient humectées. Rien à l'extérieur ne pouvait favoriser l'incendie, mais il n'y avait aucun moyen de le combattre.
« L'activité la plus grande a été déployée dans le sauvetage, et c'est grâce au dévouement d'un grand nombre de paroissiens que la maison et le magasin de M. J.-H. Crépeau ont échappé à l'incendie. Tous les efforts devinrent inutiles dès que le vent s'éleva; le feu commença à gronder comme une bête fauve qui saisit sa proie.
«Les flammes s'étendirent avec fureur, la chaleur devint intense. Le feu s'attacha aux maisons voisines; on l'aurait dit poussé par une main invisible, il brûlait ce qu'il voulait. En moins de trois heures, nous avions sous les yeux un brasier immense dans lequel furent engloutis la grange de M. J.-H. Crépeau, les maisons, les sheds et les écuries de MM. Z. Manseau, Joseph Couture et Dr. Thibault.
« Ruines et décombres d'où s'échappent encore un peu de fumée, voilà ce qui s'offre à la vue ce matin. L'ameublement des maisons et presque toute la liingerie sauvée des flammes, chaises, tables, lits, châssis, portes, voitures, etc., sont entassés, pêle-mêle, sur le parterre de l'église et du presbytère. Ces maisons et leurs dépendances, très rapprochées les unes des autres, avaient leur site en face du terrain de l'église; elles étaient les plus fréquentées de la paroisse.
« M. Couture tenait une boutique de voitures en réparation; il recevait les voyageurs et les logeait; ses assurances ne s'élevaient qu'à $450. Il décida de reconstruire sans délai. Il fit l'acquisition de l'emplacement de M. Z. Manseau en lui payant $400; il rebâtit sur ses ruines.
« Le magasin de M. Z. Manseau était le rendez-vous de la jeunesse, des badins et des esprits forts du village et de la paroisse, comme c'est d'ailleurs un peu partout. Il faisait avec avantage le commerce de boeufs, et ses ventes de marchandises à commission lui rapportaient de bons profits. Ses assurances de bâtisses étaient de $1,300. Il en eut $1,200. Il prit quelques jours pour se placer avantageusement. Il acheta la propriété de M. François Martin pour $1,500. »

Avec l'argent ainsi acquis, François se tourne de bord et...:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #12124, vol. B-18, page 142

François, cultivateur de St-Camille, achète de Hormidas BACHAND, aussi cultivateur de St-Camille, le lot 67 du rang 4 et le lot 67 du rang 5 de St-Camille, avec bâtisses et dépendances, ainsi que tout le roulant, animaux et effets.

Hormidas BACHAND avait acheté de Auguste WATIER, par acte devant le notaire Elisée NOËL, le 25 septembre 1893, sous le no 5476, régistre B, volume 13, page 835.

Prix du terrain: 2000$, sur lequel François a donné 800$ au vendeur. La balance sera payée comme suit: 300$ à Auguste WATIER, par versements égaux annuels de 50$ chacun, le premier étant dû le 1er novembre 1904, "sans intérêt durant les délais, mais avec intérêt à six par cent par an après échéance, et au vendeur, la somme de neuf cents piastres par versements égaux, annuels et consécutifs de cent piastres chacun, le premier desquels deviendra dû et échu le premier mai de l'année prochaine, 1905 et de là annuelement jusqu'au parfait paiement de la dite somme de neuf cents piastres, avec intérêt à compter de ce jour, sur la dite somme de neuf cents piastres à raison de six du cent par an et payable en même temps que les dits versements. L'acquéreur se réservant le droit de faire des paiements par anticipation en aucun temps, l'intérêt devant diminuer au pro rata des paiements faits en à compte sur le dit prix de vente. Le vendeur déclare qu'il reste encore deux versements de dix-huit piastres chacun à faire sur le prix du moulin à faucher vendu avec la dite terre, que le dit acquéreur s'engage et promet payer à l'acquit du dit vendeur à qui de droit, et en temps utile."

MF08-François Martin

 

De 50 à 60 ans:

En 1907, François a 50 ans. Le 28 mars, il est parrain d'Albert COUTU, fils de Louis COUTU et Georgianna DION et frère de Louis COUTU qui épousera sa fille Vivianne dans quelques années. Le 10 septembre, il est témoin au mariage de sa filleule Valentine LEFEBVRE avec Adélard LIZOTTE.

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #18926, vol. B-21, page 116
Hormidas Bachand, de Titus, comté de Richmond, cède à Napoléon Fontaine, de Bromptonville, rentier, 400$, balance due à Hormidas Bachand par François Martin, cultivateur du Canton de St-Camille, en vertu d'un acte de vente du 9 mai 1904 dans le registre B 18, page 142, #12124. Hormidas Bachand reconnait avoir reçu de François Martin 500$ en à compte. Fait et passé à Bromptonville, quant aux dits cédant et cessionnaire, le 18 août 1909, et à St-Camille le 29 septembre 1909.

 

4 mars 1910. Registres Fonciers du comté de Wolfe

Enregistrement #17534, vol. B-20

Devant le notaie Bélisle de Wotton. François vend à son fils Fernand les lots 67 des rangs 4 et 5 qu'il a achetés en 1904, avec les dépendances, les animaux, les instruments d'agriculture, les voitures, les harnais, les robes de cariole, "en un mot, tout le roulant & les effets mobiliers appartenant au vendeur desquels effets il ne fait réserve que de ses effets de ménage de maison & ses hardes & linges de corps, & ceux de sa famille.

Prix: 2500$, qui sera payé comme suit: 100$ le 1e novembre 1910 et même somme, à la même date, par chaque année suivante jusqu'au dernier paiement, le tout sans intérêt excepté après échéance, à 6% l'an. "Le vendeur s'est réservé le droit de demander la résolution de la présente vente faut par l'acquéreur d'en payer le prix.

Cette vente est, bien sûr, en vue du prochain mariage de Fernand, qui se déroule à Saint-Georges de Windsor, le 4 avril 1910. Il épouse Marie-Anne THIBAULT.

Ayant vendu sa terre, François décide d'aller travailler aux États-Unis. Ainsi, le 14 juin 1910, au poste frontière de St. Albans, Vermont:

En 1910, François (Francis) - qui se dit "weaver" (tisserand) arrive avec Eliose, sa femme, et Vivianne (sa fille, 22 ans) - qui se dit également "weaver" - au "port" de St-Albans, Vermont, USA. Ils arrivent de Wotton, de chez le cousin Joseph LEFEBVRE. Albertine (19 ans) - aussi une "weaver" - les accompagne également. Bien que seul son prénom soit mentionné dans le manifeste, il s'agit probablement d'Albertine LEFEBVRE, la fille de Joseph et d'Émilie BONHOMME. Ils précisent qu'ils se rendent à Burlington, Vermont. Le manifeste précise qu'ils vont chez le beau-frère de François, Delphis Bonhomme.

Sur le manifeste, à la question: "Êtes-vous déjà venu aux États-Unis?" François répond: "Oui, en 1903-04, à Briddeford, Maine (Barton 2/4 1904). Il précise aussi qu'il a 100$ dans ses poches, qu'il mesure 5'10", qu'il a une complexion meditéranéenne, les cheveux bruns et les yeux bleus. Enfin, qu'ils sont arrivés par le C.N. R.R. (un train du Canadien National).

Ils sont aux États-Unis environ un an. Deux raisons expliquent sans doute leur retour à Saint-Camille, en 1911. La première, la santé d'Éliose se détérirore. La deuxième, Fernand a sans doute du mal à arriver car, le 4 septembre 1911:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #22436, vol. B-22, page 673
Devant le notaire Louis Napoléon Bélisle de Wotton. Fernand Martin, cultivateur du canton de St-Camille, vend à François Martin, cultivateur de St-Camille, le lot 67 "du cadastre du canton de St-Camille pour les lots du 5e rang du dit canton, avec les dépendances de ce lot, néanmoins la grange qu'il y a là, tout en appartenant à l'acquéreur, n'empêchera pas que le vendeur aura le droit de s'en servir pour une moitié qui lui appartiendra tant qu'elle existera et aussi le droit de passage sur le lot pour y communiquer. (...) le vendeur a déclaré en être propriétaire par l'acte de vente que lui en a consenti l'acquéreur, avec un autre terrain suivant l'acte de vente reçu par L.N. Bélisle, notaire le 4 mars, 1910 enregistré à Wolfe au Rég. B Vol. 20, no 17534."

François paie 1000$ pour le terrain.

Le 16 novembre, Éliose décède dans son village. Elle est enterrée à Saint-Camille. Elle a 50 ans.

La Tribune (Sherbrooke)
24 novembre 1911
page 5, colonne 1

ST-CAMILLE
    St-Camille, 24 — Lundi, le 20 du courant, ont eu lieu en notre église paroissiale, les funérailles de Mme Francis Martin, née Eloïse Bonhomme.
    Un immense concours de parents et d'amis vinrent rendre un dernier hommage à cette femme pieuse, en priant pour elle.
    Les porteurs étaient MM. Delphis et Joseph Bonhomme, frères de la défunte, et MM. Albert Morissete et Jos. Lefebvre, beaux-frères de Mme Martin.
    En outre de son époux, elle laisse pour déplorer sa perte, un fils, M. Fernand et sa fille, Mlle Vivianne; sa mère, Mme D. Bonhomme; trois soeurs, Mme Jos. Lefebvre, de cette paroisse, Mme A. Morrissette, de St-Georges de Windsor, et Mme T. Beaudoin, de Biddeford, Maine; deux frères, MM. Delphis et Jos. Bonhomme, de St-Camille.
    À la famille éprouvée, nos plus sincères condoléances.

C'est le 5 mai 1913 que François voit sa fille Vivianne épouser Louis COUTU, à Saint-Camille. En juin de l'année suivante naît son premier petit-fils: Jude COUTU.

Fin janvier 1914, François, ainsi que plusieurs autres convives, se rend chez Vivianne et Louis, sa fille et son gendre, pour un somptueux repas. Son fils Fernand et sa jeune épouse s'y trouvent également. Tous mangèrent avec très bon appétit et ensuite l'on s'amusa à qui mieux mieux et ce n'est qu'aux petites heures que l'on pensa à se séparer en remerciant ce jeune couple qui surent si bien divertir leurs hôtes. (cf. LUnion des Cantons de l'Est, 30 janvier 1914)

Retour chez le notaire en novembre 1915:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #22437, vol. B-22, page 673-674
François, cultivateur du canton de St-Camille, vend le lot 67 du rang 5 de St-Camille à Honoré Lachapelle, aussi cultivateur de St-Camille, avec les bâtisses, "circonstances et dépendances". Il vend aussi "tout son roulant, animaux, voitures et effets mobiliers (...) dont il est en possession depuis quelques jours."

François avait acheté ce lot de Fernand (son fils), le 4 septembre 1911 (acte 6751 des minutes du notaire Bélisle de Wotton).

François vend le tout pour 1800$. Il a reçu 550$ de la somme à ce jour. La balance sera payée comme suit: 50$ le 15 mai 1916, ensuite 100$ par année à la date de cet acte "jusqu'au parfait paiement du dit prix de vente, sans intérêt durant les délais, mais avec intérêt sur tout versement qui ne sera pas payé à échéance et ce au taux de six par cent par an.

Fernand est aussi présent lors de la transaction et renonce à tous droits qu'il avait encore sur la propriété. Par ailleurs, il s'engage à "enlever tous ses tuyaux à l'eau qu'il a posés à partir de la source située sur le terrain susvendu jusqu'au chemin, d'ici au quinze de mai prochin, 1916, à peine de tous dommages."

L'acte est passé à Ham Sud. Sont également présents Jules et Lionel Lamoureux de Ham Sud. Un des deux semble être régistrateur.

À 59 ans, François devient parrain de son petit-fils Wilfrid COUTU, à Saint-Camille, le 28 février 1916.

 

De 60 à 70 ans:

21 février 1917. Son fils Fernand a sans doute des soucis d'argent car:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #23370, vol. B-23, page 270
Devant maître Louis Napoléon Bélisle, notaire résidant et pratiquant à Wotton, comparait Fernand Martin, cultivateur de St-Camille, "Lequel a reconnu et confessé par les présentes, avoir vendu, cédé et transporté avec garantie de tous troubles, à M. François Martin, cultivateur du même lieu, à ce présent et acceptant acquéreur pour lui et ses ayant cause à l'avenir, savoir: Le lot numéro soite-sept (67) du quatrième rang du Cadastre du Canton de St-Camille avec les dépendances de ce terrain et y compris tout le roulant, animaux, agrès d'agriculture, voitures, harnais, en un mot tous et un chacun des effets mobiliers du vendeur qui ne fait réserve que de ses hardes et linges de corps et ceux de sa famille, et rien d'autre chose. Le dit Aquéreur a dit avoir visité ce que les présentes vendu et en être content et le vendeur a déclaré en être propriétaire par l'acte de vente que lui en a consenti, avec un autre terrain, le dit Sieur François Martin, devant L. N. Bélisle, notaire, le 4 mars 1910, enregistré à Wolfe au Reg. B Vol.20, No. 17534. Au moyen des présentes le vendeur se dessaisit de ce par les présentes vendu, et saisit l'acquéreur pour, par lui, en jouir, faire et disposer comme bon lui semblera dès maintenant à toujours et en prendre possession dès ce jour. Cette vente est faite à la charge, par l'acquéreur, des taxes municipales et scolaires et autres impositions foncières sur ce terrain à l'avenir seulement et en outre en considération du prix et somme de trois mille piastres comptant au vendeur qui en donne quittance générale et finale à l'acquéreur. Dont acte numéro 8367 des minutes de L.N. Bélisle, notaire, fait et passé à mon étude de Wotton, les jour, mois et an sudits en premier lieu. Les vendeur et acquéreur ont signé lecture faite. (Signé) "Fernand Martin", "François Martin", "L.N. Bélisle, N.P." Vraie copie de la minute demeurée en mon étude. L.N. Bélisle, N. P.

Cette transaction s'explique sans doute par le fait que l'épouse de Fernand est très malade, puisqu'elle décède le 10 mai suivant.

À 61 ans, François fait un emprunt, le 10 octobre 1917.

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #24031, vol. B-23, page 565

Devant le notaire Bélisle de Wotton. Passé en son étude. François, cultivateur de St-Camille, a emprunté 600$ à Léda Champoux, veuve de Joseph Bonhomme, qu'il s'engage à rembourser comme suit: 100$ au premier décembre 1918, puis la même somme, à la même date, les années subséquentes jusqu'au remboursement total de la dette, "avec intérêt, au taux de six par cent par année, à compter de ce jour, (...)." François garantit son prêt en hypothéquant le lot 67 du rang 4 de St-Camille, avec les dépendances.

Le 2 janvier 1918, naît sa petite-fille Jeanne-D'Arc COUTU qui, malheureusement, décédera le 30 avril suivant. Le 12 juin, François décide de revendre le lot qu'il avait racheté de son fils.

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #24613, vol. B-24, page 12

Devant le notaire Louis Napoléon Bélisle de Wotton. François Martin, cultivateur de St-Camille, vend à Archélas Lefebvre, cultivateur du canton de Wotton, le lot 67 du rang 4 de St-Camille avec les dépendances, ainsi que "quatre vaches à lait, trois taures et un veau d'un an; deux jeunes cochons; deux veaux de l'année; une charrue, une herse et un 'stone-boat'; un canistre à lait; une baratte; un centrifuge; deux poêles et leurs tuyaux; une table; une huche; un instrument de téléphone, et un râteau à foin."

François a acheté ce terrain de son fils Fernand, le 21 février 1917, en Wolfe (Rég. B-23, no 23370).

François vend pour 3375$, sur lesquels il a reçu 1000$ comptant. La balance sera payée comme suit: 100$ le premier novembre prochain (1918), "et même somme, à la même date, par chaque année suivante, jusqu'au finale et dernier paiement qui ne sera que de soixante-quinze piastres, le tout avec intérêt à quatre par cent, l'an, de ce jour, et payable annuellement, en même temps que chaque paiement sinon ils seront capitalisés, au même taux.

Prosper Lefebvre, cultivateur de Wotton, se porte garant de l'acquéreur et, comme il ne sait pas signé, il a un témoin avec lui: C. L. Manseau de Wotton.

Le 21 novembre 1918, il est témoin des obsèques de Marcelline Desrosiers, parente de sa belle-mère.

En 1919, son fils Fernand épouse Emma FILIAULT à Ham Sud (20 janvier), son petit-fils Georges MARTIN naît et meurt à Bromptonville (5 et 6 septembre).

1920 est aussi une année chargée. Le 29 mars, son gendre, Louis COUTU, décède à Saint-Camille. Il n'a que 27 ans. Il laisse derrière lui sa jeune femme et deux petits garçons.François assiste aux funérailles dans l'église de Saint-Camille. Le 13 juillet, il achète à Marbleton ce qui deviendra sa dernière propriété: le lot 19D du Rang 4. Ledit Rang 4 portant le nom de Chemin de la Station. François en a fait l'acquisition le 13 juillet 1920 de Louis Emile CrRÊTE (# d'enregistrement 27275 - Vol B.25, p.347). Enfin, le 3 octobre, à Valleyfield, décède sa mère, Rachel LEMAY, à l'âge de 85 ans.

Lors du recencement de 1921, François, inscrit comme Francis, est cultivateur à Dudswell. Il vit avec sa fille Vivianne et les fils de celle-ci: Jude et Wilfrid Coutu. Il a pour voisins la famille de ? LABBÉ et celle de Aimé CRÊTE. Au mois de mars, il assiste, à Saint-Camille, aux funérailles de son beau-frère, Delphis Bonhomme.

En octobre 1923, François accompagne sa fille aux obsèques de Mme Donat Coutu, à Saint-Camille.

15 août 1925, naissance de Marie-Anna, sa petite-fille, issue de son fils Fernand et Emma FILIAULT.

La Tribune (Sherbrooke)
8 janvier 1926
page 2, colonne 1

Nos Courriers
ST-ADOLPHE DE DUDSWELL
    —M. et Mme Fernand Martin étaient au jour de l'an chez M. Francis Martin.

20 août 1926, naissance et décès d'un petit-fils anonyme.

La Tribune (Sherbrooke)
26 octobre 1926
page 3, colonne 1

DOMMAGES DE LA TEMPÊTE À ST-ADOLPHE
    Mme Arthur Lambert et M. François Martin sont blessés au cours de l'ouragan qui a passé sur cette paroisse, hier soir. — Des toits sont emportés par le vent.
UN ENTREPÔT S'EFFONDRE
    ST-ADOLPHE DE DUDSWELL, 26. — La tempête qui s'est abattue hier soir sur notre région a pris des proportions d'ouragan dans notre localité et a causé de lourds dommages à la propriété. Deux personnes, Mme Arthur Lambert et M. François Martin on été blessés, heureusement peu gravement.
    Des centaines d'arbres furent cassés, des volets, des galeries et même des toitures ont été emportés par le vent. À plusieurs endroits, les occupants des maisons ont dû déménager et chercher refuge ailleurs. C'est en ce faisant que Mme Lambert et M. Martin ont été blessés.
Un entrepôt de la Dominion Limeridge, rempli de barils de chaux prêts à être expédiés s'est effondré. Des fenêtres ont été enfoncées un peu partout. On estime à plusieurs milliers de dollars les dommages dont a souffert notre paroisse.

 

70 ans et plus:

21 avril 1927, à 70 ans, François devient parrain de Marie-Thérèse MARTIN, fille de Fernand et Emma. 16 avril 1929, naissance de son petit-fils Gérard. 12 octobre 1929, sa fille Vivianne épouse Alfred BERNARD en seconde noces.

En octobre 1930, à Marbleton, François assiste aux funérailles de Mme Maurice Turmel, née Evelina Audet, âgée de 32 ans seulement.

11 janvier 1931, naissance de son petit-fils Alfred MARTIN, qui décède en février, ainsi que son petit-fils Gérard.

MF04-François Martin-monument

En 1932, à 75 ans, François sent sa fin approcher. Ainsi, le premier mai, il fait don à son fils Fernand (# d'enregistrement 37661, - vol B31, p.72) de son lopin de terre sur le chemin de la Station à Marbleton contre nombre de conditions. Mais l'entente n'a sans doute pas fonctionné car, le 8 septembre, on trouve:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #38803, vol. B-31, page 606

Devant le notaire Joseph H. Bourget de Weedon, François, de la paroisse de St-Adolphe de Dudswell, rentier, fait son testament.

"1o Je recommende mon âme à Dieu, et supplie Sa Divine Bonté de me faire miséricorde;

2o Je veux que mes dettes soient payées, et mes torts, si aucuns se trouvent, soient scrupuleusement réparés sur mes biens par mon exécutrice-testamentaire ci-après nommée;

3o Je donne et lègue à Dame Vivianne Martin du dit lieu de Dudswelle, ma fille, épouse de Sieur Alfred Bernard, forgeron du même lieu, tous mes biens meubles et immeubles, effets mobiliers et immobiliers et toutes choses généralement quelconques que je délaisserai au jour de mon décès, l'instituant, par le présent, ma légataire générale et universelle;

4o Je nomme pour exécuter mon présent testament la personne de la dite Dame Vivianne Martin Bernard, ma fille, des mains de laquelle je me dévets et me dessaisis de tous mes dits biens pour le dit jour de mon décès, et à laquelle je m'en rapporte pour le soin de ma sépulture, services, messes et prières;

5o Je révoque, par le présent, tous testaments ou codiciles que j'aurais pu faire avant aujourd'hui, m'en rapportant à celui-ci comme renfermant mes vraies intentions et dernières volontés. Ce fut ainsi fait et dicté au dit notaire, par le dit testateur, les jour, mois et an susdits, au dit lieur de Weedon, en l'étude du dit notaire, sous le numéro 9753 de ses minutes."

Et, le 26 mai 1933:

Registres Fonciers du comté de Wolfe
Enregistrement #38341, vol. B-31, page 401

Devant le notaire Joseph H. Bourget de Weedon. L'acte est passé chez Vivanne Martin et Alfred Bernard.

Fernand, cultivateur du canton de Dudswell, vend à sa soeur Vivanne le lopin de terre du chemin de la Station à Marbleton (le lot 19d du rang 4 du canton de Dudswell), avec les bâtisses, les dépendances, les voitures, les instruments aratoires et biens mobiliers.

Le notaire rappelle que Fernand en est propriétaire pour les avoir reçus par donation de son père, François, le 3 mai 1932 (no 37611).

En se portant acquéreur, Vivianne doit payer les taxes municipales et scolaires non payées et à venir, de payer les servitudes publiques et de voisinage, de payer à Jean Veilleux la créance hypothécaire qu'il a sur le terrain, et remplir envers son père "toutes les clauses, charges, conditions et rente stipulée en sa faveur par et en vertu de l'acte de donation suscité de manière à ce que le dit cédant n'en soit nullement troublé ni inquiété à l'avenir, et dont quittance générale et finale de la part du dit cédant. A se faire était aussi présent et est intervenu le dit François Xavier alias Francis Martin le donateur dans l'acte de donation suscité, Lequel après avoir eu communication du présent acte l'a accepté, y donne son plein et entier consentement, et accepte la dite Dame, cessionnaire pour le service de rente viagère mentionnée à l'acte de donation suscité au lie et place du cédant. Dont acte fait et passé au dit lieu de Dudswell, en la demeure de la cessionnaire, (...)" (minute du notaire no 9839).

Tous ont signé sauf François, "qui a déclaré ne pouvoir écrire ni signer à cause de son tremblement de mains, de ce requis, mais a fait sa marque ordinaire d'une croix en présence de Sieur Pierre Gravel du dit lieu de Dudswell, rentier, témoin pour ce exprès mandé, qui a signé après lecture faite."

François s'éteint dans la paroisse de Saint-Adolphe de Dudswell, le 14 juin 1933, à l'âge de 76 ans.

«Le 17 juin 1933 nous, prêtre soussigné, avons inhumé dans le cimetière de St-Adolphe de Dudswell, le corps de Francis Martin, veuf de Eliose Bonhomme; décédé le 14 courant en cette paroisse, âgé de 76 ans, 9 mois, après avoir reçu de l'abbé Stanislas Gosselin, curé les sacrements de Pénitence, Eucharistie, Extrême-Onctions. Étaient présents Fernand Martin, Alfred Bernard et autres, parmi lesquels les suivants ont signé avec nous. Lecture faite.
Alfred Bernard
Fernand Martin
Stanislas Gosselin, prêtre curé»

La Tribune (Sherbrooke)
21 juin 1933
page 4, colonne 3

MORT DE M. F. MARTIN À DUDSWELL
    — Nous apprenons avec regret la mort de M. Francis Martin, décédé chez son gendre, M. Alfred Bernard, à l'âge de 77 ans. Il laisse une fille, Mme Alfred Bernard (Vivianne), et un fils, Fernand; trois petits-enfants, Jude et Wilfrid Coutu et Marie-Anna Martin.
    Le service fut chanté par M. le curé Gosselin, qui fit la levée du corps. Une grande foule de St-Camille et des paroisses environnantes est venue rendre un dernier hommage au défunt.

 

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Les Pères de mes Pères
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